Souvenons-nous de la célèbre phrase du candidat Nicolas Sarkozy en 2007 : « Travailler plus pour gagner plus ». Phrase qui lui a permis de bluffer un bon nombre de Français et d’assurer son élection. On sait depuis belle lurette que ça a fait choux blanc. Mieux. Le chômage s’est aggravé, le pouvoir d’achat de la majorité des salariés a stagné, voire régressé, la dette publique s’est envolée, les délocalisations et les attaques contre la protection sociale se sont multipliées.

4/ Procès-D Sarkozy : "Travailler plus pour... par alizoh8

Il faut croire que notre président candidat n’a pas tiré les enseignements de presque cinq années de pouvoir. Il récidive, avec une autre belle phrase choc : «  Produire plus et dépenser moins ». Celle-ci apparaît même en lettres d’or dans le nouveau programme électoral de l’Ump qui vient d’arriver. Un programme novateur, ouvrant la voie au renouveau de la France.

Pour le plaisir, nous avons extrait de ce programme quelques thèmes succulents.

Il faut sortir des 35 heures

Vieille rengaine. Les Français travaillent « moins que dans d’autres pays européens et développés ». Bien évidemment on se réfère au modèle allemand. Manque de bol, l’argument ne tient pas la route. D’après l’Insee, en 2009, les Allemands ont besogné pendant 1309 heures, alors que nos fainéants de compatriotes ont trimé pendant 1469 heures. Une substantielle différence. Au-delà de cette contrevérité, on essaie dans le même temps d’opposer les salariés, entre les bénéficiaires des 35 heures et les autres, comme on oppose ceux du public au privé, ainsi de suite. Vieille technique qui malheureusement a déjà et souvent fait ses preuves.

Refonder le financement de notre modèle social

L’Ump propose de revoir « le financement de notre modèle social pour qu’il ne pèse plus uniquement sur le travail ». On pourrait applaudir à une telle suggestion, par exemple si l’assiette des cotisations sociales s’appuyait sur la valeur ajoutée des entreprises, donc aussi sur les bénéfices. Mais il n’en est rien. Le parti majoritaire propose – sans l’écrire clairement – la mise en place de la fameuse Tva sociale. On transférerait ainsi une partie des cotisations sociales sur la Tva, afin de faire baisser le coût du travail. Il fallait y penser. En clair, ce sont les couches sociales les plus défavorisées qui supporteraient le plus ce transfert à la grande satisfaction du patronat. Bonjour la solidarité nationale.

Différencier les revenus du travail et ceux de l’assistanat

Troisième point intéressant. « Nous voulons – lit-on dans le programme de l’Ump – créer une différence plus importante entre les revenus du travail et les revenus de l’assistanat ». Et de proposer le plafonnement des revenus sociaux à 75% du Smic. Au-delà de cette mesure insupportable pour des millions de personnes, on vise là aussi à allumer et à attiser la guerre entre pauvres. C’est vraiment peu ragoutant.

Un Fbi contre la fraude

Dernier point qui vaut son pesant d’or. Sarkozy veut créer une brigade spéciale pour lutter contre la fraude fiscale et sociale. Mallone et son équipe d’enfer vont se mettre à la recherche des fraudeurs, en particulier des faux malades. Mais on ne nous dit pas que la grande majorité des fraudes sociales est constituée par des cotisations non versées par les entreprises et par le travail au noir. Quant à l’évasion fiscale le programme est peu loquace. Et pour cause. Pourtant le Fbi aurait de quoi faire.

Comme on peut le constater, à partir des quelques exemples que nous venons de citer, le programme de l’Ump est vraiment novateur.