• Manca alternativa organise une conférence de presse, vendredi 7 février 2014, à 18h30, Bistrot du cours à Ajaccio. Nous publions le communiqué adressé aux media.

    Les élections municipales sont la première échéance électorale depuis que  Francois Hollande a été élu Président de la République. En un peu plus de vingt mois le constat s’impose : la France n’est pas gouvernée à gauche, la France est gérée par et pour le capital. Il y a urgence à démasquer cette imposture politique. Dans ces conditions les élections municipales qui approchent dans le pays ne seront pas uniquement un positionnement politique local. Ces élections seront aussi et surtout, l’occasion d’un positionnement politique clair à gauche. Clair avec le Front de Gauche et toutes ses composantes pour porter les idées du programme « l’humain d’abord ». 

    Attention aux désillusions !!!  La dépolitisation de la vie politique, les confusions et les rassemblements hétéroclites,  n’ont jamais servi le progrès social…  Ils traduisent surtout la crise de la représentation politique, le décalage avec les citoyens, le télescopage entre l’espérance,  le rêve d’une vie meilleure et la réalité quotidienne pour tout ceux qui subissent la crise et ne s’en sortent plus.  

    En réalité, le ni gauche/ni droite est toujours libéral économiquement et parallèlement l’absence de clarté politique dans la constitution des listes conduit aux désillusions. Le maire se voit ainsi transformé en gestionnaire de son budget municipal.  Pourtant, les communes ne sont pas déconnectées du reste du pays. Elles sont impactées, et comme aujourd’hui percutées, par les politiques décidées par l’Etat ou l’Europe.

    C’est la responsabilité du Front de gauche, né de l’opposition au Traité constitutionnel européen de 2005 et des principes néolibéraux en vigueur, d’affirmer le caractère éminemment politique des élections municipales. Nous sommes pour la clarté et la responsabilité, qui seules permettent au citoyen de choisir en son âme et conscience de façon éclairée.

    Se rassembler au niveau local avec des élus qui partagent les orientations nationales d’un gouvernement et critiquer ce même gouvernement par ailleurs, constitue à notre sens, une erreur politique et stratégique.

    Les élections municipales doivent être le moment d’expliquer aux citoyens ce que serait une politique communale fondée sur nos principes exprimés dès les présidentielles dans notre programme« L‘humain d’abord » : développement des services publics et nationalisations (retour de la gestion de l’eau au sein d’une régie, gratuité des transports) qui servent aux personnes les plus touchées par la précarité et évitent à d’autres d’y sombrer, impulser des radicalités concrètes (promotion d’un mode de production fondé sur la coopération et non pas seulement sur la concurrence) et mettre en œuvre des politiques écologiques audacieuses pourvoyeuses d’emplois utiles. L’écologie doit servir de matrice à notre réflexion. Nous nous y engageons. Il en va de l’avenir de nos enfants et la Corse doit, de ce point de vue, inventer son modèle économique et servir de vitrine.

    Nous voulons sortir d’une façon de faire de la politique dépassée. Nous voulons choisir de faire confiance au citoyen et à sa capacité d’analyse, lui donner une place dans le processus décisionnel. Nos propositions qui rejoignent les aspirations exprimées dans les luttes sociales, résistent au rouleau compresseur de la politique fondée uniquement sur la compétitivité et le profit immédiat. Elles font écho aux débats qui parcourent nos sociétés. Elles déterminent d’autres choix, et permettent d’aboutir à des victoires, même partielles.

    C’est, à notre sens, la seule stratégie susceptible d’offrir un point d’appui précieux pour changer la donne. C’est celle que nous souhaiterions voir impulser à Ajaccio et pour laquelle nous vous convions à

    une conférence de presse vendredi 7 février 2014 à 18 h 30 au Bistrot du Cours à Ajaccio.

     

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  • Samedi soir Jean-Luc Mélenchon ne s’est pas couché tôt puisqu’il était l’invité de Laurent Ruquier sous le feu des questions posées par Natacha Polony et  Aymeric Caron. Il a fallu attendre la fin de l’interview pour que l'animateur de cette fièvre du samedi soir fasse montre d’autorité et interroge lui-même Mélenchon sur ses propositions liées à l’économie de la mer. La plus grande partie de l’interview a été consacrée par le couple de chroniqueurs à des sujets polémiques. Les intéressés en arrivaient même à se chamailler sur la théorie du genre. Chaque question était formulée de façon alambiquée et se transformait en monologue tellement long qu’il était difficile de savoir quelle était la question posée. Malgré tout, Jean-Luc Mélenchon s’est efforcé dans ses réponses à toujours élever le débat notamment sur les questions sociétales dans l’actualité et, grâce à l’intervention in extrémis de Ruquier, sur l‘économie de la mer.

    Finalement le pompon des questions tordues revient à Caron. Après avoir insinué que Mélenchon était un ami de Dassault et au lieu d’en venir aux grandes idées de Mélenchon comme le réclamait pourtant un Ruquier énervé par la tournure que prenait l’interview, Aymeric le bellâtre lâchait sa boule puante en insinuant que le député européen du Parti de gauche n’était pas très assidu au parlement européen. Cela a inévitablement provoqué la colère du mis en cause qui a renvoyé l’allusion à son accusateur en le traitant de glandeur… C'est amusant de voir un chroniqueur qui a passé son temps à faire des insinuations s'offusquait de la réplique fièvreuse de Mélenchon à qui il ne faut trop faire monter la température. Caron l'a fait à ses risques et périls. Pour vous faire votre idée, voici le replay de l'émission...


