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    Gilles Alfonsi est un animateur des Communistes unitaires (membre de la FASE) et du site Cerises, publication de  l’Association des communistes unitaires (ACU). Il a dressé un premier compte-rendu bref des Assises pour la création d’un troisième pilier au sein du Front de gauche. Jean-Pierre Bizon y représentait Manca Alternativa...

    Les différents textes adoptés aux Assises de ce week-end devraient être diffusés dans les 48 h. Elles ont été un vrai succès : une participation de 400 personnes environ, une bonne diversité de représentation des différentes composantes initiatrices d'ENSEMBLE (sans prédominance d'aucune d'entre elle) et la présence de militants que nous n'avions pas vu depuis longtemps ; un socle commun posé en matière d'orientation ; un dispositif de travail ébauché (même s'il appelle des approfondissements, des améliorations voire des inflexions).

    L'état d'esprit général est apparu constructif.  Les conditions d'un processus fédératif plus large et plus solide que ce que nous avons connu depuis des années sont en passe d'être réunies, tout en respectant les rythmes des uns et des autres, et en restant vigilants sur l'équilibre, à trouver, entre souplesse, ouverture, transparence, et "efficacité". De plus, une forme de "masse critique"  peut être atteinte pour une influence et une visibilité plus nette.  Evidemment nous sommes toujours dans une période transitoire entre la convergence de différents courants et l'affirmation d'un nouvel espace politique, mais l'affirmation du nouvel espace politique peut devenir une réalité tangible.

     Une équipe d'animation nationale a été mis en place. En plus de la représentation de la FASE, une représentation de l'ACU (2 titulaires, Christiane Dedryver et Gilles Alfonsi, et 2 suppléants à désigner prochainement) a obtenu le  consensus des composantes. De fait, la spécificité de la FASE se trouve reconnue.

    Le dossier du site Cerises de cette semaine sera consacré aux Assises.

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  • Point de vue du Parti de gauche, paru dans Médiapart.  

    A Bruxelles, la concurrence est libre et non faussée... Enfin, ça dépend des fois. C'est ainsi qu'on apprend que la Commission européenne vient d'autoriser l’État français à verser 150 millions d'euros à la filiale de Vinci en charge de la réalisation de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, et dans le même temps qu'elle réclame en tout 440 millions d'euros à la SNCM pour remboursement d'aides du même État.
     
    Voilà qui a de quoi étonner. D'un côté, le groupe Vinci, qui en 2011 affichait 1,9 milliard de résultat net. De l'autre, la SNCM, compagnie d’utilité publique, dont le chiffre d'affaires annuel n'atteint pas le seuil des 440 millions que lui réclame aujourd'hui la Commission européenne !

    Pour que la SNCM redevienne un service public, il faut désobéir à l'Union

    Celle-ci s'appuie, pour réclamer cette somme à la SNCM, sur la requalification en aides d’État de la recapitalisation au moment de la vente. La Commission européenne justifie ainsi la décision : « Les interventions des pouvoirs publics en faveur d'entreprises peuvent être considérées comme ne constituant pas des aides d’État au sens des règles de l’UE dès lors qu’elles sont effectuées à des conditions qu’un opérateur privé guidé par les critères du marché aurait acceptées (principe dit de l’investisseur en économie de marché) ». Mais quel opérateur privé dans un système capitaliste privilégie la continuité de service public plutôt que ses profits ? Les salariés en lutte, qui se font traiter de « mafieux » pour vouloir maintenir les traversées et l’emploi, le savent : la Corse n’est pas qu’une destination touristique ! 300 000 personnes y vivent, et plus du quart des natifs corses vivent sur le continent. Tous se déplacent toute l'année entre PACA et la Corse. Toutes et tous sont nos concitoyens et vivent sur le territoire de la République française. Ils ont droit à la mobilité et à la continuité d'un service public des transports ! Seulement voilà, en période « basse », cela est bien moins lucratif. Alors qui va prendre en charge des traversées nécessaires mais peu, voire pas rentables ? Pas le concurrent direct Corsica ferries, c’est certain. Il serait plus que temps de revenir à un véritable service public de transport entre la Corse et le continent.

    Ce qui de fait n'est pas tout à fait le cas : l'attaque de la Commission européenne s'inscrit en réalité dans un contexte de délégation de service public attribuée en septembre à la SNCM. Rappelons que le capital de la SNCM a été ouvert au privé par le gouvernement de Villepin, permettant ainsi à Veolia, numéro un mondial de l'eau et des déchets de devenir actionnaire indirect de la SNCM par l'intermédiaire de Transdev, sa co-entreprise avec la Caisse des Dépôts, qui détient 66 % du capital. On est donc loin d'un monopole de service public. Pourtant, la Commission européenne se montre beaucoup moins sourcilleuse quand il s’agit des 150 millions d’euros perçus par Corsica ferries de la part de l’Etat français par le biais de l’aide au passager. C'est d'ailleurs ce groupe, écarté de la délégation de service public, qui avait déjà saisi la justice européenne en 2007.

    Corsica Ferries bénéficie pourtant déjà d'un « avantage concurrentiel » grâce à la mise en concurrence entre travailleurs organisée par l’Union européenne, qui permet aux compagnies low-cost de faire du dumping social. Quand une compagnie maritime peut choisir le registre de son pavillon, la Commission lui permet en réalité de respecter ou non le droit du travail français. Démarche singulière qui permet à des opérateurs privés de contourner les lois françaises pour assurer une traversée d’un port français à un autre port français. En choisissant un pavillon de régime international, une compagnie peut ainsi recruter un personnel qui ne parle pas la même langue, ne pas respecter le salaire minimum défini par la loi française et les droits des travailleurs.

