• Le syndicalisme, dernier refuge de la solidarité !

    solidarité2"Le travail devient un lieu d'affrontement de tous contre tous, d'affirmation de soi aux dépens des autres, de réalisation de désirs égocentrés, à distance de l'expérimentation de contraintes partagées, nécessaires à l'existence d'une société », conclut la sociologue Danièle Linhart dans son livre « Travailler sans les autres » (Coll. Non conforme, éd. du Seuil, 2009, 213 p., 16 euros)

    Travailler, c'est contribuer à faire exister la société, enseignait Emile Durkheim. Le travail serait désormais privé de cette dimension altruiste, non par le taylorisme car la dimension altruiste se retrouvait dans la solidarité qui unissait les salariés dans de forts collectifs de travail. Ce qui est en cause actuellement, ce sont les nouvelles formes d'organisations du travail qui, sur fond de forte individualisation, misent sur la mobilisation subjective des salariés. Aujourd’hui  l'entreprise capte seule le sens du travail: c'est à son service que les salariés doivent s'engager et mettre le meilleur d'eux-mêmes, en se confrontant aux autres.

    Pourtant, y a-t-il plus de souffrance au travail aujourd'hui qu'hier?

    On peut répondre que non car durant les 30 glorieuses les ouvriers étaient pressurisés, malmenés, physiquement atteints. Mais la grande différence réside dans le fait que les problèmes rencontrés alors par les salariés étaient portés collectivement.

    Dans l’ultralibéralisme économique, il existe une volonté farouche d'individualiser les salariés, d'atomiser toute volonté de regroupement. Les sociologues du travail parlent de la  "précarisation subjective des salariés" à présent chacun seul devant ses soucis. La « folie d'évaluer » qui s'est emparée du monde du travail ( y compris dans le secteur public), pourrait tout autant servir la "rationalisation" que  de moyen pour faire ingurgiter les critères d'évaluation par chaque salarié qui digère dans le même temps la façon dont il doit s'y prendre pour travailler en intégrant les « bons critères ». C’est une mise en condition et en compétition permanente.

    Chacun d'entre nous doit tenter de résister. "En parler, y réfléchir, partager" sont autant de minuscules résistances. Pour le faire, seuls les syndicats offrent le cadre de cette résistance et rétablissent le lien entre les salariés que le management moderne veut détruire.  Il faut refuser de se couper de la société et se rapprocher des autres au sein des organisations syndicales de gauche, seules à défendre la solidarité au travail.

    Les syndicats revendicatifs et solidaires sont la cible des réactionnaires et du patronat. Aujourd’hui, comme hier, les travailleurs salariés des secteurs Privé et Public ont besoin d’être solidaires. Ils doivent pour se défendre commencer par défendre le syndicalisme seul à porter leur voix et à les unir.  Dans l’étymologie du mot « Syndicat » il y a « sun » qui signifie « avec ».  Le syndicalisme est l'activité exercée dans le cadre d'un syndicat de salariés ainsi que le fait de militer dans un syndicat. C’est aussi la doctrine sociale selon laquelle les salariés, commerçants, agriculteurs et généralement tous les travailleurs doivent se regrouper au sein de syndicats afin de pouvoir défendre leurs intérêts communs (salaires, conditions de travail, temps de travail, sécurité de l'emploi…) En France, le syndicalisme, issu du mouvement ouvrier dans les années 1880, était porteur, à l'origine, d'une aspiration sociale révolutionnaire dans laquelle les moyens de production seraient mis en commun. Au XXe siècle, le syndicalisme a eu essentiellement pour objectif de regrouper les salariés travaillant dans une même branche d'activité. Aujourd’hui, le syndicalisme apparaît comme le seul rempart contre l’ultralibéralisme sauvage qui fait subir ses crises financières aux peuples. Il apparaît comme le seul défenseur des emplois face à la spéculation et aux patrons voyous qui encaissent des subventions (donc de l’argent public) puis licencient et délocalisent alors qu’ils font des bénéfices (L’actualité sociale fourmille d’exemples). Leur seul souci est de spéculer sur les entreprises considérées comme des produits financiers à de plus en plus court terme.

