• Une solution existe

    Elle est d'abord politique

    Nous avons rencontré à Marseille, ce vendredi 13 décembre 2013, Frédéric Alpozzo, secrétaire des marins Cgt. Il rentrait de plusieurs consultations. A Paris, il s'est entretenu avec le ministre du travail. A Ajaccio, avec des représentants de la Collectivité Territoriale de Corse et de l'Office régional de transports.

    Nous lui avons posé plusieurs questions sur la situation de la compagnie maritime en proie à de gros problèmes financiers et à des attaques répétées. Sur la volonté du gouvernement, bien timide, de résoudre le problème, sur l'attitude de certaines sphères politiques et économiques qui ne rêvent qu'à une seule chose : la liquidation de la Sncm, au profit de la Corsicaferries, société italo-suisse pour le moins opaque. Société qui se soustrait allègrement au fisc français, pratique honteusement le dumping social et jouit d'aides publiques !

     

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  • Nous publions un texte de Patrice Cohen-Seat, président d'Espaces Marx, paru dans l'Humanité du 8 décembre 2013. Texte dans lequel il pose la question du devenir du Front de gauche et de son rôle historique pour sortir le pays de la crise.

    Les partis sociaux-démocrates courent après la droite, qui galope elle-même derrière l’extrême droite. Celle-ci pourrait arriver en tête l’an prochain aux européennes dans un pays comme la France : ce serait un énorme séisme politique. Déçu et en colère, le peuple de gauche est aux abonnés absents. Et la gauche d’alternative n’arrive pas à capter ce mécontentement et prendre le relais. Le Front de gauche est dans notre pays le seul espoir d’enrayer cette mécanique infernale. À condition, toutefois, qu’il sorte de sa maladie infantile et se décide à se hisser au niveau de son rôle historique.

    Car l’enjeu est historique. Tournant le dos à ses lointaines origines de classe, le PS a repris un chemin qui, sauf au moment du Front populaire, avait déjà conduit ses prédécesseurs à rendre impossible l’idée même d’union de la gauche, quand Jules Moch réprimait les grèves dans le sang ou que François Mitterrand couvrait les exactions françaises en Algérie. Et pourtant la SFIO puis le PS ont longtemps conservé l’objectif de rupture avec le capitalisme. Aujourd’hui, ce lien ténu avec le parti de Jaurès a disparu. Incapable d’inventer une conception du socialisme à l’heure de la mondialisation, ce parti se perd dans une fuite aveugle vers la droite. Qui est alors de gauche aujourd’hui ? Et quelle doit être la position du Front de gauche vis-à-vis du PS quand son gouvernement applique le traité Merkozy, continue la chasse aux immigrés et aux Roms et entend revisiter le droit d’asile ?

    Ce n’est pas bonnet blanc et blanc bonnet, comme on l’a vu avec le mariage pour tous, le projet de réforme pénale, ou même le malaise croissant à l’intérieur du PS et de son électorat. La règle visant au second tour à faire barrage à la droite et à l’extrême droite doit donc s’appliquer ; et l’on peut, en fonction des accords de programme négociés après le premier tour, envisager localement de faire partie de majorités municipales. Mais peut-on sans dommage sérieux, c’est-à-dire sans plonger dans la confusion et dérouter un électorat à la recherche de repères, se présenter aujourd’hui dès le premier tour à des élections politiques (ce qui est le cas dans les grandes villes comme aux régionales, et même aux sénatoriales) sur des listes dirigées par le PS ? Cela fait trente ans au moins que nous tentons sans succès de peser sur le PS afin de le ramener à gauche. Jusqu’où faudra-t-il qu’il poursuive sa droitisation pour constater l’échec de cette stratégie et en tirer la conséquence : il faut mener avec lui une exigeante confrontation visant à construire les rapports de forces politiques sans lesquels il est illusoire d’imaginer le faire bouger.

    Vu la gravité de la situation, il n’est pas certain qu’il ne faille du temps avant que nous ne puissions à nouveau nous faire entendre d’un électorat populaire qui se sent abandonné et a déserté les urnes. Il est donc possible que la confrontation avec le PS ait dans certains cas un coût électoral : on l’a vu aux législatives de 2012, où nous n’avons pas progressé suffisamment, dans les circonscriptions où nous représentions traditionnellement la gauche unie, pour empêcher la défaite de plusieurs députés communistes. Mais les candidats du Front de gauche ont davantage progressé presque partout ailleurs, notamment là où nous étions faibles, témoignant d’une dynamique politique nouvelle. Et déjà, notamment aux européennes de 2010, nous avons commencé d’enregistrer des progrès, y compris en nombre d’élus.

