-
Va-t-il se couper l'oreille gauche?
Hier, il n’a pas entendu les manifestants contre l’accord ANI et sa loi de sécurisation du travail. Aujourd’hui, François Hollande est décidé à ne pas faire enlever le bouchon de cérumen qu’il a dans l’oreille gauche et vient d’ajouter une boule Quiès. Il n’écoute que de son oreille droite avec un cornet acoustique au risque de l'avoir taillée en pointe lors des prochaines élections. Arnaud Montebourg, Cécile Duflot et Benoît Hamon ont osé dénoncer les dégâts causés par les mesures de rigueur. "Aucun ministre ne peut remettre en cause la politique conduite" leur lance le Président. La menace n’est même pas voilée. Elle est claire : ils doivent fermer leur gueule comme le disait en mars 1983 Jean-Pierre Chevènement : « Un ministre, ça ferme sa gueule ; si ça veut l'ouvrir, ça démissionne ». Lui, il a démissionné dans ce qu’il a appelé la « parenthèse libérale ». Que vont faire nos trois ministres mis au pilori par Hollande qui n’a jamais refermé la parenthèse. Vont-ils fermer leur gueule ?
En ce qui concerne les grandes annonces pour moraliser la politique, on connaît déjà la publication des patrimoines par le Président, les ministres, les députés et les sénateurs. Ce sont ajoutés les élus des grandes collectivités et les grands patrons du secteur public. Le contrôle sera effectué par une haute autorité indépendante. Un volet de lutte contre la grande délinquance et les grandes fraudes est venu compléter les mesures envisagées. Un parquet spécialisé sera créé avec à sa tête un procureur de la République (Espérons que ce ne sera pas le nommé Philippe Courroye, magistrat sarkoziste ou un de ses semblables au PS). Les services en charge de cette délinquance organisée seront regroupés autour de ce Parquet, de façon à mieux coordonnées les différentes administrations que sont la police, la gendarmerie, les Impôts et la Justice. Des "renforts d'effectifs" sont évoqués. Par ailleurs des mesures seront étudiées pour contrôler les circuits bancaires et contraindre les paradis fiscaux à la transparence. Le dispositif devait comporter un "volet international", avec une initiative au niveau européen visant à contraindre la Suisse à livrer les noms des ressortissants français y détenant des comptes bancaires. Le cas des conventions fiscales sera aussi examiné. Tous les paradis fiscaux ne figurent pas sur les listes noire et grise. Les banques devront fournir la liste de toutes leurs filiales à l’Etranger.
Des annonces en partie déjà faites et jamais tenues jusqu’à aujourd’hui. Il aura fallu l’affaire Cahuzac pour forcer Hollande à les faire. Ce ne sont encore que des promesses et on sait que, dans leurs applications, les promesses peuvent être tenues de façon inefficace. Les mesures annoncées sont de toute façon incomplètes et il existe d’autres volets importants.
Comment expliquer que la double nationalité soit possible entre la France et des paradis fiscaux comme L’île Maurice par exemple ? Il faudrait mettre fin à ces doubles nationalités qui ont pour motif la défiscalisation des revenus et des investissements. Il a été question de faire une loi qui constituerait le délit de fraude fiscale en bande organisée de façon à lutter efficacement contre les fraudeurs mais aussi les conseils qui proposent des circuits financiers, les sociétés offshores et les banques. Il est urgent de rendre inéligibles ceux qui ont des professions accompagnant les lobbies financier et industriel. Des mesures doivent être prises en aval mais aussi en amont, lorsque des élus vont monnayer leurs carnets d’adresses et se servent de leurs relations en place.
Pour moraliser la vie politique, il faut une vraie volonté de le faire. Nous assistons à des joutes hypocrites entre élus sur la publication de leurs patrimoines. On dirait qu’on leur demande de se montrer nus en place publique. Leur côté bling bling est mis sous l’éteignoir lorsqu’il s’agit de montrer pattes blanches. Jusqu’à présent, la déclaration de patrimoine ne les dérangeait pas. Ils la remplissait comme il le voulait avant qu’elle soit rangée dans une armoire forte à l’abri des regards et des contrôles. 30% des sénateurs ne l’aurait jamais faite. Une loi sanctionnant la fausse déclaration, elle n’est pas appliquée. On supplie Jérôme Cahuzac de renoncer à son mandate de député alors qu’on pourrait le sanctionner. La Commission pour la transparence de la vie politique, qui recense ces déclarations, est tenue par l'article 40 du Code de procédure pénalede transmettre toute connaissance d'un délit au procureur de la République. L’a-t-elle fait pour Jérôme Cahuzac ?
Hollande et consorts, comme les Umpistes, agitent le chiffon rouge du populisme. Tous clament que la majorité des élus sont honnêtes. Certains trouvent indigne de leur demander la transparence et parlent de déballage, de voyeurisme. Ils n’ont sans doute pas compris que les Français en ont marre de leur hypocrisie. Il ne suffit pas de traiter de populistes les élus du Front de gauche pour regagner la confiance populaire. Ils montrent au grand jour qu’ils réagissent comme membres d’une caste au dessus de la loi et de la morale républicaine. Ils ont peur d’une sixième république qui donnerait la parole au peuple plus souvent et de façon efficace.
Nous invitons les visiteurs à consulter les propositions faites pour une sixième république et constater qu’il ne s’agit pas de populisme comme les mensonges de Front national ( proche du Sarkozisme et du mouvement « la droite forte » à l’UMP) mais d’un projet de société basé sur la devise républicaine « Liberté, égalité, fraternité ».
Pidone
Allocution intégrale
Tags : Hollande, moralisation, fraude fiscale, ministres, Duflot, n Mondebourg, Hamon, patrimoine
-
Commentaires