• Matteo Salvini fait son show

     

    Le nouveau copain de Marine

     

    Matteo Salvini, nouveau "duce" en chef de la Lega nord, parti xénophobe, raciste et antisémite, a fait son show, devant des milliers de ses partisans venus de toute l’Italie, le 28 février 2015, Piazza del Popolo, à Roma. Parmi la foule, on remarquait la présence de nombreux militants de l’organisation fasciste Casapound, de fervents démocrates d’Aube dorée, dont la réputation n’est plus à faire, d’éléments de Pegida, parti allemand antimusulman et de quelques identitaires français, en mal de nostalgie. Que du beau monde.

    Pendant 45 minutes l’Europe, Salvini s’en est pris à toute la création, à Matteo Renzi qu’il invite à retourner à la maison. Renzi a casa. Il s’est même payé le luxe d’attaquer la Troïka et tous les larbins au service des marchés financiers ! Par moment, en entendant son discours, on se serait cru à un rassemblement du Front de gauche. Mais chassez le naturel, il revient au galop. Le chef de la Lega nord n’a pas pu s’empêcher de vouer aux gémonies les immigrés, responsables de tous les maux ou presque qui frappent l’Italie. Comme c’est curieux. Ce discours s’apparente étrangement à la logorrhée  que développent la Marine Le Pen et ses affidés. D’ailleurs, notre égérie nationale s’est fendue d’une vidéo qui a été projetée pendant le rassemblement. Vidéo dans laquelle elle apporte son salut et son soutien à la Lega nord  en soulignant de nombreux points de convergence. Cela ressemblait fort à de nouvelles fiançailles entre les deux partis. Au-delà des salutations de Marine Le Pen, il est bon de rappeler à monsieur Salvini que l’Italie a été et est toujours un pays d'émigrants. Des millions de ses habitants l’ont quittée et la quitte pour des raisons économiques et sociales pour rejoindre le « paradis ». En guise de paradis ces émigrants ont souvent été victimes d’une exploitation outrancière, de racisme et de xénophobie dans les pays d’accueil, agressions verbales et physiques, parfois assassinats, en prime. Souvenons-nous des épithètes dont on les affublait : "sales babi, fainéants, sales maccaroni". Eux aussi venaient voler le pain et la place des autochtones. Eux aussi étaient des profiteurs, etc. Donc, un peu de retenue et de pudeur. C’est le peuple italien et son histoire, monsieur Salvini, que vous insultez. Mais ne rêvons pas. Ce personnage n’a pas de mémoire, ni de réflexion qui se situerait au-dessus de la ceinture. Il joue et abuse de la désespérance et de la crise qui secoue l’Italie. A noter que pendant le meeting on a pu entendre des joyeusetés éminemment intellectuelles et d'un niveau stratophérique, proférés à plusieurs reprise par la foule, du genre : " Va fan culo". Fabuleux arguments.

    Une chose est certaine. La bête immonde n’est pas morte. Elle se reconstitue, y compris au plan européen. Une sorte de nouvelle internationale noire est en train d’apparaître. Il y danger. Les media, entre autres, ont une lourde responsabilité dans cette affaire. Vouloir accorder une place toujours plus importante au Front national en France et à la Lega nord en Italie, à les rendre fréquentables, on joue assurément avec le feu.

    L’heure n’est plus à l’indifférence, à la passivité devant la montée de l’extrême-droite en Europe, mais à la mobilisation et au combat pour le progrès social, la solidarité, l'humain et la liberté.

    Maria Maddalena Lanteri

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