    C’est ce capitalisme financier qui a mis des pays à genoux et qui disposent de cercles politiques et médiatiques contre les syndicats considérés comme des empêcheurs de tourner en rond.

    Souvenons-nous que les droits syndicaux ont été obtenus grâce à la lutte des Anciens. Il a fallu du temps, de la sueur et du sang pour obtenir les libertés syndicales nécessaires à la défense des travailleurs. Ces droits sont constamment attaqués par les réactionnaires de la Droite. C’est à nous de les préserver et d’accroître le pouvoir syndical face à la dérèglementation croissante du travail et au chômage mais aussi à des systèmes de management qui divisent et poussent parfois des salariés au suicide. Le syndicalisme est le dernier refuge de la solidarité contre la loi des patrons.

    U solidariu

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  • Commentaires

    1
    chene vert
    Dimanche 3 Février 2013 à 02:36

    Il a un grand danger à considérer le syndicalisme comme une entité homogène face à un patronat et un pouvoir politique aux intérêts liés.<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p>

    Lorsque l’action syndicale  se borne à additionner des sigles, c’est en général le plus petit dénominateur qui prend le pas   dans les revendications et dans les formes d’action.<o:p></o:p>

    Voir le conflit des retraites ou les syndicats d’accompagnement  cfdt,unsa,cftc,cgc… ont pesés  pour  maintenir le mouvement  dans des limites en deçà  des enjeux (refus systématique d’amplifier l’action jusqu’à la grève reconductible)<o:p></o:p>

    Les objectifs, les stratégies syndicales sont fondamentalement différente qu’on se réclame de la lutte de classe ou du réformisme, voir de l’accompagnement du système libéral (accord medf cfdt cftc sur la productivité).dans le second cas, le syndicalisme sert de caution au patronat et au pouvoir politique pour consacrer d’importants recules sociaux.<o:p></o:p>

    La vision hylique et teinté de romantisme présenté ici n’a que peu de rapport avec la réalité.<o:p></o:p>

    En Corse, un syndicat comme le stc, cumul à la fois un comportement de complaisance vis-à-vis du patronat local, un positionnement d’exclusion vis à vis  de salariés continentaux (corsisation des emplois), une pratique corporatiste (claniste) tournant le dos à toute possibilité de rassemblement unitaire ponctuel.<o:p></o:p>

    Une partie du monde syndicale est à l’offensive contre les dégâts du libéralisme, c’est  celle qui se revendique de la lutte des classes, que d’aucun s’acharne à ringardiser mais qui n’a jamais été aussi prégnante. <o:p></o:p>

    A l’opposé se trouvent ceux qui sont liés idéologiquement au système, on les a vus à l’œuvre avec le quitus qu’ils ont donné au medf pour fragiliser encore plus les droits des salariés<o:p></o:p>

    Entre les deux une mouvance réformiste qui fluctue en fonction des circonstances. <o:p></o:p>

    Entre la recherche de l’unité ‘(revendications et action), le maintien des principes de lutte de classe et le travail de mobilisation des salariés, l’exercice  est ardu.<o:p></o:p>

    Pour le mener à bien il est impératif d’être dans la réalité des rapports de force.<o:p></o:p>

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      • Manca alternativa Profil de Manca alternativa
        Dimanche 3 Février 2013 à 21:21
        L'article n'avait pas pour but de refaire l'histoire du syndicalisme mais d'en défendre d'abord le principe. Après la Grande Guerre, une partie du syndicalisme s'est ralliée aux idées socialistes puis communistes, alors qu'une minorité s'est orientée vers le réformisme. C'est un fait. Dans la situation actuelle, chacun peut se faire sa propre idée sur la réalité des rapports de force et de l'action de chaque organisation syndicale. C'est aux représentants des syndicats les plus combattifs de convaincre les travailleurs que, lorsque le réformisme accepte les reculs sociaux, il ne défend plus les travailleurs. Mais, auparavant, il faut lutter contre la désaffection envers le syndicalisme et les actions syndicales. L'auteur de l'article n'a pas voulu faire un état comparatif des différents syndicats. Ce nétait pas dans son propos. Cependant les commentaires sont ouverts par "Chêne vert" sur la recherche de l'unité, le maintien du principe de le lutte des classes, le travail de mobilisation des salariés et la réalité des rapports de force.
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