• Jour d'action de grâce à l'Américaine

    Jusqu’où peut aller le cynisme d’un employeur ? Deux grandes compagnies commerciales américaines ont montré qu’il n’y avait pas de limite.  

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    Dans le Walmart de Canton, en Ohio, une photo affichée par l’employeur montre un panier sur lequel un écriteau invite les employés à faire des dons en nourriture pour leurs collègues « dans le besoin » en prévision de ThanksgivingDay (jour d’action de grâce) célébré le 28 novembre. Le salaire moyen dans les magasins Walmart aux États-Unis serait de 25 000 $ par année, selon les chiffres de l’entreprise — 15 000 $, à en croire les groupes militants pour la syndicalisation des employés de cet empire.

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    De son côté McDonald’s conseille à ses employés de vendre en ligne leurs cadeaux de Noël pour accroître leurs revenus. Cela pourrait avoir des apparences d’altruisme, mais… non. Ces démarches sont plutôt perçues comme des « aberrations » et des « artifices » visant à détourner les regards des failles du système de partage et de répartition des richesses.

    On ne doit plus s’étonner de rien avec ces propositions infâmes et insultantes. Un employeur demande à ses employés de se faire la charité entre eux au lieu de donner à tous des salaires décents. Un autre leur dit de vendre leurs cadeaux de Noël et ceux de leurs enfants pour joindre les deux bouts d’An. Aux États-Unis, les employés du marchand de burgers sont parmi les moins bien payés, avec un salaire horaire moyen de 7,75 $, soit 50 ¢ de plus que le revenu minimum fixé par le fédéral.

    Il paraît que cette entraide entre « associés » (un employé serait donc un associé) en « période d’extrême difficulté » fait partie de la « culture d’entreprise ». Quelle escroquerie intellectuelle.  « On assiste à un détournement du concept d’entraide, L’intention est d’améliorer les conditions de vie d’employés, mais pour cela, les entreprises disposent d’un mécanisme qui s’appelle le salaire et dont on ne parle pas ici. » a commenté Yvan Comeau, responsable de la Chaire de recherche sur la culture philanthropique de l’Université Laval

    Rappelons que les multinationales ont déclaré l’an dernier des profits nets de 17 milliards de dollars pour Wal-Mart et de 5,5 milliards pour McDonald’s. Les compagnies profitent de façon éhontée d’un contexte économique qui leur est favorable. Devant le chômage, elles n’augmentent plus les salaires et instaure la mendicité comme complément de revenu. Elles ne cherchent qu’à faire toujours plus de profit.

    Aujourd’hui, des salariés ont recours à des banques alimentaires et les politiques ultralibérales cherchent à déréglementer le droit du travail à l’image des USA où  60 % des ménages à faible revenu disposent d’un emploi. Nous vivons déjà dans une société française où la charité remplace les carences de l’Etat qui pratique une politique de plus en plus antisociale. Remplacer une politique sociale par la charité, c’est faire un grand pas en arrière dans l’Histoire de France. La charité n’est pas une culture mais un emplâtre sur une jambe de bois. Elle devient insultante lorsqu’elle est détournée de son sens par des employeurs dont le cynisme est proportionnel à leur avidité qui pourrait justifier à leurs yeux l’esclavagisme.  Rappelons que dans sa version moderne, l’esclavagisme est toujours d’actualité avec ses 30 millions d’esclaves recensés dans le monde sans compter les employés comme ceux de Mac Do et de Waltmart qui ont la liberté d’aller pointer au chômage et d’être SDF.

     A votre bon cœur ! Quel culot ! On sait qu’il ne faut pas compter sur celui des capitalistes qui ont placé leur portefeuille par dessus.

    Battone

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