    Il faut donc changer ces règles européennes, ou leur désobéir. Le ministre Cuvillier l’avait promis à sa dernière visite à Marseille, il ne laisserait pas couler la SNCM. Il est temps de passer du double discours aux actes clairs. 

    Coup de pouce pour Vinci à Notre-Dame-des-Landes, en remerciement des bons et loyaux services de M. Ayrault ?

    Au-delà du cas de la SNCM, la Commission européenne joue un double jeu, mis spectaculairement en lumière avec le cas Vinci. Elle a beau jeu d'écrire que « sans l'existence de ces règles communes, la concurrence au sein du marché unique de l'UE serait faussée par une “course aux subventions” entre les États Membres au profit d'entreprises particulières ». N'est-ce pas précisément ce qu'elle fait en autorisant l’État français à octroyer 150 millions d’euros à Vinci ? Pour un aéroport dont la pertinence économique est largement contestée, sans parler de son caractère anachronique à l'heure de l'urgence à réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Est-ce vraiment aujourd’hui la priorité pour l’État français que d'aider Vinci, un groupe déjà à la limite du monopole ? Parkings privés, tunnels, autoroutes, transport ferroviaire de personnes : tous les partenariats publics-privés tombent déjà dans son escarcelle. Cela rapporte beaucoup aux actionnaires de Vinci et coûte en revanche cher à l'État et aux citoyens qui payent pour alimenter leurs profits deux fois, par l’impôt et par les péages !

    L'explication des inconséquences de la Commission européenne est peut-être à chercher du côté des bons et loyaux services rendus par le gouvernement Ayrault à la Commission européenne : ratification du TSCG, application minutieuse de la règle d'or et des budgets d'austérité, annonce en pleine conférence environnementale de la privatisation accrue d'EDF et GDF, poursuite de l'ouverture du rail à la concurrence et plus largement organisation de la libéralisation à marche forcée de ces dangereux monopoles que représentent les services publics face à la “ concurrence libre et non faussée ”... 

    Sans vergogne, la Commission européenne affirme que ce cadeau à Vinci de 150 millions est « compatible avec les règles européennes relatives aux aides de l’État ». En pleine cure d'austérité imposée par la même Commission européenne, en pleine annonce de hausse de la TVA pour financer le crédit d'impôt emploi compétitivité, cette double décision est une véritable provocation et un bras d'honneur fait par les oligarques de Bruxelles et le gouvernement Ayrault à toutes celles et ceux qui sont attachés à un usage juste et républicain des deniers publics, à la notion de service public et à l'écologie. La conséquence de ces politiques libérales du gouvernement et de l'Union europénne est toujours la même : le privé s'enrichit sur fonds publics et le service public pâtit de l'austérité. Ça suffit. Ce sont pour toutes ces raisons que nous serons nombreux à marcher le 1er décembre sur le portique de Bercy pour une vraie révolution fiscale !

    Aider ce projet d'aéroport est un non-sens, couler la SNCM est une aberration. Tant d'un point de vue économique, social qu'environnemental, c'est un signe de plus du fonctionnement oligarchique de la Commission européenne et une motivation supplémentaire pour dire que nous ne voulons plus de cette Europe-là.

    Marie Batoux, membre du Bureau national du Parti de gauche  

    Corinne Morel Darleux, secrétaire nationale à l'écosocialisme du Parti de gauche.

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  • solidarité2

    Le Medef veut supprimer les Prud’hommes. Laurence Parisot affirmait en son temps que « les prud’hommes insécurisent les employeurs ». Eric Woerth a fait passer une loi du 15 octobre 2010 dont l’article 7 reporte le renouvellement général des conseils de prud’hommes jusqu’à une date qui a été fixée par décret  au 31 décembre 2015, ce qui a allongé  le mandat des actuels élus de 2 ans, sous le prétexte du grand nombre de scrutins prévus au premier semestre 2014 et « afin de mener une réflexion sur une éventuelle modification du mode de désignation des conseillers prud’hommes, commencée par le rapport Richard, compte tenu notamment de la baisse du taux de participation et du coût élevé du scrutin selon les modalités actuelles. »

    Notre actuel ministre du travail Michel Sapin est dans la continuité de la réforme du Conseil des Prud’hommes initiée par la droite. Tout a été fait, avant lui, par Xavier Darcos pour discréditer les élections prud’homales. Les carences et les manœuvres patronales avaient été dénoncées dès 2011 dans le camp PS par  Gérard Filoche sur son site : «…/…  La composition des listes était largement incomplète, les erreurs d’adresses et d’envoi d’informations considérables, les bureaux de vote étaient restés mal implantés, et ce ne sont pas les votes électroniques aléatoires qu’il fallait faciliter, mais l’information des électeurs eux-mêmes. Qui sait que tout salarié peut voter, même un jeune de moins de 18 ans ? Les jeunes ne le savent pas, on ne leur dit pas dans les écoles où ils sont pourtant en alternance. Qui sait qu’un chômeur peut voter ? C’est un gymkhana pour s’inscrire quand on est au Pôle emploi. Qui sait qu’un immigré peut voter ? En effet, il suffit qu’il ait un contrat de travail  pour aller élire les juges de la République ! Dans ce pays où l’on discute à l’infini du droit de vote des immigrés aux élections locales, ce n’est pas rien : mais aucune information ne leur est faite. Qui sait qu’un salarié peut quitter son entreprise, aller voter sans perdre de salaire ? Pas les patrons d’un million de petites entreprises de moins de 10 salariés : lorsqu’un inspecteur du travail fait sa permanence ce jour-là, il reçoit de nombreux appels : « - Allo, mon patron ne veut pas me laisser sortir pour aller voter, il dit qu’il me retient la demi-journée si je fais cela ». Enfin les spots télévisés sont rares, tardifs, indigents, non explicatifs. Aucun grand média n’explique aux 17 millions de salariés concernés ce que sont vraiment les prud’hommes. Il n’y a eu aucun débat télévisé en 2008 sur aucune chaîne de service public, entre les syndicats, sur leur programme, leurs orientations et candidats. À la fin, on rencontre des millions de salariés qui ne SAVENT PAS ce que sont les prud’hommes. C’est donc un miracle positif extraordinaire s’il y a eu quand même 4,5 millions de votants ! …/…»