    "On ne peut pas continuer avec cet euro-là" - J... par lepartidegauche

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  • CORSE juillet 2012 011

    Au suivant. On connaît le titre d’une célèbre chanson de Jacques Brel. En le plagiant, on pourrait l’appliquer à la politique menée par François Hollande et son gouvernement dit socialiste. Mettant au placard ses discours enflammés sur la finance et le changement c’est maintenant, notre président s’est lancé à corps perdu, depuis son élection, dans une aventure ultralibérale qui ravit la droite et le patronat, hormis quelques grincheux plutôt soucieux de la lutte des places. Tout d’abord, Hollande a approuvé, sans état d’âme, le traité budgétaire européen, donnant ainsi les clefs de la maison France à la Troïka et à la Merkel. Au suivant. Puis ce fut au tour de l’Ani, l’accord sur « la sécurisation de l’emploi » dont l’objectif se résume en deux phrases : flexibilité accrue du travail et travailler plus pour gagner moins, sans garantie de l’emploi. Du détricotage du code du travail on passe à la remise en cause de notre système de retraite, déjà largement malmené sous le règne de Sarkozy. La suite n’est pas plus joyeuse. Au suivant. Hollande dans sa course effrénée vers l’abîme nous a concocté le crédit d’impôts pour les entreprises et en dernière date son fameux « pacte de responsabilité ». Beaucoup de sous seront distribués sans contrepartie. Pierre Gattaz, président du Medef,  exulte et clame à la cantonade que le pacte ressemble fort à ses propositions. La besace est déjà lourdement chargée. On pourrait se dire que cela suffit. Pas du tout.

    Des préconisations favorisant encore plus la spéculation foncière et immobilière

    Au suivant. De nouvelles joyeusetés se profilent à l’horizon. Outre la vente de bijoux de famille (Edf, Sncf, la Poste, Eads…), il faut s’attendre à des ponctions sévères sur les dépenses publiques, avec ses conséquences néfastes sur la santé, la protection sociale, etc. Est-ce tout ? De mauvaises langues parlent d’une éventuelle remise en cause de la loi sur le littoral et de fortes pressions existent pour aller dans ce sens ! Rappelons que la loi a été adoptée en 1986 pour éviter le bétonnage à outrance des côtes françaises. Comme par hasard un rapport parlementaire vient d’être pondu par deux sénateurs, Jean Bizet, Ump et Odette Herveaux, Ps. On aurait souhaité que ce rapport comportât des propositions pour améliorer la loi, la conforter et supprimer certaines ambiguïtés et imprécisions. C’est le contraire qui est préconisé. Le dispositif actuel, d’après les rapporteurs est trop contraignant en raison de nouveaux besoins, par exemple, il est « nécessaire de poursuivre intelligemment le développement du littoral, ne serait-ce que pour accueillir les touristes dans de bonnes conditions ». Cela est écrit joliment. En fait, l’objectif est limpide : livrer davantage d’espaces protégés à la construction immobilière. Qui dit construction dit également spéculation. Autre préconisation. Confier l’interprétation de la loi aux élus locaux ! En voilà une très bonne idée, et de surcroît, inédite. En Corse, comme ailleurs, d’aucuns déjà se lèchent les babines et attendent ce genre de disposition pour accorder à tour de bras des permis de construire dans des zones protégées. Dans notre île, la porte serait ouverte pour une accélération sans précédent de la spéculation foncière et immobilière. Ca rapporterait beaucoup d’argent à une petite minorité. Ca susciterait beaucoup de convoitises de la part de mafie internationales, à l’affût de bonnes occasions pour blanchir l’argent de la drogue et d’autres activités prohibées, avec pour corollaire un accroissement de la violence pour le contrôle d’un marché particulièrement juteux. Ca aurait un impact désastreux sur notre environnement, à l’instar de ce qui s’est passé sur la Côte d’azur et aux Baléares, par exemple. Ca aurait enfin une incidence encore plus redoutable sur la vie des Corses, avec une impossibilité accrue de se loger et d’acheter des terrains et de relancer l’agriculture dans une région qui en a grandement besoin.

    Il est évident que de telles préconisations sont inacceptables. La plus grande vigilance est de mise. Il faut absolument que les parlementaires rejettent ce rapport dans l’intérêt bien compris de la protection de l’environnement en France et plus particulièrement en Corse. Affaire à suivre de très près.

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  • Jean-Luc Mélenchon parle d’économie lorsqu’on veut bien le laisser s’exprimer. C’est ce qu’il a fait dans l’interview du 28 janvier dernier chez Bourdin sur la chaîne BFM.TV. Il n’a pas mâché ses mots sur la politique menée par François Hollande et son premier ministre ainsi que sur l’ opposition de droite : « Plus personne dans le monde ne croit à la politique de l'offre sauf François Hollande, les diplodocus et l'homme de Cro-Magnon ... et la droite française dont on a dit qu'elle est la plus bête du monde ..."

    Interrogé sur la hausse du chômage en décembre, il a dénoncé l'inefficacité de la politique de l'offre menée par François Hollande. Le coprésident du Parti de Gauche a expliqué que cette politique, concrétisée pas le "pacte de responsabilité", n'aidait pas "les" entreprises, mais seulement le Medef et les grands groupes exportateurs, et laissait de côté les TPE et PME. Jean-Luc Mélenchon a appelé au contraire à se tourner vers de grands projets créateurs d'emplois, et a insisté sur le rôle que pourrait avoir l'espace maritime français – le deuxième du monde – dans une telle politique.

    Alors que le Medef demande 60 milliards d’allégement de charges sans contrepartie pour l’emploi et les salariés, que la Droite fait de la surenchère libérale en s’exonérant de toute responsabilité sur le chômage dont l’aggravation remonte pourtant à 2007 et un politicien du centre réclame même le passage des 35 aux 39 heures sans augmentation des salaires, Jean-Luc Mélenchon rappelle les profits des grandes entreprises qui distribuent plus de dividendes qu’elles n’investissent. Il dit ce que tous les économistes savent, avec une croissance inférieure à 1,8% on ne crée pas d’emploi et ce n’est pas avec O, 1% qu’on inverse la courbe du chômage. François Hollande donne des objectifs perdus d’avance pour poursuivre la politique de la droite, c’est-à-dire celle de l’Allemagne et de la Troïka.

