• Christophe Ramaux , économiste atterré, était interviewé récemment sur les ondes de France Info ( interview éco). Il est notamment l’auteur du livre « Le socialisme, c’est maintenant », édité en 2012. Il écrit dans le journal en ligne Politis.

    ramaux_franceinfoChristophe Ramaux a commenté la décision de la BCE de racheter  pour plusieurs centaines de milliards de dette publique. Pour lui cette mesure va dans le bon sens même si elle est tardive mais ne suffira pas (si les politiques d’austérité sont maintenues) à enrayer la déflation, c'est-à-dire la baisse générale des prix qui aura pour conséquence le retard des achats, la baisse de la demande bancaire et de nouveaux licenciements.  Plus les prix baissent et plus la demande bancaire se raréfie, moins le privé investit et crée des emplois. Il utilise un dicton « On ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif », proche de celui connu en Corse : « Ùn vale à fischjà sì u sumere ùn vole beie[1] ». Le rachat d’une partie de la dette publique (titres d’emprunts publics) aux établissements bancaires a pour objectif de favoriser les emprunts privés et donc les investissements en réinjectant du capital bancaire, c’est-à-dire des liquidités. Faut-il encore que les demandes suivent. Les investisseurs risquent de rester sourds aux offres d’emprunts. Selon l’économiste, la décision de la BCE est positive mais elle ne règlera pas le problème de la demande insuffisante dans la zone euro. L’austérité budgétaire et l’austérité salariale plombent la demande.

    Il prend la Grèce pour exemple. C’est le pays où la politique d’austérité a été la plus aggravante de la situation économique. C’est là où ils sont allés le plus loin dans l’austérité budgétaire et l’austérité salariale. Cette politique a été la plus brutale en Europe. Les retraites ont été baissées de 30%, les salaires de 20%, ce qui a entraîné une chute du Produit Intérieur Brut (PIB), de sa croissance évaluée à moins 25 points depuis le début de l’austérité,  alors que les investissements ont accusé une baisse de 60%. Le pouvoir d’achat a baissé de 30 points. Cette politique d’austérité conduit de façon moins brutale d’autres pays aux mêmes résultats : le Portugal, l’Espagne et l’Italie. La France c’est la politique d’austérité qui fait stagner l’économie.

    Ce sont les pays qui ont fait de l’austérité à cause de la dette publique qui ont vu chacun leur dette publique le plus augmenter. La dette publique a augmenté en Grèce, en Espagne, en Italie de 20 à 30 points ces trois dernières années, alors qu’elle n’a augmenté en moyenne de 5 points ailleurs en Europe. Les politiques d’austérité ont fait progresser le chômage et la pauvreté, en aggravant considérablement  les dettes publiques.

    A la question de savoir si Sirysa a raison de vouloir effacer une partie de la dette publique de la Grèce, la réponse est oui sans hésitation et même le FMI convient que ce pays supporte une dette insoutenable. Pour cet économiste, les politiques d’austérité mènent donc des pays à la déflation si la politique d’austérité est maintenue et si une partie de la dette publique n’est pas effacé pour les pays les plus endettés. L’Allemagne ne sera pas à l’abri de la déflation et nous avons vu que Angela Merkel ne peut plus afficher une croissance au beau fixe.

    Concernant les 300 milliards pour des grands chantiers européens promis dans le plan Junker, Christophe Ramaux rappelle qu’il s’agit de 20 milliards d’argent frais avec le pari que le secteur privé va suivre pour le reste. On retombe dans le problème de la demande. C’est un pari qui ne tiendra pas. Ce n’est pas gagné avec la poursuite des politiques nationale d’austérité imposées par la commission européenne sous la pression de certains pays, notamment l’Allemagne.  Ces politiques d’austérité ne sont pas remises en cause. Elles bloquent la croissance et la création d’emploi.  

    Pour Christophe Ramaux, la dette n’est pas le seul et principal problème de la Grèce, le principal problème est l’austérité.

    Les Economistes atterrés avaient publié en 2011 un manifeste qui s’était vendu à 100.000 exemplaires et viennent d’en publier un nouveau.