    Nous devons faire un choix. Ou rester au milieu du gué pour tenter de préserver quelques restes de l’union de la gauche, au risque de devenir illisibles (et on ne voit pas pourquoi, sauf cadeau local du PS, nos positions ne continueraient pas à s’étioler en nous faisant perdre sur tous les terrains) ; ou franchir le pas et nous lancer vraiment dans un développement conquérant du Front de gauche. Et là, nous avons du pain sur la planche. Non seulement pour dépasser les crispations d’appareils, mais surtout pour inventer la gauche d’aujourd’hui. Quelles réponses aux grands défis de notre époque : mondialisation, crise écologique et énergétique, Europe, migrations, impasse du productivisme/consumérisme, etc. ? Sans compter la question clé : comment, dans les institutions et la politique, et singulièrement dans le Front de gauche lui-même, dépasser les pratiques délégataires et mettre réellement les citoyens dans le coup ?

    Voilà un beau programme de travail si l’on veut donner au Front de gauche le souffle populaire qui lui manque cruellement. Mais il faut le vouloir. Et prendre jour après jour les initiatives sans lesquelles, depuis les élections de 2012, il patine et décourage. Retrouver ainsi le chemin d’une dynamique et l’amplifier sans cesse est la seule façon de se faire entendre des déçus de la gauche, et surtout de rendre espoir aux couches populaires sans lesquelles il n’y a aucun avenir à gauche.

    Patrice Cohen-Seat

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  • Clémentine Autain était dans les Bouches-du-Rhône à l'invitation du groupement local d'Ensemble. Elle a tenu meeting à Marseille vendredi 6 décembre 2013. Nous avons profité de l'occasion pour lui poser plusieurs questions.

     

     

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  • Au moment où François Hollande reçoit  à l’Elysée des dictateurs africains, Nelson Mandela s’en va. C’est un signe, qui donne à voir la confrontation de  deux mondes, de  deux politiques.

    Nelson Mandela était un homme juste, un militant resté fidèle à ses engagements de jeunesse, comme le fut Thomas Sankara assassiné en 1987, au Burkina Faso. 

    L’Afrique n’a pas donné que des dictateurs, l’Afrique a su donner  Mandela, Sankara, Lumunba et tant d’autres qui ont fait l’honneur de ce continent, mais comme ces trois personnalités hors du commun, militants infatigables pour le respect des droits humains, pour la justice, beaucoup ont été emprisonnés, assassinés pour leurs engagement, leur résistance,  leur combat pour la liberté.   

    Nelson Mandela, un nom, un symbole, une icône. Durant 27 années de sa vie, prisonnier politique,  il aura été  enfermé dans les geôles  du régime de l’apartheid en Afrique du sud.  Si aujourd’hui, tout le monde ou presque  reconnaît son mérite, son courage, son engagement, ce ne fut pas forcément le cas, durant ses longues, très longues années de détention et de souffrance, de lutte contre le régime de l’apartheid. 

    Je me souviens, peu de temps avant sa libération en 1990 et quelques semaines après l’assassinat de Dulcie September  la représentante de l’ANC à Paris,  de cette initiative de solidarité internationale organisée par la Fédération communiste durant l’hiver 1989 dans la grande salle de l’Empire à Ajaccio, en présence de Solly Smitt responsable de l’ANC en France. Une soirée  qui avait été précédée par un appel d’une cinquantaine de citoyens insulaires pour réclamer justice, la libération de Nelson Mandela, la fin du régime de l’apartheid en Afrique du sud. Une soirée en Corse, à Ajaccio, en l’honneur de Mandela, le plus vieux prisonnier politique, une soirée avec  prises de paroles et la participation du monde culturel corse  qui s’est prolongée tard dans la nuit et diffusée sur radio Alta Frequenza. Une soirée de Solidarité Internationale, pour le respect des droits humains, émouvante avec ses prises de paroles, une soirée en chanson avec une dizaine de chanteurs et groupes insulaires  pour dénoncer l’inacceptable.

    Mandela est  une lumière pour l’humanité. Un très grand homme est parti, que son combat puisse tracer la route des nouvelles générations dans le combat, oh combien nécessaire aujourd’hui, pour construire, dans la démocratie, la liberté, la justice et la paix, un autre Monde…