    Fucone

    L'intégrale de l'interview

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  • Certains étaient présents dans d’autres manifestations organisées en sous-main par la Droite et l’extrême-droite.

    Ce dimanche midi, sur la place de la Bastille, les haineux étaient rassemblés pour un grand fourre-tout des revendications. Les organisateurs sont restés dans l’anonymat mais, selon les rumeurs, il s’agit  du « Printemps français » au parfum nauséabond. Derrière l'appel du collectif « Jour de colère », on trouvait toute la nébuleuse de l'ultra-droite et les réseaux catholiques traditionalistes avec Marine Turchi de l’UMP  et  le FN par Mathieu Magnaudeix continue la bataille contre l’IVG.  On trouvait l’étrange « peuple de droite » et l’extrême-droite contre le mariage pour tous et  la galaxie des « anti »… mélangés aux adorateurs de Dieudonné. Au milieu de ce rassemblement hétéroclite, l’ambiance fut malsaine et agressive. La haine était focalisée sur François Hollande mais des individus présents et des groupes se regardaient avec suspicion. Des Femen firent irruption seins nus pour traiter les manifestants de « moutons ». Des moutons enragés semble-t-il.

    Alors quel’hebdo d’extrême droite Rivarol était distribué gratuitement, les organisateurs désignaient les journalistes du « Petit Journal » de Canal +, à la vindicte des participants qui les huèrent. Les journalistes de Rue89 furent aussi les mal venus. Certains individus voulaient « se foutre sur la gueule avec les keufs »  et jouir de la montée d’adrénaline. D’autres parlaient de « préférence nationale ». Quelques uns lancèrent des slogans antisémites et négationnistes comme : « Faurisson a raison, la Shoah c’est bidon. »

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    Ne mélangez pas les torchons et les serviettes ! Le « printemps français » est une des multiples provocations de l’extrême-droite. L’analogie avec les printemps arabes n’est pas faite par hasard. Sur son site Internet, le «Printemps français» détourne également des symboles traditionnels de la gauche — le fameux «On ne lâche rien» du Front de gauche et le poing levé. «Cette rétorsion lexicale est une vieille méthode de l’extrême droite française, analyse Nicolas Lebourg, spécialiste de cette famille politique. Il s’agit d’une contre-subversion symbolique qui permet à ces mouvements d’avoir l’air subversif tout en étant parfaitement réac. »

    Il est évident que nous dénonçons la manifestation faite par des ennemis de la démocratie et de la Gauche. L’opposition de gauche à Hollande et à son gouvernement n’a strictement rien à voir avec celle de la Droite et de l’extrême-droite. Elle n’a rien à voir avec ces collectifs anonymes et soit disant apolitiques derrière lesquels des partis de droite veulent exploiter la haine.

    Nous sommes une fois encore écœurés par des chaînes télévisées qui  glosent pendant des heures et des jours sur la rupture annoncée entre François Hollande et Valérie Trierweiler. Ces mêmes chaînes n’ont jamais accordé autant de temps d’antenne pour des sujets sérieux ou des événements importants. Elles restent les relais de la politique libérale imposée comme politiquement correcte. Il y a quelque chose de pourri au Royaume de France. Nous disons « Royaume » car nous ne sommes pas encore sortis de la soumission collective à des petits groupes.

    La presse télévisée nationale a rendu compte de cette manifestation et, dans sa majorité, elle l’a fait comme d’habitude en occultant l’aspect délétère, préférant donner une vision édulcorée des violences verbales et physiques. Par ailleurs, pas un mot sur une autre manifestation organisée par les Français d’origine arménienne pour dire à François Hollande en voyage officielle chez Erdogan : « Pas de cette Turquie dans l’Europe ». Cette Turquie est celle d’Erdogan et de sa clique, qui soumettent par la force le peuple turc, celle du négationnisme du génocide arménien, celle de l’islamisation d’une société laïque.

    Aucun journaliste ne fait un éditorial sur ce voyage en mentionnant qu’il est organisé par Laurent Fabius, membre de l’Institut du Bosphore, officine patronale turc faisant du lobbying en France dans tous les partis politiques. Les intellectuels et démocrates turcs qui, pour la plupart reconnaissent le génocide et réclament plus de libertés publiques, font l’objet de poursuites judiciaires et de menaces de la part de groupuscules ultranationalistes proches d’Erdogan. Les journalistes sont emprisonnés. Ce régime est dénoncé par Amnesty Internationale et Journalistes sans frontières. Actuellement en Turquie, une chasse aux sorcières vise les milieux judiciaires et policiers pour étouffer un scandale politico-financier touchant le parti d’Erdogan et ses proches. Que fait notre Président en Turquie? Le VRP des patrons français pour obtenir des contrats commerciaux. Contre quelles concessions politiques, va-t-il faire signer des contrats ? Quel soutien va-t-il apporter aux démocrates turcs ? Voilà un sujet d’actualité internationale plus important pour une vraie plume de journaliste que le départ de l’Elysée d’une première poule et son prochain retour d’Inde.

