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Debout, la Gauche !
Un vice-président du FN mis en examen pour «escroqueries, abus de confiance et acceptation par un parti politique d’un financement provenant d’une personne morale», dans l’affaire du micro parti Jeanne.
Ancienne cadre de l'UMP, Fabienne Liadzé est de nouveau mise en examen dans le cadre de l'affaire Bygmalion pour complicité d'escroquerie et de financement illégal. L'ancienne directrice des ressources de l'UMP, Fabienne Liadzé, a de nouveau été mise en examen dans l'affaire Bygmalion, qui porte sur un système présumé de fausses factures durant la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012, a appris l'AFP jeudi de sources concordantes.
Rachida Dati, épinglée par la Cour des comptes pour des achats de luxe sur le compte du Ministère de la justice s’invente une ministre britannique à qui elle aurait offert un foulard Hermès.
L’ancienne directrice de l’INA, qui avait abusé outre mesure des déplacements en taxi pour elle et sa famille alors qu’elle disposait d’un véhicule de fonction et d’un chauffeur, écope comme punition d’une fonction de chargée de mission. Elle est énarque. Dans l’énarchie socialiste, on se pardonne tout, comme dans le cercle des avocats d’affaires de l’UMP.
On savait que les époux Balkany sont accusés de fraude fiscale à un haut niveau. On apprend que ce serait l’associé de Nicolas Sarkozy, avocat d’affaire, qui était à la manœuvre. Du côté du FN, on découvre des comptes en Suisse ouvert pour les intérêts de Jean-Marie Le Pen…
Il ne s’agit que de quelques affaires dans l’actualité. Inutile de faire la liste de toutes celles plus anciennes : Tapie, Cahuzac…etc. Toujours dans l’actualité, l’ancien chef de cabinet de Christine Lagarde, ministre des finances, vient d’être mis en examen dans l’affaire Tapie/CLC/ Adidas.
Comment tout cela est-ce possible ? C’est possible dans un système politique gangréné par l’argent du pouvoir et l’argent qui donne le pouvoir. Il suffit de constater la frilosité de nos élus lorsqu’on leur parle de transparence et d’économies lorsqu’elles pourraient les toucher personnellement. Il n’est pas étonnant que les différents clans de ceux qui se considèrent comme des élites se serrent les coudes. Ils ont tous les pouvoirs, y compris le quatrième médiatique.
En 2012, les avocats d’affaires et des énarques devenus avocats d’affaires ont laissé la place aux énarques qui font carrière au parti socialiste avant de devenir avocats d’affaires. Elu avec les voix du Front de gauche, le capitaine de pédalo a viré de bord. Le cap est libéral. Le libéralisme économique entraîne le naufrage de tous les idéaux de gauche. Le parti socialiste est en train de terminer une mue libérale forcée depuis 1983 et qui lui a déjà coûté de cinglants revers électoraux. Cambadélis en est devenu le secrétaire général et termine sa mission en faisant voter sa motion A d’orientation politique qui est un abandon du socialisme. Ce texte prône «le renouveau des socialistes par la réussite gouvernementale», mais aussi «par le dépassement du Parti socialiste», à travers la fondation d’une «nouvelle alliance à gauche», avec la gauche et les écologistes ainsi que les citoyens. Quels citoyens ? Quelle gauche ? D’aucuns veulent encore faire croire qu’ils œuvrent à l’intérieur du PS pour infléchir la politique gouvernementale voulue par Manuel Valls et François Hollande, alors qu’ils ne font que l’accompagner comme le fait maintenant ouvertement Martine Aubry. Cambadélis, homme de compromis et non de synthèse (c’est lui qui le dit) s’est empressé de demander à ses camarades «frondeurs» de prendre exemple sur Aubry qui «elle, a le sens de l’intérêt général». Il admet que chacun garde ses idées mais ne partage que les siennes.
Sur qui et sur quoi compte François Hollande pour se représenter en 2017 ? 30% du parti socialiste viennent d’être réduits en cendres. Pour lui et les Solfériniens, les frondeurs n’existent plus, si tant est qu’ils aient existé. Le congrès du PS et la motion de Cambadélis lui permettent la perspective d’écarter une primaire pour les prochaines présidentielles et d’être le candidat légitime à sa réélection. Il table encore sur la croissance et le recul du chômage. Pour faire reculer le chômage, des contrôleurs sont engagés contre le manque d’enthousiasme des chômeurs à trouver du travail et la fraude. La loi Macron est là pour rassurer le patronat qui en demande toujours plus et s’attaque maintenant aux retraites. Le bâton pour les chômeurs et la carotte pour les patrons. François Hollande compte aussi sur les affaires judiciaires pour éliminer ses principaux concurrents de l’UMP et du FN. En ce qui concerne le Front de gauche et les autres partis de gauche, la presse se charge de continuer la diabolisation.
On sait qu’il ne faut plus compter sur un changement de cap qui a été mis inexorablement à droite. Le parti socialiste est moribond et laissera place à un mouvement centriste acquis au libéralisme. François Hollande n’a d’ailleurs pas renouvelé sa carte car il considère qu’il est le président de tous les Français…de tous les Français sauf du peuple de gauche qui l’a pourtant porté à la présidence. Près de 80% des Français ne souhaiteraient pas qu’il se représente, selon un récent sondage. Il serait donc le président qui en satisfait 20%, parmi lesquels il faut peut-être compter le patronat.