    Ajaccio le 6 décembre 2013

    Jacques Casamarta

    Per a pace

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  • sixièmerep

    L’effort de moralisation de la vie publique s’est vite essoufflé et vient d’expirer sur l’hôtel du Conseil constitutionnel. Ce grand Conseil a certes  validé la publicité du patrimoine des élus ainsi que la création d'une Haute autorité pour la transparence de la vie publique. Il ne s’agit que de mesures symboliques et inopérantes. En revanche, le même Conseil vient de censurer, mercredi 4 décembre, plusieurs mesures contenues dans la loi destinée à lutter contre la fraude fiscale, adoptée le 5 novembre dernier par le Parlement. L’affaire Cahuzac n’aura au final pas changé grand-chose car ont été écartées toutes les dispositions donnant des moyens supplémentaires aux enquêteurs  et renforçant  la répression. Les conseillers ont "censuré la possibilité de recourir à une garde à vue de 96 heures avec report de la présence de l'avocat à la 48e heure", "s'agissant d'infractions qui ne sont ni des crimes ni des infractions d'atteinte aux personnes". Ils ont également censuré l'article 3, qui instaurait une amende calculée sur le chiffre d'affaires de la personne morale en cause, car, selon eux,  la peine doit être proportionnelle à l'infraction. Le Fisc et les Douanes n’auront pas la possibilité de visites domiciliaires, sur le fondement de documents obtenus illégalement, par exemple lors d'une perquisition ensuite annulée par la justice. L'article 57 de la nouvelle loi ajoutait à la liste internationalement admise de dix "paradis fiscaux" tous les territoires avec lesquels la France n'a pas signé une convention d'assistance en matière de documents fiscaux. Le Président du conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré, a précisé que cet article a été retoqué. Cet article devait entrer en vigueur le 1er janvier 2016, relève le Conseil, maisselon les informations communiquées par le gouvernement, la France n'a conclu à ce jour aucune convention bilatérale comportant une clause d'échange automatique de documents. De très nombreux États auraient donc été susceptibles d'être inclus dans la liste des États et territoires non coopératifs au 1er janvier 2016.

    Il faut dire que la moralisation de la vie publique est passée dans les coulisses et que, en dehors de Médiapart, elle n’est plus présente dans les média. Entre l’Assemblée nationale, le Sénat  et le Conseil constitutionnel, la loi a perdu toute sa substance. Faut-il s’en étonné ?

    Pourtant, la pression fiscale est à l’origine de mouvements sociaux. Le Trésor public enregistre une augmentation des demandes de facilités de paiements avec reports d’échéances en cette fin d’année 2013, qui verrait s’accroître ce que l’on appelle le « Black » , c’est-à-dire le travail dissimulé et les ventes sans factures. La fraude fiscale représente plusieurs milliards d’euros. Ce sont 2000 milliards de fraude qui plombent l’Europe. En France, les chiffres donnés sont de 132 milliards d’évasion fiscale et 32 milliards de fraude à la TVA.

    Le 15 novembre dernier, les ministres européens des Finances n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur un texte censé mieux lutter contre la fraude fiscale. Les questions fiscales requièrent l'unanimité des Etats de l'UE. Le Luxembourg et l'Autriche, qui bloquent les discussions depuis 2008, continuent de s'opposer aujourd'hui à l’échange automatique d’informations bancaires. Lorsque l’on constate le manque de volonté générale pour lutter contre la fraude fiscale, y compris en France, on comprend mieux la fin législative de la moralisation de la vie publique en eau de boudin. Si on regarde les performances  en la matière, la France n’a pas de leçon à donner mais des exemples à suivre. Elle n’est qu’à la vingt-deuxième place des pays les plus vertueux dans le classement Transparency. Elle est derrière le Danemark, la Nouvelle-Zélande (1er ex-æquo), la Finlande, la Suède, Singapour, la Suisse, les Pays-Bas et l'Australie, qui figurent les bons élèves. Mais elle se positionne également après l'Allemagne (12e qui gagne une place), le Royaume –Uni (14e), la Belgique (15e) ou les Etats-Unis (19e).

    Après son passage devant le Conseil constitutionnel, la loi de moralisation de la vie publique est donc la montagne de déclarations qui accouche d’une souris législative inoffensive. Rien d’étonnant ! Heureusement quelques journalistes continueront à faire sortir des affaires, comme dernièrement celle des époux Balkany. Histoire de pousser les politiques à ne pas escamoter le débat public qui, faute de mesures concrètes, reste permanent.

    La loi de moralisation est une pantomime en trois actes. Le premier est l’affaire cahuzac. Le deuxième, la loi amendée et votée par le parlement. Le troisième, la censure du Conseil Constitutionnel. Ensuite le président de la République peut jouer l’innocent. Ce n’est pas mon gouvernement, c’est le Conseil constitutionnel. Le scénario est rôdé et on connaît les dindons de la Farce. Une tactique déjà utilisée par Nicolas Sarkozy notamment avec la loi sur la pénalisation du négationnisme. Hollande l’a reprise avec la baisse des salaires du Président et des ministres, avec la taxation à 75% des revenus au dessous d’un million d’euros et maintenant avec la loi dite « de moralisation de la vie publique ».

