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La Parti "socialiste" tourne le dos aux valeurs de la gauche
Créer une dynamique pour ouvrir une véritable perspective sociale et politique
Depuis plusieurs semaines, nous sommes des millions de salariés, citoyens à travers la France, à exprimer notre désaccord, notre colère et notre opposition ferme, au projet de loi « travail El Khomri » que le gouvernement Valls et le Président Hollande veulent par tous les moyens, y compris par la force, nous imposer. L’objectif est clair aujourd’hui pour beaucoup, le gouvernement veut nous Imposer un nouveau recul de civilisation, un recul de nos droits fondamentaux. Le code du travail ainsi souhaité par « cette fausse gauche », serait une remise en cause frontale du bon sens populaire, un affront à nos anciens, un cadeau de plus aux lobbies financiers, au capitalisme, un recul de plusieurs décennies. En définitive et c’est salutaire, les salariés ne veulent pas d’un texte qui facilite les licenciements, aggrave les conditions de travail et menace leur vie quotidienne. Ils disent. Trop c’est trop !
Comme le gouvernement n’a pas de majorité pour voter cette loi, ni dans le pays, ni à l’Assemblée Nationale, « il a décidé de passer en force, en utilisant une anomalie démocratique, l’article 49.3 de la Constitution », qu’une pétition citoyenne propose de sanctionner. http://motiondecensure.fr
Un suffrage universel bafoué
C’est ainsi que le suffrage universel est aussi doublement bafoué. En France et en Europe, il est possible au 21ème siècle de se faire élire sur une orientation et une fois élu de tourner le dos au peuple, aux idées, à la démocratie et ainsi faire le contraire, des promesses et des espoirs populaires. Cette grave situation, traduit la crise de la représentation politique, celle d’un affaiblissement de la démocratie et par là même, favorise l’implantation et la montée de l’extrême droite, comme partout en Europe aujourd’hui, ce qui représente un réel danger et peut-être aussi à terme, l’annonce d’un désastre. Le résultat des élections présidentielles en Autriche ce week-end devrait inciter à plus de retenue et d’humilité. Mais il n’en est rien. Valls et Hollande continuent leur politique autoritaire, répressive, réactionnaire. La barre est et reste à droite.
La barre est et reste à droite pour le gouvernement
Ce ne sont pas les salariés, les ouvriers, ceux qui luttent aujourd’hui, qui auraient changé, tourné le dos au progrès social ou plus simplement décidé d’en découdre avec le gouvernement. NON, n’en déplaise aux pourfendeurs des grévistes, l’ampleur de ce mouvement social, la manière dont il est en train d’enfler sur le terrain, de se construire avec les très nombreuses grèves et manifestations à travers le pays, montre aujourd’hui le décalage qui existe entre le gouvernement et la société, entre le gouvernement et le peuple. Il montre le ras le bol des salariés, l’ampleur du mécontentement, leur combativité, mais certainement aussi pour beaucoup (et ça c’est une nouveauté), le début d’une prise de conscience, ou peut-être, la fin des illusions sur le parti socialiste, le gouvernement de Manuel Valls et François Hollande. Un gouvernement, un Président de la République, un parti, pour lesquels le peuple de gauche (et nombre de ceux qui sont dans la rue aujourd’hui), se sont mobilisés en 2012 face à la droite et son candidat Sarkozy. Aujourd’hui, même s’ils s’en défendent, ils montrent leur vrai visage, celui d’un gouvernement et d’un parti qui ont reniés leurs engagements de campagne et qui soutiennent les lobbys financiers, le Medef et autres grands patrons du capitalisme.
Il faut être capable d’appeler « un chat un chat », pour reprendre cette célèbre expression. Aujourd’hui plus que jamais se fait ressentir dans le pays la nécessité d’une clarification politique « à gauche » pour éviter demain, de nouvelles désillusions, car le Parti Socialiste, son gouvernement et les élus qui le soutienne, ont une nouvelle fois, tourné le dos aux exigences sociales, à l’histoire et aux valeurs du peuple de gauche.
Ils doivent dans cette situation et plus que jamais à l’approche des élections présidentielles être combattus par les idées et isolés politiquement sur le terrain. Le mouvement social contribue à cette clarification.
Redonner l'espoir
La violence du gouvernement aujourd’hui à l’égard du peuple de gauche, à l’égard du mouvement social est révélateur de son inquiétude, son désarroi face au développement de ce mouvement qui dans l’action et la lutte redonne sens à une politique de gauche, une politique de progrès social et de transformation. Il redonne l'espoir.
Mais je ne surprendrai personne en disant que la question des questions, celle qui préoccupe le plus et qui est au centre des réflexions, c’est la question de l’union, ou ce qui revient au même, où allons-nous ? Comment en sortir ? Que faut-il faire ? Comment avancer ?
Les promesses ont conduit une fois de plus aux désillusions. Dans un climat de fin de règne, la droite prépare son retour et l’extrême-droite est en embuscade. Ouvrir une perspective de vrai changement reste aujourd’hui la question clef. Et il y a urgence.
Un obstacle est en train d'être vaincu : la croyance répandue qu’on ne peut éviter d’adapter le pays aux exigences du capital financier… politique que mettent en œuvre le Parti Socialiste et le gouvernement Valls avec zèle.
Le mouvement social montre aussi que « ce ne sont pas les aspirations au changement qui manquent et assez de forces disponibles pour lui donner vie ». Il faut à gauche une construction résolument non politicienne, débarrassée des querelles partisanes. Il nous faut être capable d’affirmer des ruptures radicales avec des modes de pensée et certains comportements. L’affirmation de sa propre identité politique n’a de sens que dans le respect des autres. Le Front de Gauche paye aujourd’hui cette absence de volonté.
A moins d’un an des élections présidentielles et législatives, pour « la gauche de la transformation sociale », celle qui côtoie les salariés en grève et dans les manifestations, il convient de tirer tous les enseignements politiques que cette situation matérialise sur le terrain et de s’engager en toute clarté dans la campagne des élections. Jean Luc Mélenchon a eu raison de refuser le marché de dupes proposé par le Parti Socialiste avec la primaire pour les Présidentielles. Il a eu raison face aux tergiversations des uns et des autres de s’engager comme il le fait aujourd’hui dans cette campagne, avec la forte conviction qu’il y a une place à occuper et qu’une autre politique est non seulement souhaitable, elle est possible… Le Front de Gauche, ses composantes, mais aussi ceux à gauche qui considèrent qu’il faut travailler au rassemblement contre ce gouvernement doivent prendre aujourd’hui leur responsabilité. Il est essentiel comme en 2012 avec « l’Humain d’abord » d’éviter l’éparpillement des voix et surtout de créer une dynamique pour ouvrir une véritable perspective sociale et crédible à gauche dans notre pays. C'est possible.
Jacques Casamarta animateur de MancaAlternativa/Ensemble Corse
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