    Les élections prud’homales ont été reportées par la Droite pour être supprimées et le PS reprend le flambeau destructeur. Apparemment Gérard Filoche n’a pas été entendu. Une fois qu’ils auront supprimé l’élection des prud’hommes, ce sera plus facile de supprimer l’institution elle-même. C’est  le rêve de Medef ! Les patrons  avaient refusé la tenue des bureaux de vote dans les entreprises pour faire exploser les coûts et massivement dissuader les électeurs salariés. La droite et le PS vont finir le travail… « Faire un travail à quelqu’un », une expression bien sûr ! Ce n’est pas lui donner un emploi mais le manipuler,  le mettre dans les conditions de tout accepter. Dans ce domaine, le patronat ne ménage pas ses efforts pour arriver à une totale dérèglementation du droit du travail. Les patrons sont beaucoup moins performants pour créer des emplois alors ils veulent les supprimer en toute légalité. Ils veulent être sûrs de licencier librement, sans procès. C’est là qu’est tout le sens de la phrase de son ex-présidente : « les Prud’hommes insécurisent les employeurs ». Pour le Medef, l’insécurité doit être du côté des employés. Le chômage est la condition favorable à leur cynisme. Ils en profitent face à une alternance politique sans changement et une Europe tournée vers le libéralisme américain.

    Michel Sapin ne fait que reprendre les arguments de Xavier Darcos notamment sur la désaffection des électeurs sans en analyser les raisons comme l’avait fait son camarade de parti Gérard Filoche. Le ministre socialiste du travail envisage de supprimer les prochaines élections, déjà reportées de 2013 à 2015. Il a envoyé une lettre en ce sens, la semaine dernière, aux différents partenaires sociaux : "L'élection générale connaît aujourd'hui ses limites: en dépit d'un investissement sans cesse croissant des pouvoirs publics comme des organisations syndicales et patronales, le taux de participation ne cesse de décroître, au détriment de l'institution prud'homale", écrit le ministre.

    Michel Sapin prétend donc que les élections prud’homales coûtent trop cher et que trop peu de monde vote. Il ne s’agit pourtant même pas de faire l’économie d’une élection puisque les 100 millions d'euros nécessaires à sa tenue seraient affectés au financement des organisations patronales (comme si elles en avaient besoin) et syndicales.

    Jean-Luc Mélenchon s’est exprimé sur les élections prud’homales : « C’est une mauvaise action de plus du gouvernement contre les droits démocratiques des salariés. C'est une des seules élections auxquelles votaient les travailleurs étrangers. La seule ou tous les salariés de toutes les branches et de toutes les tailles d’entreprise votent à égalité. C'est aussi la seule où tous les patrons de toutes les branches élisaient eux aussi à égalité leurs représentants. Bref, la seule élection qui donne une vraie photographie sociale et «politique» du «monde du travail» et des deux classes sociales qui le composent. Pour supprimer les élections, Michel Sapin prétend qu’elles coûtent trop cher et que trop peu de monde vote. Avec un tel raisonnement, les élections cantonales ou législatives partielles aussi devraient être supprimées. L’hypocrisie du ministre solférinien est éclatante. Car avoir refusé la tenue des bureaux de vote dans les entreprises a fait à la fois exploser les coûts et massivement dissuadé les électeurs salariés. Cette suppression perpétue le quasi-monopole de la représentation par le MEDEF. Il perpétue l’élimination du patronat de l’Economie sociale et solidaire qui, bien que représentant 19 % des voix aux dernières élections prud’homales, n’a pas été reconnue pour autant ». 

    Le nouveau mode de désignation des élus avantagerait la CFDT car ce sont les audiences nationales des syndicats qui devraient servir à établir leur représentativité au sein des conseils des prud'hommes. La CGT, quant à elle, se verrait quelque peu désavantagée car elle réussit de bons résultats aux élections prud’homales. D’ici à y voir aussi une manœuvre politico-syndicale, il n’y a qu’un pas à franchir pour ne pas rester naïf. En supprimant les élections prud’homales, on s’attaque surtout à leur légitimité pour créer les conditions de la suppression pure et simple des Prud’hommes.

    Battone

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    LE FRONT DE GAUCHE APPELLE A L’ACTION POUR UNE AUTRE POLITIQUE A GAUCHE !

     

     

    Ce gouvernement tourne le dos à celles et ceux qui ont permis son arrivée au pouvoir.

    Il a conservé les deux piliers de la politique de Sarkozy : une politique libérale pour les  profiteurs, à l’opposé des attentes du plus grand nombre, et répressive pour les plus faibles (les syndicalistes devant les tribunaux, les sans-papiers et leurs enfants, les Roms stigmatisés…). Il  cherche à mieux museler la démocratie avec le soi-disant Acte III de la décentralisation, en fait « An un » de la recentralisation technocratique

    Il veut obtenir la résignation et la passivité des salariés. Il récolte le rejet. Qui en tire profit ? Les patrons, qui obtiennent tout ce qu’ils veulent, et le Front national  qui occupe les médias et encourage  le racisme.

