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Par Manca alternativa le 14 Février 2018 à 09:08
Nous savons maintenant qu'Emmanuel Macron, au-delà de son pédantisme habituel, a choisi l'arrogance jacobine dans les discours qu'il a tenus en Corse. Les élus ont même eu droit à des vexations, à des manquements au protocole.
Lors de la cérémonie de commémoration de l'assassinat du Préfet Erignac, Gilles Simeoni a été placé au deuxième rang des élus insulaires, eux-mêmes placés à l'écart du carré VIP de la république française.
"Le meurtre du préfet Erignac, une infamie qui a déshonoré à jamais ses auteurs... ne se justifie pas, ne se plaide pas, ne s’explique pas", a déclaré Macron. Ce propos n’était pas anodin car tenu devant Gilles Simeoni, ancien avocat d’Yvan Colonna. Propos élyséen que condamnera, dans l'après-midi, le bâtonnier d'Ajaccio, y voyant «une atteinte aussi violente qu'infondée aux droits de la défense». Comment peut-on ainsi attaquer un avocat qui est dans son rôle de défenseur prévu par la Justice? Est-ce digne de la fonction de Président de la république de refuser toute plaidoirie à un mis en cause ? A l'époque la parole élyséenne de Nicolas Sarkozy était-elle celle de la Justice et devait-elle entraîner de facto la condamnation d'Yvan Colonna désigné comme l'assassin avant d'avoir été jugé ? Drôle de conception de la démocratie et de la justice ! Les propos sont allés plus loin lorsqu'il a dit que cet assassinat avait sali la Corse, comme si sa responsabilité devait être assumer par chaque Corse. C'est une humiliation parmi d'autres qu'a infligé Macron aux Insulaires.
Non seulement Emmanuel Macron a convié Jean-Pierre Chevènement pour la cérémonie commémorant l'assassinat du Préfet Erignac mais il a fait aussi l'éloge de son action en qualité de Ministre de l'Intérieur à l'époque de cette tragédie. Chevènement, ce politicien raté que l'on nous a sorti de la naphtaline pour en faire le président de la Fondation des œuvres de l'islam de France. A son âge il lui fallait encore un fromage. Sollicité par Macron et une partie de la Presse, il ouvre encore son clapet pour cracher sur les Corses, allant jusqu'à traiter la Corse d'île maffieuse. En Corse, nul n'a oublié que c'est Chevènement qui a nommé le Préfet Bonnet en lui donnant carte blanche et en le désignant comme l'homme de la situation, c'est-à-dire mis en place pour mater les Corses. On connaît la suite et que les enfants même de la république ne doivent pas jouer avec les allumettes. Qui souvient que Macron était dans le sillage du Mouvement chevènementiste des citoyens et de la campagne de Jean-Pierre Chevènement en 2002 ? Il ne récolta qu'un peu plus de 5% et vit donc sa pépinière se vider. On y trouvait, outre Macron, Florian Philippot et Apolline de Malherbe qui se sont distingués dans leurs propos anti-corses. lors du déplacement de Macron sur l'Île. On y notait aussi la présence d'un certain Eric Coquerel, venu de la ligue communiste révolutionnaire et actuellement député insoumis proche de Jean-Luc Mélenchon. Tout cela figure dans un article du journal L'Opinion.
Jean-Pierre Chevènement, Monsieur Anti-Corse, a été placé au côté de la "Madame Corse du gouvernement", une illustration du "en même temps" macroniste.
Macron a étalé sa méconnaissance de l'histoire corse. Il a même refusé toute présence de drapeau corse lors de ses interventions publiques. Il a fait l'éloge vibrant du centralisme jacobin. Il a lancé des incantations à la République. Sa religion hégélienne de l'État est affligeante. Cela nous fait penser à un petit roman noir écrit par Jean-Bernard Pouy et portant le titre : "Spinoza encule Hegel", où les factions philosophico-idéologiques sont constituées en gangs s'entre-tuant dans une vaste compétition nationale. Julius Puech, alias Spinoza, ou même Spino, est le chef de la Fraction Armée Spinoziste (FAS). Armé, monté sur sa Guzzi 850 California, chaussé de bottes en lézard mauve, et poussé par son amour de l'éthique, ce héros va combattre son ennemi de toujours : Hegel et l'esthétique... Non! En Corse il n'y a pas de Spino, chef d'une Fraction Armée Spinoziste. Toutefois, l'éthique de chaque insulaire y a une plus grande force que l'esthétique d'une île renvoyée à sa beauté. Les Corses ne se laissent pas abuser par la cosmétique d'un discours égocentrique qui cherche davantage à paraître qu'à comprendre et agir. Macron ne se taillera pas une réputation de "dur-à-cuire" sur le dos des Corses en allant jusqu'à faire fouiller les élus insulaires venus pour l'écouter prononcer un discours paternaliste dans lequel la seule concession est de se dire favorable à la mention de la Corse dans la constitution... La Corse mise au même rang que les territoires d'Outre-mer qui y figurent déjà aux articles 73, 72 et 74. Un avis qui ne coûte rien car la décision dépendra du parlement et du conseil constitutionnel.
En dehors de considérations économiques faites pour affirmer le rôle de l'Etat dans le développement de l'Île et donc marteler la dépendance des Corses, Macron a promis la généralisation du débit 4G pour le réseau Internet. Qu'avons-nous surtout entendu ? Le renforcement de forces de police et de gendarmerie. Rien sur le rapprochement des condamnés corses, malgré l'intervention inattendue de l'épouse d'Yvan Colonna..
Par contre Macron a dit son opposition au statut de résident, tout en voulant assouplir les règles d'urbanisme de la loi sur le littoral et la montagne. Quelques maires veulent accorder plus de permis de construire. Pour qui? Il faut rappeler qu'un bien immobilier sur deux vendus est acheté par des "pinzutti" et que de nombreux insulaires n'ont pas les moyens d'être propriétaires devant la spéculation immobilière. Même les locations à l'année se font rares et sont trop chères Pour régler la question du logement - et notamment du logement social - il faudrait, selon Macron, adapter les lois littoral et montagne ! Quelle absurdité ! La loi littorale protège les sites et le bien commun qu'est le Domaine Public Maritime. Elle préserve donc les intérêts collectifs contre la spéculation immobilière. La question du logement est d'abord posée par l'absence de documents d'urbanisme locaux et de maîtrise publique d'opérations d'aménagement. L'OFC et l'AUE ne peuvent agir qu'à l'appui des initiatives de l'Etat, des maires ou des intercommunalités. C'est pourquoi la Collectivité de Corse avait demandé lors des discussions sur la Collectivité unique, la possibilité pour elle d'initier des Projets d'Intérêts majeurs, des Zone d'Aménagement Concerté, et autres Zones d'Aménagement Différé.... Les ministres Baylet et Cosse avaient répondu favorablement à cette requête. Les dispositions n'ont pas été inscrites dans la Loi NOTRe. Et le ministre qui a pris la suite de ces questions au gouvernement, M. Mezard, n'a pas donné suite à cette demande.
Comme l'a écrit l'association U Levante : "Rien ne justifie un « aménagement » de cette loi pour « libérer du terrain à construire ». Une telle annonce ne peut que réjouir la mafia, le crime organisé, les divers groupes de pression qui espèrent justement que les terres agricoles et les espaces remarquables des communes du littoral deviennent constructibles, permettant ainsi de réaliser une plus-value fantastique" .Adapter la loi littoral c'est renforcer le risque spéculatif. En quoi cela aidera le logement social à moins que les logements sociaux puissent être construits dans des zones inconstructibles et des zones agricoles par exemple. Macron veut-il remettre en cause le Padduc et donner un signal favorable aux constructeurs de villas les pieds dans l'eau, de villages de vacances et d'hôtels? Macron voudrait-il rendre légales des constructions illégalement construites comme celles de son ami Pierre Feracci dans la baie de Rondinara? De toute évidence, d'aucuns sont fondés à penser qu'il veut urbaniser le littoral, urbaniser au maximum la Corse et y mettre le maximum de résidences secondaires, ce qu’on a appelé dans les années 90 faire de la Corse le « bronzodrome » de la France. »
Enfin, Macron s'est dit "tout à fait favorable à l'esprit du bilinguisme", ce qui peut apparaître comme un pas encourageant. À ceci près... qu'il est contre la co-officialité et qu'il n'est pas possible d'obtenir l'un sans l'autre. Comme le relève Michel Feltin-Palas dans l'EXPRESS du 7 février dernier: "On aimerait croire en effet que l'on peut arriver à une situation de bilinguisme sans donner des droits égaux à la langue corse et à la langue française. Or, toutes les situations internationales montrent que ce n'est pas le cas, comme on peut le voir par exemple sur l'excellent site de l'université de Laval, au Québec. Quand, sur un territoire, deux langues cohabitent, mais que l'une d'elle est favorisée au détriment d'une autre, c'est naturellement vers la plus puissante que les populations se tournent".
« Un discours étriqué, minimaliste et néocolonial » : la phrase n’est pas celle de Gilles Simeoni ou Jean-Guy Talamoni, mais celle de Périco Légasse, rédacteur en chef de Marianne. Macron a été humiliant et absent de ce rendez-vous avec la Corse sur la forme et sur le fond. Par exemple, il a refusé de se rendre à la mairie de Bastia pour rencontrer les élus, préférant organiser un déjeuner dit républicain en préfecture. Tout un symbole qui a entraîné l'absence des élus autonomistes et nationalistes à ce déjeuner. Dans un communiqué, le maire de Bastia, Pierre Savelli a regretté le «refus» du Président, malgré des demandes réitérées, de s’entretenir à l’Hôtel de Ville avec le Maire et l’ensemble des élus.
En Corse, Macron s'est montré fidèle à lui-même : pédant et arrogant. Aux aspirations et aux difficultés des Corses, il a répondu par le conservatisme et plus de centralisation avec, en filigrane, les subventions comme seuls intérêts de la Corse et de son économie. Lorsque l'on parle à Macron d'avenir humain, il répond par des chiffres et, lorsqu'il utilise les mots, il accumule les symboles, les lieux communs, les incantations et les fausses certitudes. Derrière l'écume de sa pensée, le fond est toujours le même. Il est jupitérien, jacobin, conservateur et ultralibéral. Son pacte girondin n'était qu'une expression, un leurre, le cache-sexe de ses convictions jacobines.