    Pidone


    [1] Inutile de siffler un âne qui ne veut pas boire ( n’a pas soif).


    Christophe Ramaux, des « économistes atterrés... par FranceInfo

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  • Un vaste accord de libre-échange est en cours de négociation entre l'Union européenne et les Etats-Unis. Négocié en toute opacité, celui-ci comporterait de nombreux dangers pour les normes sociales, environnementales et sanitaires. Il représente aussi une menace démocratique dans la mesure où il permettrait aux multinationales de poursuivre les Etats devant des tribunaux d'arbitrage privé. Cette vidéo fait état des menaces que représente le projet de traité transatlantique (TAFTA).

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  • europe_ensemble1

    D’où vient la dette ? A-t-elle été contractée dans l’intérêt général, ou bien au bénéfice de minorités déjà privilégiées ? Qui détient ses titres ? Peut-on alléger son fardeau autrement qu’en appauvrissant les populations ? Les réponses apportées à ces questions détermineront notre avenir. Une étude a été réalisée par un groupe de travail du Collectif pour un Audit citoyen de la dette publique. Elle se veut une contribution au nécessaire débat public sur ces questions cruciales.

    Nous vous proposons de prendre connaissance du rapport d’audit intitulé « Que faire de la dette, un audit de la dette publique de la France»  qui synthétise un travail collectif  auquel ont participé à son élaboration: Michel Husson (Conseil scientifique d’Attac, coordination), Pascal Franchet (CADTM), Robert Joumard (Attac), Evelyne Ngo (Solidaires Finances, Publiques), Henri Sterdyniak (Économistes Atterrés), Patrick Saurin (Sud BPCE).

    En avant-propos, un résumé explique que 59% de la dette publique proviennent des cadeaux fiscaux et des taux d’intérêt excessifs Tout se passe comme si la réduction des déficits et des dettes publiques était aujourd’hui l’objectif prioritaire de la politique économique menée en France comme dans la plupart des pays européens. La baisse des salaires des fonctionnaires, ou le pacte dit “de responsabilité”  qui prévoit 50 milliards supplémentaires de réduction des dépenses publiques, sont justifiés au nom de cet impératif. Le discours dominant sur la montée de la dette publique fait comme si son origine était évidente: une croissance excessive des dépenses publiques. Mais ce discours ne résiste pas à l’examen des faits. Dans ce rapport nous montrons que l’augmentation de la dette de l’Etat – qui représente l’essentiel, soit 79 %, de la dette publique – ne peut s’expliquer par l’augmentation des dépenses puisque leur part dans le PIB a chuté de 2 points en trente ans. Si la dette a augmenté c’est d’abord parce que tout au long de ces années l’Etat s’est systématiquement privé de recettes en exonérant les ménages aisés et les grandes entreprises : du fait de la multiplication des cadeaux fiscaux et des niches, la part des recettes de l’Etat dans le PIB a chuté de 5 points en 30 ans. Si l’Etat, au lieu de se dépouiller lui-même, avait maintenu constante la part de ses recettes dans le PIB, la dette publique serait aujourd’hui inférieure de 24 points de PIB (soit 488 milliards €) à son niveau actuel. C’est ensuite parce que les taux d’intérêt ont souvent atteint des niveaux excessifs, notamment dans les années 1990 avec les politiques de “franc fort” pour préparer l’entrée dans l’euro, engendrant un “effet boule de neige” qui pèse encore très lourdement sur la dette actuelle. Si l’Etat, au lieu de se financer depuis 30 ans sur les marchés financiers, avait recouru à des emprunts directement auprès des ménages ou des banques à un taux d’intérêt réel de 2 %, la dette publique serait aujourd’hui inférieure de 29 points de PIB (soit 589 milliards €) à son niveau actuel. L’impact combiné de l’effet boule de neige et des cadeaux fiscaux sur la dette publique est majeur : 53 % du PIB (soit 1077 milliards €). Si l’Etat n’avait pas réduit ses recettes et choyé les marchés financiers, le ratio dette publique sur PIB aurait été en 2012 de 43 % au lieu de 90 %.

