• La dette, pas la tête!


    Laurence Parisot : "Il y a une très grande peur... par Europe1fr

     

    La patronne du Medef est inquiète et effrayée. Elle s'exprime sur Eorpe n°1.  En ce moment, on est en train de dire : « Vous, M. Gérard Depardieu, vous êtes indigne d'être Français, vous M. le cadre dirigeant vous l'êtes également ». Qu'est-ce que cela veut dire ? Ça veut dire qu'on est en train de recréer un climat de guerre civile ?", se questionne la patronne des patrons, et elle ajoute :  "Je dis comme ce qu'a dit Catherine Deneuve  ce matin dans 'Libération', nous avons le sentiment aujourd'hui qu'on cherche à recréer quelque chose qui s'apparente à 1789, il faut bien mesurer à quel point c'est insupportable pour beaucoup de gens talentueux et c'est pour ça qu'ils sont amenés à partir, n'inversons pas l'ordre des choses".

    Apparemment la révolution de 1789 a marqué les esprits de la caste des nantis qui restent terrorisés par le peuple français pour lequel il n’éprouve que deux sentiments : le mépris et la peur. Mme Parisot fait allusion à un article dans Libération. Catherine Deneuve vient y défendre son ami Gérard Depardieu après la lettre de l’acteur de gauche Torreton et elle déclare notamment : « L’homme est sombre, mais l’acteur est immense et vous n’exprimez finalement que votre rancœur ». Elle se demande : "Qu’auriez vous fait en 1789, mon corps en tremble encore !" Elle oublie que la peine de mort a été abolie par un gouvernement de gauche et que, à droite, on trouve encore des nostalgiques de l’article 12 du code pénal qui stipulait que tout condamné à mort aura la tête tranchée. Non Mme Parisot, ce n’est pas la tête qu’on veut couper, c’est la dette. Qu’une actrice se serve de la Terreur pour défendre un ami qui a joué le rôle de Danton dans un film d’Andrzej Wajda, on peut le comprendre, c’est du cinéma, mais que Mme Parisot exploite politiquement cela, c’est lamentable, comme est lamentable l’exil fiscal de Gérard Depardieu. Ce n’est pas, parce que Catherine Deneuve a servi de modèle pour le buste de Marianne en 1985, qu’elle incarne la république. La liste est longue de ces modèles dont certaines n’ont pas attendu l’affaire Depardieu pour choisir l’exil fiscal.

    Interrogée par ailleurs à propos du     crédit d’impôt compétitivité           en faveur des entreprises, Laurence Parisot ne croit évidemment pas que cette mesure créera des emplois : "Je ne le crois pas dans un premier temps, ce que j'espère, c'est que ça va freiner la destruction d'emplois, ce qui serait déjà beaucoup". Il existe selon elle une "peur de l'embauche chez les patrons de TPE et de PME qui est très grande". 

    L’amie de Sarkozy préférait les mots du chef de l’UMP que ceux de la gauche. « Il faut aussi avoir un discours général qui renforce l'attractivité de notre pays, celle-ci étant très abîmée aujourd'hui compte tenu du discours, des propos, qui sont tenus par certains responsables politiques, compte tenu aussi des choix fiscaux qui sont faits par le gouvernement", poursuit-elle."Et elle donne un exemple : "Quand Arnaud Montebourg à la une du 'Monde' dit que les nationalisations temporaires sont l'avenir de la politique économique de la France, c'est évidemment tout à fait effrayant pour n'importe quel investisseur".

    Qui mène à la guerre civile ? N’est-ce pas ces patrons et ces financiers qui ont jeté des millions de gens au chômage et leur font payer leur spéculation effrénée. Mme Parisot, visage grincheux sous un discours sirupeux et aujourd’hui pleurnichard, défend les intérêts de son milieu. Elle défend l’exil fiscal comme un droit et en rejette la faute sur ceux qui veulent la justice fiscale. Pour elle les riches doivent pouvoir investir en toute impunité et profiter d’un système capitaliste qui a fait du travail une marchandise. C’est sur le prix du travail qu’il faudrait faire peser tout le poids d’une crise qui est la sienne et celle de ses amis.

    Hollande devrait comprendre que toutes les concessions faites au Medef et à la Droite ne lui apporteront aucun soutien de la part des ennemis du peuple. Il devrait lui aussi avoir peur d’une guerre civile qui le placerait dans le camp d’un pouvoir ultralibéral compromis. Il dit qu’il est l’homme du compromis mais on trouve aussi ce substantif dans le terme « compromission » avec une toute autre connotation que le discours qu’il nous tient et qui commence à marquer sa gouvernance.  

    Suffit-il que Mme Parisot se dise inquiète et effrayée pour que les promesses de campagne fondent comme neige au soleil. Nous sommes pourtant en hiver. C’est vrai ! Les élections ont eu lieu au printemps dernier et n’ont pas passé l’été. Le temps est au chaud et froid mais ce sont les salariés qui subissent les douches écossaises… Demandez aux salariés de Mittal et à ceux de PSA !... Et la liste des emplois perdus devrait s’allonger. Comment peut-on encore croire que tous les patrons sont des citoyens lorsque leur seule patrie est le fric ? Pourquoi laisser encore les mains libres aux spéculateurs en ayant vidé de sa substance la loi qui devait refondre le système bancaire ? Pourquoi vouloir faire du terme «nationalisation» un épouvantail lorsque des milliers d’emplois sont menacés par des patrons voyous ?

    Battone

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