N'oublions pas que le produit médiatique Emmanuel Macron est coulé dans le moule de l'ENA (même s'il s'en défend). Il fait preuve de conformisme intellectuel, sans personnalité et sans convictions affirmées. Sa formule "en même temps" en est l'illustration. Il choisit le confort "apparent" des formules convenues reprises. Il a son propre vocabulaire. Il a tendance aussi à tirer les questions posées vers la restitution de "fiches" préalablement établies et étudiées. Il essaie de faire passer des vessies pour des lanternes et pratique la dialectique éristique pour avoir toujours raison per fas et nefas ( par tous les moyens possibles) et. jusqu'à la malhonnêteté intellectuelle.
Pour reprendre des termes pédants utilisés par Macron, aucun signe de disruption, dans un discours où il fut beaucoup question de 4G et de fibre, de sécurité et d’hôpitaux, d’agriculture bio et d’Internet… Il a récité un palimpseste, un discours éculé qui sera à son tour effacé et repris par n'importe quel jacobin parisien. Il n'a rien compris de l'ipséité corse. Il oppose un ultralibéralisme à l'illibéralisme, même en Corse, tout en se montrant illibéral lorsqu'il s'agit d'autonomie. Il est certain que l'on ne peut pas le taxer d'irénisme naïf car ce n'est pas la paix et la concorde qu'il est venu chercher en Corse. Par contre, il a tendance à prendre les Corses pour des naïfs et il est naïf de le penser. Il a fait preuve d'un œcuménisme poujadiste d'un autre temps. Macron n'est pas moderne, à moins de faire de la modernité un mot de la novlangue qui la présente comme un idéal supposant que soient intériorisées les précieuses valeurs occidentales du libéralisme économique. Macron a son vocabulaire, sa grammaire et sa syntaxe. Sa grammaire est l'ultralibéralisme. Il vide les mots de leur sens, en élimine et en réinvente d’autres. Pour cela deux langues lui suffisent le français et l'anglais. Pour lui, le corse doit faire partie du folklore. Il va jusqu'à dire que les résultats de l'apprentissage de la langue corse ne sont pas à la hauteur des investissements réalisés. Il met un prix sur tout. Là, encore c'est son cynisme qui ressort et sa manière de vouloir toujours culpabiliser les gens qui n'entrent pas dans ses projets si ce n'est pour les casser.
Dans la partie de bonneteau que Macron leur a jouée, les élus corses n'ont rien trouvé sous les gobelets de la co-officialité de la langue, du statut de résident et du sort des prisonniers corses. Ils ont reçu comme une obole politique, l'avis favorable de Macron à la mention de la Corse dans la constitution. L’autoritarisme est la réponse globale aux revendications portées par la majorité territoriale de Corse. A la demande de « plus de responsabilités et plus d'autonomie », Emmanuel Macron apporte comme solution « plus d’Etat français», plus de contrôle administratif et plus de police..
Pour information, Jean-Luc Mélenchon s'est exprimé à titre personnel et s'est dit favorable à l'inscription de la Corse, comme l'Outre-mer, à l'article 74 de la constitution. Par contre il a affirmé son jacobisme assumé tout en refusant l'inscription de la Corse à l'article 72 de la Constitution, ce qui mènerait selon lui "à un démembrement de la République française". Mélenchon a même accusé Macron de vouloir utiliser la Corse comme "cheval de Troie" pour aboutir à des statuts différents, région par région. Tout comme le chef de l'Etat a "instauré un code du travail à géométrie variable". Mélenchon s'est montré opposé à la co-officialité des langues s'il y a "une intention discriminatoire" qui conduirait par exemple "à réserver certains emplois à ceux qui parlent corse". Enfin pas question, pou lui, de parler de prisonniers politiques: "Je récuse absolument ce concept, il n'y a pas de prisonniers politiques en France, s'il y en avait, ça se saurait", a-t-il déclaré à la presse. En résumé la position de Jean-Luc Mélenchon est très proche de celle de Macron et la différenciation sur les articles de la constitution est de pure forme car aucune proposition n'a été faite, sur ce point, par Macron.. Jean-Luc Mélenchon s'était réjoui du résultat des dernières élections en jouant contre son propre camp. Il avait salué le score des autonomistes et des nationalistes. Il faut croire que sa joie n'était pas une adhésion à leur programme mais le contentement d'avoir saboter la campagne électorale de celles et ceux qui avaient pourtant soutenu, en Corse, sa candidature pour les deux dernières élections présidentielles.
Jean Poli
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Par Manca alternativa le 5 Février 2018 à 14:02
Dans les colonnes de l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, Emmanuel Macron avait dit ne pas cèder face à ceux qui développent, selon lui, des réflexes de jalousie typiquement français. Il fustigeait les "jaloux des riches" après l'avoir fait pour “les cyniques”, “les fainéants”, “les sceptiques", "les fatalistes”, mais aussi “ceux qui foutent le bordel”. Dans l’hebdomadaire allemand du 14 octobre dernier, il déclarait en outre : “Je ne suis pas arrogant, je dis et je fais ce que je veux”. Pourtant il s'est plus d'une fois montré arrogant et a même jugé utile de s'excuser de la peine qu'il avait pu occasionner. Il dit et il fait ce qu'il veut ! Quel aveu et quelle mégalo! Selon lui, au lieu d'être maladivement jaloux des riches, les chômeurs, les smicards, les pauvres, les petits salaires devraient accepter leur sort et remercier les riches du ruissellement de leurs richesses jusqu'à eux nourris au goutte à goutte. Il est pathologique et malsain de lorgner sur l'assiette d'un patron du CAC 40. Ce serait donc "la jalousie qui paralyse la France" et on peut ainsi assimiler le mot "jalousie" à celui de syndicalisme. Macron avance à mots couverts. Il a même trouvé l'expression "premier de cordée" pour donner une image sportive et montagnarde de la théorie libérale du ruissellement. Imaginez Bernard Arnault en premier de cordée avec le salarié encordé par le cou ! Ces premiers de cordée tireraient donc un peuple jaloux et ingrat, lorsque l'on va au bout des dires du Chef de l'Etat. Quel sort réserve-t-t-il aux jamoux et aux ingrats ? La casse du code du travail et du salaire brut avec ses cotisations sociales. De quoi le rendre encore plus dépendant de la violence économique.
L'éditorialiste Denis SIEFFERT a repris cette métaphore et écrit justement dans son article sur le site Politis: ". On voit bien l’idée. Notre société serait construite à partir de hiérarchies immuables dont la verticalité est aussi abrupte que la face nord des Grandes Jorasses. Pour guérir de cette envie pathologique qui aigrit les cœurs et mine le corps social, le chômeur, le smicard, le salarié feraient donc mieux d’accepter leur sort une fois pour toutes. À le refuser, ils font du mal à la France. Voilà où nous en sommes ! Quand Montesquieu parlait de « jalousie », n’était-ce pas pour louer un peuple « jaloux de sa liberté»? C’est toujours la même histoire : quand les concessions faites aux riches sont énormes, immédiates, et ruineuses pour le budget de l’État, les contreparties promises aux plus modestes sont, au contraire, pour des lendemains incertains. Comme l’augmentation des salaires des fonctionnaires, budgétée, puis reportée… à 2019. Ou encore ce marché de dupes : une augmentation bien réelle de la CSG, appliquée sans délai, mais une suppression de la taxe d’habitation renvoyée à plus tard, et qui va appauvrir les collectivités territoriales, lesquelles, d’une façon ou d’une autre, le feront payer à leurs résidents – on annonce déjà l’explosion des prix du stationnement en ville, sans parler d’une prévisible détérioration des infrastructures. Au total, la politique d’Emmanuel Macron ressemble de plus en plus à une partie de bonneteau. Les perdants sont toujours les mêmes".
Macron est de plus en plus arrogant et parfois pédant. Il ne connaît les gens du peuple qu'à travers les préjugés d'un fils carriériste de bourgeois provinciaux. Il ne se soucie pas de la compréhension de ce qu'il dit par le plus grand nombre mais veut briller aux yeux d'une élite intellectuelle. C'est ainsi qu'on relève dans des entretiens l'usage de mots réservés à cet élite, des formules d'apparence savante que le petit peuple ne comprend pas même en se servant d'un dictionnaire. Son pédantisme est le corollaire de son arrogance. L'un ne va pas sans l'autre et témoigne de l'enracinement bourgeois de ce fils de notables provinciaux. Nous avons relevé quelques exemples de mots précieux utilisés par Macron. C'est ainsi que le 11 novembre 2017, il déclarait : "Je ne céderai pas à l'irénisme naïf" et la semaine suivante il parlait de "disruption sur le plan scientifique et industriel". Le 4 janvier dernier, dans ses vœux à la presse, il évoquait "plusieurs régimes politiques tentés par l'illibéralisme". Qu'a-t-il voulu dire dans cette formule savante : "C’est une grammaire de la paix et de l’espérance qu’il nous faut aujourd’hui réinventer dans nombre de continents"? On a pu encore entendre dans sa bouche pincée des termes comme "ipséité" et "palimpsestes".
Les opposants à Macron sont qualifiés tour à tour de fainéants et de jaloux. Macron défend les premiers de cordée. Entendez les riches! Toutes celles et ceux qui ne sont pas d'accord avec lui seraient des cyniques, des sceptiques, des fatalistes, des fouteurs de bordel. Macron a dit avoir « la volonté de faire vivre notre Renaissance française ». Ne serait-ce pas plutôt un retour à la féodalité ? Prendrait-il les Français pour des débiles manipulables dans un jeu politique de bonneteau ? A force de se prendre pour un grand manipulateur, jusqu'où ira-t-il encore dans l'arrogance et le pédantisme ?
