• Chaînes humaines contre les chaînes nucléaires...

    humaindabord

     

    Soutenus par des élus du Parti de Gauche, du NPA, de CAP 21, une trentaine d'associations ou organisations nationales et des membres du syndicat SUD-rail opposé au transport des déchets nucléaires par le train, vingt mille militants s’étaient donnés rendez-vous hier  pour des maillons de chaîne humaine devant des lieux parisiens qui contribuent à promouvoir cette énergie nucléaire.  Ils ont organisé une chaîne humaine à 18 points de Paris pour réclamer l'arrêt de cette énergie en France, deux ans après la catastrophe de Fukushima.

    Ainsi, les manifestants ont entouré des «lieux de pouvoir» comme l'Assemblée nationale et le Sénat, plusieurs ministères, l'Autorité de Sûreté nucléaire (ASN), les sièges d'EDF et d'Areva dans le quartier la Défense, ainsi que plusieurs banques, notamment la BNP Paribas et le Crédit Agricole qui financent des projets de centrales.

    «Cette chaîne jaune soleil est un message de solidarité envoyé au peuple japonais» et «un message d'indignation adressé aux décideurs qui nous imposent un système mortifère au nom d'étroits intérêts économiques et nationalistes», selon un communiqué publié par le réseau « Sortir du nucléaire » qui encadrait la manifestation pacifique.

    Il s’agit d’obtenir la fin du nucléaire civil et militaire, et d’abord l'arrêt de toutes les centrales nucléaires de plus de 30 ans. Une vingtaine des 58 réacteurs nucléaires français ont dépassé cet âge. Seront-ils entendus ?

    Hollande ne s’est engagé à n’en fermer qu’une, celle de  Fessenheim qui date de 1978 et à ramener la part du nucléaire dans le mix électrique de 75% à 50% à l'horizon 2025. Toutefois il n'est pas favorable à la sortie du nucléaire. Il l'a dit et  répété «Nous avons des centrales, nous avons là une industrie, elle doit continuer à produire ». Comme les présidents précédents, il a repris le rôle de VRP du nucléaire français dans le monde. En février dernier il était aux Indes pour cela mais aussi pour faciliter la vente de l’avion de combat Rafale.

    Face à des divergences avec Hollande et le PS, aucun membre du Front de Gauche n’est entré au gouvernement Ayrault. C’est en restant indépendant qu’on garde sa liberté de parole. Les Verts du parti EELV ont des ministres au gouvernement sans obtenir le Ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie. Le symbole de ce camouflé en dit long sur les intentions de François Hollande après le grand cafouillage de l’accord électoral avec les Verts et le mauvais score enregistré par Eva Joly au premier tour de l’élection présidentielle.

    Areva est le groupe du pôle énergie nucléaire français. C’est une société anonyme dans laquelle l’état détient la majorité du capital en partie directement et en plus grade partie à travers le commissariat à l’énergie atomique et à l’énergie renouvelable. Les autres actionnaires sont la caisse des dépôts et des consignations et EDF (2,24%). C’est l’Etat qui contrôle cette énergie éminemment dangereuse, c’est lui seul qui a la possibilité d’en limiter l’expansion et d’aller vers son abandon progressif pour adopter des énergies renouvelables plus pacifiques et moins dangereuses pour la planète. Ce n’a pas été le cas jusqu’à présent car aucun chef d’état n’a eu la volonté de le faire. On peut espérer que sous la pression de l’opinion publique alarmée par les récentes catastrophes nucléaires, Hollande ira vers l’abandon progressif du nucléaire et la promotion des énergies renouvelables et non polluantes. Les pertes d’emploi dans le nucléaire peuvent être compensées par les nouveaux emplois nécessaires à cette mutation.

    Toutefois, force est de constater qu’il faudra encore trois mandats de président pour atteindre l’objectif des 50% de part du mix énergie électrique (en 2025).

    Fukushima ! Tchernobyl ! A quand la prochaine catastrophe nucléaire ?

    nucleuroSelon un rapport récent de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), un « accident majeur pourrait coûter plus de 400 milliards d’euros, soit plus de 20% du PIB français annuel ». Les sommes seraient à peu près réparties de la manière suivante (en plus des 2% liés aux dommages du site lui-même) :

    • 39% pour la dégradation d’« image » (impact sur le tourisme et sur les exportations agricoles) ;
    • 26% pour la gestion des zones d’évacuation (déplacement des populations) ;
    • 21% dus à une réduction de dix ans de vie du parc de réacteurs et au passage à d’autres énergies ;
    • 13% pour les coûts des mesures d’urgence, les « coûts psychologiques » et des pertes agricoles, et les « coûts de santé radiologiques » des populations (cancers notamment). Cette évaluation est sans aucun doute minimale et ne fixe pas la valeur d’une vie humaine. A Fukushima, 2 303personnes sont mortes suite aux évacuations après l’avarie de niveau 7 de Fukushima et d’autres (dont des enfants) sont soignés pour des cancers.

    Pidone

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