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La brosse à reluire ou le gant de crin?
Nous avons été très déçus dans le passé, nous avons trop de sujets de scepticisme dans le présent pour conserver une confiance irraisonnée dans l’avenir. Cette phrase bien sonore, nous l’avons trouvée dans un vieux discours du docteur Taviani, Président du Conseil général, lors d’une commission départementale dans les années 1950. Toutefois, à cette époque-là, le Conseil général décernait des félicitations à tous les Préfets et votait la confiance à tous les gouvernements de la République.
Aujourd’hui on se demande de quoi et de qui nous pouvons nous plaindre ? La politique de la brosse à reluire et du conformisme béat n’a jamais été rentable pour la Corse et nos politiciens ont été orfèvres en la matière. Ne nous étonnons plus si les tenants du pouvoir prêtent une oreille distraite ou indifférente à des plaintes trop souvent assaisonnées de guimauve… Il en résulte que les bombes et les règlements de comptes font plus réagir la presse nationale et le pouvoir central que la politique de la guimauve.
Bien sûr, cette réflexion est valable pour la France entière et sans doute pour d’autres pays. Essayons de réfléchir sur quelques faits d’actualité…
Sur le plan international, nous avons assisté d’abord au printemps arabe. Après avoir envisagé d’aider le dictateur tunisien à réprimer les manifestants, le gouvernement a fait volte face. Nous avons soutenu toutes les révoltes tunisienne, égyptienne et libyenne. Nous sommes même allé aider les Libyens à chasser Kadhafi, avec qui nous entretenions jusque là des relations très amicales. En Afrique noire, Sarkozy a pris le parti de l’actuel Président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara (dernier premier ministre de Félix Houphouët-Boigny) contre l’ancien Président déchu Laurent Gbagbo (proche des socialistes).
Les amis d’hier sont les dictateurs de demain. Cette nouvelle règle diplomatique est appliquée aussi au Président syrien. En Afghanistan, nous avons combattu les Islamistes et en Syrie nous les soutenons. Au Mali, nous les combattons à nouveau. Selon les experts militaires, la guerre au Mali serait le dégât collatéral de celle en Lybie. Qui sont ces Islamistes qui ont guerroyé chez Kadhafi et envahissent le Mali ? Peu importe ! Derrière toutes ses décisions politiques et l’utilisation de l’armée française dans des conflits étrangers, nous entretenons des relations financières et économiques avec des émirats où est appliquée la charia. On dit même que certains émirs financent les mouvements islamistes que nous combattons. Sans doute s’agit-il là encore de réalisme et de pragmatisme ? Que pouvons-nous penser de cette apparente incohérence ? Il est certain qu’en pensant à rien, on ne se trompe jamais. Nous pouvons dire que nous n’en avons rien à cirer. D’ailleurs, nos politiciens préfèrent que nous ne pensions pas ou bien il faut penser comme eux à coups de brosse à reluire.
Tantôt la France défend le monde civilisé des dictateurs contre la barbarie islamiste. Tantôt elle combat l’autre monde civilisé islamiste contre la barbarie des dictateurs. La seule cohérence que nous trouvons est celle des intérêts financiers et économiques. Lorsque ces intérêts correspondent à ceux de l’humanité, il n’y a pas vraiment de quoi crier bravo. Ce sont bien souvent ces mêmes intérêts financiers et économiques qui ont conduit les pays secourus au chaos. Il s’agit, nous dit-on, de nous protéger contre le terrorisme. Nous retrouvons alors nos élus qui votent en chœur la confiance et approuvent la guerre, alors qu’ils n’ont rien fait auparavant pour la paix. Les guerres sont toujours approuvées par les partisans de la brosse à reluire et du conformisme béat. Il suffit de leur donner une raison bonne ou mauvaise, peu importe. En approuvant, ils se sentent plus patriotes. Les gouvernants y trouvent un regain de popularité et un écran de fumée sur les problèmes intérieurs. Il paraît que ça leur fait comme un lavement, ça les purifie, ça leur fait un bien fou… C’est comme une thalasso. Il leur faut parfois une bonne douche écossaise et un gant de crin pour les ramener à la réalité quotidienne des Français, la précarité et le chômage.
