• La quenelle nous casse les valseuses...

    Dans sa directive de ce 6 janvier 2014 adressée aux préfets à propos de Monsieur Dieudonné, Monsieur Manuel Valls, ministre de l’Intérieur et des cultes, donne pour instruction de « susciter, proposer ou valoriser des initiatives de sensibilisation et de pédagogie préventives contre les comportements racistes, antisémites, antimusulmans ou intolérants ».

    Son oubli des actes antichrétiens ne fera qu’alimenter la xénophobie et la théorie du racisme anti-blanc qui la justifie. Il faudra qu’il apprenne à prendre des décisions à portée générale en tenant compte de toutes les religions et de toutes les origines présentes sur le territoire national, même si les discriminations et l’intolérance touchent certains plus que d’autres. Les actes politiques ne doivent être porteurs d’aucune discrimination  pour éviter de dresser les uns contre les autres.

    Si Manuel Valls fustige Dieudonné, il s’accommode de l’humour d’un Serge Dassault, maire invalidée pour fraude électorale, fabricant et  marchand d’armes qui considère le modèle chinois comme un paradis fait de dictature et de libéralisme économique. Le Ministre de l’Intérieur avait inauguré, fin 2012, une foire de Corbeille-Essonne, le fief des Dassault. Lors des déclarations faites par chacun, Serge Dassault déclarait : « Je veux dire un mot à Manuel. Pour moi, pour nous, la sécurité n’est ni de gauche ni de droite. Et je dois vous dire que nous sommes très heureux de son action».  «C’est pour ça qu’il a l’appui d’un journal bien connu», a poursuivi le sénateur UMP, provoquant le rire embarrassé du ministre socialiste. Il s’agit bien entendu du Figaro dans lequel Dassault, propriétaire, tient un éditorial. «Mais, s’il fait des bêtises, on en reparle. Actuellement, c’est très bien. Pour les Roms et tous les autres, c’est formidable. Donc bravo Manuel et continue !» a-t-il conclu en patron de presse devant une assistance hilare.

    Ces connivences affichées alimentent le sentiment de collusion des « élites ». Le Sénat l’a encore illustré en refusant la levée d’immunité du même Serge Dassault, toujours sénateur UMP. Le vote a été secret et anonyme. Bravo pour la transparence ! La  droite a voté contre la levée de l’immunité mais il lui  a fallu deux votes à gauche. Parmi les sénateurs PS, EELV et Parti radical, aucun n’a reconnu avoir voté contre la levée d’immunité. Quel courage ! Dans une tribune publiée le 2 janvier par son journal, Le Figaro, le milliardaire Serge Dassault présente ses vœux pour 2014. Ils prennent des allures d'encouragements, à peine critiques, à destination des socialistes, pour la politique économique néolibérale qu'ils conduisent. Curieux ? Non ! On chuchote que les deux traitres seraient au PS. Si cela est vrai, avaient-ils des consignes ? Pour couper court la suspicion, un vote à main levée serait souhaitable pour éviter les votes honteux. Drôle de démocratie dans laquelle des sénateurs élus par des grands électeurs sont au dessus des lois et où un Conseil constitutionnel retoque celles votées par l’Assemblée nationale. Ces deux corps constitués sont malades d’une déformation de naissance. Ils n’ont aucune véritable légitimité car leurs membres doivent leurs sièges à un système de nominations partisanes pour des fonctions conservatrices. L’immunité des sénateurs n’a aucune raison d’être car ils ne sont pas élus au suffrage direct. Nul n’ignore que des nominations peuvent être faites pour échapper à la justice.

    Tout cela passe presqu’inaperçu, caché derrière une quenelle condamnable certes mais il fallait le faire depuis longtemps et  sans cette publicité tapageuse qui couvre toutes les autres informations. Elle ne date pas d’hier et le nombre de condamnations prononcées contre Dieudonné l’illustre. Pourquoi avoir attendu tout ce temps pour s’intéresser à la façon dont il aurait organisé son insolvabilité pour ne s’acquitter d’aucune amende et d’aucun impôt ? On peut penser que la quenelle est tombée toute cuite au retour de François Hollande qui a fait une visite officielle et très amicale en Israël. Il est évident que Dieudonné dessert  la cause palestinienne en faisant, sous couvert de l’antisionisme, de l’antisémitisme. Sa quenelle est nauséabonde mais son instrumentalisation d’où qu’elle vienne est encore une fois le jeu cynique de certains politiciens.

    Lors d’un déplacement dans le quartier du Gros Saule, lundi 6 janvier 2014, Manuel Valls s’est fait interpeller par un habitant plein de bon sens qui lui a dit : « La prochaine fois, ça serait bien de venir aussi avec le ministre de l’Emploi, Michel Sapin. [Les ministres], on les voit super actifs sur BFM-TV, mais en ce moment on a du mal à les voir sur le terrain. Parce qu’en ce moment on vous voit beaucoup avec cette affaire de quenelle... Ramenez-nous de l’emploi. Je pense que le problème des Français, il est un peu plus grave qu’une histoire de quenelle ou de visite d’un quartier soi-disant 'insécurisé'. Nous, ce qu’on veut, les habitants du quartier, c’est qu’on vous a élu certes par rapport à l’insécurité, mais on a surtout élu un Président pour l’emploi. C’est le vrai problème ».

    Décidément Manuel Valls est un ministre d’une fabrique de courroies pour fabriquer des martinets et des ceintures. Braves gens, la police réprime et vous vous serrez la ceinture !  En attendant bouffez-vous de la quenelle comme plat unique servi au menu de  tous les journaux ! Pour Pierre Dac et Francis Blanche, « la quenelle est le poisson le plus mal connu de la faune maritime ». Ces humoristes ne provoquaient pas des rires de veaux comme la quenelle de Dieudonné. Sa quenelle nous casse les valseuses…. Des quenelles dans son genre, on commence à en avoir plein l'cul. Vous comprenez, des quenelles, vous savez c'que c'est, des quenelles… Une quenelle, c’est comme un boudin, quelque chose de mou, de très mou (adaptation d'une réplique dans le film "Les valseuses"). La quenelle accompagne souvent des ris de veau. Manuel Valls ne va pas nous faire tourner autour comme des derviches encore longtemps. Il faudra revenir au chômage indigeste et à la justice sociale qui est notre plat de résistance.

    Pidone

    Manuel Valls interpellé à Aulnay : "Ce serait bien de venir aussi avec le ministre de l'emploi" par Gentside

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