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Un Conseil qui sommeille...
Laurence Parisot, la grande pourfendeuse des dépenses publiques rejoindrait bientôt le Conseil économique social et environnemental où elle percevra 3786,76 euros mensuels issus du budget de l'état. Elle pourrait ainsi continuer à fustiger le gouvernement et ses dépenses improductivestout en y participant. Elle y rejoindrait d’autres membres du Medef qui siègent dans le groupe des entreprises.
Représentant les principales activités du pays, le Conseil favorise leur collaboration et assure leur participation à la politique économique, sociale et environnementale de la Nation. Il examine les évolutions en matière économique, sociale ou environnementale et suggère les adaptations qui lui paraissent nécessaires.
Ilcompte 233 membres nommés pour un mandat de cinq ans selon deux modes de désignation. La plupart sont nommés par les organisations qu’ils représentent. Les salariés sont ainsi représentés par 69 membres, choisis par les syndicats eux-mêmes, tandis que le patronat choisit 27 représentants, les artisans 10, etc. Il compte aussi des membres représentant les professions libérales, les agriculteurs, le monde associatif…
Voilà une institution dont on parle peu et qui sert dans les faits à caser bon nombre d’amis politiques ? C’est souvent le point de chute pour des politiciens ou des hauts fonctionnaires en fin de carrière ou des amis tout simplement. On se souvient de la nomination faite par Mitterand de la chanteuse Georgette Lemaire pour la sortir de la misère. Nicolas Sarkozy n’a sorti personne de la misère mais en a fait, comme Jacques Chirac avant lui, bon usage. Rue89 a donnéune liste des titulaires de cette «charité » d'un nouveau genre : « (...) deux ont été de proches conseillers de Nicolas Sarkozy (Pierre Charon et Raymond Soubie), dix-neuf ont été candidats (et souvent élus) à des mandats sur des listes de l’UMP ou de partis associés, deux sont impliqués dans de savants jeux de chaises musicales : la conseillère générale des Hauts-de-Seine Danièle Duchaussois a libéré « son » canton pour assurer la réelection d’Isabelle Balkany, le maire de Meudon, Hervé Marseille a démissionné de l’Epad au profit de Jean Sarkozy » Ainsi des conseiller sont nommés« au titre des personnalités qualifiées choisies, en raison de leur expérience dans le domaine économique ». le média Public Sénat a un avis sur leur utilité et la résume : « Produire des rapports et des avis qui, la plupart du temps, passent complètement inaperçus… La 3ème chambre constitutionnelle, située place d’Iena, n’est souvent qu’un Palais désert …»
Le budget du Conseil économique, social et environnemental est voté chaque année par le Parlement, dans le cadre de la loi de finances, au titre de la mission “Conseil et contrôle de l’État”. En 2011, il représente 37,42 millions d’euros et il a été de 37,8 millions en 2012. La rémunération d’un conseiller est de 3 786,76 € mensuels.
On se souvient que Laurence Parisot aime dire que: « Nous avons besoin de faire des économies. La France est addicte à la dépense publique et il faut qu'on sorte de cette logique-là ». Elle quitte son poste de présidente du Medef demain 3 juillet. Elle pourrait être nommée au CESE par Jean-Marc Ayrault au titre de "personnalité qualifiée" selon les informations de BFM Business.…
Si l’information est fondée, nous espérons que Mme Laurence Parisot fera une demande pour siéger bénévolement et préconisera une réforme de cette institution coûteuse et qui sert surtout de strapontins dorés dans les jeux de chaises politiciens, le clientélisme et les récompenses pour services rendus. On peut s’interroger sur l’utilité de ce Conseil qui sommeille dans les arcanes de la république.
Pidone
Tags : Parisot, Medef, Conseil, economique, social, environnemental, Mitterand, Lemaire, Georgette, Sarkozy
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