    Nous avons encore assisté au jeu politique entre l’Assemblée nationale, le Sénat et le Conseil constitutionnel. Cette trilogie conduit à un blocage de la démocratie organisé par le bipartisme issu du mode électoral et  un Conseil dit « des sages » qui rend des décisions conservatrices justifiées par des motifs opaques. La France est maintenue dans un système réactionnaire qui favorise les castes financières et politiques. Seule une grande réforme constitutionnelle rendra le pouvoir aux urnes, c’est-à-dire au peuple.

    U barbutu

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    lspe1-1

     

    Ils étaient nombreux cet après-midi sur les grandes avenues parisiennes, un itinéraire large pour cacher l’ampleur de la marche pour une révolution fiscale. Le Ministre de l’Intérieur a divisé drastiquement leur nombre et une partie de la presse va occulter ou minimiser  l’ampleur de cette manifestation qui a réunit 100.000 marcheurs derrière une banderole proclamant "Contre l'injustice fiscale, taxer le capital, non à l'augmentation de la TVA".

    Le 5 mai, Valls nous avait divisés par 6, cette fois il le fait par 14. C'est sans doute à la hauteur de la crainte d’Ayrault et de Hollande. 

    Le cortège, parti peu après 14 heures de la place d'Italie, s’est étiré sur un kilomètre. Il s'est arrêté vers 16 heures à proximité du ministère des Finances à Bercy, le  portique du Medef  aux mains des banques devant lequel  un meeting a été tenu.

    «Nous sommes le matin qui va se lever sur 1788 !» a clamé Jean-luc Mélenchon avant de citer, dans son discours, Robespierre : «  Les grandes richesses enfantent les excès qui corrompent ceux qui les possèdent et ceux qui les envient ». Il a expliqué les raisons de la Marche en déclarant dans son discours : « Le système de l'impôt est rejeté par tout le monde car tous savent qu'il protège les privilégiés fortunés. Pourtant, il n'y a pas d'alternative : sans impôt, il n'y a plus d'Etat"…. Il faut donc établir un impôt universel et juste. Et abolir les privilèges. Tous les efforts reposent sur la classe moyenne. Les très riches et les très grandes entreprises ne contribuent pas à la hauteur de leurs moyens. Au contraire, ils se servent à pleines mains… »

    Peu avant le départ du cortège, il avait déclaré à TF1 :«Nous sommes des gens de gauche, nous sommes des partageux, et ça nous fait mal au cœur de voir, nous qui nous sommes toujours battus pour l’égalité, qu’on soit en quelque sorte marginalisés, et que des gens qui défendent des intérêts particuliers occupent tout le terrain», en faisant allusion aux Bonnets rouges qui ont défilé samedi à Carhaix.

    Le leader du Parti de Gauche appelle toutes les composantes du Front de gauche et «toutes les forces syndicales, politiques et associatives» à se réunir «dans la quinzaine» pour «examiner les campagnes de mobilisation pour l’annulation de la hausse de la TVA», et discuter en vue d’une  «action de masse» en janvier 2014.

    «L’ennemi, ce n’est pas l’immigré, ce n’est pas le fonctionnaire, ce n’est pas le travailleur révolté ! Paris n’est pas l’ennemi des régions, la laïcité n’est pas l’ennemi des croyants. Nous ne nous trompons pas de colère! L’ennemi, il y en a un : c’est la finance française et mondialisée qui profite, salit et saigne sans limite tout ce qu’elle touche!» poursuivait-il dans son discours de clôture de la Marche pour une révolution fiscale.

    Victor Hugo était présent dans ce discours avec une citation : «  C’est l’enfer des pauvres qui fait le paradis des riches ».

    Il appelait à sanctionner la politique actuelle de Hollande par le bulletin de vote comme cela a été fait pour la politique de Sarkozy.

    Discours de Jean-Luc Mélenchon en audio en cliquant ci-dessous:

    https://soundcloud.com/radio-de-gauche/le-discours-de-jean-luc-m-3

    Et un extrait en vidéo:

     

    Pidone

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  • logo_ensemble

    Manca alternativa a participé aux Assises de Saint-Denis les 23 et 24 novembre 2013, en y mandatant un de ses représentants, Jean-Pierre Bizon. Ces Assises avaient pour but d’enclencher un processus de rapprochement de plusieurs forces politiques adhérant au Front de gauche, autres que le Pcf et le Parti de gauche, en l’occurrence la Fédération pour une alternative sociale et écologique, les Alternatifs, la Gauche anticapitaliste, Convergence et Alternative, une partie de la Gauche Unitaire. Elles ont donné naissance à un nouveau mouvement dans le paysage politique français : ENSEMBLE, Mouvement pour une alternative de gauche, écologiste et solidaire.

    Nous avons posé trois questions à Jean-Pierre Bizon à son retour à Ajaccio.

    M.A. Vous avez participé aux Assises à Saint-Denis. Pouvez-vous nous dire quels en étaient les objectifs ?