    Battone

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  • Yannis Youlountas a présenté mercredi soir, 22 janvier 2014, au Point de bascule à Marseille, son dernier film : « Ne vivons plus comme des esclaves ». D’autres manifestations de ce genre se dérouleront au cours de l’année à travers la France. Le réalisateur, natif de Port de Bouc et d’origine grecque, propose un film remarquable sur la situation sociale et politique dans ce pays. Une situation catastrophique pour des millions de personnes. C’est le résultat de la politique d’austérité et de régression imposée par la Troïka, avec la bénédiction des gouvernants des principaux pays de l’Union européenne, dont François Hollande. Yannis Youlountas fait parler des ouvriers, des chômeurs, des médecins, des enseignants. Des gens qui refusent de subir la crise et qui se battent contre le système capitaliste et pour des solutions alternatives. On peut voir dans le film comment des groupes autogérés et solidaires se développent un peu partout en Grèce, malgré la répression qui s’abat sur eux et malgré les coups de force de groupes fascistes de l’Aube dorée. On a en face de nous des gens motivés, lucides, combatifs pour qui le mot utopie veut dire encore quelque chose dans le monde de  résignation et d’aliénation que voudrait nous imposer le Capital.

    On pourrait aussi méditer sur les déclarations de certaines personnes interviewées. Par exemple, celle qui dit qu’il ne  suffit pas de nier la crise ou d’ouvrir le parapluie pour échapper à la déchéance sociale. Enfin, on retiendra cet avertissement : « Ce qui se produit actuellement en Grèce n’est que la préfiguration de ce qui pourrait  se passer – et qui se passe déjà - dans d’autres pays européens, en particulier en France ». La Troïka ayant fait de la Grèce un laboratoire des politiques d’austérité et de liquidation massive des acquis sociaux. « Ne vivons plus comme des esclaves » est un film à voir et à faire connaître.

     

    http://nevivonspluscommedesesclaves.net/spip.php?rubrique2

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  • nezrouge

    Alors que l’avenir de l’actuel « Première dame de France » est suspendu, la presse vient remplir le vide avec une ancienne Première dame qui n’a jamais voulu raccrocher et qui vient nous glisser dans le creux de l’oreille un secret de Polichinelle et, lorsque l’on parle de Polichinelle, Nicolas Sarkozy n’est pas loin. Bernadette Chirac s’est aussi apitoyée sur le sort de Valérie Trierweiler. A se demander si les premières dames ne vont pas créer un syndicat. Même Cécilia, qui s’est pourtant éclipsée après le service minimum (sa présence à la cérémonie d’intronisation de Nicolas Premier) défend la création d’un statut particulier pour les épouses et les concubines des présidents de la République. Le problème de la polygamie et la solution du statut d’un harem présidentiel n’ont pas encore été abordés.

    Mais revenons à la vieille Première dame des pièces jaunes. Sainte Bernadette aime les révélations surtout lorsqu’on les lui suggère. Donc c’est par elle que l’annonce semi-officielle est faite : Sarko va se représenter en 2017 et il le lui a confié. Elle a poussé la comédie jusqu’à dire : « J’ai interdiction de le dire, il va me gronder ». A la croire Sarkozy s’est confié imprudemment à la pipelette de service. Maintenant que son mari perd la mémoire et lui laisse le champ libre, cette dernière peut exprimer toute l’admiration qu’elle porte à celui qui les a trahis. Elle joue même son attaché de presse. "Il a l'expérience d'un premier mandat, il sait les pièges dans lesquels il ne faut pas tomber, les phrases qu'il ne faut pas dire", a-t-elle expliqué. Elle juge qu’il est le seul candidat de droite à pouvoir remporter le prochain scrutin présidentiel. Va-t-il faire à son tour le coup des anaphores ? Va-t-il mentir par omission ? Quels pièges va-t-il éviter pour installer les siens et y faire tomber l’électeur ? Travailler plus pour gagner plus ? Le piège est éventé. Travailler plus pour payer moins d’impôts ? Celui-là, on s’y attend. On se souvient encore du bouclier fiscal. Attention à l’effet Barnum avec les candidats qui veulent trouver les bons mots pour séduire et manipuler les électeurs.

    Nous l’avons compris : Nicolas Sarkozy veut éviter les primaires de l’UMP. Les soutiens vont se multiplier pour éliminer les seconds couteaux. Il attendrait ceux du Centre, notamment de Jean-Louis Borloo et Rama Yade. Tout se trame à Sarkoland pendant que François Hollande navigue en pédalo et se promène en scooter. Les rôles sont distribués. Bernadette n’a fait que le lever de rideau. Le cirque est ouvert avec ses numéros de clowns, Sarko en Monsieur loyal et Hollande en Auguste. On va assister encore au Grand Barnum médiatique…. Attention, mesdames et messieurs, dans un instant on va commencer, Installez-vous dans votre fauteuil bien gentiment, 5, 4, 3, 2, 1, 0, partez, tous les projecteurs vont s'allumer et tous les acteurs vont s'animer en même temps. Attention, mesdames et messieurs, c'est important, on va commencer C'est toujours la même histoire…

    Pourtant nous ne sommes qu’en 2014 et les élections présidentielles sont dans trois ans. Sarkozy piaffe d’impatience et les déboires de François Hollande ne ralentissent pas son ardeur mais l’attisent. Et puis il y a les affaires judiciaires. Ex-président candidat à la présidence, c’est déjà un statut qui met à l’abri des poursuites éventuelles. Et puis le devant de la scène doit lui manquer. Il a besoin de se sentir grand. On connaît le complexe qu’il a de cette petite taille qu’il partage avec Hollande.

    Il est évident que la Cinquième république a donné un costume trop grand à son président pour qu’il incarne la grandeur de la France. Vivement une Sixième république plus démocratique avec un président moins clownesque.

