• Le Rastignac écolo

    rastignac3«  Je ne suis pas très Larzac ! J’aime passionnément mon pays, son histoire, ses cultures. Je suis attaché à ses figures, dont Jeanne d’Arc. J’assume sans problème mon côté maurrassien. Je suis assez conservateur. Je pense que 1968 n’est pas une date essentielle de notre histoire. »

    Ces propos ont été tenus dans l’hebdomadaire Valeurs actuellesle 5 juillet 2012.  Leur auteur n’est autre que le président du groupe écologiste au Sénat, Jean-Vincent Placé, ancien militant radical de gauche, élu sénateur en 2011. Etonnant ! Pas tant que cela lorsque l’on suit un peu ce personnage dans les médias !

    On se souvient des contraventions qu’il accumulait sans les payer. Il a fait campagne au Sénat contre la pénalisation du négationnisme. Les Arméniens ne l’oublieront pas. Lors de l’affaire Léonarda, il appelait les lycéens à poursuivre leurs manifestations de soutien à la jeune Kosovare, alors qu’il avait déjà estimé que les Roms n’avaient pas vocation à rester en France. Lors d’une émission « Les grandes gueule », il avait fait profil bas en déclarant : «Je m'étais lancé dans un propos complètement décalé, parce que j'avais voulu suivre la position du parti ». Et le sénateur de détailler: «Je me souviens, j'étais allé à une émission, j'avais raconté n'importe quoi. Et je m'en veux encore, parce qu'à un moment on se dit: le parti pense ça, moi je vais raconter ça, pour pas avoir des embrouilles avec les copains du parti». Sauf qu'à l'époque, les parlementaires Verts avaient finalement relativisé un propos jugé excessif: «On n'a pas à dire aux lycéens ce qu'ils ont à faire, ils sont suffisamment grands pour le faire», avait par exemple déclaré la députée Barbara Pompili. Jean-Vincent Placé s’est donc délesté de son « n’importe quoi » sur ses collègues d’EELV.

    En février 2014, il annonce qu'il figurera en 4e position sur la liste de Sonia Dahou, maire PS sortante des Ulis, lors de l'élection municipale ; Sonia Dahou n’a pas été réélu, alors que l’objectif de Jean-Vincent Placé était  de siéger à la communauté d'agglomération du Plateau de Saclay. C’est raté.

    Le 1er octobre 2014, il présente sa candidature à la présidence du Sénat, mais dans la course au « plateau » ne recueille que 10 voix, c'est-à-dire les suffrages des seuls membres de son groupe politique.

    En décembre 2014, il dénonce une dérive « gauchiste » d'EELV et regrette que le parti écologique soit devenu ce qu'il décrit comme « le parti des Roms et de la Palestine ».

    Aujourd’hui, le Rastignac de l’écologie veut se placer comme ministre dans le gouvernement de Valls à l’instar de Jean-Michel Baylet, Président des radicaux de gauche qui  a fait une crise d’égo  et a boudé parce qu’il n’a pas été appelé par Valls.  Jean-Vincent Placé  multiplie les signes d’allégeance à Hollande et Valls contre les positions d’une grande partie des écologistes. Pourquoi pas moi ! Bêle-t-il comme le fit Baylet.

    Voilà les alliés du Parti socialiste : un parti radical de gauche qui n’est ni radical ni de gauche avec un président  frustré de ne pas avoir été ministre et quelques Verts en quête de portefeuilles ministériels.

    Hollande sort son joker de gauche, sans changer de cap et de Premier ministre.  En signant la motion commune de Cambadélis,  Martine Aubry qui monte dans le pédalo avec des bouées de sauvetage ! Quant au secrétaire général du PS, après plusieurs débâcles électorales, il nage dans le bonheur avec le bilan qu’il tirait hier de sa récente convention internationale. Il suffit de l’écouter ICI.

    La gauche a vraiment  besoin de se reconstruire en dehors des sociaux-démocrates, qui veulent la convertir, envers et contre tout, au libéralisme… et ne plus laisser les carriéristes de la politique la dévoyer alors qu’ils n’ont comme légitimité que de plaire à Hollande et Valls.

    Après Manuel Valls, Premier Ministre alors qu’il est arrivé bon dernier aux primaires socialistes, après Emmanuel Macron, sorti des coulisses présidentielles… Va-ton voir arriver au gouvernement un autre Rastignac comme Jean-Vincent Placé, pour exemple ?

    A ce jeu avec les ambitieux, Sarkozy est le plus fort. Hollande risque de se retrouver dans le rôle politique d’un père Goriot. Il ne lui restera plus rien : ni majorité, ni collectivité locale, ni parlement, ni présidence. La gauche, il l’a vendue le lendemain de son élection. Il a bradé l’héritage historique de la gauche pour habiller la France en bleu.

    J’ai lu dans le dernier roman de Jérôme Ferrari : « Celui qui ne peut se résoudre au silence, a recours à la métaphore »… 

    François Hollande a jeté la rose qu’il tenait entre ses dents pendant la campagne électorale et ses mains libérales n’en ont pas le parfum… Du langage des fleurs, il n’a retenu que le mensonge.

    Toutefois, la gauche a connu bien des printemps et  les fleurs repoussent même parmi les ruines. Nous sentirons encore le parfum des roses et des œillets. Aujourd’hui, c’est avec des fleurs que se font des révolutions. Il nous faut semer de nouvelles graines sans OGM pour une nouvelle floraison de la gauche.

    U barbutu

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