    De créer une organisation commune, un mouvement, lieu de débat, d'élaboration d'une politique commune et d’action, pour redonner espoir dans la possibilité d'un autre monde, dans la construction d'une véritable alternative à gauche.

    Les différents thèmes abordés concernent :

    -  La remise en cause des bases du capitalisme et du productivisme, la rupture avec le « je consomme donc je suis » qui n'est que pour le profit de quelques-uns...

    - La transition écologique, qui vaut par ce qu'elle concerne le fait de ne plus laisser aux capitalistes les choix de productions qui augmentent les profits au détriment de la santé humaine et de l'environnement, en convenant de définir l'utilité sociale et écologique des biens et services par un processus démocratique de participation et d'intervention.

    - La transition énergétique face au défi climatique, en rupture avec la marchandisation de l'énergie, son adaptation à la notion  des « biens de base », biens communs.

    - La réappropriation citoyenne de la démocratie en s'appuyant sur l'existant en matière d’autrement et la lutte contre toutes les oppressions sous toutes les formes.

    M.A. Avez-vous senti une forte détermination des différents délégués à construire cette nouvelle force politique, troisième pilier du Front de Gauche ?

    Absolument. Il y a eu une confiance manifeste et une qualité de travail ainsi que d'organisation positive dans le fonctionnement de l'Assemblée. Ceci augure très favorablement de l'aboutissement et de la bonne marche du processus initié. Il convient donc de le développer, l'alimenter et le faire vivre localement.

    M.A. Des représentants du P.C.F., du P.G., du N.P.A. ainsi que d'autres « personnalités » sont venus saluer ces Assises. Est-ce une marque de reconnaissance de leur part de la nouvelle organisation ?

    Nous pouvons considérer ce fait comme une prise en compte pragmatique de la réalité de l'existence d'une force politique qui se donne les moyens de sa structuration...

    De même que la non répercussion par les média le montre à contrario !

    C'est la capacité du Front de Gauche à assumer la diversité qui apportera la réponse à cette question. Il est à espérer que la pratique hiérarchique et pyramidale, actuellement dominante, qui fait l'objet d'un rejet grandissant saura être dépassée par une pratique nouvelle, par l'appropriation d'une dynamique nouvelle, par des débats sans tabous,  pour transformer la société. 

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  • salauds

     

    La proposition de loi socialiste visant à sanctionner les clients de prostituées ne suscite pas seulement un débat au sein de la société, elle provoque également des divisions dans tous les partis politiques. Entre jeux de mots graveleux et craintes pour les libertés, on entend tout et n’importe quoi.

    D’abord les adversaires du projet de loi en appellent à la liberté, voyant dans ce texte une œuvre moralisatrice. Certains craignent que la répression s’étendent ensuite au libertinage. D’autres se disent soucieux du sort des prostituées et du risque de rendre la prostitution plus cachée, plus masquée.

    Pour Elisabeth Badinter, ex-féministe de service, « L’Etat n’a pas à légiférer sur l’activité sexuelle des individus ». On se demande si elle a bien compris l’enjeu du projet de loi. Pour elle la femme doit disposer librement de son corps et donc se prostituer librement comme étant un de ses droits.

    Le chanteur Antoine, signataire parmi les 343 Salauds, estime qu’il y a un contrat libre entre la prostituée et son client, donc licite. Le chanteur n’a jamais vraiment travaillé de toute sa vie et ignore ce qu’est un contrat de service dont l’objet doit être licite. Dans le cas contraire, un contrat avec un tueur à gages pourrait faire l’objet de la jurisprudence Antoine en matière de contrat librement consenti. Seul le tueur devrait alors être poursuivi et non pas son client. Dans le fond, il est possible que le chanteur, privé de lunettes Atoll, soit de passage en France pour se faire un peu de promo et de tune avant de repartir vers d’autres histoires d’eaux océanes. Cela ne l’a pas mis à l’abri des idées courtes et il a gardé les cheveux longs.

    Pour le Professeur Bernard Debré, beaucoup de ses collègues favorables au projet  « sont restés à une vision de la prostitution qui date des années 1950 ». Pour lui si le projet est voté, on interdira demain « le sucre, le sel, le gras ». Cette prédiction est curieuse dans la bouche d’un médecin, car le notre nous les interdit déjà par prescription. Ensuite si ce docte élu UMP était un esprit moderne et indépendant, il ne serait pas membre du Comité consultatif national d'éthique (CCNE) depuis mars 2008. Il s’est en outre fendu en 2011 d’un essai très moralisateur avec ce long titre évocateur :De l'éthique ou le choix de l'homme - Petit traité subversif sur l'homme, ses arrangements avec Dieu, Le diable, la vie, la mort, l'avenir. En ce qui concerne sa position sur le projet de loi pénalisant les actes sexuels tarifés, on se demande quel arrangement il a pu passer avec le diable. Dans son ouvrage, il s’inquiète de ce que l'homme joue avec les transgressions ancestrales au risque d'oublier qui il est. Avec des accents hugoliens, il apostrophe notre société, stigmatise son égoïsme. Seul prédominerait l'homme dont le destin peut sans cesse basculer s'il ne tient pas compte de l'autre, c'est-à-dire de lui-même. En tenant compte du client de la prostituée, de qui le penseur Bernard Debré tient-il compte ? La prostitution ne se limite pas à quelques « escortes » et «call-girls » prisées par de riches clients.