    U barbutu

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  • Nous sommes le 22 janvier. Il y a deux ans, à cette même date, le candidat François Hollande prononçait son discours du Bourget en affirmant son appartenance à la gauche. Il inaugurait l’abus des anaphores pour ne rien omettre dans sa débauche argumentaire et rassembler sur sa candidature toute la gauche jusqu’à ce qu’il nomme aujourd’hui avec les Solfériniens « l’extrême-gauche ». Il jouait sur du velours après le quinquennat bling bling de son prédécesseur. Nous avons eu droit à quelques déclarations contre les Riches et l’adversaire était désigné : la Finance. On se souvient que François Mitterrand avait fait l’union de la Gauche en disant son aversion pour les riches alors que, parmi ses amis proches, figuraient des milliardaires. C’était pour phagocyter et laminer le Parti communiste. François Hollande a refait le même coup électoral et son discours du Bourget ne fait pas écho avec celui du social démocrate sorti du placard socialiste, promoteur de l’accord Ani, du pacte de compétitivité et de celui nouveau de responsabilité. Il n’a pas entraîné le Front de gauche dans la dérive droitière du PS, même si quelques sections du PCF ont fait localement alliance avec des socialistes pour les prochaines élections municipales.  Nous vous proposons quelques passages du discours prononcé le 22 janvier 2012 et vous pouvez le lire en entier en cliquant ICI. Il révèle toute la duperie dont François Hollande est capable...

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    L’enjeu de cette campagne va bien au-delà de nous, de la Gauche...

    J’ai conscience de la tâche qui est la mienne : incarner le changement, faire gagner la Gauche et redonner confiance à la France...

    Présider la République, c’est se dévouer à l’intérêt général, dont toute décision doit procéder...

    Présider la République, c’est préserver l’Etat, sa neutralité, son intégrité, face aux puissances d’argent, face aux clientèles, face au communautarisme...

    Présider la République, c’est refuser que tout procède d’un seul homme, d’un seul raisonnement, d’un seul parti, qui risque d’ailleurs de devenir un clan. Présider la République, c’est élargir les droits du Parlement. C’est reconnaître les collectivités locales dans leur liberté. C’est engager un nouvel acte de la décentralisation. C’est promouvoir les partenaires sociaux. C’est reconnaître leur rôle dans la Constitution. C’est faire participer les citoyens aux grands débats qui les concernent, et le premier sera l’avenir de l’énergie en France...

    Présider la République, c’est démocratiser les institutions. Et j’introduirai le non-cumul des mandats pour les Parlementaires, une part de proportionnelle à l’Assemblée nationale, la parité dans l’exercice des responsabilités et le droit de vote des étrangers aux élections locales, sans rien craindre pour notre citoyenneté, pour la cohésion du pays, en mettant de côté les peurs, les frilosités et les conservatismes...

    Présider la République, c’est être impitoyable à l’égard de la corruption. Et malheur aux élus qui y succomberont !...

    Présider la République, c’est élever et ne jamais abaisser. Présider la République, c’est être ferme, ferme y compris à l’égard de l’immigration clandestine et de ceux qui l’exploitent. Mais c’est traiter dignement les étrangers en situation régulière et ceux qui ont vocation à l’être sur la base de critères objectifs. C’est accueillir les étudiants étrangers qui veulent apprendre dans notre pays pour enrichir le leur et qui font rayonner la France. Et aucune circulaire ne doit empêcher de circuler les étudiants, les savants, les artistes qui viennent ici pour donner le meilleur d’eux-mêmes...

    Présider la République, c’est porter les valeurs de la France dans le monde...

    Présider la République, c’est ne pas inviter les dictateurs en grand appareil à Paris...

    Présider la République, c’est mettre toute la puissance de l’Etat au service des citoyens. C’est donner l’exemple, y compris dans son comportement et pour sa propre rémunération.Et je ne dis pas cela par facilité ou par commodité ou pour plaire, mais tout simplement parce que ce doit être un principe. Je réduirai de 30 % les indemnités du Président et des membres du gouvernement, tout simplement pour donner l’exemple au moment où, précisément, des efforts sont demandés à nos concitoyens...

    Je veux le faire en étant digne de votre confiance et en restant fidèle à moi-même...

    J’ai toujours suivi la ligne que je m’étais fixée...

    Je suis socialiste. La Gauche, je ne l’ai pas reçue en héritage. Il m’a fallu décider lucidement d’aller vers elle. J’ai grandi en Normandie dans une famille plutôt conservatrice. Mais cette famille m’a donné la liberté de choisir, par son éducation. Je remercie mes parents. Mon père, parce qu’il avait des idées contraires aux miennes et qu’il m’a aidé à affirmer mes convictions. Ma mère, parce qu’elle avait l’âme généreuse et qu’elle m’a transmis ce qu’il est de plus beau : l’ambition d’être utile...

    La Gauche, je l’ai choisie, je l’ai aimée, je l’ai rêvée avec François Mitterrand dans la conquête. La Gauche, je l’ai défendue fermement dans ses réalisations : celles de 1981, celles de 1988. La Gauche, je l’ai servie comme élu de la République, comme député. La Gauche, je l’ai dirigée avec Lionel Jospin, quand nous gouvernions ensemble le pays avec honneur et j’en revendique les avancées. Aujourd'hui, c’est moi qui vous représente. C’est moi qui porte votre espoir. C’est moi qui porte l’obligation de gagner. C’est moi qui vais dans ce combat vous conduire à la victoire, celle que vous attendez depuis trop longtemps, dix ans déjà. Dix ans qu’une droite s’est installée au pouvoir et qu’elle a défait ce que nous avons construit...

