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Par Manca alternativa le 7 Juillet 2016 à 09:33
Quelques remarques autour de J-L Mélenchon
J’ai lu les analyses de Jean-Luc Mélenchon après le Brexit et après les élections espagnoles. J’ai lu son entretien sur Médiapart.
- Sur l’Europe, je perçois un désaccord ; je ne le crois pas insurmontable. JLM tient à son processus en deux temps : une négociation avec Bruxelles sur une refondation du cadre des traités (« plan A ») ; en cas d’échec des négociations, engagement d’un processus de sortie (plan B). La proposition est cohérente. Elle ne me convainc pas dans sa deuxième partie. Pourquoi ?
- Parce que le point de départ doit être pour moi que le passage d’une Union (mal ficelée dès le départ) à pas d’Union du tout n’est pas souhaitable dans le monde qui est le nôtre. Aucun État européen séparé ne peut être potentiellement autre chose qu’une puissance de second ordre face aux USA et aux « émergents ». L’Union est une nécessité, mais telle qu’elle est, elle va dans le mur.
- Une France démocratique userait des ressources de sa puissance autour d’une triple argumentation : exiger une refonte complète du dispositif des traités rompant avec la double norme de la concurrence et de la gouvernance (c’est l’Union elle-même qui se « sortir du carcan des traités ») ; affirmer que, comme le fit naguère le Royaume-Uni dans un sens ultralibéral, elle n’appliquerait aucune des dispositions des traités qui contrediraient la volonté souveraine du peuple français ; rappeler qu’une Union européenne sans la France serait un contre-sens, mettant de fait l’Union dans l’impossibilité de poursuivre.
- Il n’y a pas besoin d’aller au-delà. À la limite, ce serait aux autres puissances de l’Union de décréter l’expulsion de la France. Au départ de la négociation, mieux vaut dire, tout à la fois, que nous ne voulons pas sortir de l’Union et que, dans tous les cas, nous n’accepterions pas que soit remis en cause le choix majoritaire des Français.
- On peut maintenir une plage de désaccord sur le plan B. Ce désaccord peut être relativisé par le fait que la première phase n’est pas une affaire de quelques semaines, que les électeurs seront consultés avant l’entrée dans chacune des phases et que, sans attendre, un gouvernement vraiment à gauche amorcerait la mise en œuvre de sa politique, fût-ce en contredisant la lettre des actuels traités.
- Sur les élections législatives. Je n’aurais pas employé les formules de JLM qui résonnent comme une menace à l’égard des communistes. Je me serais contenté d’une affirmation simple et raisonnable : il y aura nécessairement cohérence entre la présidentielle et les législatives. Le rassemblement réalisé à chacune de ces élections peut prendre des configurations différentes, il peut être plus large dans certains cas que dans d’autres (et c’est tant mieux), mais son ossature sera la même dans chaque circonscription. On pourra très difficilement se trouver derrière des candidats différents en avril et derrière la même candidature en juin.
Si les communistes se trouvaient engagés, pour la présidentielle, dans une option qui viendrait concurrencer le rassemblement esquissé par JLM, ils devraient anticiper le fait qu’ils auraient face à eux une candidature continuant le combat présidentiel.
Je tiens pour ma part à l’utilisation du conditionnel et surtout pas du futur. Je ne veux pas envisager une seule seconde que celles et ceux qui se rassemblèrent en 2012 pourraient se disperser à nouveau en 2017. Que cela plaise ou non, on doit bien constater que le nom de JLM a montré sa capacité à regrouper dans des proportions intéressantes, même si une intention de vote n’est pas nécessairement sa réalisation. Mais en sens inverse, une non-intention d’aujourd’hui n’est pas nécessairement un non-vote de demain.
- Mieux vaut donc en rester à l’essentiel. Nous avons devant nous une fenêtre historique pour relancer la gauche dans la bonne direction. Pour y parvenir, nous devons aller bien au-delà de 2012. Mais ne commençons pas à soustraire avant d’avoir seulement additionné.
À chaque organisation qui composa le Front de gauche de ne pas trop tarder à comprendre que le choix de JLM est le seul raisonnable, quand bien même on ne serait pas d’accord à 100 % avec ce qu’il dit (on a compris que c’est mon cas). Nul besoin, tout simplement, d’ériger chaque désaccord en barrière insurmontable, en motif de divorce : si nous avions procédé ainsi en 2012, comme nous l’avions fait en 2007, nous n’aurions pas réalisé la belle avancée qui fut la nôtre. Les uns et les autres, nous sommes les mêmes en 2017. Qu’est-ce donc qui pourrait sérieusement nous empêcher de nous retrouver aujourd’hui ?
À Jean-Luc de son côté, de montrer que ses convictions et son désir légitime de clarté ne signifient pas qu’il n’entend pas la diversité de nos voix. Au départ, le Front de gauche eut le désavantage d’être avant tout un tête-à-tête entre le PCF et le nouveau PG. À mes yeux, il a trop gardé ce défaut. Mais les uns et les autres doivent comprendre que le Front de gauche, dans les pensées et les cœurs, ce fut bien autre chose, l’espérance de centaines de milliers d’individus qui n’étaient ni au PC ni au PG. Or on ne peut pas espérer gagner en lâchant la proie pour l’ombre, ni pour une improbable resucée de « gauche plurielle », ni pour un dialogue en direct entre un candidat et un peuple.
Le Front de gauche a buté sur ses limites, mais son espérance est toujours là. Qu’on en prolonge l’existence de façon nouvelle, que l’on ne s’enferme pas dans la répétition est une chose ; qu’on lui tourne le dos en est une autre.
Encore une fois, pour additionner mieux vaut ne pas soustraire. À régler des comptes entre nous, nous perdons notre raison d’être. Unis, nous pouvons. Désunis, nous sommes les jouets des flots.
