-
Hollande est-il fleur bleue?
L’activiste d’extrême droite Dominique Venner s’est suicidé pour « pour ébranler les somnolences, secouer les consciences anesthésiées et réveiller la mémoire de nos origines ».
François Hollande veut sortir l’Europe de sa langueur. Il n’ira pas physiquement jusqu’au suicide mais on peut se demander si son action politique libérale n’est pas un suicide collectif du parti socialiste. Sortir l’Europe de sa langueur ! Le mot « langueur » est dans son premier sens un « abattement général » et dans son second une « mélancolie douce et rêveuse ». On se souvient des vers de Verlaine : « Les sanglots longs des violons de l’automne blessent mon cœur d’une langueur monotone ». Notre Président est-il motivé par la nostalgie de la guérison du monde, de l'union des contraires en un tout harmonieux ? Va-t-il réveiller quelque « Sehnsucht », désir ardent, chez Angéla Merkel en lui offrant la « fleur bleue » du romantisme allemand, symbole qui représente la recherche du romantisme, de l'unité intérieure, de la guérison et de l'infini ?
De quelle langueur va-t-il sortir l’Europe lorsqu’il nous joue de son violon? Nous l’avons compris François Hollande n’est pas un romantique. Il nous parle donc de l’abattement général, de cette langueur perpétuelle qui aurait ses usages en Europe plongée dans l’assoupissement. Nous avons plutôt l’impression qu’il joue au Nounours d’antan avec Jean-Marc Ayrault, son marchand de sable : « Dormez les petits enfants ! ». Il veut faire bouger les lignes, dit-il. Il va à Bruxelles comme l’on va à la pèche mais c’est lui qui, en signant le pacte budgétaire européen, officiellement appelé traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG), nous a mis dans la nasse de l’austérité. Après avoir fixé l’objectif des 3% de déficit budgétaire fin 2013 sur des prévisions de croissance optimistes, il se dit satisfait d’avoir obtenu un délai de deux ans pour y parvenir, alors que la France est entrée en récession… Il poursuit sa politique libérale, feignant de décider pour la France alors qu’il se plie aux injonctions de la Troïka et d’Angela Merkel.
Lorsqu’il parle de langueur, François Hollande parle surtout de langueur économique. Vous l’avez bien compris. C’est sa seule vision politique et de ce point de vue, il espère bénéficier d’une langueur sociale pour s’attaquer aux retraites et continuer à déréglementer le code du travail. Il pense que, par la flexibilité et la compétitivité, la croissance viendra avant la révolte des urnes. Il s’imagine que, avec l’étiquette de la Gauche, il est à l’abri des grandes manifestations et, de toute façon, Manuel Valls est là pour truquer le nombre des manifestants comme cela a été fait le 5 mai dernier. François Hollande n’est pas un romantique. On sait qu’il n’est plus un homme de Gauche et il le prouve chaque jour.
Le président français est aujourd’hui l’invité d’honneur des célébrations à Leipzig, dans le Land autrefois est-allemand de Saxe, des 150 ans du parti social-démocrate allemand, principal rival des conservateurs de la chancelière Angela Merkel aux prochaines législatives. Il sera le seul dirigeant étranger à faire un discours (vers midi) lors d’une cérémonie à laquelle assistera la chancelière conservatrice Angela Merkel qui avait soutenu Nicolas Sarkozy aux dernières élections présidentielles. Va-t-il soutenir le SPD pour sortir l’Europe de sa langueur ? Il semblerait que non. Il devrait se garder de tout soutien ostensible au candidat social-démocrate Peer Steinbrück, à la peine dans les sondages à quatre mois des législatives allemandes. «Ce n’est pas le sujet de cette commémoration non partisane», assure-t-on à Paris.
Fiuritu
Tags : Hollande, Merkel, SPD, Allemagne, Europe, Troïka, anniversaire, élections
-
Commentaires