    Chers amis, si j’en suis là, c’est le fruit de cette obstination. Le hasard n’y est pour rien. C’est un aboutissement. Vous me connaissez, certains, depuis longtemps, trente ans. C’est un bail qui récompense, pour les uns et pour les autres, une fidélité et une ténacité. C’est vrai que je ne m’exhibe pas, je reste moi-même, c’est ma force. Ce que vous voyez ici, c’est ce que je suis. Je veux conquérir le pouvoir, mais je ne suis pas un vorace, je veux simplement le mettre au service des Français. Le pouvoir, j’en sais la nécessité, l’utilité, et j’en connais les dérives. Je suis placide avec ces choses, j’ai fait de l’engagement ma vie entière. J’ai sacrifié beaucoup. J’ai donné, j’ai reçu du temps, du travail, des coups, mais j’ai une cohérence, je m’y tiens, je suis constant dans mes choix. Je n’ai pas besoin de changer en permanence pour être moi-même. J’ai conscience que l’Etat, pour être efficace, appelle une direction sûre à sa tête, mais qu’il n’y a pas de réussite possible si celui qui est à la tête du pays, précisément, n’associe pas les autres, ne mobilise pas les intelligences, ne gagne pas le meilleur de ce qu’il y a dans chacun d’entre nous, ne fait pas entendre la voix du rassemblement, de la réconciliation et de l’apaisement. Je n’aime pas les honneurs, les protocoles et les palais. Je revendique une simplicité qui n’est pas une retenue, mais la marque de l’authentique autorité...

    Je vais vous confier mon secret, ce secret que j’ai gardé depuis longtemps mais que vous avez sans doute découvert : j’aime les gens, quand d’autres sont fascinés par l’argent.Je prends chaque regard comme une attente, chaque visage comme une curiosité, chaque poignée de main comme une rencontre, chaque sourire comme une chance...

    La confiance est un mot qui ne figure pas dans les lois ou dans les règlements, qui ne coûte rien mais qui peut rapporter beaucoup. Elle commande beaucoup de choses. Elle ne résout rien par elle-même, mais elle autorise tout si on sait la saisir. Et c’est pourquoi je veux redonner confiance aux Français...

    Deux grandes dates ont marqué ma vie politique, l’une violente, le 21 avril 2002, une blessure que je porte encore sur moi, j’en ai la trace, ce soir terrible ou l’extrême droite, faute de vigilance et de lucidité face à la menace, face à la dispersion, met la Gauche hors-jeu et permet à la Droite de s’installer pour dix ans. J’en ai tiré toutes les leçons. Moi, je ne laisserai pas faire, je ne laisserai pas les ouvriers, les employés, aller vers une famille politique qui n’a jamais rien fait pour servir les intérêts de ces classes-là. Je ne laisserai pas un parti caricaturer les problèmes sans jamais apporter la moindre solution crédible. Je ne laisserai pas une formation politique se présenter comme la voix du peuple alors qu’elle veut simplement se servir de lui. Je ne laisserai pas s’éloigner au nom de la France des citoyens, nos amis, qui peuvent penser que l’ennemi est ici, qu’il a une couleur et une religion, ce qui serait contraire aux principes mêmes de notre République. Je ne laisserai pas utiliser la colère et la détresse pour mettre en cause la République, la construction européenne et les droits de l’homme. Je ne laisserai pas une formation politique réclamer le rétablissement de la peine de mort. Je me battrai, je me battrai jusqu’à mon dernier souffle pour conjurer ce risque et pour éviter que l’élection présidentielle soit tronquée. Parce que ce qu’attendent une grande majorité de nos concitoyens, c’est finalement le choix entre la Gauche et le Droite, c’est-à-dire le choix le plus clair pour permettre à notre pays de faire véritablement la décision...

    Comme vous, je connais la gravité de l’heure que nous vivons.Une crise financière déstabilise les Etats, des dettes publiques énormes donnent aux marchés tous les droits. L’Europe se révèle incapable de protéger sa monnaie de la spéculation. Notre propre pays est confronté à un chômage record et s’enfonce dans la récession autant que dans l’austérité. Le doute s’est installé. Je le mesure chaque jour. Il se charge en défiance envers l’Europe et même envers la démocratie. Il se transforme en indignation devant l’injustice d’un système, l’impuissance d’une politique, l’indécence des nantis. Il dégénère en violence privée, familiale, sociale, urbaine, avec cette terrible idée qui s’est installée, qui se diffuse dans notre conscience collective : la marche vers le progrès se serait arrêtée, nos enfants seraient condamnés à vivre moins bien que nous. Eh bien, c’est contre cette idée-là que je me bats...

    Il n’y a jamais, je dis bien jamais, une seule politique possible, quelle que soit la gravité de la situation.L’Histoire n’est pas l’addition de fatalités successives, elle nous enseigne qu’il y a toujours plusieurs chemins. La voie que je vous propose, c’est le redressement dans la justice, c’est l’espérance dans la promesse républicaine...

    Mais avant d’évoquer mon projet, je vais vous confier une chose. Dans cette bataille qui s’engage, je vais vous dire qui est mon adversaire, mon véritable adversaire. Il n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera donc pas élu, et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance. Sous nos yeux, en vingt ans, la finance a pris le contrôle de l’économie, de la société et même de nos vies. Désormais, il est possible en une fraction de seconde de déplacer des sommes d’argent vertigineuses, de menacer des Etats...

    Cette emprise est devenue un empire. Et la crise qui sévit depuis le 15 septembre 2008, loin de l’affaiblir, l’a encore renforcée. Face à elle, à cette finance, les promesses de régulation, les incantations du « plus jamais ça » sont restées lettre morte. Les G20 se sont succédés sans résultat tangible. En Europe, 16 sommets de la dernière chance ont été convoqués pour reporter au suivant la résolution définitive du problème. Les banques, sauvées par les Etats, mangent désormais la main qui les a nourries. Les agences de notation, décriées à juste raison pour n’avoir rien vu de la crise des subprimes, décident du sort des dettes souveraines des principaux pays, justifiant ainsi des plans de rigueur de plus en plus douloureux. Quant aux fonds spéculatifs, loin d’avoir disparu, ils sont encore les vecteurs de la déstabilisation qui nous vise. Ainsi, la finance s’est affranchie de toute règle, de toute morale, de tout contrôle...

