L’attentat de Boston a ému le monde occidental.  Malheureusement  la presse ne traite pas de la même façon  chaque attentat en Irak et dans d’autres pays comme si c’était moins grave là-bas qu’aux Etats-Unis, comme si  toutes les victimes n’étaient pas innocentes.  A Boston l’attentat a fait trois morts dont un enfant et 170 victimes dont certaines gravement atteintes. Une nouvelle vague d’attentats a fait 37 morts et plus de 270 blessés lundi matin en  Irak, à quelques jours des élections provinciales du 20 avril. Les 18 attentats, commis pour la plupart au moyen de voitures piégées, se sont tous produits dans la matinée, alors que les Irakiens se rendaient sur leur lieu de travail. Bagdad a été la plus durement touchée: six attentats ont fait 8 morts et 48 blessés. On ne peut pas dire que les informations sont traitées de la même manière. Loin de nous l’idée de minimiser la cruauté de l’attentat de Boston mais pourquoi cette hiérarchie médiatique dans le traitement des attentats ? Pourquoi privilégier Boston au détriment de Bagdad ?  

Nous sommes dans la civilisation de l’image. La presse télévisée domine. Devant leurs prompteurs, les présentateurs de journaux déballent  une information déjà triée par l’AFP. Quelques sujets sont sélectionnés et ce sont les mêmes sur toutes les chaînes. C’est la preuve que, de concert, toutes les télévisions nous servent une information formatée et les commentaires relèvent d’une même idéologie ultralibérale occidentale. Tout autre discours n’y est invité que pour créer des polémiques artificielles.

 Aujourd’hui la Grande-Bretagne a fait des obsèques en or à sa Dame de fer. Les contribuables paieront la facture de plus de onze millions d’euros en période de crise. Un comble lorsque l’on connaît la politique de rigueur infligée par Thatcher aux travailleurs anglais. Ils ont été nombreux nos politiciens à lui rendre hommage et ils étaient moins nombreux pour le Vénézuélien Chavez même chez les Socialistes. Les Vénézuéliens sont retournés aux urnes et viennent d’élire un nouveau président qui était le successeur  désigné de Chavez.  Maduro a été élu avec une courte majorité. Qu’aurait-on entendu s’il l’avait emporté avec 80% des votes ? Au lieu de saluer un vote apparemment démocratique et qui maintient un équilibre politique, on parle complaisamment de fraude. Le candidat de Chavez l’a emporté contre le candidat des Etats-Unis. La presse française et la majorité des politiciens ont choisi leur camp. Pourtant, Obama a félicité immédiatement le nouveau Président vénézuélien alors que les félicitations de Hollande se faisaient attendre. L’attitude d’une grande partie de la presse et de la classe politique française a quelque chose de malsain à l’égard de Chavez et de son successeur.

Décidément, aujourd’hui comme hier,  nous ne trouvons pas quelque raison d’espérer en nos médias et en cette Europe thatchériste merkelisée. Nous n’avons pas besoin de faire le deuil de Thatcher et on attend la mort politique de Merkel.  L’enfer capitaliste qu’ont développé les dames de fer, il faudra le défaire. Les obsèques en grandes pompes de Thatcher étaient un hommage des riches sujets de la Reine sur le dos des petits contribuables anglais.

Sur la chaîne Bfmtv, l’interview-confession de Jérôme Cahuzac avait déjà rendu le PAF nauséeux. Un journaliste complaisant  a donné le change à un hypocrite dans une tartufferie médiatique. La suite des actualités n’a pas assaini l’atmosphère médiatique.  Il faut dire que  les politiques ne font plus de la politique,  les journalistes ne font plus du journalisme…  Ils font tous de la communication. De la publicité, de la propagande. Sont-ils encore audibles ?  Ils sont dans leur vérité et on connaît la place qu’y tient le mensonge, cette part d’ombre à  laquelle Cahuzac a fait allusion. On entend tout ce qui sonne faux dans leur pensée libérale qui les coupe de la réalité sociale. Ils communiquent de façon unilatérale et  ne comprennent pas celui qui les écoute.

Nous attendons les résultats de l’enquête sur l’attentat de Boston qui, sans aucun doute, seront rapides et positifs. A Bagdad, il y aura d’autres bombes et d’autres attentats. Y aura-t-il des enquêtes ? On ne le sait pas car la Presse s’en fout.  Le bon sujet reste Boston. On connaît la suite. Des articles, des témoignages, des photos…  du storytelling comme les politiciens et les journalistes occidentaux l’aiment. Ce qui manque aux journaux en profondeur, il vous l’impose en longueur.  C’est de l’actu-réalité. L’émotion est à Boston même si les morts sont plus nombreux à Bagdad.  La guerre d’Irak ne fait plus recette depuis que les Américains ont retiré leurs troupes. Il faut des victimes occidentales pour faire oublier les autres.  Ainsi va le monde ! Il va mal.

Battone