    Ce gouvernement est à l’opposé des aspirations du peuple de gauche. Nous sommes au cœur d’une crise politique, sociale et morale

    Aujourd’hui, nous avons besoin de reconstruire l’espoir, de proposer une véritable alternative à la politique menée.

    Dans les mobilisations populaires, cette exigence est présente. Pour les élections de 2014 elle sera aussi présente. La volonté de ne pas subir le capitalisme est assez forte pour imposer une autre politique. 

    Mais sans attendre rassemblons-nous et prenons des initiatives ! Agissons pour nous attaquer à la domination des actionnaires et des multinationales.  Il ne faut pas laisser la rue à la droite, à l'extrême droite et et des patrons démagogues. Prenons des initiatives : ensemble nous changerons le rapport des forces.

    Dès le dimanche 1er décembre, le Front de gauche propose une marche  nationale à Paris pour une révolution fiscale, la taxation du capital, l'annulation de la hausse   de la TVA prévue en janvier 2014. Cette hausse servant à financer le cadeau de 20 milliards fait aux patrons au travers du « plan compétitivité » est le symbole d'une fiscalité injuste. Cette marche « sur Bercy » partira de Place d’Italie  à 13h30.

    Ces propositions sont inséparables de toutes les luttes dont le Front de gauche est  partie prenante :

    - Le 23 novembre, nous serons aux côtés des salariés bretons manifestant à Rennes pour dire non à tous les licenciements et restructurations. Une reconversion s'impose qui préserve l'emploi et les droits des salariés...

    Le 23 novembre, nous manifesterons contre les violences à l’appel des associations féministes

    - Le 26 novembre, nous manifesterons à nouveau avec les syndicats pour dire non à la loi de destruction de la retraite à 60 ans

    - Le 7 décembre, nous serons avec les chômeurs dans la rue pour défendre leurs droits et exiger des allocations décentes. Et aussi avec la Marche pour l’égalité des droits et contre le racisme dont les revendications, 30 ans après,  sont toujours plus actuelles. 

    Le 14 décembre nous serons avec la Marche pour l’Egalité femmes-hommes.

    Le 22 novembre 2013

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  • Nous publions un article paru dans le Télégramme, quotidien breton, écrit par trois historiens. Ces derniers démontent une manipulation de l’histoire par les organisateurs du mouvement dit « des bonnets rouges ». Eclairant.

    "Depuis un mois, on assiste à une manipulation de l’histoire de la Bretagne, à un degré rarement atteint. Nous avons des choix citoyens différents mais, historiens, nous pensons qu’on ne peut pas dire et écrire n’importe quoi, et en particulier en matière d’histoire : trop d’exemples tragiques nous l’ont rappelé, dans un passé parfois très récent, y compris en Europe. Dans le cas des Bonnets rouges, cet épisode de l’histoire bretonne, déformé, est utilisé à des fins bien précises et pour le moins douteuses.  Qu’est-ce que « les Bonnets rouges » ? Nous sommes en 1675, sous le règne de Louis XIV. Dans les campagnes de Basse-Bretagne : une large part du Finistère actuel, une partie des Côtes-d’Armor et du Morbihan. À un moment où, par ailleurs, de nombreuses villes à l’est de la province, Rennes surtout, connaissent aussi une révolte dite « du Papier timbré». 

    Pourquoi cette révolte des Bonnets rouges ? Alors que la Bretagne connaît, pour la première fois depuis près d’un siècle, de sérieuses difficultés économiques, les charges qui pèsent sur les paysans s’alourdissent : versements aux seigneurs surtout, taxes royales aussi, dont la multiplication donne une impression d’accablement fiscal. 
    Ces taxes, réelles (sur le tabac, par exemple) ou imaginaires (l’instauration de la gabelle sur le sel) sont même ce qui met le feu aux poudres. Les révoltés s’organisent de manière assez remarquable : rédaction de « codes », ancêtres des cahiers de doléances de 1789, élection de députés défrayés et dotés d’une chemise et d’un bonnet rouge. 
    Le mouvement rencontre un écho européen pour plusieurs raisons : Louis XIV est de nouveau en guerre (contre la Hollande), et la mobilisation des troupes aux frontières permet à la révolte paysanne bretonne de durer quatre mois, chose inouïe dans la France du roi absolu et dans une province réputée pour sa tranquillité. 
    Il est facile d’établir des parallèles avec notre époque, et aussi des différences : l’essentiel n’est pas là. 
    La révolte, en effet, vise tous ceux qui, de près ou de loin, peuvent être perçus comme des exploiteurs : seigneurs, agents du fisc, clergé même. Les codes paysans réclament la suppression des corvées (seigneuriales surtout), la diminution des prélèvements sur les récoltes (les seigneurs encore, le clergé aussi), et un juste tarif pour divers services du quotidien : les messes et le vin, les actes devant notaire et le tabac… Ils ne s’en prennent jamais, bien au contraire, à un roi supposé ignorer les abus que connaît son royaume. Cette révolte, qui oppose des paysans bretons à leurs exploiteurs bretons, est avant tout sociale : il est symbolique que le révolté le plus connu, Sébastien Le Balp, soit assassiné par un seigneur, le marquis de Montgaillard. 