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Par Manca alternativa le 7 Juillet 2016 à 08:45
Il ne s’en rend même pas compte mais Le député Jacob, Président de groupe des Républicains, est le meilleur interlocuteur de Manuel Valls tant ses tirades sont nulles et permettent au Premier ministre, habituellement sinistre, de faire un brin d’humour tout en renvoyant les Républicains au quinquennat de Sarkozy et à la constitution de la 5ème république dont ils sont les gardiens autoproclamés. Aujourd’hui encore, lors de la séance parlementaire, M. Jacob a été mauvais comme d’habitude pour réclamer la démission du Premier ministre non pas à cause de la loi Travail mais en arguant de son impopularité et stigmatisant la chienlit dans les rues due, selon lui, à des casseurs d’extrême-gauche. Comme on pouvait s’y attendre, la Droite la plus nulle d'Europe n’a pas déposé de motion de censure. On peut se demander si ce n’est pas la peur qu’elle soit votée par des députés de gauche qui a dicté leur inaction législative, à moins que ce soit l’Euro et le désir de voir la demi-finale France-Allemagne chez eux ? Du côté de la motion de gauche, rien de nouveau : 56 signatures alors qu’il en faut 58 pour déposer cette motion. Quelques frondeurs ont signé malgré les menaces d’exclusion proférées par Jean-Christophe Cambadélis, le gardien du temple hollandiste qu’est devenu le siège du PS. Si d’autres élus socialistes sont mécontents, c’est dans la perspective de perdre leurs mandats mais ils restent soumis car, pour eux, hors du parti point de salut ! Complicité et soumission au PS !
La mascarade parlementaire touche à sa fin et démontre une fois encore que la constitution de la Cinquième république donne trop de pouvoirs au couple de l’Exécutif. Les élections présidentielles sont considérées comme la délivrance d’un blanc-seing à un homme prétendu « providentiel » et qui s’installe à l’Elysée, palais qui fonctionne comme une cour dirigée par un monarque républicain. Non seulement François Hollande n’a pas tenu compte des résultats des primaires socialistes en adoubant Manuel Valls comme Premier ministre malgré sa place de bon dernier avec 5%, mais il a ensuite trahi les espérances de son électorat de gauche. Alors que le gouvernement n’a plus qu’une majorité relative, Manuel Valls légifère à coups de 49.3 et contre l’opinion publique qui rejette massivement la loi Travail. Nous assistons à des dénis de démocraties répétés contre le Parlement et contre le peuple. Même le droit de manifester est mis à mal par des mesures policières de plus en plus attentatoires aux libertés. Au sein du PS, la direction menace d’exclusion celles et ceux qui s’opposent à l’inversion des normes dans la réglementation du travail, alors que le respect des normes avait été voté par le même parti socialiste en congrès. Les putschistes du PS marginalisent les orthodoxes socialistes et les menacent d’exclusion.
Nous le voyons, la constitution de la 5ème république ne permet aucune avancée sociale et aucun progrès démocratique. Au contraire, elle donne les outils législatifs de l’arbitraire, agent de la régression. Elle est devenue un carcan pour maintenir une alternance politique libérale. Le seul outil démocratique est le référendum et il fait peur aux conservateurs de la Droite et du PS. Le dernier référendum en date sur la constitution européenne a été oublié et les technocrates européens n’en ont pas tenu compte en faisant passer le même texte sous forme de traités. Aujourd’hui, la Grande-Bretagne a choisi, par voie référendaire, de sortir de la communauté européenne dans laquelle elle avait un statut particulier. Que n’entendons-nous pas sur le référendum considéré comme un vote populiste ? L’essayiste de Droite Alain Minc, va jusqu’à dire : « Ce référendum n'est pas la victoire des peuples sur les élites, mais des gens peu formés sur les gens éduqués ». Et l’amuseur politique Cohn Bendit lui emboîte le pas en déclarant : « Il faut arrêter de dire que le peuple a toujours raison. Quand un peuple vote pour l'extrême droite, quand un peuple vote pour le nazisme, il n'a pas raison, même si c'est le peuple ! »
Voilà comment, au nom de la démocratie, on construit une dictature républicaine ! Au lieu de se remettre en cause, la Droite et les socio-libéraux de tous poils considèrent que le peuple a tord de ne pas toujours leur donner raison. Certes, voter pour l’extrême-droite et le nazisme n’est pas un choix démocratique. Qui s’évertue à dédiaboliser le Front national pour en faire l’arbitre du deuxième tour des élections présidentielles et maintenir ainsi une alternance libérale qui promet précarité et chômage au peuple pendant que les grandes fortunes capitalisent toujours plus ? Qui méprise le peuple au point de détourner une grande partie de l’électorat vers l’abstention pour laisser le champ libre au FN ? Qui met en place la déréglementation du travail ? Il ne reste plus à la France qu’à sortir de l’Organisation Internationale du Travail comme le souhaite le président du Medef Pierre Gattaz. Ensuite la déréglementation pourra s’enrichir avec le licenciement sans motif et favoriser davantage le dumping social pour mettre en place l’esclavage moderne au nom de la modernité libérale.
La loi Travail vient d’être adoptée en 24 heures, sans discussion et sans vote, par une Assemblée nationale soumise au diktat de Manuel Valls et de François Hollande. Menton mussolinien, Manuel Valls a joué le personnage qu’il s’est créé en vue des Présidentielles : l’homme à poigne. C’est une défaite démocratique qui sera lourde de conséquences. La classe politique s’est encore fourvoyée dans des calculs politiciens avec, en mire, les élections présidentielles qui seront l’objet des pires manigances. Nous arrivons au bout de deux quinquennats qui auront été désastreux pour l’image de la France, pour la démocratie et la cohésion sociale. Le Front national est pronostiqué présent au deuxième tour. La dernière fois, c’était lors de la candidature lamentable d’un Jospin en rupture avec le socialisme. Il n’avait pas passé le premier tour. Ses successeurs se sont engouffrés dans la brèche libérale et subiront, n’en doutons pas, une défaite cuisante en 2017. Au moment où un hommage national doit être rendu à Michel Rocard, ils devraient avoir une pensée pour leurs propres postérités. Ils ne rentreront pas au Panthéon de la gauche mais iront rejoindre la fosse commune de la Cinquième république. Ils seront enterrés avec une constitution moribonde. Euthanasions-la ! Vive la Sixième république !