Demain, Emmanuel Macron sera en Corse. Une grande manifestation a été organisée par la coalition autonomiste et indépendantiste élue à la tête de la Collectivité territoriale, dont les deux leaders sont revenus déçus de Paris où ils ont rencontré le Premier ministre. A Ajaccio, se sont réunis 20 à 25000 manifestants selon les organisateurs, 6000 selon les services de l'Etat. Gilles Simeoni a déclaré : « Une manifestation sans précédent, au président Macron de prendre la mesure de ce signe fort ». Après le succès de la manifestation, Jean-Guy Talamoni est dans l'attente de la parole présidentielle. Quelle partie de bonneteau va leur proposer Macron ? Messieurs Simeoni et Talamoni vont-il trouver, sous l'un des trois gobelets présidentiels, l'autonomie ou l'indépendance ? Quels mots vont-ils recevoir ? Ceux de l'arrogance ? Ceux du pédantisme accompagnés de formules savantes qui parlent de tout sans rien dire ? Il ne faudrait pas se faire trop d'illusion sur la "parole du Président" qui trouve sa force dans une sorte de double langage que constitue le "en même temps". Emmanuel Macron a fait de cette expression, « en même temps », sa marque de fabrique politique sensée traduire la complexité de sa pensée politique. En fait elle traduit l’ambiguïté de son action. L’expression signifie, aussi et simplement, que l’on fait au même moment plusieurs choses, contradictoires ou pas. Macron est capable de faire des choses contradictoires en même temps, par exemple : venir en Corse pour commémorer l'assassinat du Préfet Erignac et discuter avec une partie des Nationalistes de l'avenir indépendante de la Corse. Quels vont être ses discours à la Préfecture et à la Collectivité territoriale de la Corse ? Va-t-il se montrer d'un côte gardien des institutions françaises et de l'intégrité du territoire national, en même temps qu'il va promettre, de l'autre côté et en termes choisis, plus d'autonomie sur la voie de l'indépendance ? Citera-t-il Napoléon en même temps que Pascal Paoli ? Va-t-il se montrer arrogant ou tomber dans le pédantisme pour ne rien dire d'important ou de définitif ? L'étape de Bonifacio a été retirée de son programme de deux jours en Corse. En cause sans doute : le vote, par les élus macronistes de l’Assemblée corse, de la résolution autonomiste en direction du chef de l’Etat ce vendredi ? Le maire macroniste Jean-Charles Orsucci a été désapprouvé par Christophe Castaner, voix de son Maître jupitérien et berger du troupeau des Marcheurs .
Emmanuel Macron a un tic : il se touche le nez plusieurs fois lorsqu'il parle en public. Il paraît que c'est le syndrome de Pinocchio. Hè un santu caca diavuli !
Jean Poli
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Par Manca alternativa le 23 Décembre 2016 à 18:43
Des bons sondages d'Emmanuel Macron sont relayés par L'Express et BFM/TV, puis repris par d'autres média viennent de l'institut de sondages Odoxa. La chantilly Macron monte, monte, monte… mais elle est sans réelle consistance. D’abord, il est placé en tête des candidats de la Gauche, alors qu’il s’affiche ni de gauche ni de droite. Maintenant il serait perçu comme un meilleur président que François Fillon par un panel de 1000 sondés. Avec 55% d’avis favorables, cela suffit pour titrer de gros articles sur « Emmanuel Macron le meilleur président ». On le met directement en concurrence avec un Fillon qui décline dans les sondages au fur et à mesure que les électeurs découvrent son programme. C’est bien sûr L’Express et BFM/TV qui lancent ces sondages un peu trop favorables lorsque l’on sait que ces média appartiennent à Patrick Drahi.
Rappelons que l'Express, BFM TV sont la propriété de monsieur Drahi. "Bernard Mourad, l'un des proches compagnons de route du fondateur d'Altice, la maison-mère de SFR, a démissionné, pour rallier l'équipe de Macron ... Après avoir racheté SFR en 2014, Drahi a racheté NextRadio, propriétaire de… BFM TV, en 2015. L’ensemble, appelé Altice Media, est fusionné par Mourad avec SFR en 2016. Il comporte d’autres titres bien connus comme l’Express qui, lui non plus, ne ménage ni son temps ni sa peine pour donner une bonne image de Macron. SI VOUS VOULEZ EN SAVOIR PLUS, dans google, tapez : drahi, puis "drahi macron"… Vous serez édifiés!
Qui sont les deux co-fondateurs de cet institut Odoxa chargé des sondages ? D’abord, il s’agit d’un sondeur privé créé par deux anciens d’un autre sondeur BVA Opinion mais pas que de BVA Opinion. Les co-fondateurs d'Odoxa sont Gaël Sliman et Céline Bracq. Gael Sliman vient de l'institut BVA. Celine Bracq est passée par BFM, par Itéle et Canal + et BVA Opinion. Un article leur a été consacré par le site Extimités qui décrit Gaël Sliman et Cécile Bracq, après leur sondage sur François Hollande et Manuel Valls, comme « deux profils tendance pro-business, partisans de la «conversion des Français aux idées sociales-libérales», plutôt à droite car les opinions sont connues. Lorsqu’on regarde de près ce sondage, on remarque deux choses: 1. Il a été réalisé en ligne (sondage web, OneClic), après de 1006 personnes, nous ne dirons pas «seulement», 2. C’est un sondage choix unique (à gauche) qui oppose frontalement Manuel Valls et F. Hollande. Lorsqu’on sait le penchant «droite» de Manuel Valls, le résultat était attendu, recherché?… »
Donc il ne faut pas s’attendre à la simple objectivité avec des sondages fabriqués sur des panels de 1000 personnes à qui l’on demande une réponse sur une question qui oppose deux personnalités de droite, en considérant que Macron est de gauche. Tout cela pour faire d’Emmanuel Macron le candidat du Parti socialiste et éliminer Manuel Valls. Vous pouvez être certains que la manœuvre peut fonctionner auprès de partisans de l’ancien premier ministre de Hollande, prêts à se faire fourrer à la chantilly Macron.
Macron a besoin des voix socialistes mais aussi d’une partie des voix de Fillon pour réussir son coup avec l’aide de Patrick Drahi, patron de presse et l’argent de la City. Donc les grandes manœuvres médiatiques battent leur plein pour faire d’Emmanuel Macron l’homme politique de l’année dans les urnes après l’avoir fait dans la presse. La chantilly Macron monte, monte, monte… pour fourrer les électeurs comme des choux. Il s’agit bien d’un coup fourré. Il ne reste plus qu’à en faire le seul rempart contre le Front national au deuxième tour des élections. Cela va venir ! Odoxa va nous sortir un autre sondage que L’Express et BFM/TV répandront dans tous les autres média.
U Barbutu
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Par Manca alternativa le 19 Décembre 2016 à 17:18
« Des charrettes chargées de pierre, de bois ou de tonneaux, conduites par des charretiers brutaux à qui les embarras faisaient renier Dieu avec une énergie endiablée ». Cette phrase est tirée du Capitaine Fracasse, œuvre de Théophile Gautier. Chartier est le nom du porte-parole de François Fillon en tandem avec la députée marseillaise Valerie Boyer. Puisqu’il est porte-parole et donc porteur du sens des mots, Jérôme Chartier doit assumer son nom de famille. On estime généralement que son patronyme est 'une contraction de "charretier". Cependant, deux remarques s'imposent : d'une part, dans la région parisienne au moins, le mot "chartier" apparaît souvent dans les actes comme synonyme de "laboureur" (celui qui a une charrue tirée par des bêtes. Cela expliquerait la métaphore du « sillon » souvent utilisée par Fillon. Fillon trace son sillon. Quel slogan !). D'autre part, dans la Vienne et le Berry, Chartier est un nom de personne, popularisé par saint Chartier (latin Carterius), prêtre au VIe siècle dans un bourg proche de La Châtre qui s'appelle aujourd'hui Saint-Chartier. Lorsqu'il est porté dans cette région, le nom Cartier a sans doute le même sens (même s'il peut aussi désigner une mesure agraire)." Pas de Cartier ! Il nous plaît de rester sur la contraction de « charretier » tant la charrette électorale de François Fillon est lourde à faire avancer, sans quelques reculs stratégiques : privatisation masquée de la Sécurité sociale, abandon des 35 heures, TVA relevée de 2 points, autorisation du cumul des mandats, suppression massive de fonctionnaires nationaux et territoriaux... Usage des ordonnances et de l'article 49.3. Son porte-parole, malgré son nom, n’est pas dans le genre de celui qui « hurle et jure comme un charretier ». Tout son travail consiste à laisser penser que la charrette avance même si elle est immobile car Fillon n’a aucunement l’intention de l’alléger en ce qui concerne ses projets les plus antisociaux. Il compte sur une majorité de mules citoyennes et d’ânes républicains pour tirer le fardeau. Jérôme Chartier explique tout à la façon un bonimenteur. Il distribue du son. Le projet santé n’est pas débarqué. Il est remis à plat et discuté. "Une bonne réforme, c'est une réforme qui arrive à être comprise par chacun. Cette réforme de la santé n'a pas été comprise, ça veut dire qu'elle n'était pas suffisamment aboutie", assure-t-il. On croirait entendre Myriam El Kohmri et Manuel Valls sur la loi travail. Le projet de Fillon n’a pas été compris parce qu’il n’est pas suffisamment abouti. Donc, c’est à chacun de le comprendre et, pour cela, il va être présenté différemment jusqu’à ce qu’il soit compris, c'est-à-dire admis quitte à user des ordonnances et de l'article 49.3. Toutefois la seule chose qu’explique le charretier du programme Fillon est que « Depuis une vingtaine d'années, la Sécu n'assure plus. Elle ne remplit plus l'objectif de 1945 ». C’est bien de la casse de la Sécurité sociale qu’il s’agit mais, dit comme cela, c’est de l’enterrement d’une comateuse qu’il s’agirait. Il faudrait la débrancher. Une fois cela admis, il ne reste plus qu’à dire « ma solution est la seule crédible » parce qu’elle est douloureuse, toutes les autres sont des soins palliatifs. Comme le dit le dicton : « Si tu veux tuer ton chien, tu l’accuses de la rage ».
Fillon, c’est le capitaine qui fracasse tous les acquis sociaux. Il n’a rien à voir cependant avec un personnage de la Commedia dell’arte si ce n’est que le personnage du Capitaine Fracasse correspond à l’âge politique du candidat sorti des primaires de la Droite. Le roman de Théophile Gauthier est paru en 1863 mais cette aventure de cap et d’épée se déroule entre 1637 et 1643. Son Capitaine est fin bretteur et ne refuse pas un duel, qu'il remporte toujours. Son roman est aussi un bel hommage au théâtre et à ses serviteurs, les comédiens. Et puis le capitaine Fracasse est le baron de Sigognac, dernier rejeton d'une famille noble mais ruinée. Le seul lien du roman avec Fillon est le verbe « fracasser » et la citation sur les charretiers. Fillon a dit qu’il voulait « casser la baraque et la reconstruire autrement ». Avec sa charrette électorale dans laquelle il veut conduire 500.000 fonctionnaire à l’échafaud budgétaire, il risque de se fracasser sur le non sens populaire malgré les efforts de son charretier.