Aujourd’hui, nous avons entendu le Président du Conseil économique et social interrogé sur la radio Europe 1. Il a parlé de rupture sociale, de fragmentation d’une société dans laquelle le capitalisme ne crée plus de bien-être et la république n’est plus fédératrice parce qu’elle ne représente plus les idéaux qui la fondent. Il constate que, dans cette société individualiste où la crise ne fait que creuser les inégalités, la solidarité est mise à mal au profit des communautarismes et des revendications identitaires. Bien sûr le constat était nuancé. Il ne fait que rappeler ce qui est le fond de la crise politique actuelle. Contrairement à ce que veulent faire croire les sociaux traîtres, la défense des idéaux de gauche n’est pas un combat d’arrière-garde mais celui de l’avenir du plus grand nombre contre la poignée des boulimiques de pouvoir et d’argent.
Nous sommes le lundi de la Pentecôte, « le jour où les apôtres étaient tous ensemble dans le même lieu. Tout à coup il vint du ciel un bruit comme celui d'un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. Des langues, semblables à des langues de feu, leur apparurent, séparées les unes des autres, et se posèrent sur chacun d'eux. Et ils furent tous remplis du Saint Esprit, et se mirent à parler en d'autres langues, selon que l'Esprit leur donnait de s'exprimer ». C’est ce que dit le Nouveau Testament. Cela nous fait penser à la commission européenne qui a ses apôtres de la religion capitaliste et son Saint Esprit Libéral : le sel de la Finance. En Grèce, Siryza a redonné l’espoir au peuple. Podémos, né du mouvement des Indignés en Espagne, vient de gagner les élections à Barcelone et à Madrid. Ces victoires de la Gauche montrent que l’Europe ne pourra pas continuer à mener une politique libérale et atlantiste, au détriment des peuples européens.
En France, l’UMP, le PS et le FN ne sont que les variantes d’une politique résolument antisociale dans le seul objectif conservateur des privilèges d’une classe dominante au détriment du plus grand nombre. Ces partis font le jeu de lobbies et constituent en leur sein des clans. On sait, en Corse, comment fonctionnent les clans et les dérives qui leur sont communes.
Un homme de gauche s’interroge sur l’école et les retraites (Facebook) : « Les lecteurs de Hergé l'ont fait... Le gouvernement Valls rêve comme le patronat de renouveler l'exploit pour "sauver" les retraites complémentaires ! De 7 à 77 ans... 7 ans pour quitter l'école de l'inégalité programmée et entrer dans le monde des petits boulots comme au Pakistan ou au temps de Zola. 77 ans pour faire la plonge comme en Angleterre, vendre des légumes ou laver des vitres histoire d'arrondir sa retraite de misère en chantant le God Save the Queen...! » Le coup de gueule paraît outrancier mais, faute de résistance sociale, il n’est pas irréaliste.
Le Front de gauche est l’alternative aux politiciens professionnels des partis claniques, aux politiques austéritaires, antisociales et inégalitaires qui sont orchestrées à Bruxelles par les lobbies financiers d’un capitalisme élitiste sans partage.
Toutefois le Parti de Gauche et le Parti Communiste Français doivent faire preuve d’unité et ne pas cautionner l'entrée du parti de feu Mitterrand dans l'éternité de la collaboration de classes. Pierre Laurent et Jean-Luc Mélenchon ont soutenu la motion B[1] du congrès du PS. Devaient-ils le faire ? A notre sens, non ! Il n’est pas besoin d’argumenter pour le comprendre. Il suffit de prendre connaissance de cette motion qui n’a rien à voir avec ce qui fonde le Front de gauche. Pourquoi s’être immiscé dans cette mascarade qui a été montée pour pulvériser les frondeurs, légitimer la politique menée par le gouvernement Valls et faire accepter François Hollande comme le candidat légitime en 2017 ? Nous avons entendu le ministre du travail, François Rebsamen, déclarer que les Français ont deux ans pour s’apercevoir que François Hollande est un grand Président. Voilà une façon de dire que ce n’est pas au Chef de l’Etat de changer de cap mais aux Français de le réélire. On a l’impression d’entendre l’argumentation clanique qui présentait déjà Sarkozy comme un autre grand Président : le chef est le plus beau, le plus intelligent et le plus fort. Ceux qui en douteront encore dans deux ans seront considérés comme des imbéciles : nous aurons eu coup sur coup deux grands Présidents, même si leur bilans sur dix ans est catastrophique.
Aussi, les grands partis de gauche (Nous ne parlons plus du PS qui est devenu un parti centriste) ne doivent pas pousser les militants à faire le deuil de leurs dernières illusions. La conquête du pouvoir ne se fera par en verrouillant les appareils politiques pour poursuivre de petites carrières au risque de lasser leurs bases et celle du mouvement « Ensemble » en manque d’une alternative crédible et d’une politique vertueuse en rupture avec la doxa libérale de la Droite et des Solfériniens.
On a envie de crier: "Debout la Gauche!"
Battone
[1] Résumé dans Libération : « La motion plaide pour «une réelle inflexion» de la politique économique, «un agenda de réformes, (...) quelques actes forts» consistant à utiliser des marges de manœuvres qui existent pour le «soutien aux investissements», des mesures de «pouvoir d’achat», une «loi bancaire» et une «réforme fiscale». Elle réclame «plus d’influence» du PS sur le gouvernement, avec «droit et devoir d’inventaire sur les trois dernières années», «un plan République» prolongeant l’esprit du 11 janvier, et, pour projet du PS, celui élaboré par Martine Aubry quand elle était première secrétaire (en 2011).
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