“On connaissait la gauche caviar, on découvre la gauche Caïman. La gauche morale, très en verve en France pour dénoncer la fuite des capitaux et brocarder les paradis fiscaux semble être totalement imprégnée de l'esprit de la finance mondiale, celle-là même que pointait du doigt le président normal !", avait ironisé Louis Alliot, vice-président du FN après l'annonce des investissements de M. Augier, trésorier de la campagne de François Hollande. On apprenait ensuite que l’avocat qui a ouvert des comptes offshores à Jérôme Cahuzac était un proche de Marine Le Pen. Il est même un de ses conseillers actuels. Voilà maintenant qu’on reparle de compte en Suisse de Jean-Marie Le Pen dont avait parlé son ex-femme Pierrette avant de se rétracter mais aussi plusieurs journaux. On se souvient de l’interview de la mère de Marine Le Pen dans le journal « Globe » et des photos dans Play boy.  Pierrette  Le Pen avait même écrit, sous son nom de jeune fille Lalanne, un bouquin bourré de scoops sur le leader du Front National, qui aurait dû sortir après la présidentielle de 1988. Le journal Bakchich avait publié des extraits.

Selon Mediapart, Jean-Pierre Mouchard, trésorier de Jean-Marie Le Pen avait  ouvert un compte à l’Union des Banques suisses (UBS) en mars 1981. Marine Le Pen a justifié l’ouverture (légale) de ce compte suisse par "un emprunt souscrit à l’UBS". D’abord Jean-Marie Le Pen en a contesté purement et simplement l’existence, selon Edwy Plenel. Deux millions de francs (soit 300.000 euros) auraient été déposés sur ce compte, ce que dément toujours Jean-Marie Le Pen qui a finalement sorti la même explication que sa fille en précisant qu’il s’agissait d’un emprunt pour sa maison de disques SERP. Sa fille  maintenant ses distances avec le passé financier de son père. "Ce n’est pas parce qu’on a un père, un frère, qu’on connaît l’intégralité des détails de leur existence patrimoniale. Je n’en sais strictement rien", assure la présidente du Front national.

Il faut savoir que le prêt est  la plus courante technique de fraude fiscale avec la Suisse. C’est celle du prêt adossé ou autofinancé. Imaginez une personne qui facture des honoraires auprès d'un client et qui dépose l'argent récupéré en règlement sur un compte en Suisse pour échapper au fisc français. Ceci constitue le délit de fraude initiale. Pour pouvoir utiliser ces sommes, le fraudeur va contracter un emprunt d'un montant équivalent à la somme déposée - moins les commissions et les intérêts - dans l'une des filiales de la banque suisse. L'établissement accorde ce prêt et se rembourse en piochant dans les sommes déposées sur le compte. Au final, le montant des honoraires est transformé en emprunt légal. C'est une technique de blanchiment très utilisée par les fraudeurs, qu'il s'agisse de particuliers fortunés ou de la mafia russe. Elle permet de blanchir quelques dizaines de milliers d'euros comme une centaine de millions d'euros. Elle est très connue des juges et des policiers. Des partis politiques aussi, qui l'ont parfois utilisé.

La société SERP avait pour objet l’édition d’enregistrements sonore. Son siège était sis 6 rue de Beaune 75007 Paris. Elle a été mise en liquidation judiciaire le 30 mars 2000. La clôture pour insuffisance d’actif a été prononcée le 7 octobre 2008. L’emprunt suisse ne l’aura pas sauvée. Sa discographie est très éclectique pour le profane. Spécialisée dans le chant « de tradition », notamment le chant militaire, ainsi que dans la publication d'enregistrements sonores de textes historiques, son catalogue a compris entre autres les chœurs de l'Armée rouge, des chants israéliens, un florilège de chants de l'armée allemande (Wehrmacht et Waffen SS), des discours de dirigeants du Vingtième siècle (Lénine, Moshe Dayan) et quelques chansons du barde breton Gilles Servat (origine bretonne des Le Pen oblige). Elle a diffusé les chants du Chœur Montjoie Saint-Denis. On y trouve la chorale de la CGT ou des refrains du Front populaire… Tout cela pour faire passer un disque comportant des chants nazis. La société SQERP est d’ailleurs condamnée, en 1968, pour « apologie de crime de guerre et complicité », après la diffusion de ce disque de chants du III^e Reich à cause de la pochette qui contenait un message valorisant la montée en puissance du parti d’Hitler en Allemagne.  Jean-Marie Le Pen écrira plus tard au sujet de cette affaire : « ces poursuites avaient un but caché. Elles ont été engagées au moment où j'étais secrétaire général de la campagne Tixier-Vignancour à la présidence de la République, en 1965. Il est évident que c'est la candidature de Tixier-Vignancour que l'on visait à travers moi. » Il reçut d'ailleurs, à l'occasion du procès, le soutien de 23 personnalités qu'il avait sollicitées, notamment Jacques Soustelle, Georges Bidault, le général Kœnig, Arthur Conte et Alain Decaux.