On pourrait dire des porte-paroles, ce que Gauthier a écrit des comédiens dans son roman : « L'art du comédien est de se ménager et de ne présenter que les apparences des choses. Il doit être froid en brûlant les planches et rester tranquille au milieu des plus grandes furies ». Jérôme Chartier semble avoir assimilé l’art du comédien. Il est devenu le traducteur de François Fillon dan la comédie du langage. Il faut dire que, au sein de l’UMP, il avait été chargé de la « pédagogie des réformes » qui peut se traduire, avec Fillon, par « comment faire avaler des couleuvres antisociales ? ». Quelles fables vont-ils inventer ? Nous connaissons celle du chartier embourbé, écrite encore par jean de la Fontaine. A l’époque Charretier s’écrivait chartier. Fillon et Chartier, ce Phaéton, ont déjà mal dirigé leur charrette antisociale, elle sera foudroyée par l’électorat populaire.
Il faut maintenant plus sérieusement rappeler que Jérôme Chartier a rejoint, à partir de 1997, un groupe de restructuration d'entreprises et travaillé successivement pour des fonds d'investissements, des groupes industriels et des sociétés de gestion de participations majoritaires. En 2001, il fonde avec des partenaires une holding de participations, qu'il cédera après son élection à l'Assemblée nationale en 2002 pour se consacrer entièrement à son activité politique. Il est député du Val d’Oise et maire de Domont. Il a écrit deux ouvrages dont l’un est intitulé « Le lifting de Marianne » et l’autre « L’éloge du travail ». Lorsque l’on connaît le programme de Fillon, on peut imaginer sous quel angle ces essais ont été écrits. En 2003, Il est nommé Young Leader de la French-American Foundation. Parmi les généreux donateurs de la FAF, on trouve la banque Lazard, Franck Carluccii du groupe Carlyle, et David Rockfeller , ancien président de CFR et créateur de la Trilmatérale. La French-American Foundation - France est la principale organisation qui se consacre à « renforcer les liens entre la France et les États-Unis »[2]. Des membres du PS y ont été reçus : Montebourg (en 2000) et Najat-Belkacem notamment (2006) mais également Macron, young leader de la FAF promotion 2012, qui s’y est exprimé le 7 septembre dernier. Peut-être y a-t-il trouvé de nouveaux parrains ? Cette fondation chasse celles et ceux qui sont appelés à accéder à de hautes fonctions. « Young leaders » est le programme-phare. Chaque année, vingt français et américains âgés de 30 à 40 ans et appelés à jouer un rôle important dans les relations franco-américaines, sont sélectionnés par un jury en France et aux Etats-Unis. Les candidats retenus participent à deux séminaires de cinq jours chacun, sur deux années consécutives – alternativement en France et aux États-Unis – afin d’échanger sur sujets d’intérêts communs aux deux pays et tisser des liens d’amitié durable. Une visite sur la revue de presse du site de la fondation montre que ses membres sont très préoccupés par le traité de libre-échange entre l’Europe et les USA. Un article explique que la faute du rejet est imputable aux dirigeants européens qui l’ont mal expliqué. Une fois encore, c’est donc la pédagogie qui devrait prendre le relai et il faut trouver de jeunes leaders, des charretiers pour faire avancer la charrette TAFTA, TTIP and co.«Il faut arrêter de dire que c'est un lapin et expliquer pourquoi nous avons besoin d'un ours!» déclarait, lors d’un conférence, Pascal Lamy, ancien directeur de l’OMC, qui nous invente une fable pour dire que le partenariat Europe/USA est avant tout une affaire de confiance. On se demande en définitive s’il fait allusion à une fable méconnue de Jean de la Fontaine . L’ours américain voudrait-il se torcher avec le lapin européen[1] ? Vont-ils vouloir nous faire croire à une fin heureuse. Le lapin se prend pour un ours et l’ours voudrait bien devenir un lapin, et sans s’en rendre compte tous deux marchent main dans la main sur le chemin de la vérité.
La compagne du Young leader promotion 2003, Jérôme Chartier, est une chef d’entreprise également femme politique, Virginie Calmels qui n’est autre que la première adjointe d’Alain Juppé à la mairie de Bordeaux. Ancienne dirigeante des groupes de médias-canal+ et Endemol, elle est actuellement vice-présidente de Bordeaux Métropole. Elle est également présidente de l'EPA Bordeaux-Euratlantique et présidente du conseil de surveillance d'Eurodysney. Cette politicienne était la porte-parole d’Alain Juppé lors de la Primaire de la Droite. Elle est déjà adoubée pour succéder à Juppé, lorsqu’il quittera son fauteuil de maire. On peut dire que ce couple sait se distribuer les rôles et pratique le dicton : « On ne met pas tous ces œufs dans le même panier », d’autant plus que Fillon et Juppé, c’est bonnet blanc et blanc bonnet. Ils ont donc joué gagnant et placé. Si Fillon entre à l’Elysée, c’est le jackpot pour ce couple ambitieux. Si cela avait pu être Juppé, tirage aussi gagnant pour eux au loto de l'élection présidentielle.
Battone
[1] Maître l’Ours et Maître Lapin
Assis sur un coin de verdure
Au coeur d’une forêt de pins
Font leur offrande à la nature.
Chacun a l’esprit à sa tâche
Pour alléger son estomac
Lors tous deux forcent sans relâche
Et Maître l’Ours tient ce débat :
« Dites-moi, Monsieur du Lapin,
Ne trouvez-vous point que parfois
Il reste sur votre arrière-train
Les reliefs d’anciens repas
Cela ne vous gène-t-il pas
Qu’une partie de votre fourrure
Après avoir posé ce plat
Attire les mouches et soit dure ? »
« Cela jamais ne m’incommode :
Pour vagabonder dans les prés
La fourrure brune est à la mode
Et l’odeur en est fort prisée. »
Maître l’Ours, à ces mots, se lève,
S’empare de Maître Lapin
Et en poussant un soupir d’aise
Le passe sur son arrière train
Puis il se dandine et repart
Laissant Maître Lapin penaud
D’avoir réalisé trop tard
L’inconséquence de ses mots.
Fort dépité Maître Lapin
Eut la pensée que je vous dis :
« C’est au fondement du besoin
Que l’on reconnaît ses amis »
( Jean de la Fontaine )[2] L’annonce officielle de sa création a été faite en 1976 lors d’un dîner d’État à Washington réunissant les présidents Gerald Ford et Valéry Giscard d’Estaing à l’occasion des célébrations du bicentenaire de la Déclaration d’indépendance. Cinq ans plus tard, en 1981, le programme des Young Leaders voit le jour. Il s’agit de la première grande initiative pour bâtir des relations durables entre de jeunes personnalités françaises et américaines appelées à de hautes fonctions. D’autres programmes d’échanges et rencontres seront ensuite créés au fil des années pour permettre à la French-American Foundation d’accomplir sa mission et d’être aujourd’hui l’un des acteurs majeurs de la relation entre la France et les États-Unis.
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Par Manca alternativa le 18 Décembre 2016 à 17:39
François Hardy passe sur toutes les chaînes pour vendre sa « survie » et sa « grave maladie » qu’elle raconte, sans rien épargner aux lectrices et lecteurs, dans son livre « Un cadeau du ciel ». Elle ne se contente pas de parler de ses diarrhées et autres symptômes mais aime parler politique. Même lorsqu’on ne la questionne pas sur Jean-Luc Mélenchon, elle tient à attirer l’attention sur sa dangerosité. La chanteuse le compare à un « fou furieux» aussi dangereux que la candidate du Front National, Marine Le Pen.
Si sa guérison est un cadeau du ciel pour elle, le cadeau ne comprenait pas de lui donner plus d’intelligence qu’elle en avait avant sa maladie. Pas de miracle de ce côté-là. On note plutôt une aggravation de son hystérie réactionnaire lorsque, descendants d’Harpagon, elle pense qu’un politique pourrait s’attaquer à sa cassette non pas audio mais contenant ses économies. On se souvient encore qu’elle se disait ruinée si Hollande était élu en 2012. Elle avait suscité la polémique pendant la campagne présidentielle. Un plein débat sur la volonté de François Hollande de taxer à 75 % les hauts revenus et de réformer de l'ISF, Françoise Hardy s'était montrée très inquiète quant à son avenir. "Je vais être obligée de déménager, de quitter Paris à cause de l'ISF", avait déclaré l'interprète de "Message Personnel" dans une interview à Paris Match. "Je suis forcée, à pas loin de 70 ans et malade, de vendre mon appartement et de déménager. Si Hollande passe, je ne suis pas certaine que mon revenu suffira à payer mes impôts". Françoise Hardy avait joué la transparence sur sa feuille d'imposition indiquant avoir 150.000 euros des revenus : "Je paie 40.000 euros d'ISF par an. Si Hollande le multiplie par trois, qu'est-ce que je fais ? Je suis à la rue". Elle avait même dit qu’elle devrait quitter son appartement de 8 pièces (pour elle toute seule) et emménager dans un F3. La pauvre ! Son fils, gêné sans doute, lui avait lancé pudiquement : « Mais non maman, ne t'inquiète pas, je t'inviterais chez moi ». Mais non maman, ne t'inquiète pas, je t'inviterais chez moi" Lors d'un passage sur France 2 le candidat Hollande avait également tenté de rétablir des vérités : "Si les personnes qui sont à la rue payaient 40 000 euros d'ISF, elles seraient heureuses. Il y a des gens qui couchent dehors, dans les tentes, les roulottes, les caravanes. Je veux rassurer Françoise Hardy, l'ISF ne sera pas multiplié par trois puisque je vais revenir exactement au barème qui existait l'année dernière avant qu'il soit baissé par Nicolas Sarkozy. De ce point de vue-là, elle ne sera donc pas à la rue" avait-il expliqué.
