• Le Medef invente le chantage positif...

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    Nous étions habitués au chantage négatif sur l’emploi, c’est-à-dire, aux menaces de licenciements et aux licenciements mais voilà que Pierre Gattaz invente le chantage positif en promettant le 10 octobre sur RTL de demander à ses 750.000 adhérents  la création d’un million d’emplois sous cinq ans… et sous conditions fiscales, sociales et réglementaires. Voilà pour les salariés, la demande de rançon à payer ! Il prépare à sa manière les assises de la fiscalité et les discussions sur le financement de la branche famille de la sécurité sociale, qu’il réduit à des discussions "sur le coût du travail". Il assène ses exigences : "Aujourd’hui, nous avons une surfiscalité notoire, trop de cotisations, trop de charges", plaide-t-il, relayant selon lui  la colère des 2.000 patrons qui ont brandi des cartons jaunes à l’encontre du président de la République lors d’un rassemblement à Lyon. François Hollande devrait se méfier davantage des cartons rouges qui lui seront brandis par le peuple de gauche lors des futures élections qu’elles soient municipales, européennes, législatives ou présidentielles.

    Les cadeaux du gouvernement Ayrault et de François Hollande ne suffisent pas. Le Medef veut s’enfoncer dans le ventre mou du parti socialiste. Pourtant les entreprises bénéficieront en 2014 d'une baisse des prélèvements obligatoires.  Les impôts sur les entreprises baisseront à hauteur de 10 milliards d'euros avec le crédit d'impôt compétitivité emploi (Cice), qui correspond à une baisse de 4% du coût du travail en 2013 (et) à hauteur de 2 milliards pour des mesures prises l'an dernier et non-reconduites cette année. C’est Bernard Caseneuve, ministre du budget,  qui l’a rappelé en assurant « tendre la main, mais pas la joue ». Ce n’est pas l’impression que donne le gouvernement qui, à chaque gifle du patronat sur la joue gauche, nous tend la joue droite et nous montre son vrai profil. 

    Quant à Pierre Gattaz, en dehors des exigences patronales habituelles et de la politique du chantage social, il a déjà proposé de supprimer les communes et les départements ! Et pour davantage d’économie encore, il milite pour  le non remplacement de deux fonctionnaires sur trois. Le Medef pousse François Hollande à marcher dans les pas de Sarkozy et, depuis les élections, il y arrive. En dernière date, le gouvernement a renoncé à taxer les entreprises d’abord sur  l’EBE (Excédent brut d’exploitation)  mais ensuite  surtout sur  l’ENE (l'excédent net d’exploitation, c’est-à-dire l’EBE diminué des amortissements). Le Medef l’a remis dans le droit chemin et  s’en est félicité tout en notant que le budget 2014 se traduit tout de même par 2,5 milliards d'euros de prélèvements obligatoires en plus pour les entreprises. On connaît l’objectif du Medef : revenir sur ces prélèvements obligatoires d’une façon ou d’une autre malgré le Crédit d’impôts de compétitivité emploi déjà octroyé à ses adhérents. Le Medef veut une baisse et non pas une compensation tout en faisant payer la crise aux salariés d’une part et d’autre part en réduisant les dépenses nécessaires au bon fonctionnement du service public. Le mot d’ordre patronal est « réduction du coût du travail » face au dumping social ainsi implicitement encouragé.

    Le Président du Medef est le digne représentant du capitalisme arrogant. Il succède à Laurence Parisot. Il vient d’être élu et  son arrogance en est accrue. C’est encore « un fils de… ». Pierre Gattaz est le fils d'Yvon Gattaz chef d'entreprise français, président du CNPF ( Conseil national du patronat français) de 1981 à 1986. En 1998, le CNPF se transforme en Mouvement des entreprises de France (Medef).

    Alors que l’écart s’est creusé entre les riches et les pauvres, Pierre Gattaz cherche à ne pas faire contribuer les entreprises à la réduction du déficit budgétaire créé par ceux-là mêmes qui continuent à s’enrichir. Face à une politique sociale non volontariste, il pratique le chantage et s’enorgueillit de chaque recul du gouvernement favorable au Medef. Laurence Parisot a obtenu l’accord antisocial ANI, la loi qui a suivi et le crédit d’impôt compétitivité emploi. Cela n suffit pas à son successeur.  Jusqu’où poussera-t-il François Hollande qui, après avoir fustiger le monde de la Finance, s’est déclaré Président des entreprises alors qu’il est président de la république, c’est-à-dire de tous les Français et en premier lieu de ceux qui l’ont élu pour faire une politique de gauche en rupture avec l’UMP de Sarkozy ? Les exigences du Medef ont été satisfaites jusqu’à présent. Le pli est pris.  Comment cela pourrait-il changer  puisque tout est plié à l’avance? Le Medef demande, Hollande l’entend et  le gouvernement s’exécute.

    Il ne faudrait pas oublier  que « la crise c’est EUX » et que ce n’est pas à NOUS de la payer par des années de misère et de chômage en acceptant une politique antisociale qui a déjà mis à mal des acquis sociaux importants dans les domaines de la santé, du travail, des retraites, du pouvoir d’achat... etc.

    Puisque les mouvements sociaux ne sont pas entendus et que quatre millions d’électeurs du Front de gauche aux Présidentielles sont méprisés, il reste à chacun son bulletin de vote dès les élections municipales pour se faire entendre en évitant de tomber dans le piège du vote Front National et dans celui du vote dit utile ou républicain. Plutôt que l’abstention ou le vote blanc qui ne sont pas pris en compte, le vote vraiment utile est celui du Front de gauche.

    Battone

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