• Le budget d'Harpagon...

    sarkavare

    Depuis fin août, les députés ont examiné quatre lois de finances: le budget 2012 de l'Etat, celui de la Sécurité sociale, et deux projets de loi de finances rectificatives 2011. Le budget 2012 avait d'abord été bâti sur une hypothèse de croissance de 1,75% l'an prochain mais le gouvernement a ramené cette prévision à 1% fin octobre. Un projet de loi de finances rectificative, le quatrième de l'année, a donc été déposé.Ce mercredi, en dernière lecture,  l’assemblée nationale a adopté définitivement  le dernier projet de loi de finances du quinquennat, qui met en musique plusieurs mesures des deux plans de rigueur annoncés fin août, puis début novembre. La majorité de droite et du centre a entériné, à 5 mois des élections présidentielles, ce budget qui ne vise qu’à réduire le déficit public pour atteindre 4,5% du PIB en 2012. Il s’agit d’un budget ficelé sur un taux de croissance déjà caduc et il ne fait qu’aggraver les « inégalités : taxe sur les sodas et les micro-logements, imposition exceptionnelle (donc temporaire) pour les hauts revenus, indexation de la revalorisation des aides au logement sur la croissance inexistante et non plus sur l'inflation, rabotage accru des petits avantages fiscaux, journée de carence pour les fonctionnaires en cas d'arrêt maladie (mesure qui concernera également salariés des régimes spéciaux comme ceux de la SNCF ou de la RATP), disparition du dispositif Scellier... On doit signaler aussi la création d'un mécanisme de redistribution de ressources entre communes riches et pauvres (péréquation horizontale) dont l’application est à suivre.

    Ensuite le projet de loi de Finances rectificative pour 2011 (appelé communément « collectif budgétaire »), avec ses milliards de hausses ciblées d'impôts, a aussi été voté définitivement. Il comporte plusieurs mesures de rigueur: hausse du taux de TVA à taux réduit de 5,5% à 7% ( qui met en danger la création littéraire), gel en 2012 et 2013 du barème de l'impôt sur le revenu et de l'impôt de solidarité sur la fortune ou majoration de 5% en 2012 et 2013 de l'impôt sur certaines sociétés.

    Un budget d’Harpagon qui réduit les dépenses de la France pour payer l’usure bancaire. La politique de rigueur est en place de façon durable pour les plus démunis et la classe moyenne, mais de façon exceptionnelle et limitée pour les hauts revenus (le temps des élections). Nul doute que, si Sarkozy est réélu, la rigueur s’appliquera dans toute son injustice sociale contre ses cibles préférées : les chômeurs, les assurés sociaux, les fonctionnaires, les petits salaires, les SDF, les Etrangers…

    Signé: Pidone

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