• Mélenchon détricote la stratégie usée de Pujadas...

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    David Pujadas avait commencé fort en présentant l’émission des Paroles et des actes dont l’invité était Jean-Luc Mélenchon. Le ton était donné et comme à son habitude, il plantait les premières banderilles de ce qui devait être une mise à mort. Il lance en parlant de Jean-Luc Mélenchon ; «  Il occupe la scène. Il tonne. Il éructe. D’un côté il en rajoute dans l’invective et de l’autre il fait des offres de services à François Hollande. Peut-il réellement gouverner ? » et il répète la question : « Peut-il réellement gouverner ? »

    Ensuite, Jean-Luc Mélenchon a eu droit au populisme de Grillo en Italie et de Le Pen en France, à son franc-parler trop agressif…etc. La routine.

    Attaqué de toute part, Jean-Luc Mélenchon  a montré  les ficelles d'une émission usée parce que politiquement partiale contrairement à ce qu’elle s’affirme. La première à ouvrir le bal des hypocrites a été Nathalie Saint-Cricq qui s’est décomposée au fur et à mesure que Jean-Luc Mélenchon montrait sa perfidie et son désarroi n’avait d’égal que celui de David Pujadas  qui venait à sa rescousse. L’épisode des paroles volées devant le comptoir d’un bar a été le point d’orgue de cette perfidie qui a fait un grand flop. La détresse était déjà visible dans les yeux de David Pujadas lorsque son philosophe en économie est venu à son tour sans trop de graphiques car il savait que Jean-Luc Mélenchon l’attendait au tournant. Ce qu’il n’avait pas prévu, c’est que ce dernier avait apporté son ouvrage et que, dans cet ouvrage, le contradicteur de Mélenchon donne raison au Front de Gauche en ce qui concerne le besoin de croissance et donc l’abandon de la politique d’austérité.

    La peine de David Pujadas n’a fait que croître  face à un Jean-Luc Mélenchon qui ne se laissait pas interrompre et a développé des propositions. Cette détresse dans ses yeux. Ce désarroi dans le sourire contraint. Cette peur perceptible, visible au-delà du raisonnable... Le journaliste tout-puissant de la télévision qui rêvait de détrôner PPDA n’était plus aussi sûr de lui et aussi dominateur. En vérité, Jean-Luc Mélenchon devait être démoli et c’est lui qui  a tué, en une émission, le symbole de l’interviewer politique à la télévision personnalisé par Pujadas, le concept de l'émission "Des paroles et des actes" et la philosophie générale sur laquelle repose le système des émissions politiques à la télévision.

    Jean-Luc Mélenchon n’a pas subi la règle du jeu imposée par la télévision en mode Pujadas.  Il a déconstruit  systématiquement les questions insidieuses en stigmatisant les non-dits, les arrières pensées, les manipulations, les chausse-trappes et les pièges.

    Il a ainsi réduit à néant la toile d’araignée qui voulait se tisser autour de lui. Il a bien montré la stratégie des clichés et du commentaire facile Il ne s’est pas laissé enfermer dans de mauvaises questions lorsqu’il s’est agi des droits de l’homme en Chine et de l’intervention française au Mali.

    Cette émission ne doit son audience qu’à la présence de Jean-Luc Mélenchon. Son concept est mort et son présentateur démasqué si ce n’était pas déjà fait. Saint-Cricq et ses photos de famille des 90's, Lenglet et ses immuables graphiques, Wittemberg et ses questions prévisibles comme préparées six mois à l'avance. L'intello contradicteur, le politique contradicteur... la stratégie est éculée.

    Des paroles et des actes est une émission de politique ontologiquement à droite  où l'on ne parle jamais des  grands sujets politiques. Jean-Luc Mélenchon a eu beau dire qu’on ne l’interrogeait pas sur les projets ambitieux du Front de Gauche, aucune question n’a suivi dans ce sens.  Cette émission est la vitrine d’un monde figé dans lequel l’économie domine avec ses élites dirigeantes.  La « question politique » y est réglée: le "vivre ensemble" ne peut se concevoir que dans le cadre d'une économie libérale, dans un monde conservateur triomphant, aux contours aussi immuables et figés que le cadre de cette émission.

    Nous passerons sur l’intervention de Jacques Atali qui n’avait pour but que d’asséner à la fin une outrance : « Jean-Luc Mélenchon conduirait la France à ressembler à la Corée du Nord » simplement parce que ses propositions sont réalisables au niveau européen mais pas à l’échelon national. Après avoir donné souvent raison à Jean-Luc Mélenchon pendant leur échange, il balance un missile avent de s’esquiver. Enfin, il y a eu le jeune loup, partisan de Juppé et ancien ministre de Fillon.  Benoist Apparu a voté pour le Mariage pour tous mais n’a pas semblé aimer que Jean-Luc Mélenchon l’en félicite. Il nous a fait penser à Jérôme Cahuzac dans sa façon méprisante de traiter Jean-Luc Mélenchon. Pour le reste, il a été clair : il faut déréglementer davantage le travail pour en diminuer le coût, supprimer les 35 heures, repousser l’âge de la retraite…etc. Pour lui Hollande va dans le bon sens mais pas assez loin. Tout un programme pourtant retoqué aux dernières élections.

    Les trois commentateurs, chargés de conclure, ont été inintéressants car ils n’avaient pas grand-chose à se mettre sous la dent. Jean-Luc Mélenchon n’avait même pas laissé un os à ronger. Comme on ne peut le démolir sur le fond de son discours, on s’attaque hypocritement à la forme. Sans sa personnalité de tribun, cette émission ne ferait aucune audience. Elle est prévisible et le seul élément perturbateur de l’émission est l’invité…

    Nous vous proposons le replay de l’émission pour celles et ceux qui n’ont pas pu la regarder…

    Battone

     

     

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