Sur le plan national, on nous explique que l’économie française a besoin de flexibilité. Que restait-il aux salariés pas encore au chômage et aux jeunes en recherche d’emploi : le CDI. Il est la cible de toutes les attaques et la presse a négligé les derniers coups qui lui sont portés par le Medef. Les grands journaux ont favorisé le « mariage pour tous » dans l’actualité. Il faut croire que cela arrangeait la plupart de nos élus plus prompts à se quereller sur l’homoparentalité que sur la précarité. Le code du travail sera peu à peu modifié au détriment des salariés avec l’accord de partisans da la brosse à reluire et du conformisme béat. En ce qui concerne la baisse du taux du Livret A de 2,25 à 1,75%, elle aurait dû être plus importante, nous explique-t-on, et les intérêts moins d’inflation prévue de 1,2% laisse au petit épargnant 0,55%. Le problème est que le seul chiffre sûr est celui de la baisse et non pas celui de l’inflation jugé par des économistes très optimiste. Il reste donc une inconnue variable à ce raisonnement mathématique fait par les partisans du conformisme béat.
Enfin, venons-en à la Corse ! La suppression des arrêtés Miot avec une période transitoire de 5 ans fait grand bruit, comme la destruction de paillottes illégalement construites sur le domaine maritime. Mais dans cinq ans, quelle sera l’application du nouveau Padduc ? Nos élus s’expriment davantage sur les arrêtés Miot que sur l’avenir du rivage corse. Ne doutons pas qu’un Padduc favorable à la spéculation immobilière obtiendra le vote des partisans de la brosse à reluire et du conformisme béat. Combien de charges de plastic faudra-t-il encore pour empêcher la confiscation des plages et du bord de mer par des intérêts privés et de riches propriétaires ? Il faudrait que nos élus nous méritent pour qu’on ne nous dise plus que nous avons les élus que nous méritons.
D’aucuns manient l’argent et les armes grâce à ceux qui manient la brosse à reluire. Hier nous avions en France une politique de la guimauve de droite. Aujourd’hui, nous avons une politique de la guimauve social-libérale. Quelle que soit la majorité à l’Assemblée nationale et au pouvoir, il n’est pas étonnant que ce soient toujours les mêmes qui se sucrent. Finalement la France n’est peut-être pas très différente de la Corse en matière de mœurs politiques, de tisane médiatique et d’infusion de guimauves.
U Scalzuttu
Tags : Mali, politique, CDI, Corse, Côte d'Ivoire, Lybie, Syrie, affaires étrangères
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Commentaires
1IsisMardi 30 Mai 2023 à 11:36https://cutt.ly/KHvbgsh https://tinyurl.com/yzdex8za https://is.gd/mWnp3o https://rebrand.ly/b77fbe https://cutt.ly/lHvvwsi https://tinyurl.com/2spswmfn https://tinyurl.com/jhbkmkyt https://bit.ly/3LgekPx https://Rebrand.ly/a89b65 https://rebrand.ly/2b4251 http://Terazubezpieczenia.pl/ https://bit.ly/3wsxr3z https://bit.ly/3wgil21 http://ubezpieczenialekarskie.pl https://is.gd/K1ZvfM https://rebrand.ly/668ac1 http://mielec-ubezpieczenia.pl https://rebrand.ly/9ed83b https://is.gd/lvyxYX https://cutt.ly/yHvve6S Cutt.ly https://cutt.ly tinyurl.com bit.ly is.gd rebrand.ly bit.ly ubezpieczenie-przemysl.pl https://bit.ly tinyurl.com rebrand.ly https://rebrand.ly https://bit.ly bit.ly http://glowackiubezpieczenia.pl tinyurl.comRépondre
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