La presse n'a pas oublié cette épisode grotesque et nous ressort la chanteuse pour fare le buzz. Depuis qu’elle s’affiche comme de droite et juppéïste, François Hardy est, à chacune de ses passages à la radio et à la télé, sollicité pour donner son avis sur les élections présidentielles. On peut évaluer l’intérêt d’un tel avis en regardant son passage au Grand oral des Grandes gueules sur RMC repris par BFM/TV que l’on peut rebaptiser Télé Macron. On comprend que Jacques Dutronc n’ait pas tenu à vieillir avec une Françoise Hardy loin du romantisme de ses chansons et qui cherche dans les astres les signes d’une vérité terrestre. Le problème est qu’elle ne s’en tient pas à la chanson et à l’astrologie. Que connaît-elle de la vie des gens non soumis à l’ISF ? Que connaît-elle des SDF ? Quelle conscience politique peut-elle montrer en dehors de la conscience d’être riche et de vouloir le rester ? L’indécence semble être le mode de fonctionnement intellectuelle de cette chanteuse de variétés sortie du petit conservatoire de la chanson, une émission télévisée animée par Mireille sur la première chaîne de la RTF et de l’ORTF. C’était les années « âge tendre et tête de bois ». Il ne reste que la tête de bois dans la vieillesse. La chanteuse est passée du romantisme de la jeunesse à une retraite dorée. En cinquante ans, l’argent fait dans l’intelligence plus de dégâts que la maladie dont nous lui souhaitons d’être guérie. Pour le reste, peu d'espoir que cela s'améliore.
Battone
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Par Manca alternativa le 16 Décembre 2016 à 11:20
Le 13 décembre dernier France-Culture consacrait une émission sur le thème : "Petites gens", "France d'en bas"... Comment les responsables politiques désignent les classes populaires.
Comment oublier les « sans-dents » de François Hollande, terme méprisant employé en privé et sorti des 320 pages écrites par son ex-compagne. Toutefois, dans le discours public de nos politiciens, on trouve un florilège d’expressions entortillées, euphémismes maladroits, périphrases risibles, quand la sémantique trahit un problème politique.
Jean-Pierre Raffarin avait choisi « La France d’en bas ». Manuel Valls a fait un autre choix. Lors de sa déclaration de candidature, il y a une semaine, il a parlé des "petites gens", on pourrait presque se croire dans une chanson de Pierre Bachelet qui dit « les petites gens, ça connaît la chanson ». Dans le discours de Marine Le Pen, les classes populaires sont souvent englobées dans des adjectifs : "les invisibles" ou "les oubliés". On en est encore à une vision romaine de la république avec sa noblesse, ses patriciens et la plèbe, c’est-à-dire celles et ceux que l’on nomme les « gens du peuple ». Nous nous sommes éloignés du rôle de chaque citoyen dans la démocratie athénienne.
Les employés et les ouvriers représentent 55% de la population active, auxquels il faut ajouter les retraités modestes. L'enjeu électoral est important car il est impossible de gagner sans l'apport des classes populaires. Les politiques doivent faire oublier leur arrogance et se montrer connectés à la vie réelle. Nous l’avons vu avec Jean-François Copé et son pain au chocolat à dix centimes... Nous avons pu noter les efforts souvent brocardés d’Alain Juppé pour gagner de la popularité. Les politiciens sont conseillés et choisissent des mots qui ne doivent pas être blessants ou incompris. Emmanuel Macron, pas encore roué à cet exercice, avait évoqué les "pauvres qui prendront le bus". Le mot « pauvre » n’a pas la même résonnance dans la bouche d’un énarque né le cul dans le gâteau et dans celle d’un syndicaliste. Macron a accumulé les « gaffes » envers une classe populaire que, à l’évidence, il ne connaît pas si ce n’est par ce que l’on peut en dire dans la grande bourgeoisie provinciale et les arcanes du pouvoir, parmi les conseillers énarques. Le mépris fait toujours surface lorsque le langage n’est pas maîtrisé. Chassez le naturel, il revient au galop !
Dans l’incapacité à trouver des mots simples et directs, le discours public préfère les longues périphrases. De qui parle-t-on avec ces "classes populaires" ? Le sociologue François Dubet note que ce bloc "classes populaires" n'est pas homogène, et l'est même de moins en moins. Le chômage et la précarisation du travail créent une palette de situations sociales fort diverses.
Pour éviter ces inconforts linguistiques, certains ont trouvé des astuces. Par exemple, celle de définir le public dont vous parlez... par l’heure de son réveil. « La France qui se lève tôt », dit Nicolas Sarkozy : une formule qui a l’avantage de rassembler tous ceux qui souffrent un peu quand la sonnerie retentit. Cela fait du monde, mais ce n’est pas très précis.
Si les politiques avaient lu les bandes-dessinées de Jul, invité de France-Culture, ils auraient pu emprunter le concept astucieux de "prolo-sapiens" (l'une des classes sociales dans "Silex and the city"). Et puis il y a la solution ultime, celle de Laurent Wauquiez, l’ex-patron par intérim du parti Les Républicains et actuel Président autocrate de la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui a résolu le problème sémantique : ne pas citer les catégories populaires, la méthode ultime pour ne pas commettre d'impair, surtout, si, comme lui, on sort une ânerie réactionnaire par discours contre les acquis sociaux.
Comment des politiciens qui ont un problème sémantique avec les « petites gens », (la « France d’en bas », les « sans-dents », les « invisibles », les « oubliés », les « gens qui se lèvent tôt » ou qui les met tous dans le générique « Classe moyenne », celle donc qui n’est pas riche), peuvent-ils obtenir les voix de celles et ceux qu’ils méprisent ? Ces derniers devraient mieux les écouter et mieux analyser leurs discours, surtout lorsqu’ils se présentent comme les candidats du travail, alors qu’ils sont issus de la rente de la bourgeoisie de province et du métier de la politique comme François Fillon, ou professionnels de la rente et de la spéculation financière comme Emmanuel Macron. Quant à Marine Le Pen, elle fait fructifier l’héritage politique de son père puisqu’elle est à la tête de l’entreprise familiale qu’est, depuis son origine, le Front national. La suite est déjà assurée avec la nièce, Marion Maréchal Le Pen.
Dans une librairie, j’avais feuilleté un petit opus intitulé « Dictionnaire des mots qui manquent ». C’est bientôt Noël et voilà un cadeau à offrir à ces politiciens à qui il manque les mots justes. Peut-être faut-il en inventer comme « paluchard » qui désignerait une personnalité politique dont l’activité essentielle consiste à serrer des mains.
Ils ont besoins des classes populaires au moment des élections. Leurs efforts pour convaincre ne s’arrêtent pas aux choix des mots mais touchent le fond même de leurs promesses. On avait entendu François Fillon affirmait avec fermeté qu’il allait privatiser la sécurité sociale. L’impopularité de cette menace, sous forme de promesse, lui a fait la supprimer de son site de candidat. Cela ne veut pas dire qu’il y a renoncé. Il s’attache simplement à modifier son kit de présentation en s’interdisant le mot « privatisation ». « Si jamais, quand vous tombez malade, cela n'a aucun impact sur votre indemnité et votre salaire, ce n'est pas très responsabilisant. Du coup, on a un peu l'impression que la sécurité sociale est quelque chose sur lequel on peut tirer sans qu'il y ait un impact », avait lancé Laurent Wauquier sur BFM TV-RMC. Quel mépris pour les assurés sociaux lorsqu’ils sont malades ! Le commentateur Guy Carlier a répondu à l’outrance par une outrance en souhaitant à Wauquier un cancer du pancréas. Il ne faut pas abuser de la maladie et des médicaments, selon ce réac viscéral. Un malade devrait donc avoir un impact sur ses indemnités et son salaire et non pas que sur sa santé physique et mentale. La double peine responsabilise-t-elle au point de n’être plus malade ou plus soigné ? Le fond de la pensée des Ultralibéraux est dans cette déclaration révoltante. Ses intentions sur la sécurité sociale, Fillon les a annoncées dans la campagne des primaires de la Droite. Seul son discours va s’édulcorer dans la campagne présidentielle, pour tromper celles et ceux que Laurent Wauquier appelle la classe moyenne. Avec ces réactionnaires, les acquis sociaux vont fondre comme neige au soleil.
Du côté de Manuel Valls, sa dernière grande annonce est que, si les portes de l’Elysée s’ouvrent à lui, il supprimera l’article 49.3 sauf pour les lois budgétaires. C’est comme si les six usages de cet article qu’il a faits étaient la faute de la constitution et du Président de la république qui l’a laissé faire. Il ne veut plus succomber à la tentation et se délivre du mal. Amen ! Celles et ceux qu’il nomme les « petites gens » étaient dan la rue contre la loi El Kohmri et n’ont pas la mémoire courte. Les lois Macron et El Kohmri, c’est lui qui les a faites passer en force parce qu’il n’avait pas la majorité parlementaire requise. C’est lui qui a usé de cette arme législative qu’il énonce aujourd’hui encore comme anti-démocratique. Il propose donc une lessive constitutionnelle qui le laverait de son passé de Premier Ministre. Ce n’est qu’une stratégie. François Hollande et lui-même ont eu cinq ans pour supprimer cet article contesté par eux-mêmes à l’époque où ils étaient dans l’opposition. La question qui se pose est : « Manuel Valls aurait-il usé de l’article 49.3 pour supprimer l’article 49.3 ? » Avec lui, nous ne sommes pas à un « comble » prés.
On parle beaucoup de la politique "post vérité" depuis l'élection de Trump aux USA. C'est l'art d'asséner des mensonges avec assurance à une clientèle qui fonctionne plus à l'émotion qu'en faisant appel à la logique, à la vérité des faits. La jeune clientèle française de la politique "post vérité" se cherche un homme providentiel et croit le trouver chez celui qui, sur un slogan "en marche", la fait courir sans s'intéresser à ce qu'il dit et à ce qu'il est vraiment. Ces jeunes cherchent une idole, un mythe vivant. Un Rastignac comme Macron peut facilement les mystifier par des slogans vides et des idées faussement lumineuses ou modernes comme la suppression des allocations salariales de chômage et de maladie. Il ouvre des boîtes de pandore qui génèrent plus de problèmes que de solutions. Il fait du racolage électoral et a trouvé pour promouvoir sa candidature un patron de presse: Patrick Drahi, homme d’affaires sulfureux, surendetté et très influent pèse de tout son poids dans sa campagne. Ce dernier lui a même délégué l’un de ses meilleurs colonels: Bernard Mourad. Cela explique pourquoi Macron est soutenu par BFM/TV. Après avoir racheté SFR en 2014, Drahi a racheté NextRadio, propriétaire de BFM TV, en 2015. L’ensemble, appelé Altice Media, est fusionné par Mourad avec SFR en 2016. Il comporte d’autres titres bien connus comme l’Express qui, lui non plus, ne ménage ni son temps ni sa peine pour donner une bonne image de Macron. Vous trouverez sur le blog d’Eric Verhaeghe quelques éléments troublants sur les rapport entre Drahi et Macron en cliquant ICI. Lycéen de 15 ans, Macron jouait l’épouvantail dans la pièce de Jean Tardieu « La comédie du langage ». Il a fait profession de crier et de gesticuler sur une estrade pour faire courir celles et ceux qui se sont mis « en marche », alors qu’il devrait les épouvanter.
