Dans son dernier roman "Têtes de Maures" qu’il est venu dédicacer en Corse, Didier Daeninckx saisit l’occasion pour s’interroger sur les origines incertaines des grosses fortunes… surtout lorsqu’elles sont vite constituées…. un vernis de l’éducation donnée aux enfants dans un établissement scolaire suisse, les bonnes manières et une maison bourgeoise cachent-ils des crimes et le blanchiment d’un argent sale ? Et puis l’oubli d’une descendance installée dans l’aisance… et pourquoi pas des ambitions politiques ? Ce roman se déroule en Corse et bien sûr il s’agit de littérature. Que pourrait-on penser  des grosses fortunes à l’échelle du Monde. L’observatoire des inégalités donne des chiffres éloquents…

« Moins de 10 % de la population mondiale détient 82 % du patrimoine mondial, alors que 3 % vont à 70 % des habitants. L’Amérique du Nord et l’Europe en possèdent 67 %. » Le patrimoine mondial total détenu par les habitants de la planète est estimée à 223 000 milliards de dollars en 2012, selon les données du Crédit Suisse dans son rapport Global Wealth Databook 2012(en anglais), soit une moyenne de 49 000 dollars par individu. Il est réparti de façon profondément inéquitable : 82,4 % de ce patrimoine est détenu par seulement 8,1 % de la population dont le niveau de fortune est supérieur à 100 000 dollars. Les 1 % les plus fortunés contrôleraient pas moins de 46 % du total. En revanche, ceux dont la valeur de leur patrimoine est inférieure à 10 000 dollars (69,3 % de la population mondiale) disposent de seulement 3,3 % de l’ensemble.

Le journal Mediapart consacre un article aux 0,6% qui possèdent plus d’un tiers des richesses mondiales.  

http://www.mediapart.fr/journal/international/030613/ces-06-qui-possedent-plus-du-tiers-des-richesses-mondiales

La crise financière rien n’a changé en 2013. Au contraire, elle n’a cessé d’aggraver les inégalités dans le monde. Au terme de cinq années de crise, les riches ont totalement oublié ses effets. Grâce au soutien des Etats et des banques centrales, ils sont devenus encore plus riches. Aujourd’hui 0,6% possèdent plus d’un tiers de la planète, soit 87 400 milliards de dollars, soit 39,3 % de la richesse mondiale, selon le site Zero Hedge. Ils sont majoritairement aux Etats-Unis, en Europe, en Australie et parfois en Chine. Les pauvres, concentrés essentiellement en Afrique et Asie, sont devenus de plus en plus pauvres. Plus de 3 milliards de personnes dans le monde (69 % de la population mondiale) ont un revenu inférieur à 10 000 dollars par an ; à eux tous, ces pauvres possèdent 7 300 milliards de dollars, soit 3,3 % des richesses mondiales.

Les conséquences de la politique européenne menée depuis cinq ans se lisent aussi dans les chiffres. L’Europe enregistre une baisse impressionnante de richesses. Le cas le plus frappant est celui de la France. C’est le pays où la chute est la plus impressionnante, devant l’Italie et l’Allemagne. Les pertes s’estiment à plus de 2 200 milliards de dollars en un an. Dans le même temps, c’est le troisième pays qui compte le plus de millionnaires, après les Etats-Unis et le Japon. Ceux-ci représentent 8 % du total mondial, alors que les millionnaires allemands ne comptent que pour 5 % et les Italiens pour 4 %.  Le patronat peut dire que la France fait la guerre aux riches alors que ce sont les riches qui font la guerre « sociale » aux pauvres pour conserver et accroître leurs richesses.

Parmi ces 0,6% qui possèdent presque tout, quelle est la part des criminels, des escrocs, des fraudeurs et des prédateurs ? Les statistiques en la matière ne doivent donner qu’une part infime de la réalité. Ne sont pas pris en compte ceux qui s’enrichissent sur l’esclavage moderne et, par la dérèglementation du droit du travail, veulent s’enrichir encore davantage en s’attaquant à tous les acquis sociaux dans les pays où ces droits ont été obtenus de longue lutte. Ils vont s’enrichir sur la sueur et le sang dans des pays où il n’existe aucun droit et où on continue à faire travailler de jeunes enfants et leurs parents dans des conditions intolérables. Ce sont les mêmes qui spéculent et veulent mettre à genoux tous les peuples qui ne le sont pas encore. Pour cela, ils utilisent des lobbies, des conseils, des experts… et des hommes politiques formés dans le moule capitaliste. C’est cette armada politico-financière qui veut décider de tout et maintenir  leur ordre mondial avec pour slogan « Tout pour nous et rien pour les autres ».

Fiadone