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Ballottage entre croissance et récession...
Après deux trimestres négatifs avec - 0,2% du PIB[1], la croissance aurait enregistré un rebond de 0,5% pour le deuxième trimestre 2013. Malheureusement, ce rebond ne se traduit pas par une perspective d’inversion de la courbe du chômage. En mai dernier, le taux du chômage était de 10,9% de la population active. Le nombre des inscrits à Pôle emploi est reparti à la hausse en juin avec une progression de 0,5% en catégorie A et les suppressions d’emplois continuent à s’ajouter : 27.800 suppressions sur ce même deuxième trimestre.
L'acquis de croissance[2] pour l'année 2013, si la croissance des deux derniers trimestres devait être nulle, se situe à 0,1 %. Le ministre des finances ne s’est d’ailleurs pas mouillé en faisant une prévision de résultat mi-figue mi-raisin entre -0,1% et + 0,1%. Entre récession et croissance, il y a ballottage et il nous ballotte. Pas de quoi remontez le moral !
Quel que soit le résultat, on peut se poser la question de savoir à qui profitent ces chiffres ? Récession ou croissance, les plus riches continuent à s’enrichir. Malgré des chiffres de croissance très bas avec des périodes négatives jusqu’au – 0,3 depuis début 2011, les grandes fortunes prospèrent. Les cinq cents personnes les plus fortunées de France se sont enrichies de 25% et comptent parmi eux cinquante-cinq milliardaires, soit dix de plus que l’année dernière... Un dixième de la richesse est entre les mains d’un cent millième de la population. Le chômage augmente et le CAC 40 progresse sur la crise économique. Comment expliquer l’enrichissement des nantis inversement proportionnel à l’appauvrissement du plus grand nombre qui subit la crise ? A qui profite le P.I.B ? Et nos élus dans quel camp sont-ils ? On peut en douter lorsque l’on entend le député Henri Gaino, ex conseiller de Sarkosy, dire à un journaliste de VSD que les élus sont mal rétribués avec 7100,15 euros brut (indemnités parlementaires, de fonction et de résidence cumulées) soit 5148,77 euros net, auquel il faut adjoindre les frais de représentation de 5770 euros non imposables théoriquement utilisés – par les députés intègres - pour les dépenses liées au mandat, selon le site de l’Assemblée nationale. Comme tant d’autres, ce député de l’Ump s’intéresse plus aux attributs du pouvoir qu’à ses fonctions de représentant du peuple. Sans doute ce raconteur d’histoire était-il mieux payé pour rédiger les discours de Sarkozy ? La récession et le chômage ne le concernent pas directement et ce ne sont que des sujets de polémiques politiciennes. Gaino est à mettre dans le même sac que Jacques Ségala pour qui la réussite s’affiche avec une montre Rollex ou Jean-François Copé qui pense que la compétence d’un élu se mesure à son niveau de revenus.
Le petit jeu de la croissance avec ses chiffres entre le positif et le négatif ne sert qu’à demander plus d’efforts au plus grand nombre en leur laissant espérer des jours meilleurs sinon ce serait la récession et la misère. C’est un jeu cynique et malheureusement poursuivi par François Hollande et Jean-Marc Ayrault dans notre république bananière. Selon ce sondage, 2% des Français se disent "très satisfaits" de l'action du président de la République, 21% "assez satisfaits", tandis que 38% sont "assez mécontents" et 36% "mécontents" (soit 74% d'avis négatifs contre 73% en juin). 3% ne se prononcent pas. Alors le rebond de croissance au deuxième trimestre de cette année ne fera pas bondir de joie les chômeurs et toutes les familles qui n’ont pas les moyens de s’offrir des vacances.
« Temps trop beau en août, annonce hiver en courroux ». C’est un dicton qui pourrait ne pas être que météorologique. En juillet 60% des Français ne pensaient pas encore que l’opposition ferait mieux mais le mécontentement devrait afficher une nouvelle croissance à la rentrée sociale de septembre. Il est hasardeux de dire à qui profitera le beau temps d’août mais il est permis de penser que rien ne changera entre les deux Notre- Dame[3] ni plus tard d’ailleurs.
Pidone
Tags : Croissance, récession, chômage, Holande, Moscovici, Ayrault, économie, politique
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