Nous sommes entrés dans la comédie du langage électoral. Avec des mots, ils nous tricotent des mensonges. Il nous faudrait des parapluies de mots pour nous protéger des mots piégeurs, des mots auxquels ils font dire ce qu’ils veulent. D’aucuns, avec des petits mots loquaces, nous préparent de grandes peines. Si les mots expriment des idées, exprimez vos idées avec vos mots. Ne vous les laissez pas volés par les politiciens de la doxa libérale qui manipulent les esprits pour installer un pouvoir réactionnaire et autoritaire rendu possible par la constitution de la 5ème République qui fait de l’élection présidentielle l’alpha et l’oméga de la vie politique.
Vivement une 6ème république plus démocratique, plus sociale et plus juste !
Battone
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Par Manca alternativa le 9 Décembre 2016 à 21:55
Quel sera le nom du premier bébé de Manuel Macron et Brigitte? Sarkozy va-t-il chanter en duo avec Carla? Hollande va-t-il entamer un tour de Corrèze en scooter avec Julie ? Valls valse-t-il quand Anne est au violon ? Fillon va-t-il se convertir à l’athéisme si Dieu lui refuse l’Elysée ? Montebourg va-t-il renoncer au made in France si La Marinière est rachetée par les Chinois ? Hamon donnera-t-il son aval à Montebourg vainqueur des Primaires? Ces gros titres fantaisistes pourraient apparaître en Unes des revues laissées à disposition des malades dans les salles d'attentes des cabinets médicaux. Selon une étude sérieuse faite en Nouvelle-Zélande, dans les cabinets médicaux, la probabilité qu'une revue disparaisse un jour donné apparaît de 6,69 fois à 33,32 plus importante si celle-ci colporte des potins que si elle n'en colporte pas. J’ai pu constater que mon dentiste ne mettait pas Voici et Gala à la disposition de ses patients… à moins qu’ils aient déjà été chouravés. Par contre j’ai trouvé au milieu de quelques hebdomadaires périmés, un « ELLE » daté du 25 novembre 2016. Miracle ! La Une annonçait « 12 stars témoignent : « Nous venons toutes d’ailleurs ! » et en plus petit : « Elles font la France d’aujourd’hui et se mobilisent pour les réfugiés »... ça change des titres de Gala, Voici et Paris-Match qui appâtent les personnes friandes de presse-people. Bien que "ELLE" ne s'adresse pas aux Hommes, j’ai voulu savoir ce que les femmes pouvaient aimer lire d’autant plus que c’était la revue la plus récente trouvée dans la pile. Bien sûr, il y a beaucoup de publicités. Je ne suis pas arrivé au titre de la Une (suffisamment explicite et, ma foi, courageux. Bravo !), car un petit article m’a intrigué : « J’y étais, au dîner d’En Marche » avec la tête d’Emmanuel Macron couronnée par son identité. Alors je n’ai pas résisté et j’ai demandé une photocopie. Chez un dentiste, avec le sourire, on obtient souvent ce que l’on veut sans être obligé de le voler. Cela m’a ramené au tête-à-tête du 8 décembre entre Macron et Boudin. Ce dernier avait posé la question de savoir si le « marcheur sur la tête » ex-ministre de Valls et Hollande est un « candidat papier glacé » en évoquant les articles publiés notamment dans Paris Match et d’autres journaux people sur le couple Emmanuel Macron/ Brigitte Trogneux. Le « candidat papier glacé » a répondu qu’il n’était pas le rédacteur des journaux et qu’on le sollicitait parce qu’il fait vendre. Il a ajouté qu’il survivrait si demain cette presse se détournait de lui. Emmanuel Macron veut peut-être renouveler la politique, mais, tout en faisant sa chochotte et pour occuper l'espace médiatique, il utilise une technique vieille comme le monde : se mettre en scène, dans la presse people, au bras de sa compagne. France Dimanche est allé jusqu’à annoncer son divorce qu’il a démenti. On le voit sur une plage avec sa femme dans une Une de Paris Match dont la spécialité est d’alimenter le storytelling des hommes politiques quand ce ne sont pas celui des têtes couronnées. Apparemment le journal ELLE que j’avais entre les mains n’a a réservé à Macron qu’un petit encart journalistique à côté d’un article illustrée sur la « food loose », c’est-à-dire les émissions culinaires déjantées qui saccagent la bien-pensance foodie et les lubies diététiques, une révolte en quelque sorte contre le Système des grands chefs et des diététiciens. Justement il s’agit d’un article sur les dîners pour des levées de fonds pour V.I .P friqués intéressés par la suppression de l’ISF et la défiscalisation de leurs dons. Certains ont préféré leurs dons à janvier 2017 parce que la déduction fiscale sera plus importante selon l’annonce faite par Macron lui-même. On n’attrape pas les mouches avec du vinaigre. Donc c’était 15.000 € de suite ou 24.200 € versés en janvier prochain. La cuisine politicienne anti-système de Macron nous la trouvons aigre et indigeste avec ses 0% de crédibilité. Elle à un goût rance même si la présentation se veut « cuisine moderne » , façon grande assiette avec pas grand-chose dedans.
Voici cet article d’ELLE signé A.G.A.
15.000 à 24.000 € ! C’est cher payé le prix du dîner mais nous avons appris que celles et ceux qui voudraient contribuer peuvent envoyer 1€. Bien sûr, il n’y aura rien à manger mais il promet que, en cas d’élection, il leur fera avaler des couleuvres. A votre bon cœur ! D’un côté il ramasse des milliers d’euros auprès des riches qui n’investissent jamais pour rien. De l’autre côté, il vous demande l’aumône d’un euro. Il ne sait sans doute pas qu’avec 1€ vous aurez encore une baguette de pain. Ne donnez même pas un centime à un ancien banquier qui sait qu’on ne prête qu’aux riches. Il n’a qu’à faire un prêt à la banque Rothschild.
Il était déjà allé à Londres pour faire ce que l’on appelle du fund raising auprès de ses soutiens et participer à des banquets londoniens à 7500 € le couvert. Autrefois, des recruteurs se rendaient à l’étranger pour y lever des mercenaires armés, aujourd’hui des politiciens vont, sans sourciller, lever des fonds à l’étranger. C’est considéré comme plus honorable que se faire remettre des valises de billets envoyées par des dictateurs. La question qui se pose : « pourquoi investir tant d’argent sur le canasson Macron dans la course à l’Elysée ? Quel serait le retour sur investissement si ce dernier parvenait à ses fins ?
Les banquets de Macron n’ont rien à voir avec celui de Platon. On n’y parle pas d’amour et de beauté. Il n’est pas question d’Eros mais d’euros. De Platon, nous retenons une phrase dans une autre de ses œuvres : « Quiconque veut devenir un grand homme ne doit pas s’aimer lui-même et ce qui tient à lui ; il ne doit aimer que le bien, soit en lui-même, soit dans les autres. C’est encore par cette illusion que tant de gens prennent leur ignorance pour du savoir : on se persuade qu’on sait tout, quoiqu’on ne sache pour ainsi dire rien ; on refuse de remettre aux soins d’autrui ce qu’on ignore, et on tombe dans sa conduite en mille fautes inévitables. Il est donc du devoir de tout homme d’être en garde contre cet amour désordonné de soi-même, et de ne pas rougir de s’attacher à ceux qui valent mieux que soi. ». (Les Lois - Par Platon - Livre V - L’Athénien – Platon) Ce ne sont pas des qualités que Macron a montrées. Il se donne plus d’importance qu’il n’en a, s’enorgueillit, fait la roue devant les caméras… C’est un enflé qui va se dégonfler au fil de la campagne électorale.
U barbutu
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Par Manca alternativa le 6 Décembre 2016 à 11:03
C'est son épouse la violoniste et, hier soir, c'est Valls qui nous a joué du violon électoral.
Hollande a laissé libre le champ de sa succession, miné par Macron. Hier soir Manuel Valls a mis en scène l’annonce prévue de sa candidature aux Primaires de la Gauche qui ne sont que celles du Parti socialiste. Comédien ! Tragédien ! Anaphore, épiphore, métonymie… Manuel Valls s’essaie au lyrisme « Je ne veux pas de… », « Rien n’est écrit », remettre de la « lumière dans les yeux » de ses concitoyens. Le premier ministre sortant, au langage souvent martial, s’est essayé au lyrisme pendant son discours de candidature à la présidentielle, hier soir à Évry, multipliant les figures de style.
Nous avions eu le discours du Bourget en 2012, Valls vient de faire hier soir le coup du discours d'Evry. Le problème est que, si en 2012 Hollande n'avait pas de bilan, Valls a un bilan de premier ministre en 2016... Alors est-ce que le lyrisme d'une dissertation et quelques figures de style suffiront à donner du sens à un discours racoleur déclamé au milieu d'un public de partisans de l'ancien maire d'Evry parti à la conquête de l'Elysée ? Est-ce que se proclamer démocrate, rassembleur et exécuteur de décisions collectives suffira à faire oublier l'article 49.3, la loi El Komri, le socialisme archaïque, l'abandon des 35 heures, la suppression de l'ISF... ? Il faudrait relire son livre programmatique 2012, "L'Energie du changement" (Cherche Midi). Aux pages 103 et 104, celui qui est alors candidat à cette primaire écrit : "Je propose (…) aussi et sans tabou de supprimer l'ISF, inutile car peu rentable (seulement 0,15% du PIB), et surtout source d'injustice entre les classes moyennes supérieures salariées et les chefs d'entreprise ou les professions libérales." On connaît le résultat des Primaires de2012. Il a fait bon dernier avec 5% au premier tour et s’est mis corps et âme au service de François Hollande. C'était le dimanche 7 septembre 2014 et la presse italienne avait appelé ce moment le « pacte des tortellinis ». Réunis à Bologne, pour une fête du parti démocrate italien, Matteo Renzi et Manuel Valls proclamaient devant une assiette de pâtes que « la gauche moderne [était] la bonne réponse pour nos pays » et que cette gauche-là allait partir à l'assaut de l'Europe. Valls annonce sa candidature le jour ou Matteo Renzi a perdu son référendum – plébiscite et doit démissionner. La sauce Renzi du « pacte des tortellinis » n’a pas plu en Italie et elle a peu de chance de plaire en France, surtout cuisinée par Valls.
