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La république a besoin de démocratie.
La Droite décomplexée et la Gauche caviar rechignent à déclarer publiquement leurs patrimoines. Ils refusent le grand déballage, la jalousie et le voyeurisme, clament-ils en chœur. Les voilà pudiques! Pourtant cette richesse, ils l’affichent entre eux. En auraient-ils honte devant le peuple ? Auraient-ils quelque chose à se reprocher ? On va finir par le croire lorsque certains réfractaires ont déjà fait l’objet de soupçons de trafic d’influence et de corruption. La meilleure façon de faire taire les rumeurs n’est-ce pas de montrer pattes blanches ? Nous sommes d’accord avec ceux qui disent que ce n’est pas une mesure suffisante. Elle doit faire l’objet d’un contrôle et de sanctions pour les dissimulateurs, les fraudeurs et les délinquants. En outre, il faudrait connaître les situations fiscales et mettre fin à la défiscalisation ou la non imposition de certaines fonctions nationales ou internationales. C’est peut-être cela qui les gêne. Comment accepter que des hauts revenus possèdent des fortunes et paient moins d’impôt qu’un salarié ? Pourquoi n’y aurait-il pas des enquêtes sur les enrichissements sans causes connues ? On ne leur demande pas de se mettre nus sur la place de la Concorde. Il ne s’agit pas de connaître les secrets de la vie privée de chacun. La presse people s’en charge. Ces faux démocrates parlent pourtant d’inquisition, de Big Brother et de totalitarisme dès qu’on leur demande plus de transparence. L’outrance fait partie de leur rhétorique. L’imposture ne résiste pas à la transparence et c’est sans doute pour cela qu’ils préfèrent le secret.
Nous pourrons compter les hypocrites de tous bords qui refusent de publier leurs patrimoines. Parmi eux, il y a ceux qui sont liés à des lobbies financiers et industriels. Est-il sain que des avocats conseillant les grandes fortunes et les spéculateurs continuent leur job alors qu’ils sont des élus du peuple ? Ils sont en situation de conflit d’intérêts. Est-il normal que, après quinze ans de mandats, les élus obtiennent le titre d’avocat ? Ils s’empressent de monnayer leurs carnets d’adresses et se servent de leurs relations toujours en place. Ne s’agit-il pas de trafic d’influence ? La politique enrichit de façon obscure des élus qui aujourd’hui refusent la transparence.
On peut avoir des doutes sur la mise en place de la publication des patrimoines tant l’opposition des parlementaires est forte. Ce sera peut-être comme pour le non-cumul des mandats sur lequel vont se pencher des élus qui sont à 80% cumulards. On demande à des élus de se tirer une balle dans le pied. Si on fait la liste de tous les avantages qu’ils se sont accordés au fil des ans et même en période de rigueur budgtaire, on peut douter de leur esprit de sacrifice. Ce n’est pas joué d’avance si on compte le nombre de politiciens que la transparence dérange, c’est une raison de plus pour l’encourager sans se faire trop d’illusion sur l’application de cette mesure qui fait débat entre les élus.
Malheureusement Hollande nous a habitués à ses promesses oubliées ou non tenues pour inconstitutionnalité par exemple. La transparence, ce n’est sans doute pas pour demain si la majorité des parlementaires a quelque chose à cacher. Et puis ceux qui prônent l’austérité ont sans doute du mal à afficher l’opulence dans laquelle ils vivent.
Nous connaissons une crise morale, démocratique, politique et économique. Les institutions de la Cinquième république ne permettent pas un changement. La vie politique a besoin d’air pur mais la Cinquième république est à bout de souffle. Tout progrès démocratique est bloqué parce qu’il toucherait aux privilèges d’une caste politico-financière qui a verrouillé le Système à son profit. La fronde d’un bon nombre d’élus de droite et de gauche contre la transparence en donne l’exemple. Notre république a besoin de plus de démocratie...
signé Cuchju
Le Front de gauche a pris position et a lancé un appel pour une grande marche le 5 mai prochain…
L’APPEL
L’affaire Cahuzac suscite la colère et la nausée. D’une gravité extrême, elle ne révèle pas seulement l’absence de probité et d’honnêteté d’un homme. Elle met à jour, une nouvelle fois, un système oligarchique profondément néfaste, une démocratie à bout de souffle, la collusion grandissante entre les hautes sphères financières et celles de l'État. Il faut mettre fin au règne de la finance.
Donc l’heure n’est pas au bricolage, mais à la réorientation de la politique du pays et à la refonte du cadre institutionnel. Au moment où le gouvernement demande au plus grand nombre de se serrer la ceinture et après l’intervention télévisée d’un Président qui confirme son cap visant à ne rien changer, cet épisode misérable précipite la crise politique.
Le Front de Gauche est engagé dans la bataille contre l’austérité à l'image de sa campagne "pour une alternative à l'austérité". Il a participé à la manifestation du 9 avril contre l’ANI et appelé en vain les parlementaires à ne pas retranscrire dans la loi cet accord minoritaire. Dans l'immédiat, il exige la suspension du débat parlementaire sur ce texte discuté au Sénat pour légiférer en urgence contre le pouvoir de la finance, contre les paradis fiscaux, y compris en Europe, contre les conflits d’intérêt. Il faut des contrôles, des normes nouvelles, et pas seulement des appels à la morale individuelle, des moyens financiers pour faire face à la fraude fiscale.
La défiance des citoyennes et citoyens à l’égard des responsables politiques atteint son seuil critique. L’oligarchie croit en sa toute puissance, en son impunité. C’est pourquoi la réplique doit être forte et claire. Le Front de Gauche défend la perspective d'un processus constituant pour une nouvelle République. Redéfinir les règles sociales et démocratiques est le moyen pour que le peuple reprenne le pouvoir. La VIe République visera à élargir le socle des droits, à étendre la souveraineté populaire, à favoriser la démocratie sociale.
Face à l'accélération de la crise sociale et politique, le Front de Gauche assumera toutes ses responsabilités pour que la colère légitime débouche sur l’espoir et la transformation sociale. Le Front de Gauche propose à toutes les forces de gauche et les personnes qui ont voulu le changement en mai dernier et plus largement au peuple, contre la finance et l'austérité, à une grande marche citoyenne pour la 6ème République le 5 mai à Paris.
Tags : Transparence, démocratie, République, Sixième, Marce, 5 mai, patrimoine, parlements, élus, députés, sénateurs
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