    La première partie du rapport d’audit sur la dette publique est un rappel de la genèse de la dette publique et est suivie de trois autres parties : Les collectivités locales : entre transferts de charges, prêts toxiques et austérité - Le « trou » de la Sécurité sociale - À qui la faute ? Éléments pour un audit de la dette de l'État. La conclusion s’interroge sur « Que faire de la dette ? ». Une annexe s’intéresse à l’arithmétique de la dette publique.

    Pour lire le rapport d’audit cliquer ICI.

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  • Pour faire suite au rapport Gallois (2012), Hollande a mis en place du Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), qui devrait apporter aux entreprises 20 milliards d'euros par an, en année pleine. Le Medef réclame une baisse de 116 milliards de l’ensemble des impôts que les entreprises supporteraient. L’artillerie lourde de la propagande libérale a préparé le terrain. Seules les entreprises peuvent sortir la France de la crise alors que les services publics sont des charges devenues insupportables supportées par le secteur privé. Il faut donc réduire le secteur public et libéraliser toujours davantage le secteur privé par la remise en cause du droit du travail, une plus grande facilité pour licencier et restructurer, supprimer les normes et réglementations des marchés…etc. Le Pacte de responsabilité annoncé le 14 janvier 2014 par François Hollande se présente comme le dernier avatar de ces politiques antisociales au bénéfice de ceux qui sont à l’origine des crises financières et qui veulent continuer à s’enrichir au détriment du plus grand nombre. Des économistes atterrés donnent leur avis éclairé dans un rapport que nous vous soumettons pour bien comprendre les enjeux et la raison de la marche de protestation prévue le 12 avril prochain à Paris.

    Un pacte irresponsable, 05 Mars 2014 - 23:25 par Anne Eydoux, Antoine Math, Henri Sterdyniak

    Introduction: En France, où les cotisations sociales sont la source du financement de la protection sociale, le débat sur la lourdeur des “charges” sociales pesant sur les entreprises est récurrent. Les arguments les plus fréquemment avancés sont d'une part que le coût du travail trop élevé, notamment au voisinage du Smic, dissuaderait les employeurs d'embaucher une main-d'œuvre non qualifiée devenue trop chère, et d'autre part que ce coût du travail constituerait un désavantage compétitif qui mettrait les entreprises françaises en difficulté dans la concurrence mondiale. Dans une situation où la dévaluation monétaire est devenue impossible dans les pays de la zone euro, la baisse du coût du travail est ainsi envisagée comme une modalité de dévaluation interne, à même de stimuler la compétitivité et l'emploi sans agir directement sur les salaires et même selon certains sans nuire au pouvoir d’achat des salariés.

    Sur le long terme, en France comme dans d'autres pays d'Europe, les entreprises ont de fait obtenu d’importantes réductions des « charges » tant sociales (cotisations) que fiscales (impôts sur les sociétés)… la suite ci-dessous.

    Note pacte de responsabilité, un pacte irresponsable

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  • corse_banquiers1

    Sur le site de FR3 Corse Via Stella, à l’occasion de la présentation des perspectives financières de la Corse, nous avons noté un entretien du 17/02/2014 sur les bonnes dispositions financières des banques corses. C’est la direction régionale de la Banque de France qui l’assure. Les banques ont du crédit à distribuer. Par contre, les perspectives financières fournies par les chefs d'entreprises insulaires sont plutôt à la baisse. Comment traduire cette annonce ? Cela signifie que les banques ont de grosses enveloppes de prêts mais que l’offre est plus importante que la demande des entreprises, c’est-à-dire que leur besoins d’investissements. Cela signifie-t-il que les banques sont trop généreuses ? Pas du tout. Il faut savoir que les prêts représentent 90% de la monnaie fiduciaire, c’est-à-dire des fonds bancaires dans le monde. C'est du papier et de la confiance. Ce sont des chiffres au bilan et non pas de la monnaie sonnante et trébuchante. Les 10% qui restent représentent l’argent dont la banque dispose réellement.  Lorsque vous faites un prêt, vous devez son montant à la banque qui enregistre le prêt : elle écrit qu’elle vous doit la somme et que vous lui devez la même somme plus les intérêts. Elle n’a pas cet argent. C’est une opération comptable et le montant s’ajoute aux fonds bancaires. La banque s’enrichit du montant du prêt et des intérêts mais l’emprunteur s’endette pour plusieurs années. C'est une opération positive pour la banque et négative pour l'emprunteur. Donc la banque a besoin de faire de nouveaux prêts pour remplir fictivement sa caisse virtuelle qui se vide au fur et à mesure des remboursements. C’est en quelque sorte une monnaie de singe qui diminue faute d’emprunteurs. Le montant du crédit apparaît quand vous empruntez et disparaît au fur et à mesure que vous remboursez pour disparaître en fin de remboursement.