Lorsque ce dernier, de son vrai nom Manuel Carlo Valls Galfetti, a ravi Matignon à Jean-Marc Ayrault, le journal rue89 avait publié « Seize choses que vous ignorez peut-être sur Manuel Valls ». A la fac de Tolbiac, Valls s’est lié d’amitié avec Stéphane Fouks, le futur communicant de DSK, et Alain Bauer, le criminologue sarkozyste. Dans cette fac de béton, haut lieu de l’extrême gauche étudiante, les trois comparses, rocardiens, se heurtent – déjà – aux plus radicaux. Il fut l’attaché de presse hautain de Lionel Jospin. Il s’est dit « lié de façon éternel à Israël ». Sa compagne, violoniste, ne veut pas de SDF devant son Franprix et lui aurait demandé de faire sauter des PV. Il aurait laissé les caisses d’Evry vides et la ville surendettée. Sa référence historique est toujours Clémenceau. Il ne se sépare pas d’un portrait accroché dans son bureau.
Il évoque souvent le débat Jaurès-Clemenceau à la Chambre des députés de juin 1906. Dans ce débat, né de la répression imposée par Clemenceau lors de plusieurs conflits sociaux, la gauche garde l’impression que le « premier flic de France » est passé de l’autre côté de la barrière. Valls, lui, se reconnaît dans ces mots : « Je voudrais faire comprendre aux déshérités de tout ordre qu’il n’y a pas d’émancipation véritable pour eux en dehors de celle qui viendra de leurs propres efforts, dans un milieu que l’œuvre des hommes politiques sera de leur rendre de plus en plus favorable. » Valls, c’est Clémenceau contre Jaurés à la différence qu’il n’a ni le charisme ni la verve de son tribun favori. Valls c’est l’ordre républicain et le libéralisme économique contre la démocratie et le socialisme. C’est une néo-droite et une gauce canada-dry.
En Corse, nous n’aimons pas Clémenceau qui a toujours été un ennemi des Corses. En 1870 la guerre éclate entre la France et la Prusse. La famille Bonaparte est rendue responsable des malheurs de la France et certains députés, dont Clemenceau, demandent que la Corse ne fasse plus partie de la République. Celui que Valls idolâtre a poursuivi les Corses de sa haine pendant la première guerre mondiale.
Clémenceau fut parmi les pires chefs de guerre et de la police. Ce briseur de grève a acquis pour sa férocité le surnom de « Tigre ». Il représente une gauche du 19ème siècle, les balbutiements du Socialisme incarné par Jaurés.
Pour Valls, le socialisme est archaïque et il est venu tuer le parti socialiste de l’intérieur, comme un cheval de Troie. Il y a trouvé une direction embourgeoisée favorable à son courant libéral et autoritaire pourtant durement désapprouvé lors des primaires de la Gauche en 2012 ( Il en est sorti bon dernier avec 5% des suffrages). Ce sillon libéral a été creusé par François Mitterrand à partir de 1983, puis repris par Jospin qui a subi un cinglant échec que l’on croyait sans appel aux élections présidentielles contre Chirac, laissant le deuxième tour à Jean-Marie Le Pen. Cela n’a pas suffi puisque, après une campagne faussement imprégnée des valeurs de la Gauche, Hollande a repris le cours libéral imposé par la direction du PS qui porte bien son surnom de « Gauche-caviar ». On sait où cela conduit aujourd’hui encore : Hollande n’a même pas le courage de venir défendre son bilan dans les nouvelles primaires de la Gauche. C’est son premier ministre qui vient essayer de refaire le coup du discours du Bourget et a pour adversaire ses anciens ministres.
Décidément les Primaires organisées en 2017 par Cambadélis apparaissent de plus en plus comme une machine à perdre dont le parti socialiste ne sortira pas uni mais éclaté. Le secrétaire de ce parti en perdition a alterné les interdictions de vote et les appels à rejoindre ses Primaires en ajoutant de la confusion à la confusion.
Si Manuel Valls sort vainqueur des Primaires, nous aurons un candidat de droite supplémentaire à ajouter à Fillon et Macron. Jean-Luc Mélenchon apparaîtra donc comme le seul candidat de gauche éligible et c’est sur lui que doivent porter tous les espoirs d’échapper à un deuxième tour qui va se refermer sur l’extrême-droite ou la droite extrême. Le candidat des Insoumis ne fait pas partie de la longue liste des candidats de gauche comptables, de près ou de loin, du désastreux bilan que François Hollande a lui-même renoncé à défendre.
Valls était-il bourré, hier soir à Evry ? Après avoir pris un large virage à droite, il contre-braque et fait une embardée à gauche sur la route de l'Elysée. Va-t-il mettre à la cave son tableau de Clémenceau pour mettre dans son bureau celui de Jaurés? Comment va-t-il faire oublier qu'il a choisi l'ordre républicain libéral contre la démocratie socialiste ? Quelle politique étrangère va-t-il proposer pour ne pas couper ses « liens éternels » avec Israël ?
Valls a donc démissionné. Bernard Cazeneuve le remplace à Matignon et Bruno Le Roux passe à l'Intérieur. C’est une fin très hollandaise du quinquennat ! En voilà encore deux qui ont atteint chacun le niveau d'incompétence, selon une loi empirique relative aux organisations hiérarchiques proposée par Laurence J. Peter et Raymond Hull dans l'ouvrage Le Principe de Peter (1970). Ces promotions ne dureront heureusement que cinq mois...
Jean-Luc Mélenchon a combattu la dérive néolibérale et n’est pas un résistant de la dernière heure. Il n’a pas accepté un poste ministériel pour achat de son ralliement comme l’ont fait des écologistes dépossédés de l’écologie.
Votez pour la justice sociale, c’est voter Jean-Luc Mélenchon dès le premier tour des élections.
Votez pour un candidat qui n’est pas impliqué par les politiques désastreuses menées depuis dix ans, c’est voter Jean-Luc Mélenchon.
Votez pour une 6ème République plus démocratique et donc plus juste, c’est voter pour Jean-Luc Mélenchon…
Le vote Jean-Luc Mélenchon est le seul vote d’espoir, la seule vraie proposition d’obtenir un changement qui va vers plus d’égalité contre des candidats qui creusent les inégalités et divisent la société française.
U Barbutu
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Par Manca alternativa le 1 Décembre 2016 à 13:27
Sarkozy est l'Achille d'une lente décomposition des valeurs et des codes héroïques et chevaleresques, pour basculer dans la sauvagerie politique et le chaos social. Fillon a vaincu Achille Sarkozy parce qu’il était son tendon. Achille s’est retiré après trente ans de cirque politique. Peut-être signera-t-il un ouvrage sur ses décennies de cirque. Vainqueur de la guerre des trois, Fillon, tendon d’Achille se prenant pour Ulysse, veut maintenant ramener la toison d’or à sa Pénélope et l’installer dans l’Elysée. Il propose un voyage réactionnaire mouvementé et rempli d'aventures syndicales : une odyssée antisociale. Pour ramener la toison d’or, on sait qui seront les tondus.
2020, l’odyssée antisociale de François Fillon !En reprenant les points clés du programme de François Fillon candidat de la droite et du centre, Cédric Moulard, photographe, a voulu le traduire en réalités en anticipant la vie qui pourrait être la sienne en 2020 si ce programme était appliqué. À Buzzfeed, il dit avoir pondu le texte « d’une traite, en cinq minutes». Les mesures prônées par Fillon apparaissent dans leurs effets sur la vie quotidienne : hausse du temps de travail, dégressivité des allocations chômage, suppression de l’impôt sur la fortune (ISF). D’autres mesures sont hautement probables comme la non-augmentation du SMIC, le candidat critiquant le fait qu’il augmente “mécaniquement chaque année”. Enfin, sur la réforme du système de santé et la suppression de 500 000 fonctionnaires, Cédric Moulard pousse à l’extrême des réformes pas encore tout à fait définies (par exemple, dans quel domaine seront supprimés ces postes de fonctionnaires ?) mais qui, une fois appliquées, pourraient tout à fait déboucher sur le genre de situation anticipée.
En 2020, voici la lettre de l’Odyssée qui nous attend avec Fillon comme héros élyséen…
La lettre :
“2020, tu te lèves pour aller travailler et mener tes enfants à l’école. Ta femme est déjà partie, avec la suppression des 35 heures et les nouveaux accords d’entreprise elle travaille 42 heures par semaine. Elle a bien voulu protester mais les procédures de licenciement ont été facilitées et vous avez besoin de ce travail.
Toi, tu fais 39 heures maintenant. Tu les faisais déjà avant mais tu perds toutes les heures supplémentaires. Ça vous arrange pas parce qu’avant tu pouvais aller chercher les enfants à la sortie de l’école mais maintenant il faut payer une garde. Et jusqu’à 19 heures. À la maison c’est l’enfer.Ben oui, vous n’avez pas vraiment eu le choix. Tu t’es retrouvé au chômage et avec la dégressivité des allocations tu as été obligé d’accepter un travail à 50 kilomètres de chez toi. C’est pas dans ta branche, ça fait des frais énormes mais c’était ça ou le RSA.
La semaine prochaine, vous êtes emmerdés parce que la maîtresse de votre dernier est en formation. Avec la suppression des 500 000 fonctionnaires il n’y a personne pour la remplacer. D’habitude tu l’aurais laissé à ta mère mais elle est trop fatiguée. Ca fait 6 mois qu’elle traîne un sale truc mais qu’elle ne peut pas être hospitalisée parce qu’il n’y a pas de lit disponible à l’hôpital. Et puis ça coûterait trop cher avec la réforme de l’assurance-maladie.L’année prochaine, ton aîné va faire des études secondaires. Enfin, aimerais faire des études secondaires. Avec la quasi-suppression des budgets et la pleine autonomie des universités les frais d’inscription ont explosé. Vous ne savez pas trop comment ça va se passer. Dans le pire des cas il trouvera un job au SMIC. Il n’a pas été augmenté depuis 2 ans mais c’est mieux que rien.
Ta sœur qui est à l’étranger t’as envoyé un colis. Ca fait 15 jours qu’il est à la poste. Depuis qu’elle a été déplacée dans le village voisin et qu’elle n’est ouverte que le matin en semaine tu ne peux plus y aller. Tant pis, le colis va repartir.