U Barbutu
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Par Manca alternativa le 5 Juillet 2016 à 18:11
Manuel Valls a fait sa virée en Corse avec quelques effets d’annonces qui n’ont pas convaincu la majorité actuelle de l’Assemblée de Corse. Seuls les sujets à l’ordre du jour ont été abordés. Il ne faut pas parler au Premier ministre du peuple corse et des prisonniers politiques. Il suffisait de regarder sa tête pendant le discours de Gilles Simeoni.
Valls a rendu hommage à Michel Rocard, tout en rappelant le rôle de Lionel Jospin dans la mise en place du statut particulier de la Corse, puis en insistant sur une politique de décentralisation au sein de la république française, une et indivisible.
De la concertation avec les élus corses, il retient des avancées sur trois sujets majeurs : la mise en œuvre de la Collectivité unique, les enjeux fonciers et fiscaux, et la meilleure reconnaissance de l’exception culturelle corse avec la question de la langue.
En ce qui concerne la collectivité unique, Valls a déclaré en préambule : « En réunissant les compétences des Conseils départementaux et de la CTC, elle permettra que le statut particulier de la Corse, ses réalités territoriales, soient encore mieux reconnus. Cette Collectivité unique – qui est une démarche inédite –, c’est une nouvelle page de la décentralisation. C’est la preuve que nous vous faisons confiance pour vous saisir au mieux des questions qui vous concernent ». La technique est connue. Un discours commence toujours par des considérations qui vont dans le sens de l’auditoire. Il s’agit de bâtir une collectivité unique qui assumera seule les compétences des départements et de la région. Par quoi commence la liste non exhaustive des mesures retenues par Valls ? Par l’augmentation du nombre des conseillers exécutifs. S’ajoute la création d’une chambre des territoires : « Pour respecter l’équilibre des pouvoirs et des territoires, une chambre des territoires sera créée. Elle sera composée de représentants de la collectivité de Corse et des communes et intercommunalités. Son siège est fixé à Bastia. Cette chambre, qui s’inspire de la « conférence de coordination des collectivités territoriales » prévue par la loi NOTR, verra sa composition étoffée tant au plan de la Collectivité que des élus locaux. Ses compétences seront accrues pour permettre une véritable concertation en faveur de la bonne territorialisation des politiques publiques ». Voilà de quoi rassurer nos élus. Toutefois cette chambre ne sera pas un établissement public pour ne pas remettre en cause les compétences et les pouvoirs de la collectivité unique. Et Valls précise : « Une collectivité unique, ce n’est en aucun cas le synonyme d’une diminution des services publics. Je veux en particulier rassurer les habitants de Haute-Corse. J’ai décidé que les circonscriptions administratives resteraient inchangées. Il y aura bien, toujours, une préfecture, des sous-préfectures et des services déconcentrés de l’Etat à Bastia après le 1er janvier 2018 ».
Bien sûr, Valls n’a pas omis de conclure la partie de son discours réservée à la collectivité unique par la tirade budgétaire : « J’ai souhaité, au travers de la loi NOTR, prolonger la durée du Programme exceptionnel d’investissements pour permettre à la Corse de bénéficier de la totalité de l’enveloppe d’1,9 milliard d’euros prévue dans le cadre du troisième avenant - j’étais moi-même venu le signer le 4 juin 2013. Je vous confirme aujourd’hui que 471 millions d’euros sont désormais prêts à être engagés. Nous pouvons signer ensemble ce protocole dès aujourd’hui. Par ailleurs, j’ai demandé à Jean-Michel BAYLET de revenir en Corse dans quelques semaines – je crois comprendre qu’il n’y voit aucun inconvénient … – pour signer un avenant au contrat de plan Etat-région, ainsi que la convention en faveur de la résorption des emprunts dits toxiques. Elle permet de vous accompagner à hauteur de 104 millions d’euros. Au-delà, un nouveau cadre budgétaire sera instauré : ce sera le M57. J’ai entendu les craintes que vous avez exprimées sur votre futur budget … Je veillerai à ce qu’elles soient étudiées. Ce budget devrait atteindre 1,2 milliard d’euros, et je veux vous confirmer que la dotation de continuité territoriale sera maintenue ».
Manuel Valls a annoncé que des mesures seraient prises en ce qui concerne le foncier de façon à faciliter l’accès au logement et à pousser les héritiers à sortir des indivisions. Un prolongement dans le temps des dérogations fiscales est envisagé dans la mesure où une voie juridique serait possible.
Si le Premier Ministre admet l’existence d’une culture insulaire, la langue de la république française reste la seule langue officielle. Toutefois, pour promouvoir l’enseignement de la langue corse, une agrégation sera créée par le Ministère de l’Education nationale qui devra donner plus de moyens à l’apprentissage de la langue corse dans les circuits scolaires et universitaires
Nous n’avons pas échappé au chapitre de la violence et de l’ordre républicain avec un satisfecit du Premier Ministre Valls qui a fourni les bons chiffres du Ministère de l’Intérieur qu’il a dirigé un temps. Les Corses n’ont pas attendu Monsieur Valls pour savoir qu’une dérive mafieuse menace l’avenir de la Corse et qu’une partie de la classe politique n’y est pas étrangère. Tout comme les Corses n’ont pas besoin d’un rappel des incidents du Jardin de l’empereur pour savoir que le racisme et la xénophobie n’épargnent pas la Corse, mais, toutefois, pas plus qu’ailleurs. Faut-il le rappeler ?
Pour les autonomistes et les nationalistes, Manuel Valls n’a fait aucun geste politique qu’ils attendaient. Nous le savions. Il est venu annoncer, pas discuter. C’est à prendre ou à laisser. Circulez, il n’y a plus rien à voir !
