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Vent debout contre le projet de loi El Khomri
Un début prometteur !
Plus de 200 rassemblements en France à l'appel des syndicats lycéens et étudiants (Unef, Unl et Fidl), avec le soutien d'organisations politiques (Jeunes communistes, Parti de gauche, Ensemble, Europe Ecologie-Les Verts, Parti communiste, Npa, etc.) et syndicales (CGT, FO, FSU, Solidaires...).
Myriam El Khomri continue à justifier la loi qu’elle porte au nom du Medef, de Valls et de Macron avec la complicité de tout le gouvernement et la sympathie silencieuse de François Hollande. « Il y a une cohérence, une philosophie qui est portée dans ce projet de loi » a déclaré la ministre du Travail lors des questions au gouvernement, aujourd’hui, alors que les manifestations débutaient. Ajoutant comme une boutade : « Bien sûr qu'on écoute le peuple, bien sûr qu'on écoute les organisations syndicales. »
Elle n’a pas fini d’écouter le peuple et les syndicats car l'Unef prévoit déjà le prochain rassemblement. Le syndicat étudiant a appelé à une nouvelle journée de mobilisation dans les universités, jeudi 17 mars, pour protester contre le projet de loi sur la réforme du Code du travail. Une autre journée de manifestation est déjà prévue le 31 mars, à l'appel de sept syndicats.
Ecouter d’une oreille pour que ça sorte par l’autre ne suffira pas. Il faudra qu’elle entende que les principaux intéressés ne veulent pas de sa loi scélérate. Aujourd’hui ce n’étaient que les premières vagues mais elles étaient déjà nombreuses. Le mouvement de contestation s’amplifiera jusqu’au 31 mars prochain malgré les manigances politico-syndicales qui se font jour. Les contestataires ?Il ne s’agit pas d’une poignée d'imbéciles ou d'égarés qui ne comprennent pas tout le bien que ce gouvernement et le chef de l’Etat leur veulent. Si Valls le pense, il se trompe. Les gens qui ont signé la pétition contre la loi, toutes celles et ceux qui descendent dans la rue ne sont pas dupes et ce ne sont pas des frondeurs occasionnels et des dirigeants de syndicats collaborationnistes qui les tromperont par une pseudo-contestation sur quelques points pour signer ensuite une nouvelle régression sociale de grande ampleur.
Dans un article datant d'un an (mars 2015 sur son blog), Jean-Luc Mélenchon écrivait :
La crise politique va connaître un pic dont nul ne peut prédire ce qu’il sera. François Hollande et le PS s’activent pour recomposer une ligne de coalition qui puisse faire illusion au moins jusqu’au désastre suivant. Je ne sais pas si ceux qui sont pressentis pour devenir ministres poussent la curiosité jusqu’à demander quel genre de politique sera appliqué au pays dans les mois qui viennent. Mais s’ils l’ignorent, je les invite à me lire. Ce post vous dira ce qu’est le plan secret de Valls et de Hollande. Secret parce que si les électeurs socialistes le connaissaient, ils pourraient faire passer leur colère dans les urnes bien davantage que ne le prévoient déjà les enquêtes d’opinion…
Hollande a prévenu. « Je ne changerai ni de Premier ministre ni de politique », a-t-il dit dans Challenges le 12 mars. Quelle violence ! Avec Hollande c’est « vote toujours, tu m’intéresses ». Les électeurs socialistes sont prévenus. Le gouvernement n’a pas besoin de leur soutien pour continuer. Mais nous, ne nous laissons pas leurrer. Hollande va changer de politique. C’est-à-dire qu’il va durcir sa pratique et son programme de réformes structurelles. La Commission européenne le lui a ordonné. Demain sera donc pire qu’aujourd’hui ! Il ne peut en être autrement…
Manuel Valls prépare une nouvelle loi pour réduire les droits des salariés. Sous couvert de « moderniser le dialogue social », il prépare une remise en cause des protections collectives des salariés. Emmanuel Macron a vendu la mèche plusieurs fois. Leur volonté est de permettre aux entreprises de déroger à la durée légale du travail de 35h. La réforme de 2013 à partir de l’accord Made in Medef permet déjà de le faire pour les entreprises en difficultés. Mais Emmanuel Macron et Manuel Valls veulent généraliser ce chantage à l’emploi à toutes les entreprises, même celles qui se portent le mieux.
JLM annonçait que la première loi Macron n’était qu’un apéritif. Nous passons directement au plat du jour préparé dans la cuisine du Medef. Qu’offrent-ils ces fabricants d’usines à gaz ? La précarité, l'individualisation et l'uberisation du monde, la start up comme modèle, un faux positivisme pour que les gens se détournent de la solidarité et de la politique, l'état de délabrement de notre planète, l'absence de perspectives.
Devant l’offensive du gouvernement soutenu par la presse libérale et une partie de la Droite, Sarkozy attend au coin du bois et envisage déjà de supprimer 300.000 à 350.000 postes de fonctionnaires, sans doute pour réduire le déficit budgétaire comme l’exige l’Allemagne et pour lutter contre le chômage. La surenchère antisociale est déjà dans les discours de la droite. Sarkozy a déjà d’autres idées dans son sac de candidat. Sa cible privilégiée : les fonctionnaires. Pour le reste, si la loi El Khomri passe, il n’aura plus qu’à l’aggraver et, si ce n’est pas lui qui le fait, ce sera un de ses concurrents aux primaires de la Droite.
Aujourd’hui, les opposants à la loi étaient des milliers dans les grandes villes, des centaines de milliers sur toute la France.
Battone
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