    On comprend alors que l’annonce faite par la direction régionale de la banque de France ne met pas en évidence une situation bancaire florissante mais un besoin de monnaie de singe, c’est-à-dire de crédit. Ce besoin est plus important chez les banquiers que chez les emprunteurs potentiels puisque l'offre est supérieure à la demande. Du côté des entreprises, le peu d’enthousiasme pour emprunter correspond à la morosité des investissements. Par ailleurs les sociétés en difficultés, donc déjà endettées, n’offrent pas de garanties suffisantes pour emprunter et n’ont plus les moyens d’investir si leurs chiffres d'affaires diminuent.

    D'un entretien recueilli par Corsenetinfos, la morosité economique ressort. Si un léger rebond est espéré en 2014, il exclue  le secteur de la construction dont le chiffre d’affaires s’est effondré de  - 7% en 2013  par rapport à 2012 (aussi bien dans le bâtiment que dans les travaux publics). Cette baisse devrait se poursuivre en 2014. Seuls les services marchands, l’industrie de l’agro-alimentaire et celle de l’aéronautique civile  s’en tirent pas trop mal. Les activités de tous les autres secteurs sont en recul en 2013.

    Entretien de Mr Benoit Gress, directeur régional de la Banque de France, réalisé par Corsenetinfos en cliquant ICI

    Pidone

    Cela dit, nous pouvons maintenant mettre en ligne l’interview du responsable de la direction régionale de la banque de France réalisée par FR3 Corse Via Stella… Lorsqu’il y est question « d’argent sur la table », on peut comprendre de quel argent il s’agit et pourquoi les banquiers sont « tout à fait disposés à satisfaire les besoins d’investissements » …

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  • danger

    Jean-Luc Mélenchon avait tiré la sonnette d’alarme lorsque les négociations se sont ouvertes en catimini : « …Sur une simple déclaration d’Obama approuvée par Merkel, après une visite aussi solennelle que formelle des androïdes Van Rompuy et Barroso, la machine s’est lancée. La commission européenne va se doter d’un mandat de négociation. La négociation commence en juillet. Hollande est aux abonnés absents. Quand à Ayrault… Qui ça ? Et les médias… Les quoi ?... j’invite fortement mes lecteurs à s’emparer de la question en commençant un apprentissage des faits… »

    marcraoul_jennar

    Un spécialiste a suivi de près le dossier du Grand Marché Transatlantique. Raoul-Marc Jennar (né en 1946 à Mont-sur-Marchienne, Belgique) est un essayiste belge,altermondialiste, spécialiste de politique internationale notamment en ce qui concerne l'Europe mais aussi le Cambodge. Il est docteur en science politique, diplômé des universités belge et française. Militant politique, il est membre du Parti de gauche.

    Il a une bibliographie importante parmi laquelle - Europe :la trahison des élites. Paris, Fayard, 2004, 251 p. - Quand l’Union européenne tue l’Europe. Douze questions sur le traité établissant une Constitution pour l’Europe qui met fin au modèle européen. Mosset, URFIG, 2004, 42 p. - La proposition de directive Bolkestein. Bruxelles, CRISP, 2005, 68 p

    Il expose dans des conférences la genèse et les méfaits du projet de traité de libéralisation du commerce entre l’Europe et les USA, ou grand marché transatlantique (GMT) qui va être imposé aux peuples européens grâce à l’action des atlantistes de l’U.E.

