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Hollande et Copé, derniers de la classe politique...
51% des Français ne font pas confiance à Jean-François Copé "pour faire en sorte que l'UMP soit le principal opposant à François Hollande et au gouvernement", 62% jugent qu'il n'est pas à même de « définir une politique meilleure que celle du gouvernement ». Enfin une écrasante majorité de Français (78%) ne lui font confiance ni « pour lutter efficacement contre le Front national » ni « pour apaiser les tensions au sein de l'UMP (80%) ». Quarante-quatre pour cent des sondés le trouvent d'ailleurs "trop à droite". Il est cependant préféré à Marine Le Pen (53% contre 31%)… Qui devance-t-il légèrement ? Le dernier de cette classe politique : François Hollande (47% Copé contre 44% Hollande).
Nous n’avons pas une grande confiance dans les sondages, mais celui de BVA[1] (publié ce jour par Aujourd'hui en France/Le Parisien) est significatif de l’impopularité de l’actuel Président de la république. Pour être derrière Jean-François Copé, il faut faire une politique de droite en étant élu par le peuple de gauche.
Chacun de ces deux « futurs adversaires aux prochaines Présidentielles » fait de la surenchère politique notamment en matière d’immigration. François Hollande a chargé des basses œuvres son Ministre de l’Intérieur qu’il soutient lorsque celui-ci est en difficulté. Nous l’avons vu avec l’affaire Léonarda et sa mauvaise gestion au plus haut niveau de l’Etat. Jean-François Copé en profite pour « réagir fébrilement » (Ce n’est pas nous qui le disons mais Alain Juppé) en proposant dans les 24 heures une loi remettant en cause le droit du sol. Cette proposition de loi passe outre la complexité du problème sans concertation avec des collèges de juristes, alors qu’elle nécessite un débat serein (C’est encore Alain Juppé qui l’a dit). Elle apparaît donc comme une des péripéties électorales de la lepénisation du débat public avant les élections municipales. Ainsi, en quête d’un « feu de consolation » des Primaires manquées de l’UMP et pour ne pas se laisser déborder par Fillon, Jean-François Copé joue avec la flamme du FN en abordant frontalement un sujet délicat et sensible. En voulant revenir sur le droit au sol comme règle républicaine immuable, il veut toucher à un pilier de la république française et rejoint la politique xénophobe du Front National.
L’affaire Léonarda a révélé une fois encore les personnalités du Président de la République et de son adversaire putatif. Il n’est donc pas étonnant de les retrouver coude à coude non pas au sommet des sondages mais en bas du tableau. Pour ce qui est de la politique sociale, on concédera à François Hollande que Jean-François Copé pourrait faire comme lui ou pire.
En ce qui concerne l’actualité du gouvernement, c’est toujours la politique d’un grand pas antisocial en avant et du petit pas prudent en arrière. Après avoir annoncer le projet de taxe de produits d’épargne touchant les petits épargnants, le PEL et le PEA seront « épargnés » par la nouvelle loi , c’est-à-dire ne seront pas concernés par le taux unique de 15 ;5%.
Ségolène Royal a posé dans une longue robe blanche, drapeau tricolore en main à la manière du tableau de Delacroix, "La Liberté guidant le peuple". L’ex-compagne de François Hollande illustre de façon ridicule un sondage BVA[2] pour Le Parisien magazine, en partenariat avec BFMTV, sur le courage des hommes politiques. Et la réponse est cinglante à l’adresse des élus: 8 sur 10 (78%) des gens sondés estiment qu’ils en manquent (54%) ou n’en n’ont pas du tout (24%). François Hollande y apparaît encore en bas du tableau et ce n’est pas l’engagement de notre armée au Mali qui lui a fait remonter sa mauvaise côte auprès des Français. Seuls 8% des sondés lui accordent du courage et pour 70% il est un « mauvais président ».
Sans doute, pour François Hollande, le courage eût été de respecter ses promesses et en premier lieu celle du « changement maintenant ». En tournant le dos à la Gauche, il fait évoluer la démocratie sociale vers la droite libérale, tout en gouvernant avec des arguties d’énarque coulé dans le moule de cette grande école réactionnaire. Il continue à prédire l’inversion de la courbe du chômage d’ici la fin de l’année alors que le nombre des demandeurs d’emplois a bondi de 60.000 en septembre après un mois d’août faussé par une énorme erreur informatique. Au mois de septembre Pôle emploi a recensé 5,1 millions d’inscrits. En Corse le taux de chômage a dépassé les 14%. Malgré tout cela, François parle d’une décélération du chômage pour éviter de parler d’une « hausse en baisse ». « Inverser la courbe du chômage », voilà une vision déshumanisée de ce fléau social. Les chômeurs n’ont pas les yeux rivés sur la courbe du chômage qui, en fait, est plutôt une ligne toujours ascendante mais ils les ont sur les créations d’emplois et les plans de licenciements boursiers. François Hollande aime inverser les choses. Son quinquennat « inversé » (comme il le dit) est une perversion de la Gauche. Tout dépend comment on le comprend. « Inversé » signifie aussi « à l’inverse » d’une politique sociale alors que l’on attendait des actes à l’inverse de la politique de Nicolas Sarkozy. Va-t-il inverser sa politique pour des raisons électorales à l’approche de 2017 ? Toutes ces inversions donnent le tournis et, à force de faire la girouette, il finira par perdre définitivement le cap à gauche pour s’échouer avec la droite sur le récif du Front National.
Les électeurs se contenteront-ils encore et encore de faire le choix du « moins pire » alors qu’ils aspirent à un mieux ? Se désintéresseront-ils des urnes au détriment de la démocratie pour laisser le champ libre à des majorités squelettiques nées d’arrangements entre des partis politiques qui ont posé leurs ventouses sur la république ? Continueront-ils à croire le politiquement correct qu’on leur sert pour le Front national avant de les appeler à un vote républicain contre le même Front national mais aussi contre les mouvements que les média appellent l’extrême-gauche et qui constituent le dernier carré d’une alternative sociale et écologique ? Plutôt que l’abstention ou le vote « utile » quand cela arrange l’UMP ou le PS, les déçus des partis dominants et les adversaires de l’extrême-droite devraient opter pour cette alternative politique dont le Front de gauche est porteur. Il ne s’agit pas de voter pour des hommes providentiels mais pour des idées qui ont inspiré tous ceux ayant contribué à des avancées sociales et démocratiques remises en cause aujourd’hui par la droite mais aussi par le PS. Il s’agit de constituer une Sixième république pour donner du souffle à la démocratie et sortir de l’alternance des politiques libérales et réactionnaires.
Chaque élection peut être un pas vers plus de démocratie, plus de social, plus de liberté, plus d’égalité et plus de fraternité. Il suffit d’avoir la volonté et le courage de mettre « l’humain d’abord ».
Pidone
[1] Enquête effectuée les 24 et 25 octobre par internet auprès d'un échantillon de 1050 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus (méthode des quotas).
[2] Enquête réalisée auprès d’un échantillon de Français recrutés par téléphone et interrogés par Internet les 10 et 11 octobre 2013. Échantillon de 1 091 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas.
Tags : Hollande, Copé, Sondages, UMP, PS, FN, élections, Front de gauche, démocratie, république, social
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Commentaires
1PidoneVendredi 1er Novembre 2013 à 21:34Yves Jego de l'UDI donne une leçon républicaine et humaniste à Jean-François Copé qui se rapproche de plus en plus du Front national, talonné par François Fillon. http://www.parismatch.com/Actu/Politique/Le-coup-de-gueule-d-Yves-Jego-534279Répondre
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