    On a eu droit à « Touche pas à mon sexe » contre le mariage gay au nom de la morale judéo-chrétienne. Contre la loi, du côté des clients de la prostitution, on brandit la banderole hypocrite « Ne touche pas à ma pute » et quelques prostituées ont renvoyé la balle avec « Touche pas à mon client !».  Le client doit rester roi ! Ceux qui sont favorables à leur pénalisation sont pointés du doigt comme étant d’affreux moralistes castrateurs. La marchandisation des corps devrait donc rester légale au même titre que celle du sucre, du sel et du gras. Tous ces libertaires occasionnels font mine d’ignorer que dans plus de 80% des cas, la prostitution est un trafic d’êtres humains. Il ne s’agit pas de consentement mais de contrainte. Ils se focalisent sur quelques prostituées consentantes alors que leur grande majorité est soumise. On nous a montré, sur des chaînes TV, deux prostituées contre le projet de loi et elles ont bien voulu répondre aux journalistes. L’une avait plus de la soixantaine et n’a pas envie de vivre avec le « minimum vieillesse ». Peut-être est-elle aujourd’hui consentante mais l’était-elle à 20 ans ? Continuerait-elle à se prostituer s’il ne s’agissait pas d’une nécessité financière ? On nous a montré une plus jeune qui portait un masque. Elle a dit être roumaine et que dans son pays les gens travaillaient pour moins de 200 euros par mois. Comment est-elle arrivée en France ? Comment a-t-elle été acceptée sur son lieu de prostitution ? Peut-on venir de Roumanie et se prostituer sans un réseau de proxénètes ? Des nouvelles cargaisons (car il s’agit bien de marchandises) arrivent de Mongolie. Le dumping sexuel va-t-il s’ajouter au dumping social ?

    En Espagne,  la libéralisation du commerce du sexe en Catalogne n’a réglé aucun problème lié à cette prostitution mais les a aggravés. La réglementation prostitutionnelle était apparue comme un remède de régulation sécuritaire. Une dizaine de clubs étaient ouverts dans la province Géronaise. On ne vient plus seulement s’y achalander en produits à bas coûts. Cette partie de la Catalogne, est devenue un « district moral », un espace d’encanaillement licite. Dix ans après, la réglementation prostitutionnelle n’a pas abouti à la maîtrise de l’ordre public et à la limitation du nombre de prostituées ; l’enrichissement des proxénètes, hôteliers semble être le seul objectif atteint. L’institution du commerce sexuel à attirer de nouveaux réseaux, et l’on a constaté le doublement de leur nombre sur cette courte période. On parle même de concurrence et déjà de dumping sexuel. Les incidents de rue n’ont pas cessé, les autorités locales devant ainsi, en 2006, et plus récemment en 2012, prohiber le commerce sexuel de rue contre les prostituées et les clients.

    Qu’un chanteur plus souvent en bateau ou dans des îles lointaines soit à côté de ses pompes, on peut le comprendre mais qu’un docteur député explique que la prostitution n’est plus celle des années 1950, c’est affligeant. Qu’en sait-il ? Dans sa carrière chirurgicale il a vu plus de prostates que de vagins. Peut-être cela ramène-t-il à son parti pris masculin et à sa vision arrangeante de la prostitution ? Tous les policiers en activité dans les services chargés de la répression du proxénétisme sont nés après 1950. Allez leur demander si la prostitution dans la majorité des cas est un contrat librement consenti et si les proxénètes d’aujourd’hui sont de gentils amants désintéressés ! Ceux que nous connaissons disent le contraire, même si les machines à sous ont un temps permis aux proxénètes de se recycler. Comment des jeunes filles et des femmes arrivent-elles sur le tapin en provenance des pays de l’Est, d’Afrique et maintenant aussi de Chine ? En quoi la traite des blanches a-t-elle changé depuis les années 1950 ? Il s’agit toujours d’une contrainte sous des menaces, d’un esclavage sexuel.

    Nous avons cru un temps qu’il n’y avait que 343 salauds mais il faut croire qu’ils sont plus nombreux. Même si nous devons être traités d’affreux moralistes, il nous paraît juste que le client de la prostitution ne soit pas le seul coupable épargné par la loi dans le trio Client-prostituée-proxénète. Pénaliser le client permettra de réduire la demande de prostitution et donc les gains des proxénètes. La seule victime est la prostituée.

