-
Oseront-ils "assouplir" la loi sur le littoral ?
Au suivant. On connaît le titre d’une célèbre chanson de Jacques Brel. En le plagiant, on pourrait l’appliquer à la politique menée par François Hollande et son gouvernement dit socialiste. Mettant au placard ses discours enflammés sur la finance et le changement c’est maintenant, notre président s’est lancé à corps perdu, depuis son élection, dans une aventure ultralibérale qui ravit la droite et le patronat, hormis quelques grincheux plutôt soucieux de la lutte des places. Tout d’abord, Hollande a approuvé, sans état d’âme, le traité budgétaire européen, donnant ainsi les clefs de la maison France à la Troïka et à la Merkel. Au suivant. Puis ce fut au tour de l’Ani, l’accord sur « la sécurisation de l’emploi » dont l’objectif se résume en deux phrases : flexibilité accrue du travail et travailler plus pour gagner moins, sans garantie de l’emploi. Du détricotage du code du travail on passe à la remise en cause de notre système de retraite, déjà largement malmené sous le règne de Sarkozy. La suite n’est pas plus joyeuse. Au suivant. Hollande dans sa course effrénée vers l’abîme nous a concocté le crédit d’impôts pour les entreprises et en dernière date son fameux « pacte de responsabilité ». Beaucoup de sous seront distribués sans contrepartie. Pierre Gattaz, président du Medef, exulte et clame à la cantonade que le pacte ressemble fort à ses propositions. La besace est déjà lourdement chargée. On pourrait se dire que cela suffit. Pas du tout.
Des préconisations favorisant encore plus la spéculation foncière et immobilière
Au suivant. De nouvelles joyeusetés se profilent à l’horizon. Outre la vente de bijoux de famille (Edf, Sncf, la Poste, Eads…), il faut s’attendre à des ponctions sévères sur les dépenses publiques, avec ses conséquences néfastes sur la santé, la protection sociale, etc. Est-ce tout ? De mauvaises langues parlent d’une éventuelle remise en cause de la loi sur le littoral et de fortes pressions existent pour aller dans ce sens ! Rappelons que la loi a été adoptée en 1986 pour éviter le bétonnage à outrance des côtes françaises. Comme par hasard un rapport parlementaire vient d’être pondu par deux sénateurs, Jean Bizet, Ump et Odette Herveaux, Ps. On aurait souhaité que ce rapport comportât des propositions pour améliorer la loi, la conforter et supprimer certaines ambiguïtés et imprécisions. C’est le contraire qui est préconisé. Le dispositif actuel, d’après les rapporteurs est trop contraignant en raison de nouveaux besoins, par exemple, il est « nécessaire de poursuivre intelligemment le développement du littoral, ne serait-ce que pour accueillir les touristes dans de bonnes conditions ». Cela est écrit joliment. En fait, l’objectif est limpide : livrer davantage d’espaces protégés à la construction immobilière. Qui dit construction dit également spéculation. Autre préconisation. Confier l’interprétation de la loi aux élus locaux ! En voilà une très bonne idée, et de surcroît, inédite. En Corse, comme ailleurs, d’aucuns déjà se lèchent les babines et attendent ce genre de disposition pour accorder à tour de bras des permis de construire dans des zones protégées. Dans notre île, la porte serait ouverte pour une accélération sans précédent de la spéculation foncière et immobilière. Ca rapporterait beaucoup d’argent à une petite minorité. Ca susciterait beaucoup de convoitises de la part de mafie internationales, à l’affût de bonnes occasions pour blanchir l’argent de la drogue et d’autres activités prohibées, avec pour corollaire un accroissement de la violence pour le contrôle d’un marché particulièrement juteux. Ca aurait un impact désastreux sur notre environnement, à l’instar de ce qui s’est passé sur la Côte d’azur et aux Baléares, par exemple. Ca aurait enfin une incidence encore plus redoutable sur la vie des Corses, avec une impossibilité accrue de se loger et d’acheter des terrains et de relancer l’agriculture dans une région qui en a grandement besoin.
Il est évident que de telles préconisations sont inacceptables. La plus grande vigilance est de mise. Il faut absolument que les parlementaires rejettent ce rapport dans l’intérêt bien compris de la protection de l’environnement en France et plus particulièrement en Corse. Affaire à suivre de très près.
Tags : Corse, littoral, loi, Hollande, projet
-
Commentaires