    Conférence à Perpignan le 11 décembre 2013. Raoul Marc Jennar analyse le projet "GMT" qui est en cours de négociation entre l'UE et les Etats Unis d'Amérique. Pour ne pas effrayer le public ces négociations se déroulent dans le plus grand secret. Même les députés, comme par exemple Pierre Aylagas, ne sont pas tenus au courant.

    Nous reprenons ci-après son résumé du traité.

    Le Partenariat transatlantique pour le commerce et l’investissement.

    C’est sous cet intitulé (en anglais Transatlantic Trade and Investment Partnership) qu’a commencé, le 8 juillet 2013 une négociation entre l’Union européenne et les Etats-Unis d’Amérique.

    Il s’agit d’un projet préparé de longue date, dont les prémisses remontent à 1990, lorsqu’au lendemain de la guerre froide et de la division du monde en deux blocs, la Communauté européenne (12 Etats) et les USA signent ensemble une « Déclaration transtlantique .»  Celle-ci annonce le maintien de l’existence de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord, prévoit l’organisation de sommets annuels et de rencontres ministérielles bisannuelles et l’intensification de rencontres entres acteurs politiques et hauts fonctionnaires. Par la suite, d’autres initiatives seront prises par les instances européennes et le gouvernement américain : la création en 1995 d’un groupe de pression du monde des affaires, le TransAtlantic Business Dialogue, (TABD) à l’initiative des pouvoirs publics des deux rives de l’océan, la création en 1998 d’un organe de concertation, le Partenariat Economique Transatlantique (PET), la création en 2007 du Conseil économique transatlantique où se retrouvent des représentants de firmes présentent des deux côtés de l’Atlantique pour conseiller la Commission européenne et le gouvernement des USA et enfin, en 2011, la création d’un groupe d’experts « de haut niveau » dont les conclusions, déposées le 11 février 2013, recommandent le lancement de la négociation d’un vaste accord de libre échange UE-USA. Deux jours plus tard, le Président des Etats-Unis, M. Obama, le Président du Conseil européen M. Van Rompuy et le Président de la Commission européenne M. Barroso signent une déclaration par laquelle ils s’engagent à entamer la procédure en vue de commencer les négociations.

    A la différence du Congrès des Etats-Unis, les parlements des Etats membres de l’Union européenne ne sont pas consultés.

    Le 14 juin 2013, la section Commerce du Conseil des Affaires étrangères, où siègent les ministres du Commerce extérieur des 27 Etats membres (ils seront 28 à partir du 1 juillet 2013 avec l’adhésion de la Croatie), adopte le mandat de négociation que lui a soumis la Commission européenne. Celle-ci, en vertu de l’article 207 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, devient le négociateur unique, assisté d’un comité où sont représentés les Etats membres.

    Le mandat de négociation n’existe officiellement qu’en langue anglaise et sa diffusion est restreinte. Grâce à des fuites, le document a pu être connu et traduit en français. La description qui suit du mandat conféré à la Commission européenne par les gouvernements des Etats membres de l’Union européenne est basée sur une de ces traductions.

    Le document comporte 46 articles, répartis en 18 sections. La lecture des titres qui introduisent ces sections rappelle, dans un vocabulaire identique, les différents accords de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Les 5 premiers articles concernent la nature et la portée de l’accord recherché. On relèvera surtout les articles 2 et 3 qui indiquent qu’il s’agit de s’inscrire dans le cadre des accords de l’OMC, « avec un haut niveau d’ambition d’aller au-delà des engagements actuels de l’OMC ». Le but de la négociation est donc clairement affirmé : réaliser complètement les objectifs des accords de l’OMC, et même aller au-delà.