    Gommer cette fondamentale dimension sociale est un travestissement de l’histoire, et débouche vers son instrumentalisation. Délibérément, certains au moins des animateurs du collectif Bonnets rouges veulent détourner la très légitime colère des victimes (agriculteurs, éleveurs en particulier, salariés d’une partie de l’industrie agro-alimentaire) contre « Paris », responsable de tous les maux. Alors qu’une part essentielle de responsabilité incombe à certains chefs d’entreprise et à certains syndicalistes agricoles qui n’ont pas voulu voir venir l’effondrement d’un modèle économique devenu dépendant de subventions européennes, ou qui l’ont très bien vu venir sans réagir, sans chercher à faire évoluer manières de produire et types de production. Selon une recette hélas tant de fois éprouvée, ils tentent de détourner une profonde et légitime colère sociale vers « les autres », tous les autres mais pas eux. Avec la connivence de quelques élus.

    Nous ne sommes pas les seuls à dénoncer cette escroquerie intellectuelle : syndicats de salariés, désormais unanimes, un syndicat agricole comme la Confédération paysanne, certains partis politiques, certains journalistes, certaines personnalités. Nous voulons leur apporter notre soutien.

    Manipuler l’histoire, tomber dans le populisme, n’a jamais aidé à résoudre de vrais problèmes. La preuve en est dans les efforts de récupération du mouvement par l’extrême droite, ce qui devrait faire réfléchir.

    Oui, il y a de quoi lakaat e voned ruz, « mettre son bonnet rouge », c’est-à-dire piquer une colère noire, selon l’expression imagée du breton. Encore faut-il tourner sa colère vers les vrais responsables."

    Alain Croix (Nantes), André Lespagnol (Rennes), Fañch Roudaut (Brest)

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  • peretti_corsematin

    Nous publions une interview de Francis Peretti, parue ce mercredi 20 novembre 2012 dans les colonnes de Corse-Matin.

    " Membre du collectif A Manca alternativa, composante du Front de gauche, Francis Peretti revient sur l'adhésion du parti communiste à la démarche de Simon Renucci, dès le premier tour. « Une grande déception » pour l'ancien secrétaire du PS de Corse-du-Sud qui espérait une liste du Front de gauche uni.

    Pourquoi êtes-vous en désaccord avec le parti communiste qui part aux côtés de Simon Renucci dès le premier tour ?

    Nous voulions proposer une autre politique que celle qui est menée au plus haut sommet de l'État par François Hollande, qui est une politique de gestion du système libéral. Être présent dès le premier tour sur une liste du Front de gauche uni aurait pu faire entendre notre voix. Nous ne sommes pas des extrémistes, nous sommes la vraie gauche.

    Vous insistez sur la politique nationale alors que nous abordons des municipales. Ne craignez-vous pas de vous tromper de combat ? Vous critiquez le PS mais que pèse-t-il dans la politique Renucci ?

    La véritable question est : qu'est-ce que la sociale démocratie ? Est-elle si différente du PS ? Pour nous les deux se confondent. Pendant des années, le PCF et le PS ont présenté deux listes distinctes avant de se retrouver au second tour. C'était plus clair.

    Nous ne mettons pas sur la même balance la politique nationale et locale mais nous souhaitions affirmer une identité politique avant de construire un nouveau projet ensemble.

    Pour ancrer la mairie encore plus à gauche.

    Pourtant on ne peut pas douter de l'ancrage à gauche du PCF et de Paul-Antoine Luciani…

    Ils ont commis une lourde erreur politique et stratégique. Le Front de gauche uni pouvait obtenir 10 % et espérer un plus grand nombre de représentants. Mais l'on a privilégié la fidélité à Simon Renucci au lieu de rassembler dans la clarté. Veut-on construire le Front de gauche ou pas ? Nous assistons à un recul idéologique et pendant ce temps, cela profite au Front national. C'est insupportable.

    Allez-vous présenter une liste ?

    Cette situation ne nous plaît pas. Mais nous discutons avec le parti de gauche, certains représentants syndicaux et du monde associatif pour faire entendre la voix de la gauche alternative.

    Si vous présentez une liste et qu'Anne-Marie Luciani présente la sienne, ne craignez-vous pas une réelle confusion pour la gauche ?

    Effectivement ce serait problématique, les deux listes ne pourront pas se monter. Il ne s'agira pas de rajouter plus de divisions.

    On vote également l'homme, le bilan. Qu'en pensez-vous ?

    Le bilan est positif et le travail effectué honnête. Même si l'on peut critiquer certains détails comme le manque de concertation de la base sur certains dossiers.

    Vous dites craindre l'abstention. Si le deuxième tour voit un duel Simon Renucci - Laurent Marcangeli vous pensez qu'une partie des électeurs du Front de gauche restera malgré tout à la maison ?

    Le Front de gauche aurait eu plus de faciliter à mobiliser sur un véritable projet de gauche. Je rappelle que si le FN progresse, c'est à cause de nos déçus.

    Qu'espériez-vous pour ces élections ?

    Nous ne courrons pas après les places. Entre nous et le PCF, il n'y a aucune différence sur le plan national. J'aurais aimé que Paul-Antoine Luciani mène ce combat avec nous, ensemble, sur un projet commun. Car nous ne sommes plus seulement, comme à une époque, les « compagnons de route » du PCF."

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  • Letireur

    Tout commence par la rhétorique. Les mots peuvent être des armes. C’est par ses mots que la violence s’alimente. La violence des mots enfle et éclate dans les cerveaux du fanatisme jusqu’au passage à l’acte et à la barbarie.  Après une série de propos racistes et haineux, une violence pour l’instant muette fait la Une des journaux. Un individu s’en prend à la presse et pour le moment on ne compte qu’une victime tombée sous les balles d’un tueur dans les locaux du journal Libération : un jeune assistant photographe qui se trouvait au mauvais endroit et au mauvais moment. Il lutte contre la mort dans un hôpital parisien.

