• La courbe dont on se gausse...

    Le père Noël est passé et n’a pas inversé la courbe du chômage, malgré ce qui a pu être dit. Pour que la courbe s’inverse, il faudrait que le chômage diminue, ce qui n’est pas le cas. Elle n'a que légèrement « infléchi ». Donc il ne s’agit que d’un ralentissement de l’augmentation des demandeurs d’emplois et il peut n’être que conjoncturelle. La droite se gausse de cette promesse d’inversion de courbe et le gouvernement fait le dos rond. Pourtant, l’UMP et le PS ont la même politique économique et sociale. On peut même penser qu’il n’y aurait même pas de fléchissement avec cette droite qui n’aurait pas créé d’emplois aidés. Aujourd’hui, on dénombre 400 000 emplois aidés en France qui coûtent cinq milliards au budget de l’État. Même lorsque l’on parle de fléchissement, il faut savoir que le constat est établi sur les chiffres de Pôle Emploi et ne concerne que la catégorie A, c’est-à-dire celle des personnes qui n’ont exercé aucune activité dans le mois et sont activement à la recherche d’un travail. Ils sont 3 293 000 chômeurs en novembre avec une hausse de 0,5% soit 17800 inscrits de plus à Pôle Emploi : une nouvelle poussée  qui intervient après un mois d’octobre qui avait vu le nombre de demandeurs d’emploi diminuer de 20 500 personnes soit une baisse de 0,6 %. Un chiffre d’octobre plutôt bon qui intervenait après une progression ininterrompue du chômage depuis avril dernier. Rien n'est donc acquis.

    La statistique officielle n’inclut pas tous les chômeurs. Déjà si on reprend les chiffres de toutes les catégories, le Ministère du Travail a publié ce communiqué :

    Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégories B et C s’établit à 1 583 100 en France métropolitaine fin novembre 2013. En novembre, le nombre de ceux de catégorie B est en baisse de 3,1 % (+4,2 % sur un an) et le nombre de ceux de catégorie C diminue de 0,4 % (+8,2 % sur un an).

    Au total, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégories A, B, C s’établit à 4 876 100 en France métropolitaine fin novembre 2013 (5 174 300 en France y compris Dom). Ce nombre est en baisse de 0,1 % (-6 900) au mois de novembre. Sur un an, il augmente de 5,9 %.

    Le nombre de personnes inscrites à Pôle emploi en catégories D et E s’établit à 659 900 en France métropolitaine fin novembre 2013. En novembre, le nombre d’inscrits en catégorie D est en hausse de 0,9 % et le nombre d’inscrits en catégorie E augmente de 3,1 %.

    Le Ministère du Travail ne comptabilise pas les chômeurs qui ne sont plus ou pas inscrits à Pôle emploi. De son côté l’Insee publie tous les trimestres des chiffres basés sur un « échantillon » de 100 000 personnes et qui concernent toutes les personnes de plus de 15 ans, disponibles, cherchant du boulot et qui n’ont pas travaillé et peu importe qu’elles soient inscrites à Pôle Emploi.

    Selon les calculs récents de l’Insee, la croissance  trop faible dans les mois à venir n’inversera pas la courbe du chômage. Elle ne dépasserait pas 0,2 % sur l’ensemble de 2013 et se limiterait à ce chiffre aux premier et deuxième trimestres 2014. Il faudrait 1,5 % de hausse du PIB pour simplement stabiliser le chômage et 1,8 % pour le faire reculer. Le chômage restera, selon l’Insee, à 10,5 % de la population active en métropole jusqu’à la fin du premier semestre 2014... Et la courbe devrait repartir à la hausse pour atteindre 10,6 % mi-2014 voire 11 % en fin d’année prochaine. Les emplois aidés et le crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) ne suffiraient pas pour inverser la tendance, pas d’avantage les 40 000 places de formation annoncées dès début 2014 pour les chômeurs. Ce n’est pas en faisant sortir temporairement des staistiques de Pôle Emploi ces chômeurs en formation que l’on traitera le problème de fond dans lequel il faut inclure les licenciements boursiers, le dumping social et la politique ultralibérale imposée par la Troïka.

    La publication « Demandeurs d’emploi inscrits et offres collectées par Pôle emploi en décembre 2013 » paraîtra le lundi 27 janvier 2014 à 18 heures. Elle fera l’objet de faux discours, des pronostics, des joutes verbales, des satisfécits, des critiques virulentes… et beaucoup de mauvaise foi de part et d’autre. Pour l’heure, nous sommes toujours dans une aggravation du chômage qui est traité comme un mal endémique dont on refuse les bons remèdes. Il faut croire que ce mal est nécessaire à l’enrichissement du monde de la Finance et à tous ceux qui profitent du dumping social.

    Pidone

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