    On peut penser que la morale est une houppette pour ceux qui dénoncent une « loi moraliste ». Ce sont souvent les mêmes libertins qui, sur d’autres sujets politiques, veulent qu’elle soit une étrille pour les libertaires. La prostitution pose un problème moral qui n’a rien à voir avec le libertinage. Elle est comparable à l’individu en bonne santé qui vend une partie de ses organes pour gagner de l’argent et qui est la victime d’un trafic très lucratif pour celui qui le mutile. La prostitution est rarement l’expression de la libre disposition de son corps par la prostituée. On peut penser que le client consomme un rapport sexuel similaire à un  viol dans la mesure où le rapport sexuel est imposé même si c’est un proxénète qui l’oblige et non pas directement le consommateur. C’est bien de consommation dont il s’agit comme pour le trafic de drogue. D’ailleurs il s’agit le plus souvent des mêmes réseaux.

    Le texte décrié par les salauds décomplexés prévoit (je dirais même seulement) une amende de 1500€ pour l’achat d’actes sexuels, et cette amende sera doublée en cas de récidive. Toutefois les choses seraient plus claires si la prostitution elle-même était interdite alors qu’on supprime le délit de racolage. On se trouve alors dans la situation où le client pourra être racolé mais sera puni s’il cède à la tentation. N’est-ce pas de la provocation autorisée ? A contrario, si un client obtient un rapport et refuse de payer ou reprend son argent, l’infraction sera-t-elle retenue ? Un rapport impayé avec une prostituée est-il  légal ? Le viol d’une prostituée est-il une infraction ? Voilà des questions pour un débat juridique qui se soldera par un vote le 4 décembre prochain.

    Finalement ce projet de loi semble passionner nos élus davantage que le budget et la réforme des retraites. Cela en émoustille certains qui doivent rêver de maisons closes. Pourquoi ne pas rétablir les Bordels Miliaires de Campagne (BMC) pour nos soldats envoyés au quatre coins du monde ? C’est vrai que l’on ne parle plus de prostituées, de péripatéticiennes, de putes, de catins, de filles de joie, de belles de nuit… mais de travailleuses du sexe. Les proxénètes sont déjà favorables à des CDI pour les bonnes gagneuses mais sont prêts à consentir des CDD aux occasionnelles. Ils promettent de créer des emplois, non seulement d’inverser la courbe du chômage mais aussi de respecter la parité homme-femme. Une carte d’abonné sera offerte par le Mouvement des Proxénètes de France à chacun des 343 salauds qui profiteront des réductions, des soldes et des promotions. Le sexe pourrait même entrer en Bourse !

    Feministone

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    Laurence Ferrari a réussi à installer son émission « Mots croisés » (qui avait connu un bide sur une autre chaîne) chez  I>TV. Nous ne reviendrons pas sur la polémique lorsqu’elle avait remplacé PPDA au journal de TF1 avant d’en être elle-même exclue.

    Hier, Jean-Luc Mélenchon était l’invité et a dû faire face aux questions de Jean-Claude Dassier et Audrey Pulvar, un duo qui n’a pas caché son intention de se payer le président du Parti de Gauche. Les questions biaisées n’ont pas manqué et leur malveillance n’a pas échappé à leur invité du Front de Gauche. L’ex-fiancée d’Arnault Montebourg et l’ex-président éphémère de l’OM sont à l’image de l’animatrice. Tous les trois aimeraient sans doute se refaire une santé médiatique en mettant en mal celui qui leur a assuré un bon audimat. Malheureusement pour eux, ce n’est pas gagné si on en croit leur piètre prestation et leur argumentation de comptoir après des informations télévisées.

    En premier lieu, le vote de la réforme des retraites, en deuxième lecture à l’Assemblée nationale, a été brandi comme un échec personnel de Jean-Luc Mélenchon. Il est stoïquement resté sur le retour à la retraite à 60 ans devant un Jean-Claude Dassier qui s’incruste sur les écrans et les radios depuis 1965 : un morpion du PAF avec ses 48 années de carrière. On peut s’étonner qu’il soit actuellement vice-président de « Valeurs actuelles ». A son âge, il n’est certainement pas une valeur actuelle du journalisme si tant est qu’il l’ait été un jour. Quoique Vice-président, ce n’est pas président mais plutôt un titre honorifique. Peut-être aussi une rente ? Il est passé par France Inter, l’ORTF, Europe N°1, Hachette, Eurosport, TF1, LCI, OM et le voilà journaliste politique pourfendeur du Front de Gauche à I>TV. A 72 ans il a des revenus mensuels de l’ordre de plusieurs dizaines de milliers d’euros et il ose faire des fonctionnaires les bouc-émissaires du problème des retraites mais fait la gueule lorsque Jean-Luc Mélenchon parle des retraites dorées des grands patrons en citant celui du PSA pour exemple dans l’actualité.  

