• Papa Schultz le social-démocrate...

    schultz« Je suis très heureux de ne pas participer à la mascarade de l’élection du social-démocrate Martin Schultz, candidat commun des socialistes et de la droite à la présidence du Parlement européen. Je dénonce la collusion et les renvois d’ascenseur entre les socialistes et la droite dans les institutions européennes. En pleine agression de la finance contre les peuples en général et contre la France en particulier, je n’apporterai pas mon soutien à cette collaboration sans principe. L’Union des « oui » au Traité de Lisbonne est devenue l’union du « oui » à l’austérité et au libéralisme ! Martin Schultz en est la caricature. Il a voté, entre autres, les résolutions en faveur des sanctions contre les dépassements de déficits autorisés, les nouveaux pouvoirs des agences de notation, la libéralisation du gaz et le paquet ferroviaire sans oublier la directive service.  Il avait voté pour le président de droite du Parlement. Il est récompensé pour ses bons et loyaux services. Sans moi ! »C’est par ce commentaire que Jean-Luc Mélenchon a pris position sur l’élection du social-démocrate Martin Schultz.

    Elu en janvier 2012 avec 387 voix (alors que la majorité absolue est de 336), le député européen allemand âgé de 56 ans dirigera le Parlement européen pendant deux ans et demi, jusqu'au début de la prochaine législature, en juillet 2014.  Il  remplace le Président polonais sortant, M. Jerzy Buzek. Il faut dire que Martin Schultz préparait son élection de longues dates par des alliances avec les conservateurs. C’est ce qui s’appelle un renvoi d’ascenseur politique. Il a contribué à reconduire pour une deuxième mandature la commission Barroso. Les sociaux-démocrates allemands avaient passé un accord pour réélire José Manuel Barroso au poste de président de la Commission européenne. Il avait pourtant dit de ce dernier, ce que l’on pourrait dire de lui-même: « Quand il parle aux socialistes, il est socialiste. Quand il parle aux libéraux, il est libéral. Il dit aux gens ce qu'ils veulent entendre».

    SchroderMartin Schultz est un élu du SPD, parti politique de la gauche allemande souvent cité par Sarkozy pour un paquet de réformes libérales et de mesures d’austérité. L’austérité, son leader Gerhard Schröder l’a mise en place avant Angela Merkel qui lui a succédé à la tête du gouvernement allemand. Après la fin de sa carrière politique, en 2005, Schröder a repris ses activités professionnelles. Il a été engagé par la société russe Gazprom pour présider le conseil de surveillance de North-European Gas Pipeline, consortium germano-russe chargé de la construction et de l'exploitation du gazoduc Nord Stream. Cette nomination a fait l'objet de critiques dans la mesure où Schröder, en sa qualité de chancelier, avait approuvé le tracé du gazoduc et s'est porté garant d'un prêt bancaire d'un milliard d'euros proposé par Deutsche Bank et KfW à Gazprom dans le cadre de cette affaire. Gerhard Schröder a inauguré le premier tronçon du gazoduc le 8 novembre 2011, en compagnie d’Angela Merkel, de Dimitri Medvedev et de François Fillon. Avant d’être chancelier, Schröder fut un conseil de Goldman Sachs, puis de la banque Rothschild, et consultant  dans le groupe de presse suisse Ringier.

    Dans une brève allocution au Parlement européen à Strasbourg immédiatement après le vote, M. Martin Schulz du SPD, parti de Schröder,  a averti que "pour la première fois depuis la création de l'Union européenne, l'échec de celle-ci apparaît comme un scénario réaliste" ajoutant que "nos intérêts ne peuvent plus être dissociés de ceux de nos voisins, sur l'idée que l'Union européenne n'est pas un jeu à somme nulle dans lequel l'un doit perdre pour que l'autre gagne. C'est exactement l'inverse: soit nous perdons tous, soit nous gagnons tous. Pour y parvenir, la règle fondamentale est la méthode communautaire. Ce n'est pas un terme technique, mais l'âme même de l'Union européenne!". M. Schulz a ajouté que "l'accord interétatique sur une nouvelle union budgétaire représente un premier test".  "Quiconque viole les valeurs de notre Charte des droits fondamentaux doit s'attendre à voir le Parlement européen se dresser contre lui. C'est le devoir de tous les députés de notre Assemblée »

    Un membre du parlement s’interrogeait après ce discours : « ‘Quel genre de Président deviendra M. Schulz? Un orateur calme (...) ou le M. Schulz que nous avons appris à connaître: un homme en colère, qui ne tolère quiconque ayant un point de vue différent du sien… » Et de conclure: "Nous souhaitons une union commerciale, pas une superpuissance". 

    Cette élection intervient alors que la B.C.E (Banque Centrale Européenne)  de Super Mario Draghi a prêté entre décembre et fin février plus d’un billion € (1.000 milliards) au taux de 1% aux banques privées tandis que celui du FMI est de 3,5%. On ignore toutefois si la BCE a fait marche  la « planche à billets» ou si elle disposait des fonds. L’article 123 du TFUE (partie du Traité de Lisbonne interdisant à la BCE de prêter aux Etats membres de l’Union) s’applique aussi à La Banque de France et a conduit à la création du MES (Mécanisme économique de stabilité). Il faut se souvenir que la BCE a été fondée le 1er juin 1998 sous le gouvernement de Lionel Jospin. Il oblige les états membres de la zone euro à recourir aux banques privées pour emprunter au FMI ou sur les marchés internationaux à des taux supérieurs à ceux de la BCE. Est-ce l’héritage de l’incompétence politique et financière ou des intérêts des grands partis et de leurs dirigeants ? Mélenchon  le déplore. Comme il déplore que le parti socialiste ait participé à l’élection de Martin Schultz, social-démocrate allié des conservateurs. 

    Le premier tour de la Présidentielle, si Jean-Luc Mélenchon n’était pas au deuxième tour, est l’occasion de constituer une force à la gauche du parti socialiste et, dans la perspective de l’élection de François Hollande, de disposer d’une opposition de gauche vigilante sur les orientations politiques des Socialistes français qui ne doivent pas imiter le SPD. C’est dans cette perspective que le vote pour Jean-Luc Mélenchon est la véritable alternative à gauche et le seul vote utile pour s’opposer à une dérive conservatrice à laquelle le passé nous a habitués et qui bénéficie d’un contexte européen propice. Aujourd’hui, Angela Merkel s’est assuré le leadership européen et la présidence du Parlement est allemande avec un président, partisan de l’austérité, des sanctions contre les dépassements des déficits, du renforcement des pouvoirs des agences de notation… entre autres choses à dénoncer.

    Ainsi le Stalag européen est dirigé d'une main de fer par la Colonelle  Merkel et le Sergent Papa Schultz. En France, Sarkozy est pour la collaboration avec la devise « Travail, famille, patrie ». Il voudrait même avoir recours au STO contre les chômeurs. Officieusement ils sont tous manipulés par les capitalistes et leurs financiers. Des technocrates de la banque américaine  Goldman et Sachs ont été installés à la tête de l’Italie et de la Grèce alors que d’autres œuvrent dans le girond de l’Union européenne. Les partis conservateurs européens ont créé une coalition dans laquelle ils serrent les coudes. Tout est réuni pour que les sociaux-démocrates pactisent avec cette droite conservatrice. Contre cette cuisine électorale des gardiens du Temple de la finance,  les peuples doivent entrer en résistance et commencer une révolution citoyenne en imposant par les urnes l’humain d’abord.

    Signé: Pidone

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