• Journée internationale de la femme...

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    La journée internationale de la femme est l’occasion de rappeler que des épouses, des mères et des filles sont battues, violées, tuées, humiliées… mais aussi que les femmes ont droit à la parité dans tous les secteurs de la société. C’est certainement en leur donnant  sa vraie place dans la société qu’on luttera le mieux contre les violences dont elles font l’objet.

    Jusqu’à aujourd’hui 8 mars 2014, les femmes corses ne sont pas représentées en politique à hauteur d’une juste parité-mixité. Cela ne les a pas empêchées d’être présentes et puissantes dans la société insulaire. Non pas en éminences grises dans leurs cuisines mais engagées, impliquées. Elles n’hésitent pas à defendre publiquement des causes quelles qu’elles soient. Elles s’assument et elles assument.

    Elles ne sont pas des Calamity Jane telles que pourraient les décrire ceux qui craignent leur influence. Nul ne peut les intimider. Elles ont l'audace de parler là où des hommes se taisent. Elles restent des épouses, des mères ou des sœurs dans la réalité d’une société matriarcale et d’apparence machiste. Toutefois, elles affichent leur indépendance et donc leur liberté. Elles occupent une place essentielle dans le vivre ensemble et la modernisation des mœurs. Dans une société politisée, elles ne pouvaient rester en marge de l’avenir de la Corse. Si la Corse arrive à sortir du clanisme, ce sera grâce aussi aux femmes politiques corses.

    La parité est respectée à l’Assemblée corse, elle devra maintenant l’être dans toutes les collectivités territoriales jusqu’à ce que l’on trouve autant de têtes de listes féminines que masculines et ce n’est pas encore le cas. Il faut que cette parité se traduise par l’augmentation du nombre de Mairesses en Corse. On comptait seulement une trentaine de femmes à la tête de mairies en Haute-Corse et une douzaine en Corde du Sud.

    Anne-Marie Luciani, ancienne première adjointe de Simon Renucci à Ajaccio, était la sixième sur le papier. Cinq hommes étaient positionnés devant elle.  Elle avait déclaré dans un artricle de Corse-Matin le 8 mars 2013 :« On voit bien que dès l'instant où la parité n'est pas instaurée, le naturel n'est pas chassé pour très longtemps ! Ceci étant, il est évident que les femmes attendent le moment opportun, une fois que déclic personnel et conditions sont réunis, pour tenter leur chance en politique. Dans l'attente de ce créneau, elles se dirigent vers des milieux qui leur laissent une disponibilité dont elles ont besoin. Il n'empêche qu'elles sont aux premières loges. Pas forcément dans le cadre d'un engagement politique, plutôt non-électif. Elles sont ces voix qui résonnent dans une île où l'omertà est présente. Elles sont impliquées sentimentalement, politiquement, économiquement, culturellement, etc. Sont-elles condamnées à renoncer à leur féminité pour être en politique ? ».  Elle est la tête d'une liste dissidente aux prochaines élections municipales.

    Les femmes corses se sont mobilisées avec courage contre la violence. Les cosignataires du fameux Manifeste pour la vie, rédigé en 1995 durant la guerre fratricide entre nationalistes, dénonçaient « la loi des armes », l'« inertie » des élus et des autorités et demandant « l'application de la loi ». Après l’assassinat du Prefet Erignac, elles ont rassemblé 40 000 personnes qui ont défilé en Corse. Soit 15 % de la population de l'époque, 260 000 habitants. Qui a fait mieux ?

     

    En Corse, les femmes agissent et s’exposent au sein des associations de protection de l'environnement, associations pour la défense des droits des prisonniers « politiques ». Elles sont  chefs d'entreprise reconnues dans tous les secteurs de l'économie, syndicalistes de premier plan. Elles font aussi leur loi dans l’ombre. Elles sont essentielles et, en cette journée internationale des droits des femmes, nous leur dédions un poème de Louise Ackermann, Paris 1835.

    Pidone

    Aux femmes

    S’il arrivait un jour, en quelque lieu sur terre,
    Qu’une entre vous vraiment comprît sa tâche austère,
    Si, dans le sentier rude avançant lentement,
    Cette âme s’arrêtait à quelque dévouement,
    Si c’était la Bonté sous les cieux descendue,
    Vers tous les malheureux la main toujours tendue,
    Si l’époux, si l’enfant à ce cœur ont puisé,
    Si l’espoir de plusieurs sur Elle est déposé,
    Femmes, enviez-la. Tandis que dans la foule
    Votre vie inutile en vains plaisirs s’écoule,
    Et que votre cœur flotte, au hasard entraîné,
    Elle a sa foi, son but et son labeur donné.
    Enviez-la. Qu’il souffre ou combatte, c’est Elle
    Que l’homme à son secours incessamment appelle,
    Sa joie et son appui, son trésor sous les cieux,
    Qu’il pressentait de l’âme et qu’il cherchait des yeux,
    La colombe au cou blanc qu’un vent du ciel ramène
    Vers cette arche en danger de la famille humaine,
    Qui, des saintes hauteurs en ce morne séjour,
    Pour branche d’olivier a rapporté l’amour.

    Et que votre cœur flotte, au hasard entraîné,
    Elle a sa foi, son but et son labeur donné.
    Enviez-la ! Qu’il souffre ou combatte, c’est Elle
    Que l’homme à son secours incessamment appelle,
    Sa joie et son espoir, son rayon sous les cieux,
    Qu’il pressentait de l’âme et qu’il cherchait des yeux,
    La colombe au cou blanc qu’un vent du ciel ramène
    Vers cette arche en danger de la famille humaine,
    Qui, des saintes hauteurs en ce morne séjour,
    Pour branche d’olivier a rapporté l’amour.

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