    Un article 6 est consacré au texte qui devrait servir de préambule à cet accord dans lequel devraient être mises en évidence les valeurs communes à l’UE et aux USA.

    La suite du mandat rassemble les trois grands objectifs que les 28 gouvernements européens poursuivent dans cette négociation.

    1) le premier objectif, c’est d’éliminer au maximum les droits de douane entre Union européenne et USA. C’est déjà presque fait dans la plupart des cas, sauf dans l’agriculture où ils demeurent  élevés.

    2) le deuxième objectif, c’est de réduire, voire d’éliminer ce qu’on appelle, dans le jargon, les barrières non tarifaires. On entend par là les normes constitutionnelles, légales, réglementaires, susceptibles d’entraver une concurrence érigée en liberté fondamentale suprême à laquelle aucune entrave ne peut être apportée. Ces normes peuvent être de toute nature : éthique, démocratique, juridique, sociale, sanitaire, environnementale, financière, économique, technique,…

    Plusieurs articles du mandat (art. 14, 18, 19, 21, 25, 29, 31, 32, 33) expriment le vœu que les normes sociales, sanitaires et environnementales en vigueur en Europe soient protégées. Il est fait explicitement référence aux conventions de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), aux conventions internationales sur l’environnement et à la convention de l’UNESCO sur la diversité culturelle.

    Un article indique que l’audiovisuel n’entre pas dans le cadre de l’accord.

    3) le troisième objectif, c’est de permettre aux firmes privées d’attaquer les législations et les réglementations des Etats quand ces firmes considèrent qu’il s’agit d’obstacles inutiles à la concurrence, à l’accès aux marchés publics, à l’investissement et aux activités de service. Elles pourront le faire, non plus devant les juridictions nationales, mais devant des groupes d’arbitrage privés appelés « mécanismes de règlement des différends ». Les articles 23 (investissement), 32 (normes sociales et environnementales) et 45 (pour l’ensemble de l’accord) demandent la création d’un tel mécanisme.

    Le calendrier et la ratification

    Les négociations se déroulent en cycles d’une semaine en alternance à Bruxelles et à Washington. L’espoir des négociateurs est d’en terminer en 2015.

    Il faudra alors que les 28 gouvernements approuvent en Conseil des ministres de l’UE le texte négocié. Le Parlement européen sera ensuite amené à se prononcer. Il dispose du pouvoir de l’approuver ou de le rejeter.

    Une polémique s’est développée sur la question de savoir si les Parlements nationaux devront eux aussi ratifier ce texte. En France l’article 53 de la Constitution indique que les traités de commerce ne peuvent être ratifiés qu’en vertu d’une loi. Aux USA, le Congrès devra ratifier.

    Les critiques

    Ce projet suscite de nombreuses critiques tout d’abord dans les milieux altermondialistes favorables à la notion d’Etat régulateur et redistributeur et hostiles aux libéralisations et déréglementations qui sont les objectifs de l’OMC et des accords qu’elle gère. Mais l’hostilité est grande aussi dans les milieux de la gauche antilibérale et des écologistes.

    A propos de l’abaissement des droits de douane sur les produits agricoles, l’analyse de l’agroéconomiste Jacques Berthelot est très largement partagée : ce sera une catastrophe pour l’agriculture européenne et pour les consommateurs. Selon lui, une telle décision «accélérerait le processus de concentration des exploitations pour maintenir une compétitivité minimale, réduirait drastiquement le nombre d’actifs agricoles augmenterait fortement le chômage, la désertification des campagnes profondes, la dégradation de l’environnement et de la biodiversité et mettrait fin à l’objectif d’instaurer des circuits courts entre producteurs et consommateurs. »

    En ce qui concerne les barrières non-tarifaires, les adversaires du projet sont convaincus que ce qui est programmé, c’est le démantèlement complet de l’appareil législatif et réglementaire des 28 Etats de l’UE chaque fois qu’une norme sera considérée comme un obstacle excessif à la libre concurrence. Et cela vise aussi bien les normes sociales, alimentaires, sanitaires, phytosanitaires, environnementales, culturelles que les normes techniques. Ce qui est redouté, c’est un alignement sur les normes américaines qui sont, dans l’immense majorité des cas, plus faibles et moins protectrices qu’en Europe.