Avec Jean-Marie Le Pen,  le dicton « Gentil n’a qu’un œil » prend tout son sens. Alors il vaut mieux garder les deux yeux grands ouverts L’affaire des comptes suisses ne s’arrête pas là et devient « caïman » pareille ou « quasiment » identique à celle du Trésorier de la campagne de Hollande. L'éditeur Jean-Pierre Mouchard, proche du fondateur du FN et ancien trésorier de son micro-parti lepéniste Cotelec , a opéré dans les années 1990 des virements internationaux par le biais de sociétés offshore Overseas Property Services Limited à Gibraltar, pour renflouer, dit-il, l'une de ses maisons d'édition. Rappelons que Cotelec est une association dont l’objet était la collecte de fonds pour le FN. C'est la société fiduciaire Isola et Isola, également située à Gibraltar, qui gère les opérations de l'éditeur liées à Overseas Property Services Limited, mais aussi celles liées à la société panaméenne Hadret Al-Raiss, dont Jean-Pierre Mouchard est actionnaire, selon Médiapart. Jean-Marie Le Pen a répondu sur RTL que cela n'avait rien à voir avec lui et que Jean-Pierre Mouchard "est un grand garçon qui est tout à fait capable de vous donner des explications".

De la Gauche caïman, nous voilà à l’extrême-droite Gilbratar et Panama! A chacun son paradis! Alors pour quelles raisons Jean-Marie Le Pen a-t-il contracté un prêt auprès d’une banque suisse ? D’abord il a dit que c’était parce qu’il avait obtenu de meilleures conditions bancaires qu’en France et ensuite il a mis en avant que sa diabolisation médiatique l’avait empêché d’obtenir du crédit en France. Pour les sociétés offshores à Gilbratar, il laisse son ancien trésorier assumer comme l’a fait celui de François Hollande. Sa fille s’énerve etmenace la presse: « Je ne me sens pas responsable des investissements que M. Mouchard a effectués il y a 25 ans, lorsque je n’avais aucune responsabilité. M. Mouchard a-t-il été condamné pour favoritisme ? A-t-il une responsabilité politique au Front national ? Faites les amalgames que vous voulez et on en discutera devant le tribunal correctionnel, je n’ai aucun problème là-dessus ».

Le micro-parti de Jean-Marie Le Pen, Cotelec, a activement participé à la vie du Front national, finançant notamment les campagnes du fondateur du FN. En 2007 - année de la présidentielle -, Cotelec avait réuni la coquette somme de 415 387 euros de dons de personnes physiques, rappelait Libération.

Jean-Pierre Mouchard, né en 1929 à Phnom-Penh (Protectorat français du Cambodge), est un ancien éditeur et un homme d'affaires français, citoyen helvétique. Il possédait un yacht et le château de Moncé à Saint-Firmin-des-Prés dans le Vendômois qu'il a vendu il y a quelques années. Il est le père du journaliste Laurent Joffrin, le directeur de la rédaction du Nouvel Observateur.

Le Nouvel Obs se contentait de passer des photos de Mélenchon peu flatteuses, l'air renfrogné, très tendu, mauvais bougre. Il a franchi un pas de plus avant les élections présidentielles : au lieu de s'en prendre à la droite et à l'extrême droite, au capitalisme financier et à l'extrême banque, il a infligé une caricature de Mélenchon mi simiesque, mi maoïste. À huit jours des élections, pour le Nouvel Observateur, l'ennemi c'était Mélenchon. On comprend pourquoi. Comme Jean Daniel, Laurent Jofrin déshonore l'hebdomadaire se disant de gauche.

Son père, magnat de l’édition, et Jean-Marie Le Pen ont fait de la voile ensemble et se sont associés dans la création de plusieurs maisons d'édition (Crémille, Famot et Ferni). En 1991, Mouchard devient trésorier de deux associations de collecte de fonds (Cotelec et Cotelec-JM Le Pen) du FN, sous le nom de François Beauval.

C'est en 1992 qu'il fait son entrée dans le monde du gazole en prenant des participations et en devenant le directeur d'Ecotec, une société dont l'objet est en principe «l'achat de tous immeubles et droits immobiliers en vue de la location ou de la revente à des tiers» et qui a été créée par Jean Garnier, un promoteur immobilier d'origine belge. Cette société a aussi comme associé Charles Miriel, «Carlos», un mercenaire chilien qui affirme avoir mis au point « par hasard, en jouant avec différents ingrédients chimiques » un procédé permettant de diluer le gazole avec de l'eau, et qui a déposé le brevet du « gazole allégé » qu'il a apporté à la société. Le beau-frère de Jean-Pierre Mouchard, Eric Vandesher, qui se trouve être directeur des filiales grands produits chez Elf-Aquitaine l'aida à vendre le brevet au groupe pétrolier au cours d'un déjeuner au restaurant le Jockey's à Madrid. Des fonds importants circulèrent entre les sociétés d'édition, Ecotec et des sociétés panaméennes. Par la suite, en 1999, Charles Miriel, l'auteur du brevet, portera plainte contre Jean Garnier et Jean-Pierre Mouchard pour avoir vendu à son insu le brevet, après l'avoir évincé de la société Socotec qui avait été créée pour en faire l'exploitation

Ces informations sont sur Wikipédia à l’adresse ci-dessous :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Pierre_Mouchard

Il est toujours intéressant lorsque l’on parle de Jean-Marie Le Pen de chercher dans sa brocante politique. Il nous reste à savoir, si François Beauval se tait, ce que révèlera son double Mouchard. Pour le moment Il dit qu’il a financé par un circuit offshore ses sociétés d’édition. Du côté de Hollande, le trésorier de sa campagne finançait des librairies en Chine. On sent bien que tout cela, c’est de la littérature.

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