• Réalité et fiction allemandes

    Le modèle allemand, cher aux libéraux, se lézarde au fil du temps et la rigoureuse Angela Merkel vient d’obtenir un nouveau mandat grâce à une alliance avec les socio-démocrates.  Il s’agit d’un sauvetage politique  car la pauvreté a augmenté et a atteint "un niveau record" chez nos voisins germaniques, plus de 15%. Pour obtenir un SMIC de 8,5€, la pseudo-gauche allemande cautionne la politique ultralibérale d’Angela Merkel. Voilà où mène la politique du compromis entre libéraux de droite et cette pseudo gauche allemande libérale qui sert de modèle au PS.  En France nous avons eu l’expérience de la cohabitation et celle du débauchage politique.  Demain Sarkozy sera-t-il réélu avec une majorité UMP/PS. De la politique-fiction ? Pas sûr car, en politique, la réalité rattrape souvent la fiction. En outre, cette fiction n’est que le produit du story-telling médiatique, c’est l’histoire d’une Allemagne exemplaire, une fable lorsque l’on y regarde de plus près. L’austérité imposée par Angela Merkel aux autres pays européens ne sert qu’à préserver le trompe-l’œil économique allemand basé sur l’Euro et la politique imposée par la Troïka.

    Selon la Paritätische Gesamtverband, une fédération qui regroupe environ 10 000 associations actives dans le domaine de l'aide sociale et de la santé, la réalité allemande, c’est 15,2% de taux de pauvreté avec des disparités importantes entre les régions puisqu’il varie de 11% (régions du Sud) à 20% (régions du Nord). Une personne sur sept est pauvre ou menacée de pauvreté, avec un revenu inférieur à 60 % du revenu médian,  avec une hausse constante du taux de pauvreté depuis 2006. Selon La diminution du chômage serait le résultat de l’augmentation des emplois à bas salaire, la baisse des emplois à plein temps soumis à cotisations sociales, la hausse du temps partiel et des conditions d'emploi précaires depuis dix ans. Non seulement l'écart entre riches et pauvres a significativement augmenté en Allemagne, mais en plus le fossé entre régions prospères et régions pauvres s'approfondit et s'élargit. Des centres pour jeunes ou personnes âgées, des bibliothèques, des piscines ferment dans beaucoup d'endroits. Des régions entières sont plongées dans une spirale du déclin.  La région de la Ruhr, ancien bastion industriel de l'ouest de l'Allemagne, est la plus problématique.

    Le modèle allemand, c’est celui de la récession, de la pauvreté et de la désindustrialisation. C’est celui du dumping social et ce n’est pas la création d’un SMIC au rabais qui va changer le sort des salariés germaniques. Le modèle allemand, ce sont les fonds de pension et un euro surévalué qui plombe l’économie et le pouvoir d’achat. C’est le modèle qui nous est vanté par les pseudo-spécialistes des chaînes de télévision, par les Sarkozystes et par les Solfériniens, tous d’accord pour maintenir un système ultralibéral sans avenir. Aucun d’eux  n'a de vision à long terme et ne propose un système économique "viable". Leur système si sophistiqué dans lequel nous vivons nous mène droit dans le mur. Une amie nous disait : «  Il est si sophistiqué d'ailleurs, que même ceux qui le dirigent et en font leur beurre en tondant la grande majorité n'en tiennent pas les rênes aussi solidement qu'ils le voudraient ». Alors que font les stratèges européens? Ils anticipent sur une prochaine crise financière non pas pour l’éviter mais pour chercher à déterminer qui faire payer pour sauver des banques de la faillite. Les représentants de l'Union européenne ont décidé de mettre à contribution les épargnants à partir de 2016. On nous dit que les contribuables ne seront plus les premiers à payer pour les erreurs des banques. Quelle foutaise ! Après la ponction des épargnants chypriotes cette année et l'idée émise par le FMI d'une super taxe de 10% sur le patrimoine, l'Europe vient d'entériner la participation des « déposants » au renflouement des banques en cas de crise grave. L'accord, scellé mercredi 11 décembre, est passé relativement inaperçu. L’affaire était, comme d’habitude, pliée, dans les coulisses européennes de la Troïka. La procédure est bien rôdée  et tellement fine qu’elle est introduite sans vaseline car, lorsque la douleur vient, il est trop tard pour revenir en arrière. On a bien compris que ce sera toujours le peuple qui paiera par les impôts et des taxes.

    Placidu

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