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    Quelle duplicité! Quel mépris pour les électeurs à qui il s'adressait! Ils comprennent aujourd'hui ( mais un peu tard) qu'il ne s'agissait que d'une stratégie électorale: mobiliser à gauche et poursuivre une politiuque de droite avec les coudées franches. Il faudra se méfier chaque fois que François Hollande multiplie les anaphores, c'est sans doute chez lui un signe de tromperie à venir.  

    Battone

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  • Par Jean-Pierre Orsi, membre de Manca alternativa

    Les Municipales approchent. C’est dans tout juste deux mois. Déjà, plusieurs listes se bousculent au portillon de la Mairie à Ajaccio. Une liste de l’Ump, conduite par le jeune loup, mais néanmoins controversé, Laurent Marchangeli qui rêve d’accrocher à son tableau de chasse une nouvelle proie, celle de maire d’Ajaccio et de renouer avec un passé fortement marqué par les tripatouillages et le clientélisme. Une liste du Front national qui veut profiter de la « fameuse » vague bleu-marine. Une liste nationaliste. Une liste dissidente de droite. Une liste divers-gauche conduite par Anne-Marie Luciani. La liste Filoni. Enfin, la liste du maire sortant Simon Renucci lequel repart pour un éventuel troisième mandat.

    Une liste fourre-tout

    Cette liste ressemble à une nébuleuse si l’on en croit les informations en notre possession. Elle engloberait des  gens dits de gauche, des sociaux-démocrates, des écologistes, des nationalistes, des gens plutôt  catalogués à droite, des notables et des communistes, du moins encartés. Une « grande coalition » au plan local en quelque sorte ! Et sur quelle base ? La question mérite d’être posée. Pour l’heure, il y a une absente : une liste du Front de gauche, avec un vrai programme alternatif. C’est regrettable, parce qu’en pareille circonstance, les absents ont toujours tort. Cette absence résulte du choix fait par le Parti communiste ajaccien qui a préféré s’allier dès le premier tour à Simon Renucci. Ce choix – disons-le sans ambiguïté – ne saurait engager le Front de gauche. Nous ne le remettons pas en cause. C’est l’affaire de la majorité des militants de ce parti. Mais nous ne pouvons pas le partager. Pour une raison toute simple. Il entre en contradiction avec le positionnement du Parti communiste au plan national. Comment critiquer – à juste titre – la politique ultralibérale menée par François Hollande et son gouvernement et s’allier aux représentants locaux du Parti socialiste. Rappelons-nous la dernière prestation télévisée du président de la République. Elle est d’une clarté remarquable. Elle consacre le virage définitif à droite du pouvoir dit socialiste. De nouveaux  cadeaux seront octroyés aux patrons sans contrepartie et les dépenses publiques seront fortement à la baisse, dont les dotations aux communes. On peut en  mesurer les conséquences, entre autres, sur les services publics, déjà bien malmenés.

    Une stratégie à géométrie variable pleine de risque

    Cette stratégie à géométrie variable, c’est-à-dire tantôt une alliance avec le Parti socialiste comme à Paris, tantôt avec le Front de gauche comme à Marseille, à Lille ou au Mans, comporte le risque de semer le trouble parmi les électeurs qui ont voté Jean-Luc Mélenchon au premier tour des présidentielles. Un danger guette le Front de gauche, celui de son implosion à un moment où commençait à se développer une vraie dynamique pour une alternative à gauche. Les conséquences seraient désastreuses : découragement politique et repli dans l’abstention de millions de personnes qui reprenaient goût à une authentique politique de gauche. Tout cela pour quelques postes d’élus ? On ne peut pas accepter cette logique mortifère.

    Une liste du Front de gauche clairement identifiée

    Le Front de gauche doit être partout présent dans le débat électoral, y compris à Ajaccio, avec une liste clairement identifiée. Cette présence doit se faire sur la base de propositions concrètes pour une autre politique de la ville sur des questions essentielles comme l’eau, la gratuité des transports, la création d’emplois utiles, la défense et l’amélioration des services publics, la santé, l’école, la lutte contre la spéculation foncière et immobilière, le logement social, l’environnement, etc. Oui, c’est encore possible, avec toutes les forces politiques de gauche, avec des hommes et des femmes qui le souhaitent et qui aspirent à un vrai changement.

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    2 commentaires
  • François Mitterrand avait pu mener sa vie dissolue, élever sa fille adultérine et longtemps clandestine aux yeux de la population, Mazarine Pingeot dont le prénom évoque assez directement sa conception du pouvoir, dans la quiétude d’une société française et de communication non encore éprise de transparence, seulement traversée de rumeurs qui n’avaient pour réseau que celui du Tout-Paris et de quelques instituteurs et professeurs alors dépourvus de téléphones-portables-appareils-photo-terminaux-d’ordinateur et de comptes twitters ou appartenant à un quelconque réseau dit social. Les gardes du corps attendaient à la sortie de l’école et tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes.

    L’Hermite errant… n’a pas vu le changement d’ère

    Il n’aura échappé à personne que notre Président actuel a commencé sa carrière politique dans l’ombre tutélaire de celui qui avait offert le pouvoir à la gauche, dite alors plurielle, pour la première fois dans la cinquième République avant d’une part, de flinguer le Parti Communiste au point que ce dernier ne passera plus la barre des dix pour cent à des élections présidentielles, s’enlisera jusqu’à atteindre moins de trois pour cent aux élections présidentielles de 2007 et sera réduit à servir, hier comme aujourd’hui, d’allier au conquérant Parti-dit-Socialiste lors d’élections locales et intermédiaires afin de sauver les élus et donc les finances du Parti et d’autre part, de faire émerger le Front National avec sans doute déjà, vu son génie politique, l’idée de torpiller la droite et de justifier le vote utile derrière ce qu’on nommait alors le « front républicain » avec pour résultat le bipartisme à l’américaine corollaire d’un régime de plus en plus présidentiel.