À la télé hier soir il y avait un reportage sur les patrons du CAC 40. 50 % d’augmentation en 2 ans et aucune création d’emploi. Ils n’ont aucune contrepartie pour les aides de l’État alors pourquoi ils le feraient ? Et puis ça les a bien aidé la suppression de l’ISF.Tu repenses à 2017, l’élection de Fillon. Tu as savouré la claque donnée à Sarkozy lors de primaire, c’était jubilatoire. Tu t’es dis que Fillon n’était pas bien méchant. Tu as quand même été surpris quand il a appliqué son programme et que tout est passé par ordonnance et 49-3. Il l’avait dit mais tu n’y croyais pas vraiment.
PS : Rien n’a été inventé, tout figure dans le programme de Fillon. Personne ne sait s’il est applicable, s’il sera appliqué mais ça laisse songeur
PS 2 : Ne me demandez pas quelle est l’alternative, j’en sais rien”
Comme François Fillon, le père Noël va-t-il faire son coming-out et annoncer que, à partir de 2017, il confirmera que ce ne sont pas les enfants sages qui ont les plus beaux cadeaux mais ce sont les enfants riches qui en auront de plus en plus beaux.
Battone
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Par Manca alternativa le 29 Novembre 2016 à 13:58
Les ténors de la Droite et les organisateurs des débats de la Primaire qui vient de se jouer n’ont pas tari d’éloges sur la tenue de ces débats et sur la « belle victoire » de François Fillon. Pourtant à se les remémorer, François Fillon a bénéficié de la médiocrité des autres outsiders, des mauvaises prestations d’Alain Juppé trop crispé par l’enjeu et du rejet de Sarkozy.
Comme le relève un journal en ligne : « Le seul tour de force de F. Fillon aura été de rendre explicite ce dilemme avec une formule lumineuse : "voter Juppé pour ne pas avoir Sarkozy ; voter Sarkozy pour ne pas avoir Bayrou". Du coup, il pouvait se présenter comme la solution dudit dilemme : voter Fillon, n’était-ce pas éviter à la fois Sarkozy et Bayrou ? D’une pierre, deux coups ».
Parmi les outsiders, Bruno Le Maire s’est montré particulièrement médiocre et bien en dessous de ses ambitions qu’il a revues à la baisse depuis sa débâcle en participant activement au jeu « Voulez-vous gagner des Fillons ? ». Aux côtés du gagnant, Le Maire est omniprésent, espérant suivre l’exemple de Manuel Valls et se retrouver Premier Ministre si Fillon est élu. Rappelons que Manuel Valls était sorti bon dernier de la Primaire de la Gauche en 2012 avec 5% des voix. Le Maire n’a fait que 2,4%.
Finalement, ramenons cette Primaire à ses justes proportions. Ce ne sont que 9% du corps électoral qui se sont déplacés et dont François Fillon a recueilli 66,5% de 9% du corps électoral. Par ailleurs, une partie des électeurs seraient des gens de Gauche, des centristes et des gens de Droite, juppéistes et sarkozystes qui ne veulent pas de Fillon. Pourtant les sondages, qui se sont trompés sur le résultat du premier tour de ces Primaires, font déjà de François Fillon le futur Président de la République. Fillon a déclaré qu’il ne tenait pas compte des sondages lorsqu’ils lui sont défavorables, aujourd’hui il se comporte comme si les Primaires de la Droite faisaient de lui le Président de la République et bénéficie d’un revirement de nombreux commentateurs politiques libéraux qui le présente comme un homme bien de sa personne, père et grand-père, catholique pratiquant… etc. C’est comme si l’on disait aux électeurs, cela va vous changer du bling bling de Sarkozy et de la normalité ridicule d’un Hollande. Il s’agit de faire oublier la gestion des reformes sociales par François Fillon, Premier ministre collaborateur de Sarkozy et ancien ministre du gouvernement Balladur et de faire oublier le bilan du quinquennat de Sarkozy dont il partage la responsabilité : le bouclier fiscal des plus riches, la réforme des retraites avec la suppression d’une grande partie des pensions de réversion aux veuves (et vice versa), le gel des salaires, la suppression des postes de fonctionnaires, y compris des enseignants, des soignants et des policiers… etc.
Non cette Primaire de la Droite n’a pas été une « belle victoire » de François Fillon mais répond au dicton : « Au royaume des aveugles, le borgne est roi », car c’est avant tout une petite victoire de l’idéologie véhiculée par Jean-Marie Le Pen qui a trouvé en François Fillon un successeur mâle puisqu’il a du mal à adouber sa fille trop influencée par celui qu’il désigne comme le « Don Quichotte de la Jaquetta ». A savoir si Jean-Marie Le Pen va appeler à voter pour François Fillon ? Un choix cornélien pour le César du FN qui a toujours voulu tuer Brutus avant d’être tué par lui. L’histoire ne nous dit rien sur les mœurs de Marcus Junius Brutus en dehors d’avoir donné le dernier coup de poignard à César, son père adoptif. Le fait qu’il passa une grande partie de sa jeunesse en Grèce et qu’il s’y réfugia après l’assassinat de César, ne permet aucune interprétation non historique.
François Fillon est le Brutus de Sarkozy avec qui il a partagé les conseils de l’éminence grise Patrick Buisson. Il rêvait dans son manoir sarthois de prendre la place du Calife de Neuilly. Il a bénéficié d’un contexte favorable au sein d’une Droite qui ne pouvait se libérer du Calife qu’en passant par des Primaires. Quant à s’exclamer "un homme d’Etat est né", comme nous avons pu l’entendre, il faudrait constater que la gestation a été longue puisque François Fillon vit confortablement de ses mandats électifs et de ses postes ministériels depuis l’âge de 27 ans. Nous ne savons pas s’il est un homme d’Etat né des Primaires de la Droite mais nous avons pu mesurer son haut degré de nocivité pour la classe moyenne, les chômeurs, les assurés sociaux et les pauvres. Comme orateur, il a le charisme d’un prédicateur d’une secte apocalyptique pour les uns et paradisiaque pour les autres. Il a beau soigner son costume, son idéologie ultralibérale sur le plan économique et autoritaire sur la plan social, sent la naphtaline comme sortie d’un placard où elle est restée confinée depuis deux siècles.
Alain Deneault a raison. « Il n'y a eu aucune prise de la Bastille, rien de comparable à l'incendie du Reichstag, et l'Aurore n'a encore tiré aucun coup de feu, écrit le philosophe Alain Deneault qui enseigne la pensée critique en science politique à l'Université de Montréal. Pourtant, l'assaut a bel et bien été lancé et couronné de succès : les médiocres ont pris le pouvoir. » L’auteur de l’ouvrage « La médiocratie » va plus loin lorsqu’il dit : « A l'origine de la médiocratie, vous insistez également sur la montée en puissance de la « gouvernance »… C'est le versant politique de la genèse de la médiocratie. D'apparence inoffensive, le terme de gouvernance a été introduit par Margaret Thatcher et ses collaborateurs dans les années 80. Sous couvert de saine gestion des institutions publiques, il s'agissait d'appliquer à l'Etat les méthodes de gestion des entreprises privées supposées plus efficaces. La gouvernance, qui depuis a fait florès, est une forme de gestion néolibérale de l'Etat caractérisée par la déréglementation et la privatisation des services publics et l'adaptation des institutions aux besoins des entreprises. De la politique, nous sommes ainsi passés à la gouvernance que l'on tend à confondre avec la démocratie alors qu'elle en est l'opposé ».
Après des décennies de médiocratie ayant porté au pouvoir Sarkozy et Hollande, arrive la gouvernance ultralibérale et autoritaire de François Filllon, c’est-à-dire l’aboutissement annoncé de cette médiocratie portée à son summum. Pour contrer la Droite radicalisée, il faut que la Gauche se radicalise. Jean-Luc Mélenchon incarne auourd’hui cette radicalisation diabolisée par la médiocratie qui a gangrené le Parti Socialiste.
Il est temps que la politique reprenne ses droits avec des valeurs humanistes et non pas à travers le langage des chiffres. Comme si un conseil des ministres était le Conseil d’administration de la société anonyme France avec ses actionnaires. Non ce ne sont pas les « fonds d’actionnaires » que Fillon veut réduire mais bien les postes de fonctionnaires ! Les actionnaires de la médiocratie sont les grands patrons, les énarques, les lobbies… Et le peuple ? On l’invite à voter pour une alternance entre une extrême-droite fascisante, une droite extrême et une droite molle. Et la Gauche ? Hollande et Valls ont fait passer le parti socialiste dans le camp de la droite molle et son centre. Le président normal aura incarné le parfait médiocrate pendant son quinquennat. Comme à droite, on assiste sous sa présidence à une tragédie avec Brutus Macron qui tue César Hollande. Valls ronge son frein car Macron lui a volé le rôle de Brutus et quelques anciens ministres jouent les frondeurs. Arnaud la Fronde a jeté les premières pierres contre Hollande qui a choisi Valls comme Premier ministre, pourtant bon dernier de la Primaire de la Gauche, alors que Montebourg avait fait un meilleur score.
Pour mettre fin à la médiocratie, Jean-Luc Mélenchon a toujours montré qu’il fait de la politique dans le sens noble du terme. Il s’est toujours opposé à la « gouvernance » des médiocrates. Il est, sans aucun doute, le plus cultivé et le plus instruit des aspects historiques et humains de la société française. Son programme économique est plus novateur et plus écologiste que ceux des autres candidats. Il reste soucieux de la justice sociale. Allez vous informer sur son site et ne vous laissez pas tromper par les campagnes de diabolisation dont il fait l’objet régulièrement.
Jean-Luc Mélenchon est ni aveugle ni borgne face aux réalités de la politique d’austérité promise par la Droite et à sa mise en concurrence avec le Front National. Son discours est un discours de vérité contre le formatage ultralibéral des esprits et un autoritarisme qui veut s’installer pour tuer le syndicalisme au profit du patronat.
La Droite et l’extrême-droite vous promettent plus d’ordre et c’est le chaos qui va advenir. L’austérité et le repli identitaire ne régleront pas tous les problèmes mais causeront une fracture sociale qui conduira à la chienlit et à la dictature. Il faut être aveugle pour ne pas l’anticiper et il faut être borgne pour l’espérer.
U Barbutu
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