D’autres thèmes ont été abordés comme la santé. Le seul qui n’a pas été évoqué est celui de la loi Travail et de la mise en place d’un contrat CDI saisonnier en Corse, territoire soumis à la précarité depuis longtemps. L’avenir de la Corse est un sujet important. Il est dommages que la loi Travail n’ait pas été évoquée alors qu’elle engage aussi l’avenir des salariés corses. Dès son retour à Paris, Manuel Valls a annoncé le recours à l’article 49.3 au moment où cette loi revient au vote de l’assemblée nationale. Le gouvernement compte sur les résultats du Bac et les départs en vacances pour utiliser encore une arme constitutionnelle fustigée jadis par Hollande comme une brutalité, un déni de démocratie. Déjà des élus de droite approuvent la procédure et ne voteront aucune motion de censure sous prétexte de ne pas ajouter une crise politique à la crise économique et sociale. La Droite ne présentera pas hypocritement une nouvelle motion de censure. Elle approuve la loi. Les frondeurs cherchent encore 58 signatures pour présenter une motion qui ne sera qu’une gesticulation sans conséquence.
Valls invoque une nouvelle fois le 49.3 de la Constitution pour l'adoption de la loi TravailManuel Valls a joué la tactique du passage en force, sachant qu’il pouvait aller jusqu’au bout de la mascarade parlementaire. L’affaire semble pliée au niveau de l’Assemblée nationale mais elle ne le sera pas au niveau social même si Hollande compte mettre en avant quelques promesses électorales qu’il ne tiendra pas. Des manifestations ont encore été organisées aujourd’hui et cela n’a rien changé. Le Ministre de l’Intérieur a tout fait pour casser le mouvement social mais n’a réussi d’abord qu’à minimiser le nombre des manifestants pour ensuite entraver le bon déroulement des cortèges. Aujourd’hui à Paris, des manifestants ont été bloqués sans pouvoir atteindre le départ de la marche. Le verdict sera dans les urnes. Le parti socialiste est devenu un parti discrédité à gauche qui a peur d’organiser son université d’été. Malgré cela, Valls et Hollande enfonce le clou, quitte à ce que ça casse. La droite et le Medef en profitent pour en vouloir davantage. Chez les Républicains, Sarkozy veut rétablir le cumul des mandats. Tous veulent encore plus de flexibilité et moins de garanties pour les salariés. Hollande compte sur la Droite et l’extrême-droite pour obtenir un vote utile d’une gauche qui ne veut plus de lui et des Solfériniens. Depuis la crise financière de 2008, feu Michel Rocard, qui a pourtant ouvert la brèche libérale dans le PS aux Jospin, Hollande, Valls et Macron, a plus d'une fois alerté ses disciples sur les dangers croissants d'une globalisation sans règles, d'un débat public réduit au spectacle, et d'une planète essorée par la cupidité des hommes. Dans une longue interview accordée au Point, il expliquait ainsi à propos de Manuel Valls et d'Emmanuel Macron : « Ils n'ont pas eu la chance de connaître le socialisme des origines, qui avait une dimension internationale et portait un modèle de société. Jeune socialiste, je suis allé chez les partis suédois, néerlandais et allemand, pour voir comment ça marchait. Le pauvre Macron est ignorant de tout cela. La conscience de porter une histoire collective a disparu, or elle était notre ciment. Macron comme Valls ont été formés dans un parti amputé. Ils sont loin de l'Histoire »
L’article 49.3 est un déni de démocratie qui oblige les députés à voter non pas pour ou contre un texte discuté et amendé mais à voter pour ou contre une motion de censure qui entraîne la démission du gouvernement et de nouvelles élections législatives qui remettent en cause leurs mandats avant l’échéance. Le référendum est demandé par ceux qui n’ont pas le pouvoir mais n’est pas a utilisé lorsqu’ils accèdent aux responsabilités. Après le Brexit, le référendum est même dénoncé comme une erreur ou plus encore une folie populiste. Il suffit d’écouter Daniel Cohn Bendit dans une vidéo de Libération :
Cohn-Bendit : «Il faut arrêter de dire que le... par libezapDany dont le roux a viré au gris, devrait revoir l’histoire allemande. Hitler n’est pas arrivé au pouvoir par référendum ou par une élection au suffrage universel. Son accession au pouvoir est plus complexe que cela dans une Allemagne qui n’était déjà pas un modèle de démocratie. Le pouvoir en place, les conservateurs et les lobbies financiers ont leur part de responsabilité, comme pour Mussolini en Italie. Ce n’est pas le peuple qui est responsable de la montée de l’extrême-droite mais des politiciens méprisants comme lui. C’est dans des démocraties fragilisées que les dictatures s’installent. Cohn Bendit est conforme à cette Europe de technocrates dont il a été un député, cette Europe qui sape toutes les démocraties et alimente le populisme de l’extrême-droite. D’autre part, s’agissant du Brexit, les Anglais ont toujours été des eurosceptiques et considèrent l’union européenne comme un marché et non pas une communauté. Ce qui les chagrine, c’est de perdre l’accès libre à ce marché. Ils ont refusé la monnaie européenne et l’espace Shenghen. Tous leurs élus ont alimenté cet euroscepticisme. Les Anglais ne sont jamais entrés totalement dans l’Europe et, par référendum, auraient dit « non » comme les Français. Cohn Bendit parle d’arguments crétins mais il devrait s’écouter lui-même car on peut lui retourner le compliment. Quant à sa proposition, elle est dictée par sa double nationalité de transeuropéen et sa personnalité instable de transpoliticien. Tant qu’il reste dans son rôle d’amuseur politique, c’est supportable mais lorsqu’il se prend au sérieux, c’est insupportable.
L’Europe s’est construite contre les peuples. En France, le pouvoir socialiste n’a fait que poursuivre la politique de la Droite. La loi Travail, qui remet en cause l’égalité des travailleurs devant le code du travail et instaurera la précarité à la carte comme règle de la compétitivité, n’est même pas votée par l’Assemblée nationale. Ni les élus ni le peuple dans la rue n’ont infléchi une politique libérale conforme à cette Europe capitaliste soumise aux lobbies financiers, commerciaux et industriels. En faisant passé en force la loi Travail, Valls et Hollande portent un mauvais coup à la démocratie en France, à un moment où elle est fragilisée. Le parti socialiste et la droite portent la responsabilité de la montée de l’extrême-droite.