    Aucune revendication n’a été faite. Une violence pour l’instant sans voix. Quelles sont  les cibles ? Une chaîne télévisée, un journal et une banque. On peut penser à une motivation politique, à des actes symboliques contre la presse et la finance. On nous parle une fois encore d’un loup solitaire, comme Mohamed Merah. Quelle est la description de l’auteur des faits : un homme de 30 à 40ans, 1m70 à 80, de type européen, cheveux coupés raz, casquette… S’agit-il d’un déséquilibré ? Pour en savoir plus, nous attendrons ses revendications, son appartenance idéologique et le pourquoi de ses actes criminels. Il faudra pour cela qu’il soit identifié et interpellé, ce qui arrivera un jour ou l’autre et le plus tôt sera le mieux.

    Peut-on se contenter de la théorie du loup solitaire ? Ce type d’agissement criminel, sans faire d’amalgame hâtif, devrait faire réfléchir sur le déversement de violences verbales, de racisme et de xénophobie. Dans quel monde vivons-nous ? Un monde où la violence fait partie des jeux électroniques interactifs qui comptent les morts comme des points gagnants. Un monde dont la valeur suprême est l’argent. Un monde où la xénophobie et le racisme se banalisent jusque dans le discours de politiciens qui se disent républicains. L’Extrême-droite progresse nous dit-on. A qui la faute ? La violence atteint des degrés élevés. A qui la faute ?

    Lorsque l’on traite quelqu’un de singe ou de guenon, c’est qu’on veut le mettre « hors humanité ». C’est le processus d’animalisation, de bestialisation de l’Autre. C’est une violence verbale, une régression sociale et un retour aux mentalités des esclavagistes. Il est pourtant loin le temps où l’on massacrait les Amérindiens en prétextant qu’ils n’avaient pas d’âme et qu’ils étaient donc des animaux. L’insulte raciste et la xénophobie ne sont pas que l’exclusion d’un pays mais aussi une exclusion de l’humanité. On connaît le processus… On exclue d’abord le Juif, l’Arabe, le Noir et le Jaune. Ensuite on exclue celui qui refuse d’exclure. La chasse est ouverte !

    Bien sûr un individu peut tuer par méchanceté, par sadisme, par jalousie, par intérêt et aussi par folie. Au bout du compte, il y a forcément une responsabilité individuelle mais aussi collective.  Il faut se poser la question : « Comment une société peut-elle engendrer des monstres ? » Est-ce que la Norvège s’est interrogée sur la tuerie commise par le tueur en série fasciste Anders Behring Breivik ? Il a été reconnu sain d’esprit et condamné à 21 ans de prison avec une peine de sureté de 10 ans. Il a tué 77 personnes au total et n’a jamais montré le moindre signe de repentir.  Au contraire, il a dit qu’il recommencerait. Ce procès a ignoré toutes les pistes d'enquête qui pointent vers la véritable nature des actes de Breivik : le racisme et le fascisme. La théorie du loup solitaire ferme le dossier.

    Breivik a pourtant déclaré qu'il faisait partie d'un mouvement de « résistance » anti-islamique et anti-communiste, qui lutte contre «la dictature marxiste» en Norvège. Quelques heures après avoir mené le massacre, il a été révélé que Breivik avait envoyé un «manifeste » de 1500 pages à mille contacts sur Internet, tous membres de groupes d'extrême-droite en Norvège et dans toute l'Europe, et que Breivik appelle des «patriotes d'Europe occidentale». Anti-islamique, anti-communiste sont des revendications de l’extrême-droite française qui accuse le gouvernement socialiste d’être marxiste. Une partie de la droite s’aligne sur cette politique d’exclusion pour des raisons d’intérêts plus qu’idéologique.  Bien sûr, des dirigeants de la droite et du FN emploient des mots choisis pour ne pas heurter mais ce sont ces mots-là qui banalisent l’exclusion.

    A l’heure qu’il est, nous ne savons rien de la personnalité de l’homme le plus recherché de France. Son geste est barbare et imbécile. Apparemment il n’a rien à voir avec un Mohamed Merah. Nous n’avons pas voulu faire l’amalgame  avec le tueur norvégien mais parler du passage à l’acte violent  qui est souvent la conséquence de la violence verbale, baromètre social d’une démocratie. Ceux qui distillent la haine et en font un argument électoral portent une responsabilité sur le passage à l’acte d’individus violents qui trouvent une justification politique à leurs crimes. Il suffit d’aller lire certains propos sur les forums de l’Internet pour mesurer le danger des dérives fascisantes.

    Hier, l’affaire de Libération a mobilisé toute la presse. Les éditions spéciales ont occupé le PAF toute la journée pour suivre la traque du tireur meurtrier qui de chasseur est devenu chassé. La chasse est devenue plus importante que la réflexion sur ce qui s’est passé. Il fallait privilégier le spectacle même si rien ne se passait. Les commentateurs se sont succédé sur des images montrant des va-et-vient de policiers et un hélicoptère en vol stationnaire au dessus des champs Elysées. On nous a tout expliqué des méthodes d’enquête comme on expliquerait les règles d’un jeu télévisé.  Pour le moment la seule victime est dans un état critique mais toujours en vie et comme l’a dit le philosophe Vladimir Jankélévitch : « Un vivant est en vie tant qu’il n’est pas mort et cela jusqu’à la dernière seconde ». Pourtant c’est la mort que l’on nous donne en spectacle sans débat de fond sur la violence. En  dehors des déclarations sur une atteinte intolérable faite à la liberté de la presse et donc à la démocratie, seul le rédacteur en chef de Libération a évoqué cette violence ambiante qui, chaque jour, gravit des degrés. Hier un homme a franchi le Rubicon. Il est passé à l’acte con. Son arrestation ou sa mort ne règleront pas le problème de la violence dan une société ultralibérale qui met les hommes en concurrence, aggrave les inégalités et se cherche des bouc-émissaires. On fait tout pour que l'homme reste un loup pour l'homme.

