• Vous avez dit réforme

     

     Fini les bains de soleil sur la plage de Portigliolo, le sable fin, fini les roupillons dans un hamac sous un olivier. Fini les vacances. Voici venu le temps du boulot et des mauvaises nouvelles : la guerre en Syrie, les menaces d’intervention des Occidentaux, ajoutant des morts aux morts, les feuilles d’impôts, la fameuse « réforme » des retraites et j’en passe. Tiens, parlons-en de la « réforme » des retraites ! Elle fait l’objet, en cette fin du mois d’août, d’un grand tintouin. D’éminents spécialistes – les mêmes que ceux qui naguère nous vantaient les vertus de l’austérité – se répandent sur les radios, la télé, dans la presse, pour nous expliquer, sans rire, qu’il faut impérativement « réformer » notre système de retraite, trop avantageux, trop coûteux par rapport à d’autres pays européens. Notre gouvernement emboîte le pas en proposant des mesures « justes et équitables ». N’étant pas très douée pour la sémantique, je me suis ruée sur le Petit Robert et j’ai cherché la définition du mot réforme. Réforme, amélioration de l’existant. Bigre. Je me suis posé la question de savoir si ce qu’on nous propose améliorera l’existant. La réponse est toute simple. C’est tout le contraire. On assiste à une vraie régression sociale, à un démantèlement progressif de notre système de retraite. Un exemple : l’allongement de la durée de cotisations à 43 ans à partir de 2035, avec paliers intermédiaires dès 2025. Dans le même temps on nous dit la main sur le cœur qu’il n’est pas question de toucher au droit de départ à la retraite, à taux plein, à 62 ans. Pour qui nous prend-on ?

    Pour d’aucuns, les mesures du gouvernement Ayrault ne vont pas assez loin. Gattaz fils, nouveau patron des patrons, grimpe aux rideaux. « L’augmentation des cotisations salariales et patronales vont nous mener à la catastrophe », crie-t-il à ceux qu’ils veulent entendre. Rappelons à ce brave monsieur que le patronat bénéficie déjà de plusieurs dizaines de milliards d’euros d’exonération de charges patronales par an, sans oublier les 20 milliards de cadeaux à venir, sous forme de crédit d’impôts. Et on ne voit toujours pas de relance à l’Ouest.

    On est obligé, une fois de plus, de dire que le gouvernement socialiste a cédé aux pressions de la Troïka et des marchés financiers. Il est bien loin le temps du « changement, c’est maintenant ».

    Il nous reste la mobilisation contre la remise en cause de nos acquis sociaux. Le 10 septembre,  je serai dans la rue à l’appel de la Cgt, de la Fsu, de Solidaire, de Fo et du Front de gauche pour dire basta au saccage social.

    Maria Maddalena Lanteri

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