Les salariés corses sont concernés, dans leur avenir immédiat, par la loi Travail qui est pourtant restée en marge du voyage rapide de Manuel Valls, pressé de retourner à Paris pour dégainer l’article 49.3. Les avancées concernant la collectivité unique ne changera pas la vie de chacun. L’agrégation de langue corse concerne une infime partie des étudiants de Corte qui s’interrogent sur les débouchés professionnels de ce diplôme et seront surtout en majorité les victimes de cette loi qui inverse les normes en faisant du code du travail un texte contourné puis oublié.
Battone
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Par Manca alternativa le 5 Juillet 2016 à 18:09
Contre le 49.3,
la motion de censure.
Valls vient de confirmer le recours au 49.3 pour faire adopter sans vote le loi travail en 2e lecture à l'Assemblée nationale. C'est un nouveau coup de force pour faire passer une loi contestée par la majorité de l'opinion publique, l'intersyndicale regroupant des syndicats de salariéEs et de jeunesse. C'est également l'affichage du mépris gouvernemental contre les millions de salariéEs et de jeunes qui ont manifesté, fait grève, construit le mouvement citoyen Nuits debout, pendant 4 mois, dans toute la France, pour exiger le retrait de cette loi. Bafouant tout dialogue social, le gouvernement, qui n'a concédé que quelques modifications, a refusé jusqu'au bout de revenir sur l'article 2 qui consacre l'inversion des normes et permet aux entreprises de pratiquer le dumping social concernant le temps de travail. Par la répression, les nombreuses violences policières, les provocations, le gouvernement a tout fait pour étouffer la contestation. Peine perdue ! Il ne lui reste que l'arme anti-démocratique du 49.3 qui divise sa propre majorité. Aujourd'hui, 5 juillet, c'était la 12e manifestation depuis le mois de mars. Et dans la rue, une nouvelle fois, les salarié-e-s du privé, du public, les jeunes ont dit non à la loi El Khomri et non au coup de force gouvernemental, avant de se rassembler à proximité de l'Assemblée nationale. On ne lâchera rien et de nouvelles mobilisations et initiatives verront le jour. Face à ce passage en force, il faut que les député-e-s du Front de gauche, ainsi que tous-tes ceux-celles opposé-e-s à la loi travail déposent une motion et votent la censure. Cela ne rend que plus urgent la reconstruction d'une alternative politique, sociale et écologiste aussi bien dans les urnes que dans les mobilisations.
Le 5 juillet 2016.
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Par Manca alternativa le 3 Juillet 2016 à 19:57
Identité, collectivité unique, mouvement social et élection présidentielle en débat
Manca alternativa a organisé une journée de débat et de réflexion, samedi 2 juillet 2016, dans les locaux de la Ccas/Edf Marinca, à Porticcio. Malgré la chaleur et les nombreuses sollicitations de ce début de mois de juillet, dans un lieu où flotte déjà un grand air de vacances, une trentaine de militants et sympathisants de Manca alternativa, mais aussi de EELV et Nouvelle donne, ont répondu favorablement à l’invitation.
Au menu de la journée, entre autres, la situation politique et sociale du pays, avec la contre-réforme du travail, la question de l’identité, la création d’une collectivité unique en Corse, la coofficialité et les prochaines échéances électorales.
Simplement quelques éléments du débat et de la réflexion. On aura l’occasion d’y revenir plus longuement dans les prochains jours.
Roger Martelli, historien, a abordé la question de l’identité. Cette question a fait l’objet d’un livre qu’il a écrit récemment : « L’identité c’est la guerre ». Le titre de ce livre suscite bien évidemment toute une série de réactions. Qu’entend-on par identité ? Question épineuse, complexe. Pour l’auteur, il n’y a pas de réponse convaincante. Mais une chose est certaine, l’identité n’est pas à confondre avec le repli identitaire qui menace de gangrèner nos sociétés. Le phénomène n’est pas absent en Corse. On a pu le constater en décembre dernier, avec les graves incidents des Jardins de l’empereur à Ajaccio. Le repli identitaire est exploité sans vergogne par le Front national. Le « On est chez nous ici », ne saurait cacher une autre réalité, celle de l’exploitation de la grande majorité des populations par le capital. La « guerre » entre pauvres ne serait que la pire des solutions. N’ayons pas la mémoire courte.
Autres questions abordées. La Collectivité unique et la coofficialité. La suppression des conseils départementaux permettrait-elle de mettre fin au clientélisme? La réponse est non. On change d’étage, mais on reproduit les mêmes effets. Le problème se situe dans de nouveaux rapports de force à mettre en place et en finir avec les dynasties politiques et les professionnels de la politique. Cela suppose une autre manière de faire de la politique, au service exclusif des populations.
Sur la question de la coofficialité, le débat n’est pas encore tranché. Des risques existent, ceux de mettre en difficulté les résidents qui ne maîtriseraient pas la langue corse. On assisterait à une nouvelle forme de discrimination. Des réticences se sont manifestées à propos de la charte des langues régionales et minoritaires. Pour contre, les participants se sont prononcés pour la promotion di a lingua nustrale. Oui, donc au bilinguisme, sans oublier la valorisation du patrimoine architectural et culturel de la Corse.
Deux autres questions ont fait l’objet de débats : le mouvement social, son ampleur, face à la contre-réforme du Code du travail et les prochaines élection présidentielle et législatives. Pour les membres de Manca alternativa le choix est fait. Il y aura un soutien à la candidature de Jean-Luc Mélenchon, seul candidat qui se prononce pour une véritable rupture avec la politique d’austérité et de régression sociale menée par François Hollande et son gouvernement. Il a été regretté la position attentiste du Parti communiste. Si l’impatience n’est pas une vertu révolutionnaire, l’attente peut être en revanche mortelle.
Pour EELV, il semblerait qu’une candidature pourrait émerger d’ici la fin de l’année.
Donc, une journée de débat et de réflexion forte intéressante et prometteuse.
