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Ensemble avec les salariés en lutte
Le Front de gauche (Parti communiste, Parti de gauche, Manca alternativa/Ensemble), la Fsu, l’UD Cgt Corse du Sud, la Cgt des intermittents du spectacle et la Cgt des postiers ont tenu une conférence de presse, ce lundi 23 juin 2014, devant le siège de la Sncm, à Ajaccio. Lieu symbolique. A la veille d’une nouvelle grève des salariés de la compagnie maritime, à l’appel de toutes les organisations syndicales, à l’exception du Stc qui a cru devoir, pour l’occasion, se désolidariser du mouvement engagé pour la survie de l’entreprise. Peut-être croit-il échapper, grâce au Saint Esprit, aux conséquences d’une éventuelle liquidation de la Sncm ?
Le Front de gauche a renouvelé sa solidarité envers tous les salariés de la compagnie maritime. Il a dénoncé les manipulations en tout genre, les tergiversations, les fausses déclarations, les magouilles diverses et variées, les campagnes de désinformations ou de dénigrements contre les syndicats, coupables aux yeux d’esprits chagrins de tous les maux qui frappent la Sncm. Il a également dénoncé l’attitude des gouvernements dits socialistes de Jean-Marc Ayrault, puis de Manuel Valls, plus soucieux de se prosterner devant Bruxelles et la Merkel que de résoudre des problèmes vitaux pour des millions de Français. Pourtant François Hollande et le pouvoir socialiste avaient approuvé le plan de redressement industriel de l’entreprise qui prévoyait, entre autres, la suppression de 500 emplois et la commande de 4 nouveaux navires. Ce plan a été dénoncé par Transdev, actionnaire majoritaire dans le capital de la Sncm, après l’avoir approuvé ! Il est vrai que la recherche du profit maximum passe avant l’intérêt de milliers de salariés et de leur famille.
Le gouvernement recule une fois de plus devant la volonté du patronat et des injonctions de la Troïka, comme il vient de le faire récemment dans le dossier Alstom, après d’autres dossiers (Arcelor Mittal, Peugeot). Un nouveau fleuron de l’industrie nationale, occupant une place stratégique dans les domaines de l’énergie et des transports est livré sans état d’âme à des capitaux américains. Les rodomontades et les jubilations du ministre de l’économie et du redressement industriel, Arnaud Montebourg, ne sauraient en aucun cas masquer le désastre qui s’annonce.
Les organisations syndicales de la Sncm avaient alerté le gouvernement sur la gravité de la situation depuis plusieurs mois, sinon plusieurs années. Elles réclament ni plus ni moins l’application du plan de redressement, au prix de beaucoup de sacrifices. Elles n’ont pas été entendues. D’où la grève, ultime recours pour se faire entendre, avec toutes les conséquences négatives pour les salariés, les usagers et l’économie de deux régions Provence Alpes Côte d’Azur et Corse.
Le gouvernement doit impérativement trancher sur le dossier Sncm. Assez d’atermoiements. L’affaire a trop duré. Il a la clef pour résoudre le problème. Encore faut-il avoir la volonté politique et changer de comportement.
Compte-tenu des insupportables magouilles et autres manipulations qui ont marqué l’histoire de la compagnie, il est plus que jamais nécessaire de revenir à une société nationale publique. Les fonds publics ne peuvent plus servir sans vergogne des intérêts privés. C’est en tout cas la position exprimée par Manca alternativa/Ensemble.
Quant à la proposition de la création d’une compagnie régionale, elle relève plus d’une illusion ou de la démagogie. Les salariés marseillais ou provençaux de la Sncm, pour la plupart Corses ou d’origine corse, devraient-ils être sacrifiés par d’aucuns au nom d’une vision identitaire de l’économie ? Drôle de conception de la solidarité entre travailleurs. La question mérite d’être posée. En outre, que pèserait une telle compagnie face à la Corsica ferries, société aux structures opaques, dont le siège se trouve en Suisse, employant du personnel sous-payés et bafouant la législation française ?
Enfin, l’expérience sarde est là pour nous ouvrir les yeux. Ce fut un fiasco.
Les organisateurs de la conférence de presse ont également apporté leur soutien aux postiers ajacciens, en grève depuis plus de cinq semaines, pour de meilleures conditions de travail et une amélioration de la qualité du service public. De même aux intermittents qui se battent non seulement pour le maintien de leur statut, mais aussi pour une culture de qualité.
Affaires à suivre.
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