    Aucun acte de violence n’est justifiable en dehors de la légitime défense dicté par l’instinct de survie. Par contre il est toujours nécessaire de s’interroger sur la violence comme un fait de société et non pas seulement comme celle de loups solitaires qui arrange tout le monde. Il faut toujours rappeler la violence économique. L’instinct de violence lié à une agressivité hormonale n’est pas le plus important, car la violence la plus significative, c’est la violence historique où les Hommes deviennent victimes d’une non - maîtrise des conditions de leur existence. Or comme l’histoire montre que l’Homme peut acquérir cette maîtrise, il n’est pas totalement utopique d’affirmer qu’il pourrait arriver, par la connaissance des causes, à une suppression relative de la violence….Qu’en pensez-vous ?...

    Pidone

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  • sarko_vaudou

    Carla Bruni a donné son premier concert en terre sarkoziste. Bien sûr son « Raymond » est venu l’applaudir et se faire applaudir. Il faut dire qu’il connaissait bien le lieu, le théâtre municipal dirigé par Jack-Henri ( jacques-henri) Soumere,  puisqu’il y avait tenu meeting. C’était à Longjumeau dans l’Essonne. N’y voyez pas bien sûr les prémices d’un retour en politique ! C’est un fan de la chanteuse qui est venu la soutenir.

    On peut dire que le couple soigne chacun sa promotion. Chacun essaie de relancer sa carrière. La tournée de la chanteuse, épouse de l’ex-président, a été précédée par le documentaire « Campagne intime » tourné par son amie Farida Khelfa et diffusé le 5 novembre dernier sur une chaîne de la TNT. Ils occupent à nouveau la presse people.

    Sarkozy avait, après le spectacle de duettistes à Longjumeau, un rendez-vous pour déjeuner avec les amis de Jacques Chaban Delmas. L’occasion pour lui de rendre un hommage posthume à  l’ancien président de l’Assemblée nationale. Il se rapproche, l’air de rien, d’une institution où il n’avait plus mis les pieds depuis huit ans. Il était l'invité d'honneur d'un déjeuner de l'Association "Chaban aujourd'hui". Les agapes ont été organisées dans une annexe du Palais-Bourbon, au 101, rue de l'Université, dont le bâtiment porte justement le nom de Jacques Chaban-Delmas.

    Le jeune retraité de la politique a prononcé un long discours devant le fils de Chaban et une centaine de convives qui avaient fait le déplacement. Parmi eux, Ernest-Antoine Séillière, ancien président du Medef. Sarkozy a fait référence au discours de Chaban-Delmas sur "La Nouvelle société", une projet politique de modernisation du fonctionnement de l'Etat. Il a confié que c’était à ce dernier qu’il devait sa carrière politique. Il a presque déclamé cette tirade: "Je veux rendre hommage à Jacques Chaban-Delmas, général de la résistance à 29 ans, au rêve si beau, si prémonitoire, de la Nouvelle Société. Son dernier grand combat politique fut pour moi le premier. J'avais 17 ans et l'impression de partir à la guerre. C'était la fin d'une époque, celle où le gaullisme ne pouvait plus appartenir à un parti".

    La dernière phrase laisse songeur au moment où Florian Philippot, vice-président du FN, est allé pour la deuxième fois se recueillir sur la tombe du Général de Gaulle. A ne pas en douter, celui qui a banalisé la politique xénophobe du parti lepéniste, pourrait même faire alliance avec l’extrême droite pour retourner à l’Elysée. Un de ses anciens conseillers travaille dans cet objectif. On connaît son nom: Patrick Buisson. Cet idéologue d’extrême-droite est l’instigateur de la création d’un ministère de l’identité nationale confié au triste sire Eric Besson, membre du PS qui a retourné sa veste pour un strapontin ministériel. Patrick Buisson a trouvé en Sarkozy celui qui ouvrira les portes du pouvoir  au FN.

    Bien sûr ne voyez pas dans cet hommage à Chaban le signe du retour sur la scène politique de l’orateur, même si ce retour est annoncé pour 2014. N’allez pas supposer que, en saluant le caractère "novateur" d’un vieux projet de société et en voyant en Chaban "un homme qui luttait contre les immobilismes", Nicolas Sarkozy pense à lui-même ? Tout le monde sait qu’il est trop modeste pour faire de l’autosatisfaction même par personne interposée. Un monde sépare 1969 et 2013. Les Trente glorieuses étaient déjà du passé en 1963. Mais Nicolas Sarkozy a repris à son compte le programme d'un Jacques Chaban-Delmas modernisateur, alors que la France commençait à manger son pain noir. Que proposait son maître à penser : la relance de la compétitivité des entreprises, la réforme de l'Etat-providence, la restriction du poids de l'administration…Cinquante ans plus tard, on dirait du Sarkozy ! La cinquantaine, c’est l’âge de Sarkozy ! Un jeune vieux qui essaie de faire du neuf avec du vieux en recyclant une politique ultralibérale à bout de souffle avec des slogans qui ne font pas long feu comme celui « Travailler plus pour gagner plus ». 

