• Valls à la City

    Ou l'art de la compromission

    Valls_city

    Manuel Valls dit à qui veut l’entendre qu’il est socialiste. Et il s’efforce de le prouver à chaque instant. Mais de quel socialisme parle-t-il ? De celui qui combat le capitalisme, la finance et veut changer le monde, dans l’intérêt du plus grand nombre ? Ou bien de ce socialisme mou, revu et corrigé à la mode Blair, Schroeder et compagnie, à la solde du capitalisme ? Il y a une réalité et notre premier ministre ne peut plus la nier. Il n’est pas socialiste. L’a-t-il été un jour ? Comme d’ailleurs un grand nombre de caciques du Parti socialiste. Il est bon de rappeler quelques exemples significatifs. Manuel Valls n’a jamais caché son attirance pour le social-libéralisme. Il s’est même prononcé pour la transformation du parti en Parti démocrate à la sauce américaine ou renzienne, mieux adapté – selon lui – aux réalités de notre temps. Depuis qu’il est à la tête du gouvernement, il multiple les déclarations qui ne laissent aucun doute sur sa vraie nature et ses ambitions. Ainsi, il s’en est allé à l’Université d’été du Medef à Jouy en Jojas où il a reçu une fantastique ovation. Et les félicitations de Pierre Gattaz, tout ravi. A Berlin, il a présenté sa copie au professeur Merkel pour y obtenir une bonne note. Ou encore, il s’est fendu d’un « Ich liebe die underehmen », « J’aime l’entreprise » devant les représentants de la puissante fédération patronale de l’industrie. Le dernier exemple vaut son pesant d’or. Pas plus tard que ce lundi 6 octobre, il a visité le temple de la finance européenne, voire mondiale : la City à Londres. Là, notre premier ministre a prononcé un discours dans la meilleure tradition des laudateurs de l’ultra-libéralisme. Il s’est exclamé, sans rire : « My gouvernment is pro-business ! » On a envie de crier : « Il est devenu fou. Jaurès revient ! » Il ne reste plus qu’à notre homme d’aller à Wall Street pour y trouver sa consécration : celle du meilleur fayot de service.

    Devant une telle pantalonnade, on a envie de crier : « Ca suffit ». Un tel comportement et la politique d’austérité et de régression sociale qu’il mène sous la baguette de François Hollande jettent un peu plus le discrédit sur l’ensemble de la gauche, y compris sur le Front de gauche, au grand ravissement de la droite, pourtant empêtrée dans les affaires et du Front national. Cette situation devient insupportable. Il faut plus que jamais dénoncer cette mascarade mortelle et proposer aux Français une vraie alternative de gauche, avec des propositions de gauche, avec de vrais gens de gauche. Que tout ce beau monde dégage.

    Maria Maddalena Lanteri

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