    Les garanties fournies par le mandat ne sont pas crédibles à leurs yeux puisque les politiques de l’Union européenne, en interne visent, au nom d’une concurrence « libre et non faussée » à démanteler les normes sociales et les services publics. Les arrêts de la Cour de Justice de l’UE ont consacré le primat de la concurrence sur les droits sociaux. Invoquer les conventions de l’OIT, les conventions environnementales et celle de l’UNESCO ne sont en rien des garanties puisque les USA ne les ont pas ratifiées.

    En matière de normes sanitaires et techniques, les adversaires de cette négociation soulignent que la mesure du danger est radicalement différente des deux côtes de l’Atlantique : aux USA, tant qu’il n’a pas été prouvé scientifiquement qu’un produit ou un procédé est nocif, il est libre d’accès. En Europe, tant qu’on n’a pas prouvé que le produit ou le procédé est sain, il est interdit d’accès. On sait que les firmes américaines considèrent que les critiques formulées contre les produits génétiquement modifiés, le bœuf traité aux hormones de croissance, le poulet chloré et le porc traité à la rectopamine n’ont pas le moindre fondement scientifique.

    En outre, les adversaires de cette négociation observent que si l’audiovisuel échappe pour le moment à la négociation, tous les autres domaines de la culture (théâtres, opéras, musées, archives, bibliothèques, patrimoine) vont y être soumis.

    Quant au mécanisme de règlement des différends, il aura pour conséquence à leurs yeux que ce seront les firmes privées qui définiront progressivement les normes de la vie en société. L’exemple de semblable mécanisme dans le cadre de l’Accord de libre-échange de l’Amérique du Nord (ALENA) est mis en avant pour démontrer que ce mécanisme profite toujours aux firmes privées des USA.

    Raoul Marc Jennar

    Nombreux sont celles et ceux qui veulent connaître le texte du mandat donné par les gouvernements des États de l’UE à la Commission européenne pour négocier avec les USA cet asservissement des pays de l’Europe aux États-Unis et à leurs multinationales.  Le mandat de négociation daté du 17 juin 2013 du Conseil de l'UE qui a été adopté le 14 juin par la section Commerce du Conseil des Affaires étrangères où siégeait pour la France Mme Nicole Bricq, ministre du commerce extérieur. La version officielle du document n’existe qu’en anglais et sa diffusion est interdite.  Le texte de la traduction officieuse qui suit est en italiques grasses. Les commentaires sont présentés sous encadrés. Voici dans une traduction revue et corrigée, avec les commentaires de Raoul Marc Jennar cliquer sur le lien ci-après: PTCI texte français commenté

    En annexe vous trouverez un diaporama sur lequel Raoul Marc Jennar s’appuie pour expliquer le projet de traité et le dénoncer Cliquer sur le lien : PTCI conférence

     

    Bonne lecture. Ces éléments sont à diffuser largement.

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  • De temps à autre, il est bon de faire une petite révision. Aujourd'hui nous proposons un best-off des interventions faites par Etienne Chouard, prof d'economie et droit fiscal, blogueur influent qui s'est fait connaître comme le "Don Quichotte du non" lors du référendum sur le projet de constitution européenne. On part de la monnaie de singe qu'est devenue la monnaie fidiciaire dans le système bancaire et on passe en revue l'evolution économique et sociale qui conduit à la crise et au chômage endémique. 

