Nous  sommes le 1^er avril et le poisson de gauche que François Hollande mérite de se voir accroché dans le dos est celui de la crise. Il ne lui reste que l’arrête. D’aucuns disent qu’il a réagi promptement à la débâcle des élections municipales alors qu’il avait certainement prévu les résultats et cherché une nouvelle stratégie machiavélique. Nous l’avons découverte hier avec la nomination de Manuel Valls au poste du Premier ministre. Quel pourrait être son calcul ? D’abord mettre dans l’embarras la Droite qui a eu le tort de dire du bien du candidat des primaires devenu Ministre de l’Intérieur. La presse a largement contribué à faire croire que Manuel Valls avait une bonne côte de popularité et a ainsi largement contribué à sa promotion. Ensuite Manuel Valls est un concurrent de François Hollande pour les prochaines Présidentielles et le poste de Premier Ministre peut lui barrer la route. Il devra assumer, comme Jean-Marc Ayrault, la politique d’austérité et son échec.

Tout cela explique pourquoi des électeurs se détournent des urnes. Hollande, comme d’autres, ne tire pas les raisons d’un échec électoral mais cherche comment utiliser les résultats. Il ne veut pas comprendre les électeurs, il calcule. Son exercice de la démocratie n’est plus la démocratie mais sa manipulation pour mettre en place des stratégies politiques sans réellement tenir compte des colères et des espoirs exprimés par les urnes.

Demain, nous connaîtrons un nouveau gouvernement pour la même politique après les dernières tractations dans les coulisses du pouvoir. Aucune ouverture à gauche n’est à l’ordre du jour. François Hollande veut un gouvernement resserré tout en étoffant son entourage à l’Elysée. Nul doute que pour entrer dans ce gouvernement, il faudra faire allégeance au libéralisme économique affiché par le Chef de l’Etat. L’aile gauche du parti socialiste donne de la voix, demande le retrait du pacte de responsabilité et la suspension de la politique d’austérité. Elle a reçu une réponse de non-recevoir et sa menace de ne pas voter la confiance au futur gouvernement ne fera pas fléchir Hollande et Valls. Jusqu’à présent l’aile gauche n’a jamais mis en péril le gouvernement précédant malgré quelques critiques médiatisées. Le fera-t-elle demain ?

Hier François Hollande a fait encore une belle blague à la gauche. Aujourd’hui, comme nous sommes le 1^er avril, nous avons envie de dire au capitaine de pédalo : Arrête !... de poisson, bien sûr. Mais le 12 avril, la grande marche organisée par la vraie Gauche à partir du Trocadéro à Paris, n’est pas une blague. Elle aura bien lieu contre l’autisme politique de François Hollande et sa politique libérale d’austérité incarnée par Manuel Valls.

Fucone