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Par Manca alternativa le 3 Juillet 2016 à 18:29
Il était déjà venu en tant que Ministre de l’Intérieur, donneur de leçons. Manuel Valls arrive demain en Corse, accompagné de Jean-Michel Baylet, ministre de l’Aménagement du territoire, de Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Education nationale, d’Emmanuelle Cosse, ministre du logement et de Christian Eckert, secrétaire d’Etat chargé du budget. A Ajaccio, Il s’arrêtera à la préfecture et à l’Assemblée de Corse, puis ira à Bastia avec une visite en mairie.
Sur la chaîne TF1, le Premier ministre s’est exprimé sur sa venue en Corse. Il conçoit le dialogue social, en y mettant de multiples "lignes rouges" à ne pas franchir de façon à ne parler que de ce qui l'arrange pour imposer ce qu'il a déjà décidé à Matignon... Il jette de l'huile sur le feu avant toute discussion. Une méthode dont on voit les conséquences avec la loi Travail. Il ne veut aborder que les sujets prévus : la Collectivité unique, la langue corse et les arrêtés Miot. L’Associu Sulidarità et la Ligue des Droits de l’Homme il y a quelques jours ont tenu à alerter la délégation ministérielle sur le sort des prisonniers politiques corses. Pour Valls, il n’y a pas de détenus politiques, donc il n’y a rien à discuter. Des syndicats de salariés, la CGT, FO et la FSU ont tenu à rappeler, par voie de presse, au Premier ministre leur contestation aux projets gouvernementaux. de la loi El Khomri à la collectivité unique et ils feront entendre leurs voix dès son arrivée, demain.
Un rappel à Manuel Valls de la part de celui qu'il considère comme son père politique dont il est aujourd'hui orphelin puisque Michel Rocard vient de décéder et avait choisi de faire disperser ses cendres à Monticellu, village de sa veuve.
Manuel Valls a relevé que les Nationalistes n’avaient fait que 7% aux dernières élections et, pour lui, ne sont pas représentatifs. Que dire des 5% qu’il a obtenus aux Primaires socialistes en 2012 qui l’ont classé bon dernier des candidats ? Si les Nationalistes n’ont aucune légitimité pour discuter avec lui, quelle légitimité a-t-il d’être Chef de gouvernement ?
A Toulouse, le Premier ministre est allé inaugurer un Tramway et s’est fait huer par des contestataires qui brandissaient des cartons rouges. Quel sera son accueil en Corse où chacun se souvient de ses propos sur la « violence culturelle » des insulaires ? Il est loin de la vision de la Corse et des Corses qu’avait Michel Rocard et préfère sans doute s’inscrire dans la ligne social-démocrate de celui que l’on surnomma, un temps, "Rocardestaing" et qui a ouvert la voie à des Hollande, Valls et Macron. Si nous nous joignons à l’hommage rendu en Corse à un homme qui a marqué son temps politique, nous ne pouvons adhérer à ses convictions libérales et préférons le faire pour son soutien à la vérité historique de la Corse qu’un Valls, pourtant diplômé en Histoire, semble mépriser. Sans aucun doute Michel Rocard aimait la Corse et son peuple. Peut-on en dire autant de Valls?
Paul Capibianchi
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Par Manca alternativa le 1 Juillet 2016 à 10:38
La loi El Khomri mérite un référendum
Pour toutes et tous, il est possible de se joindre à l’appel au référendum sur la loi El Khomri en signant la tribune parue le 28 juin sur le site du journal Le Monde et reprise par Mediapart.
Car oui, « la loi El Khomri mérite un référendum ».
Pour exiger un référendum, signez, faites signez autour de vous.
Ne nous résignons pas. Les régressions sociales ne sont jamais des fatalités !
Ce gouvernement ne doit pas continuer à faire monter les tensions dans le pays. Nous le disons depuis des jours.
Pour imposer la loi travail, peut être croit-il donner l’impression de « l’amender » dans la confusion des départs en vacances, début juillet. Est-ce ainsi qu’on gouverne ? Il semble aux abois, à bout de nerfs. Il manie les provocations policières pour accuser les organisations syndicales et laisse faire quelques groupes violents, en marge des manifestations. Ses soutiens en viennent à calomnier les « mauvais syndicats », c’est-à-dire les syndicalistes qui ont le mauvais goût de continuer à résister. Leurs propos sont souvent teintés d’un mépris de classe manifeste. Décision sans précédent depuis des décennies, il a voulu interdire une manifestation syndicale, remettant ainsi en cause une liberté fondamentale.
Pourtant il faut débloquer la situation. Le projet de loi EL Khomri est aujourd’hui rejeté par l’opinion. Le gouvernement refuse pourtant de la retirer. Nous lui demandons alors cette chose simple : ouvrir un vrai débat public contradictoire sur ce projet. Cela avait été réalisé au moment de la consultation sur le Traité constitutionnel européen, avec à la clef un référendum. Quels que puissent être les défauts de la forme référendaire, la situation présente est si fermée qu’il faut bien la débloquer. Nous demandons donc au président de la République, puisqu’il refuse de retirer le projet de la loi El Khomri, qu’il organise un référendum sur le projet présenté à l’Assemblée.
Il est grand temps que les propositions des organisations syndicales soient débattues. Le gouvernement craindrait-il que le projet de sécurité sociale professionnelle, de nouveaux rapports au droit du travail et de nouvelles modalités de négociation et de formation soient approuvés par le plus grand nombre ?
Heureusement, et contre lui, il a permis de faire entendre, au gré des manifestations, des Nuits Debout et de multiples débats, des exigences et des critiques pertinentes sur l’organisation de la société, un peuple qui vaut mieux que ça, mieux que le silence qu’on lui veut lui imposer, un peuple debout.
N’entend-t-il plus les citoyen-es ? Qui l’a élu ? Peut-il gouverner sans le peuple et aussi contre la représentation nationale à coup de 49.3, preuve qu’il n’a pas de majorité pour voter un tel texte ? Voter à la présidentielle n’est pas donner un passeport vers nulle part. Élire, même sous la V° République, n’est pas s’en remettre au bon vouloir d’un monarque républicain, qui s’affranchit de son programme. Élire n’est pas donner une carte blanche mais un mandat. Il n’en a reçu aucun pour imposer la loi travail.
