• Manca alternative: Conférence de presse

    La conférence de presse a débuté par une intervention de Jacques Casamarta, un des animateurs de Manca alternativa, en présence de France3 Via Stella, Frequenza mora, Alta Frequenza et de Corse-Matin. Nous en donnons ci-dessous les grandes lignes.

    Rupture entre Sarkozy et Hollande ?

    Première question. Y a-t-il eu une véritable rupture entre Nicolas Sarkozy et François Hollande ? Un premier bilan de la présidence de François Hollande, après quinze mois de pouvoir permet déjà d’y répondre. Le changement, c’est maintenant, avait clamé notre président. Force est de constater qu’il n’a pas encore eu lieu. Pourtant Hollande a été élu, au moins, pour appliquer ses 60 mesures. Avec les voix du Front de gauche, doit-on le rappeler. On pourrait plutôt parler de changement dans la continuité. Tout change, mais rien ne change. On peut en conclure qu’il n’y a pas eu de rupture entre Hollande et Sarkozy. Pourquoi ? Des exemples concrets ont été donnés :

    - Le budget européen de stabilité. Hollande s’est plié aux exigences de la Troïka, c'est-à-dire une politique d’austérité et de récession, généralisée à tous les pays européens. Il est vite rentré dans les rangs. Voir les effets en Espagne, en Grèce, au Portugal et en Italie. Sans oublier la France.

    - Soutien sans réserve à l’ANI, accord dit sur la sécurisation de l’emploi, signé par le patronat et trois syndicats minoritaires. Accord qui permet aux patrons de geler les salaires, pendant une période deux ans et d’augmenter les horaires de travail à leur guise. C’est la généralisation de l’accord passé chez Conti, avec les effets dévastateurs pour l’emploi que l’on a connus.

    - Cadeau au patronat sous forme de crédit d’impôt à hauteur de 20 milliards d’euros, dès le 1er janvier 2014, sans contrepartie, ni contrôle. Il est à parier qu’une partie de ce pactole  s’égare dans quelques paradis fiscaux.

    - Gestion désastreuse de certains dossiers industriels comme Petroplus, Peugeot, et ArcelorMittal. Exemples qui montrent le recul du pouvoir socialiste devant les exigences du patronat.

    - Augmentation de la Tva qui passe à 20% à partir du 1er janvier 2014. Augmentation substantielle des impôts sur le revenu pour les couches moyennes, en 2013.

    - Renoncement à procéder à la mise en chantier de la réforme fiscale, pourtant inscrite dans le programme du parti socialiste.

    - Continuité dans la contre-réforme sur les retraites. Reniement total. Où est passée la retraite à 60 ans ?

    - Recul prévisible sur le travail du dimanche et ses conséquences sur le code du travail.

    - Le cas des Roms. Attitude condamnable de Valls. Le ministre de l’Intérieur aurait-il oublié ses origines ?

    - Le budget des finances 2014. Le projet est en discussion au Parlement. Son contenu n’a rien de progressiste. Ce bilan est tourné vers la réduction des dépenses publiques et fait impasse sur les recettes.

    On pourrait encore avancer d’autres cas.

    Les critiques de Manca alternativa sont amplement fondées. Et ne sauraient être interprétées comme une attaque contre Hollande et le parti socialiste. Elles s’appuient sur des faits, rien que sur des faits. A eux de monter qu’ils sont capables de changer de cap et de mener une politique économique et sociale en faveur des couches populaires et non des privilégiés.

    Les Municipales. Enjeux locaux ou nationaux

    Dans le contexte actuel on ne peut réduire les élections municipales à des enjeux strictement locaux.  Au moins pour deux raisons. La droite et le Front national montent déjà au créneau pour faire de ces élections un test national. Objectifs pour la droite : faire oublier son bilan calamiteux quand elle était aux affaires et se refaire une santé. Pour le Front national, utiliser et abuser encore plus des effets négatifs de la politique menée par les socialistes et exploiter senza vergogna la désespérance de nombreux Français. Les politiques de développement au niveau local sont tributaires des dotations que l’Etat accorde aux municipalités. Ex. de l’école, la santé, les aides sociales, les transports urbains, etc.

    Le piège du vote utile

    Les socialistes insistent sur le caractère local de ces élections. Et pour cause. Ils recherchent par tous les moyens de convaincre certains partenaires de gauche de faire alliance avec eux, dès le premier tour. Autre argument qu’on commence à entendre : le vote utile. S’il n’y a pas d’alliance des forces de gauche au premier tour, on fera le jeu de la droite et du Front. Argutie qui ne tient pas la route. La politique actuellement menée n’est pas bonne. Le mécontentement grandi partout dans le pays, y compris en Corse. Qui en porte la responsabilité ? Sinon le parti socialiste. Faire alliance avec lui au premier tour risquerait d’être très mal perçu par les électeurs de gauche et surtout les électeurs du Front de gauche. Beaucoup iraient grossir les rangs des abstentionnistes. Le coup du vote utile, ils connaissent. Ils ont déjà donné, en particulier lors des élections présidentielles. Résultat. On s’est retrouvé avec un Front de gauche en de ça de ses potentialités. Certains  électeurs préférant choisir Hollande au lieu de Jean-Luc Mélenchon de craindre de voir Marine Le Pen au second tour. De même pour les législatives. Autre résultat, un parti socialiste qui s’est retrouvé avec la majorité absolue à l’assemblée nationale et un Front de gauche sans poids réel. Donc, pas question de se de laisser piéger une nouvelle fois par cette histoire de vote utile.

    La position de Manca alternativa.

    En fonction de ces considérations Manca alternativa ne saurait cautionner des listes d’union dites  de la gauche. Elle n’ira pas à Canossa pour quelques sièges dans les conseils municipaux.  Par conséquent, elle propose la constitution de listes autonomes du Front de gauche, à Ajaccio et à Bastia, éventuellement élargies à d’autres forces politiques qui se retrouvent dans notre démarche.

    Cette position est confortée par les résultats de l’élection cantonale partielle de Brignoles. Double jeu du parti socialiste. Résultats : un fort taux d’abstentionnistes : 66,66%. Un Front national que les media donnent comme triomphant, alors qu’il n’a pas progressé en voix. A quoi jouent ces media ? A la promotion du Front national ?

    Au second tour et en fonction des résultats et du rapport de force, Manca alternativa proposera la constitution de listes uniques de la gauche, sur des bases claires, sans compromission avec la droite, le centre,senza cumbinazione, etc.

    Elle s’emploie dès maintenant à créer les conditions pour y parvenir. Des rencontres, des débats seront organisées dans les prochaines semaines.      

    Le reportage de FR3 Corse Via Stella 

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