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  • logo_ensemblelogonewfase

     

     

     

     

     

     

     

     

    Le capital crée les riches, le travail crée la richesse

    « La loi qui maintient constamment l’équilibre entre la surpopulation relative, ou l’armée industrielle de réserve, et l’ampleur et l’énergie de l’accumulation, rive beaucoup plus fermement le travailleur au capital que les coins d’Héphaistos ne clouèrent jamais Prométhée à son rocher. Elle implique une accumulation de misère proportionnelle à l’accumulation du capital. L’accumulation de richesse à un pôle signifie donc en même temps à l’autre pôle une accumulation de misère, de torture à la tâche, d’esclavage, d’ignorance, de brutalité et de dégradation morale pour la classe dont le produit propre est, d’emblée, capital. [...] »

    Le capital est semblable au vampire, ne s’anime qu’en suçant le travail vivant et sa vie est d’autant plus allègre qu’il en pompe davantage. »

    Karl Marx, Le Capital, Livre 1 (1867)

    Le Medef a lancé une grande offensive idéologique pour imposer l’idée selon laquelle le « coût du travail » pénaliserait la compétitivité de l’industrie et plus largement celle de l’économie française.

    Cette campagne qui vise à culpabiliser les salariés, se décline sur plusieurs terrains :

    • le coût des « charges sociales » c’est-à-dire en fait des cotisations sociales versées par l’entreprise aux caisses de la sécurité sociale qui seraient trop lourdes pour les entreprises ;
    • le niveau des salaires qui plomberait la compétitivité des entreprises dans une économie hautement concurrentielle ;
    • le code du travail, par exemple l’interdiction du travail du dimanche, qui serait un frein à l’activité économique dans le pays.

    Cette campagne, activement relayée par le gouvernement, est une source d’inspiration pour les politiques qu’il mène : l’ANI (accord national interprofessionnel) ou encore la réforme des retraites découlent directement de ce raisonnement malhonnête selon lequel le travail serait un coût et le capital, une richesse.

    Il y a urgence à dénoncer cette logique : parce qu’elle s’appuie sur une argumentation erronée et parce qu’elle légitime des politiques qui, loin de nous sortir de la crise, nous y enfoncent chaque jour un peu plus. Il y a urgence à réablir la vérité : c’est le travail qui crée la richesse que le capital, lui, ponctionne pour créer des riches.

    Argumentaire en 6 fiches : cliquer ICI

    On vous fait un dessein : Le capital enfin la vérité !

     


    Ep. 21 - Le coût du capital par CN-PCF

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  • FRANCE-CULTURE : une émission spéciale autour de la montée en puissance de l'économie dans le débat public :

    - La montée en puissance de l'économie dans le débat public (travaux de recherche et médias)

    - Quelle confrontation avec les autres disciplines ?

    - Les experts économistes en questions ?

    Invité(s) :

    Paul Jorion, economiste

    Benjamin Coriat, professeur de sciences économiques à l'Université Paris 13 et co-président du collectif des Économistes Atterrés

    Elise Huillery, professeur d'économie à Sciences Po

    Olivier Pastré, professeur d'économie à Paris VIII

    Xavier Timbeau, directeur du Département Analyse et Prévision OFCE

    Pour entendre l'emission Cliquer ci-dessous...

    Ecoutez l'émission58 minutes

    La montée en puissance de l'économie dans le débat public 

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  • Un film d'animation

    sur les énergies fossiles et la croissance

    Sans Lendemain
    Titre original : There's no tomorrow
    Réalisation : Dermot O' Connor (35 minutes, 2012)
    Version française : mpOC-Liège (2013)

    Percutant et superbement réalisé, ce film d'animation questionne notre mode d’exploitation des énergies fossiles et des ressources naturelles, ses conséquences au niveau planétaire et l'impasse où nous mène notre modèle de croissance.

    Sans Lendemain (There's no tomorrow) a été réalisé par Dermot O' Connor et produit par incubate pictures en association avec le Post Carbon Institute, en 2012.

    En seulement 35 minutes, il réussit le tour de force d'aborder de manière intelligible toute une série de problématiques liées à la croissance vue comme mère de toutes les crises(1) : déplétion des combustibles fossiles et des autres ressources non renouvelables, destruction de l’environnement et de la biodiversité, problème de la surpopulation et de la nourriture, etc. Sans oublier l’absurdité de notre système économique interdit d’équilibre par nature : comme une chaîne de Ponzi, le système doit croître ou mourir.

    Ce film constitue un excellent outil d’information et de débat pour tout public…

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