Il y a eu trop de blessures, trop de mensonges qui accroissent la colère. Il doit cesser de côtoyer les risques de tragédie. Nous croyons, pour notre part, qu’une très large majorité de la population a parfaitement compris cette loi : pour favoriser de grands groupes financiers, il faudrait encore réduire les droits des salarié.e.s. Il n’y aurait plus au final un Code du travail, mais des rapports de dépendance, entreprise par entreprise ; des syndicats contournés, des individus moins payés, isolés, sommés de se soumettre ou renvoyés au chômage.
Les partisans de la loi El Khomri arguent de sa « modernité ». Qu’ils la démontrent ! Débattons. Et que tranchent les citoyens. Il est temps qu’un juge de paix advienne. En démocratie, c’est le peuple souverain. Il est temps que lui revienne le dernier mot. C’est pourquoi nous demandons l’organisation d’un référendum sur le projet de loi travail.
Étienne Balibar (philosophe), Jacques Bidet (philosophe), Patrick Chamoiseau (écrivain), Pierre Cours-Salies (sociologue), Annie Ernaux (écrivain), Susan George (présidente d’honneur d’ATTAC), Pierre Joxe (avocat, ancien ministre), Pierre Khalfa (économiste,), Jean-Luc Nancy(philosophe), Willy Pelletier (sociologue), Aurélie Trouvé (économiste).
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Par Manca alternativa le 26 Juin 2016 à 10:29La CGT ne se laissera pas intimider par la violenceCommuniqué de la CgtLe siège de la CGT a été attaqué et vandalisé cette nuit par des individus cagoulés. Des vitres et la porte d’accès ont été cassées à la masse. Le pire a été évité car ils n’ont pu rentrer dans l’immeuble suite à l’intervention des services de sécurité interne.Après la CFDT, c’est la CGT qui est attaquée. Nous réaffirmons que seuls le débat et l’action syndicale par les mobilisations permettent de faire entendre les revendications des salariés et du monde du travail.Les violences commises ne font que desservir ces revendications et contribuent à essayer de discréditer le mouvement social en cours.Les violences verbales et les insultes contre la CGT contribuent également à entretenir ce climat délétère.La CGT reste déterminée dans son opposition à la loi « travail » et pour l’obtention de droits nouveaux à l’image de son projet de code du travail du 21ème siècle.
Plus que jamais, la mobilisation reste à l’ordre du jour.
Montreuil, le 25 juin 2016
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Par Manca alternativa le 24 Juin 2016 à 10:40
Ils ont fait du rêve européen un leurre. L’Union européenne va-t-elle se disloquer parce qu’elle se construit contre les peuples ?
La perfide Albion a voté pour le Brexit mais il faudra jusqu’à deux ans pour que le divorce soit consommé. Une fois la procédure lancée, Londres et Bruxelles vont négocier les clauses de ce divorce. Cela peut même durer plus de deux ans si les deux parties décident de prolonger les discussions faute d’accord obtenu dans ce délai. Au bout de la procédure, les Anglais seront libérés des traités européens et ses représentants quitteront les institutions européennes.
Londres et Bruxelles vont devoir régler de nombreuses questions et trouver un nouveau partenariat. Qui sait combien de temps les conciliabules et les tractations vont durer ? Plusieurs années sans doute. Le Royaume-Uni pourrait vouloir conclure des centaines d'accords bilatéraux avec l'UE, secteur par secteur, comme l'a fait la Suisse, ou un accord de libre-échange, comme l'a fait le Canada, ou une union douanière, comme l'a fait la Turquie. Il pourrait aussi ne rien faire, et se retrouver comme presque tous les autres Etats, dont la Chine et les Etats-Unis, à suivre les règles de l'Organisation mondiale du commerce.
Le Brexit est un sérieux coup porté à l’Union européenne par des Anglais qui y sont entrés à reculons et ont toujours exigé un statut spécial. Ce départ pourrait donner des idées à d'autres pays tentés à leur tour de plier bagage ou, du moins, de négocier des statuts spéciaux.
David Camerone pourrait perdre son poste de Premier Ministre puisqu’il a fait campagne pour le maintien dans l’Union européenne. Selon certains commentateurs britanniques, ce sont les prolétaires anglais qui ont voté massivement le Brexit et non pas les diplômés en costards-cravates. Ce sont ceux qui ont vu leurs conditions de vie se dégrader encore et encore. Ils se sont joints aux ultranationalistes. Pour tous ces partisans du Brexit, l’Union européenne ne respecte pas la souveraineté des peuples, dicte les politiques intérieures et coûte beaucoup plus chère qu’elle ne rapporte. Le Brexit est un vote en partie égoïste et nationaliste, mais ce serait une erreur de le réduire à cela.
L’Union européenne s’est construite sur la mondialisation et les intérêts du monde de la Finance. A Bruxelles, des technocrates donnent des directives et, à Strasbourg, des députés votent ou ne votent pas des réglementations sous la pression des lobbies économiques et politiques. La commission européenne force à l’austérité et défend la libre-concurrence sauvage en favorisant le dumping social et fiscal. Au niveau des Etats membres, l’Allemagne a pris le leader-chip et traite seule des dossiers au nom de l’UE. Cela a été le cas avec la Turquie sur les migrants et la suppression des visas européen pour les Turcs.
Déjà des responsables politiques prônent la fermeté dans les négociations avec le Royaume-Uni, pour dissuader les futurs déserteurs et éviter toute contagion. La « fermeté » est devenue la seule méthode de gouvernance pour imposer une politique refusée par les peuples. C’est une méthode européenne pour faire passer des contre-réformes comme la loi El Khomri en France. C’est la méthode de la commission européenne contre la SNCM enjointe de rembourser des subventions jusqu’au dépôt de bilan et à un licenciement massif.
