-
Les contorsionnistes
Nicolas Sarkozy nous avait fait le coup de la peur à la tribune du Zénith à Toulon, le 2 décembre dernier. Il nous assurait, avec un pathétique trémolo dans la voix, que la France devait garder impérativement ses trois A, au risque de déplaire aux marchés financiers et de courir à la catastrophe. Trois semaines après, le discours évolue. Maintenant une baisse de notre note pourrait s’avérer un peu moins catastrophique que prévu. Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’opinion, susurre-t-on dans les sphères gouvernementales. Donc, la France supporterait une dégradation de la note. Mais pas question de relâcher l’étreinte sur la politique d’austérité, ni d’ailleurs de prendre de nouvelles mesures pour faire face à une situation morose, comme le prévoit l’Insee. Parole d’honneur. Juré. Craché. Il ne faut pas accabler encore un peu plus les Français, surtout ceux qui appartiennent aux couches les plus défavorisées. Dans le même temps, avec un remarquable aplomb, on nous parle de correctif budgétaire. En fait, un troisième plan d’austérité qui n’ose pas dire son nom et qui serait applicable après les élections présidentielles. Ce n’est ni plus ni moins que de la contorsion. On a envie de crier halte à la mascarade. Il est grand temps que les Français prennent en main leur propre destin.
Tags : Sarkozy, Fillon, rigueur, austérité, budget, France
-
Commentaires