• Baccalà per Corsica?

    Mercredi dernier, le collectif Aiutu Studientinu, composé de syndicats et d'associations étudiantes, s’est réuni afin d'impulser un mouvement contre la précarité étudiante.  Par la voix de ses composantes et de son président, il a lancé un cri d'alarme sur la dégradation de la situation de nombreux étudiants à Corte. Le Collectif en appelle à une réaction solidaire, face à la recrudescence, notamment, des demandes auprès du Fond National d'Aide d'Urgence, mais aussi de la CAF de Haute-Corse. La précarité touche  l'Université de Corse, cela n'est plus un secret. 

    De son côté, toute l’année contrairement aux Restos du cœur qui sont saisonniers,  la banque alimentaire Partage collecte des denrées et les redistribue aux plus démunis. Située juste au dessous de l’église Notre Dame des Victoires à Lupino, elle existe depuis 12 ans grâce à des bénévoles, aux aides de l’Europe et aux subventions de l’Etat. Anne-Marie Cantini  explique que la précarité augmente chaque jour et touche de plus en plus de retraités. L’association qu’elle préside vient en aide à près de 1000 familles, réparties sur Bastia et le grand Bastia, notamment Borgo, Biguglia, Sisco… Depuis trois ans, le niveau de précarité a beaucoup augmenté chez les retraités mais aussi  les jeunes, des familles monoparentales, des filles enceintes, des femmes divorcées, des gens qui touchent le RSA…

    Comment peut-on tolérer que la misère gagne du terrain en Corse pendant que la spéculation foncière enrichit les nantis ? Quand une politique économique et sociale tournée vers l’emploi sera-t-elle enfin pratiquée sur l’île ?

    Le Mal est là et, comme un cancer social, il progresse. La Corse a déjà connu un exode massif et payé un lourd tribut de sang à la guerre. La misère va-t-elle à nouveau pousser les Corses vers d’autres cieux pendant que de riches propriétaires et des touristes viennent y passer leurs vacances ? On peut lutter contre la misère mais la solidarité privée n’est pas une solution à long terme ? Pour l’avenir de la Corse, ce n’est pas de charité dont il s’agit mais de responsabilité politique. Les Corses ne veulent pas vivre de la charité chrétienne mais de leur travail. Faudrait-il qu’il y ait des créations d’emplois et un respect du code du travail ? Faudrait-il encore que les employeurs proposent des salaires décents et des déroulements de carrières ?

    Que doit-on attendre de l’année qui vient ? Une pluie d’euros sur la Corse, tonneau des Danaïdes,  sans qu’il y ait la moindre amélioration mais dégradation dans la vie de la majorité des insulaires ? Des jarres pleines d’or continueront-elles à être transformées en pots de vin ? Doit-on souhaiter la multiplication des pains de plastic ? Le seul choix d’avenir de nos jeunes est-il le chômage ou l’exil ?  L’Etat et nos élus  vont-ils continuer à donner des coups de pioche dans l’eau, conférences, débats, congrès, rassemblements, états généraux, conseils généraux, consultes…etc ?

    U techju ùn crede u famitu. U  capitalismu à chi ùn amazza vitupéria. Da mare in quà, date u vostru parè! Chì ne pensate ? Quistannu chì vene seremu di più...

    Pidone

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