François Hollande a promis, mercredi, de "travailler à la relance de la construction européenne" avec l'Allemagne, pour "assurer plus de protection" des frontières et permettre à la défense européenne de "jouer tout son rôle". Et oui ! Il promet encore, lui qui a fait allégeance, dés son élection, aux traités européens sans la moindre renégociation pourtant promise, lui qui a poursuivi la politique d’austérité, lui qui a laissé couler la SNCM, lui qui veut mettre en place la déréglementation du travail avec la loi El Khomri, lui qui se sert de Manuel Valls pour une politique autoritariste… Une fois encore, il ne cite que l’Allemagne comme partenaire. N’est-ce pas un aveu de soumission à la Chancelière? Quid des autres membres ? Quid des peuples ?
De cette Europe ultralibérale sur le plan économique et antisociale, nombreux sont ceux qui n’en veulent pas. En France, un référendum l’avait déjà rejetée. C’est cette Europe qui est responsable de la montée de l’extrême-droite, d’un ultranationaliste qui s’affiche comme de l’euroscepticisme. Et les eurosceptiques sont légions aussi bien à droite qu’à gauche. En France, les responsables de ce scepticisme grandissant sont les présidents de la république successifs depuis Giscard d’Estaing jusqu’à Hollande. La commission européenne est à la manœuvre avec des atlantistes comme Barroso et des financiers comme Junker, agent du dumping fiscal au Luxembourg. Le parlement n’est qu’une chambre d’enregistrement coûteuse avec des députés européens sensibles au lobbying et trop souvent bénéficiaires d’une rente de situation. Cette Europe est devenue un miroir aux alouettes et un repoussoir. Elle va inéluctablement à sa dislocation si des Chefs d’Etat ne s’opposent pas aux diktats berlinois et à ceux d’une commission européenne qui devrait être complètement remaniée dans sa composition et ses prérogatives ou bien dissoute. Elle est en train d’opposer les pays riches du Nord aux pays pauvres du Sud.
Jean-Luc Mélenchon, député européen et candidat à la Présidentielle de 2017, s’est exprimé sur le sujet dans son blog :
« Le Brexit est le cri du petit peuple du Royaume-Uni contre tout ce qui est la réalité quotidienne de l’Europe des traités : pauvreté, précarité, privilèges pour les riches et ultra riches, arrogance des donneurs de leçon de flexibilité et autres loi El Khomri, tyrannie sans visage des comptables de la Commission européenne, talon de fer des troïkas et autres proconsuls pillant les pays comme la Grèce.Le Brexit c’est le début de la fin d’une époque. L’idée d’une Union européenne a été tuée par la caste des eurocrates et la politique d’austérité imposée par le gouvernement allemand avec la complicité active des deux présidents français qui, depuis 2005 ont violé le vote de notre peuple.
La leçon est que l’Union européenne on la change ou on la quitte. Comme d’habitude, les eurocrates préparent déjà depuis plusieurs mois en secret avec madame Merkel un nouveau traité pour 2017 qui ne tiendra compte d’aucune des leçons évidentes de la situation.
L’heure du plan B va sonner. Ma candidature pour l’élection présidentielle est celle de la sortie des traités européens. Plus que jamais l’intérêt de notre pays est celui d’une politique de coopération sur le vieux continent et avec le monde plutôt que le libre-échange et la concurrence libre et non faussée.
Bien sûr, la caste des eurolâtres ne tiendra aucun compte de ce qui vient de se passer et continuera de fustiger les « extrêmes », le « repli sur soi » et l’amour des peuples pour leurs libertés et dignité sociale. Plus dure sera leur chute. L’élection présidentielle de 2017 en France en est l’occasion ».
Battone
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Par Manca alternativa le 22 Juin 2016 à 19:35
La dernière manoeuvre du Parti dit socialiste
La « primaire » pour sauver le soldat Hollande. En pleine crise sociale et politique, l’annonce le samedi 18 juin par le Parti Socialiste de la tenue d’une primaire de la « Belle Alliance Populaire » en janvier 2017 pour désigner leur candidat à l’élection présidentielle, a révélé la déconnexion entre le pouvoir en place et l’état réel du pays. Le premier Ministre Manuel Valls n’a pas hésité : il vante « l’exercice démocratique » que constitue cette primaire et, en même temps, pour la première fois depuis des dizaines d’années, il menace d'interdire une manifestation syndicale contre la loi travail. Cette primaire initiée par le pouvoir en place démontre l’affaiblissement de la popularité de François Hollande, qui ne peut même plus se prévaloir d’être le « candidat naturel » de son propre parti. Cette soi-disant "consultation" ne vise qu’à être une simple validation d’une candidature déjà lancée qui serait officialisée dès le mois de décembre 2016. Il faudrait, pour le PS, évacuer le débat crucial sur le bilan de la politique gouvernementale mise en œuvre depuis 5 ans et qui a dégradé les conditions de vie des classes populaires, mené une politique autoritaire et belliciste, trahi ses engagements en matière de défense de l’environnement. Jean Luc Mélenchon, le PCF et EELV ont refusé d'y participer, tout comme « Ensemble ! » Ces manœuvres de fuite en avant d’un pouvoir en déliquescence sont à l’opposé des aspirations qui se sont exprimées dans le mouvement social contre la loi El Khomri. Celui-ci a bouleversé la situation politique. Il a révélé des énergies insoupçonnées à gauche et dans le peuple pour défendre la justice sociale, l’égalité des droits, la démocratie et constitue une chance pour la reconstruction d’une véritable alternative politique. C’est à partir du mouvement social en cours qu’un nouvel espoir peut se construire. C’est la responsabilité des forces politiques qui s’opposent à ce gouvernement, qui sont aux côtés de celles et ceux qui manifestent et qui se font matraquer, de se rassembler et de construire une issue politique qui permette de dépasser la division actuelle, y compris lors des échéances électorales de 2017. Il faut débattre publiquement autour des positions communes pour une alternative politique, faire converger les forces sociales, citoyennes comme les forces politiques, la France Insoumise, le PCF, le PG, EELV, les socialistes en rupture avec le gouvernement, le NPA, Nouvelle Donne… Oui, il faut être à la hauteur des exigences du moment présent et reconstruire une gauche de transformation sociale. C’est la proposition que le mouvement « Ensemble! » porte aujourd’hui publiquement, en vue des échéances électorales de 2017.
Le 22 juin 2016
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