    La stratégie du retour permanent commence à en agacer plus d’un. Tout le monde sait que Sarkozy n’est pas prêt à lâcher son os que Fillon et Copé lui disputent. Il lui faut refaire ses troupes. Il a ses fidèles qui savent que leurs carrières dépendent de lui. Il a ses boulets rattrapés par des affaires qui tournent autour de sa tête comme des mouches autour d’un cadavre et pourrait transformer son retour en mort politique. L’Express a beau titrer sa Une « Les turpitudes de la Sarkozie » et Libération faire le point des affaires judiciaires, Sarkozy reste serein car il sait que rien ne pourra lui être reproché pendant son quinquennat couvert par l’immunité de président de la république. Pour les enquêtes ouvertes sur des faits antérieurs à son élection de 2007, il compte sur la prescription. Il peut donc poursuivre les étapes d’un retour planifié. Pour cela, il a besoin de soigner sa légende d’homme politique talentueux. Il joue la base de l’UMP plutôt que son élite qui reste partagée sur son inventaire. Il a peur d’être oublié. Il multiplie ses interventions, ses apparitions, ses confidences et  ses clins d’œil. Il faut dire qu’il a ses réseaux dans la presse audiovisuelle et qu’il sait s’en servir.

    Sarkozy serait capable de s’allier au diable pour satisfaire son goût du pouvoir et de tout ce qui l’accompagne. Après nous avoir vendu les thèses de l’extrême-droite sur l’immigration et la sécurité pendant la campagne présidentielle de 2012, voilà qu’il fait le grand écart, joue les gaullistes et nous vante « la nouvelle société ». Le Chaman Sarko est habité par l’âme de Chaban. Il est impatient de jouer à nouveau l’apprenti sorcier de la République française. Voilà dix-huit mois que François Hollande occupe son ancienne place à l’Élysée. En ne changeant pas de cap, son remplaçant sera l’artisan de son retour avec le Front national en prime. Tout est fait pour démoraliser  les millions de Français qui ont voté pour qu’il s’en aille. François Hollande leur avait promis le « changement maintenant » avant de se comporter comme un intérimaire. Il portera, comme Lionel Jospin en son temps, la responsabilité d’un nouvel échec de la gauche qu’il trahit en faisant une politique sociale de droite plus proche de l’UDI et du Modem que du Front de gauche et des Verts (malgré la présence de ces derniers au gouvernement).

    Que peut-on faire pour Sarkozy prenne vraiment sa retraite ? On peut avoir recours à la magie et utiliser sa poupée vaudou. Même si nous lui plantons quelques aiguilles judiciaires,  le résultat n’est pas assuré. On peut aussi rejoindre le Front de gauche et soutenir les luttes sociales pour obtenir un changement de cap nécessaire. Le résultat est assuré si le Parti socialiste ne joue plus le rôle prédominant dans une gauche qui ne le reconnait plus. Le résultat est assuré si la France sort du bipartisme et du jeu des alliances. Nous devons obtenir une réforme constitutionnelle pour une république plus conforme aux principes d’une démocratie. Pour cela, il faudrait que le Front de gauche reste uni contrairement à quelques alliances électorales décidées par certaines cellules locales du Parti communiste. Le Front de gauche a besoin de cohésion et non pas de confusion. Ce n’est pas avec cette stratégie des petites alliances que la gauche fera barrage à la droite et l’extrême-droite. C’est en jouant ce jeu électoral et en cautionnant la politique menée par François Hollande que seront créées les conditions d’un retour en force de Sarkozy soutenu par le Front National seul vainqueur au bout du compte. 

    Mazzeru

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  • Le Front de gauche appelle à une marche le 1er décembre à Paris

    révolutiofiscale
     
     
    Contre l’injustice fiscale et sociale, le Front de gauche appelle à une grande marche le dimanche Premier décembre à Paris pour une révolution fiscale, la taxation du capital et l’annulation de la hausse de la TVA. Cette marche se dirigera vers le « portique » de Bercy, symbole de la politique du gouvernement Ayrault plus favorable au Medef et à la finance qu’aux salariés et à la grande masse de la population.

    Cette manifestation aura lieu au moment du vote du budget d’austérité auquel nous nous opposons. Cette politique continue à entraîner le pays dans la stagnation économique, elle amène toujours plus de chômage et de licenciements. Après Sarkozy, elle aggrave l’injustice fiscale en augmentant les impôts pour la grande majorité de la population tout en multipliant les cadeaux au patronat et en continuant la destruction des services publics et de la protection sociale. C’est inacceptable et cela bafoue le principe républicain d’un impôt juste. La hausse de la TVA prévue le 1er janvier en est l’exemple le plus scandaleux puisque prévue pour pallier une partie des 20 MDS d’Euros accordés au patronat sans aucune conditionnalité. C’est pourquoi nous exigeons son annulation immédiate.

    La colère populaire contre les conséquences de l’austérité est juste et légitime. La droite, le Medef, l’extrême droite essaient aujourd’hui de la dévoyer. Leurs objectifs n’ont rien à voir avec les intérêts du peuple : il ne faut pas les laisser faire.

    C’est pourquoi le Front de gauche conçoit cette initiative comme la plus ouverte possible. Il appelle en conséquence tous ceux et celles, organisations et personnalités, qui refusent cette politique socialement et écologiquement désastreuse à prendre des initiatives localement et à faire de cette marche la leur. Nous sommes donc disponibles à la préparer ensemble.

    Il est temps pour ceux qui ont voulu la défaite de Nicolas Sarkozy et enragent de voir sa politique continuer à être appliquée, de se mobiliser le plus largement possible dans l’unité.

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  • Jean-Luc Mélenchon  propose une marche pour la révolution fiscale le 1er décembre prochain.


    "J'appelle à une marche pour la révolution... par lepartidegauche

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