    Il n’aura pas davantage échappé aux commentateurs le mimétisme de plus en plus frappant au cours de la campagne présidentielle entre Monsieur Hollande et son mentor, tant sur le fond que sur la forme. Le succès fut au rendez-vous ce qui en dit long sur la mémoire des citoyens. Pour autant, personne n’était allé jusqu’à penser Monsieur Hollande imprégné de culture mitterrandienne au point de ne pouvoir échapper à sa vision libérée du couple.

    Mais peut-on en vouloir au Président le plus rapidement impopulaire de la cinquième République d’aller chercher sur la scène internationale et dans les bras d’une femme le réconfort et le lien   perdus avec la Nation ? Le seul reproche que l’on pourrait lui adresser est de ne pas avoir tenu compte du changement d’ère lequel imposait d’autres précautions quand la presse dite people se cache dans les poubelles à chaque coin de rue.

    Il semblerait qu’il ne tienne pas davantage compte d’un autre changement plus politique celui-là.

    Périmées les recettes de Tonton ?

    La conférence de presse dont les commentateurs ont quasi unanimement, si l’on excepte les hors-micros malencontreux du direct, salué la performance et notamment la stratégie adoptée quant à l’épisode vaudevillesque, a montré également à quel point François Hollande mettaint ses pas dans ceux de François Mitterrand.

    Déjà tourné vers 2017 devenue la nouvelle échéance pour le changement, il opère ce que la presse nomme « changement de cap » quand il ne s’agit que de la clarification d’une doctrine à l’œuvre depuis le début du quinquennat : la social-démocratie version Blair/Schröder qui n’est autre que du libéralisme, sans plus de liens avec les fondements qui font l’identité de la gauche.

    Et sur ce point au moins, il convient de remercier Monsieur Hollande. Il en va de la qualité du débat démocratique et de la réhabilitation de la chose politique. A ce jour, toutes les personnes qui pensaient encore voter à gauche en glissant un bulletin de vote siglé PS ne pourront plus faire comme si. De même, au sein même de ce parti dont il a été si longtemps le premier secrétaire et qui est sommé aujourd’hui de faire bloc derrière le Président et son gouvernement, l’heure du choix a sonné. Enfin, et par ricochet, il devient de plus en plus difficile aux alliés d’aujourd’hui, qui étaient déjà ceux d’hier, de prétendre jouer le rassemblement de la gauche en s’associant avec des élus qui par leur étiquette assument le changement de cap idéologique après avoir soutenu les actes et actions.

    Là encore, la stratégie est toute mitterrandienne. « Une élection se gagne contre son camp », voilà l’un de ses principes fondamentaux. Il s’agit donc d’aller prendre des voix au centre, c’est-à-dire à droite avec comme hypothèse de départ que l’électorat de gauche est captif, toute velléité de construire un mouvement à la gauche du PS ayant été préalablement détruite. A lire les commentaires journalistiques et ceux des représentants de la droite dite modérée par ces mêmes commentateurs, le premier point semble acquis. De Jean-Louis Borloo à Jean-Pierre Raffarin en passant par François Bayrou, tous saluent la perspective offerte par le Président et font mine d’attendre de voir comme si rien ne s’était déjà produit depuis 2012 et les multiples « réformes » déjà engagées (retraites, ANI, CICE, TVA…).

    D’un autre côté, la stratégie du Parti communiste aux municipales ainsi que la bonne santé sondagière du FN semblent conforter le Président et les pontes de Solferino dans le fait que les choses n’ont pas changé. Les mêmes causes devraient produire les mêmes effets. C’est le credo.

    Et pourtant, une chose a changé.

    Un mouvement, le Front de Gauche a émergé aux présidentielles avec pour la première fois depuis longtemps un score à deux chiffres (11 %, quatre millions d’électeurs) aux côtés du PS. Un mouvement revendique son autonomie et même son indépendance à l’égard du PS et du gouvernement qu’il a portés au pouvoir. Il s’agit aujourd’hui alors que la reconfiguration du paysage politique a été officiellement opérée par le Président de la République d'en tirer toutes les conséquences.

    1/ Non, le Front de Gauche n’est pas à la gauche de la gauche. Il est à gauche et tout électeur soucieux de marquer son identité et son envie d’une véritable rupture avec les politiques menées en France et en Europe, doit faire la différence et ne plus se tromper.

    2/ Ce mouvement n’est pas d’extrême-gauche dans la mesure où il n’est pas révolutionnaire, et qu’il entend accéder au pouvoir par les urnes sur un programme sérieux et cohérent, qui au-delà d’un diagnostique partagé par de plus en plus de monde, propose de véritables mesures susceptibles d’améliorer la situation dans le contexte actuel.

    3/ Cette volonté d’indépendance doit maintenant être marquée à chaque élection.

    Les municipales sont donc un moment important. Dans le contexte actuel d’austérité, où les choix nationaux ont un impact direct sur les moyens donnés aux municipalités pour agir, il convient de faire du scrutin municipal un grand moment démocratique qui va bien au-delà du bilan de telle ou telle équipe sortante. Ceux qui ont choisi l’alliance avec le PS devront plus que jamais s’en expliquer devant les électeurs. Ces derniers, s’ils ne veulent plus voir leur rôle se limiter à « beurrer les sandwichs » ont aussi leurs responsabilités à prendre. A défaut, les Tontons ont encore de beaux jours devant eux.

    Jean-Pierre Lovichi

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