    Le 12 octobre dernier, lors de l’émission « On n’est pas couché ! » sur FR2, Jean-Claude Dassier s’est déclaré partisan du travail le dimanche, ce qui lui a valu des échanges vifs avec le chanteur Soan. «Je suis pour la liberté du travail et j'en ai un peu marre des règlements de compte syndicaux où ce sont les travailleurs du dimanche qui payent la facture. Ils veulent travailler, il faut les laisser travailler» avait commencé à expliquer l'ancien président de l'Olympique de Marseille avant d'être coupé par Soan. «Ils ne veulent pas travailler les gens, du pognon leur suffirait. Vous, vous voulez bosser parce que vous ramassez en fonction. [...] Vous êtes enfermés dans un monde qui n'existe pas ». Le riche septuagénaire du PAF a répondu : « «Et vous, vous rêvez d'un monde qui n'existera jamais». Tout est dit. Jean-Claude Dassier est un réactionnaire méprisant et méprisable. Il s’est montré tel qu’il est à l’émission « mots croisés » mais ce sont les mots de Jean-Luc Mélenchon qui ont fait mouche.

    Audrey Pulvar fait partie de ces contradictrices professionnellement hautaines. Elle est sûre de son intelligence au point d’en être souvent très conne. Elle fait des déductions basées sur des faux-semblants pour poser des questions orientées et outrancièrement malveillantes. Hier, c’était le cas… Elle a pris pour exemple une candidate aux élections municipales de Marseille qui est passé du Front de Gauche au Front national pour essayer de démontrer que Mélenchon est lui-même  un problème pour le FG quitté par ses membres pour rejoindre le FN. En outre, elle laissait entendre que ce sont en majorité des électeurs de gauche qui rejoignent Marine Le Pen. Quel procédé minable ! La transfuge cité vient de claquer la porte du FN. Il faut dire que cette dame est une vraie girouette : elle est passée du Parti socialiste au Parti communiste avant le Front de Gauche pour rejoindre son antipode politique le FN avant d’en claquer la porte. Elle serait actuellement SDFP (Sans Domicile Fixe Politique) et on se demande où elle va trouver refuge. Si on s’en tient aux vraies statistiques que Jean-Luc Mélenchon a rappelé, ce sont des électeurs de droite qui rejoignent en plus grand nombre le Front national et les déçus de la Gauche ( c’est-à-dire du PS ) ont plutôt tendance à rejoindre les abstentionnistes. L’ex-fiance du Ministre du redressement productif a osé même dire que Marine Le Pen a un programme de gauche. Lorsque Jean-Luc Mélenchon a stigmatisé l’UMP et le PS comme faisant la même politique économique et sociale dictée par Bruxelles, Jean-Claude Dassier s’est empressé d’en remettre une couche en disant «  C’est ce que dit Marine Le Pen ». On mesure toute la mauvaise fois du trio de Mots croisés qui s’est évertué à vouloir mettre FG et FN dans le même sac. Sans doute espéraient-ils faire sortir Jean-Luc Mélenchon de ses gongs et créer le buzz. C’est raté !  Et ce n’est pas original. D’autres s’y sont essayés. A croire que la croisade contre Mélenchon et le Front de gauche est un challenge entre journaleux de l’audiovisuel pour obtenir le « Sept d’or »  de ce qu’il y a de pire dans le pseudo-journalisme à la télévision. A chacun son Graal ! Celui du Front de gauche, c’est la justice sociale.

    Deux extraits ont été mis en ligne par la chaîne I>TV :

    1°/ Sur la réforme fiscale :

    2°/ Sur les retraites

    Battone

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  • Le 1er décembre, le Front de gauche a appelé à une marche pour la « révolution fiscale ». Après cet appel et dans le contexte des  manifestations contre l’écotaxe, Jean-Marc Ayrault  a ouvert du jour au lendemain des négociations sur une « réforme fiscale ». Les Français se plaignent de payer trop d’impôts et autres contributions comme la CSG. Alors notre Premier ministre a son interprétation sur ce « trop » qui le conduit à envisager la retenue à la source qui réunirait l’impôt sur les revenus et la CGS… Et il précise sans augmentation des montants.  Il propose donc de réduire le nombre des impôts et non le montant. Alors on s’interroge toujours sur « Qui va payer ?», car une réforme n’est pas une révolution et il n’est pas question d’une une réorganisation du rapport de force entre classes sociales dans le partage de la richesse et d’une répartition de l'effort va se faire par une mutuelle générosité.

    La fusion fiscale des impôts sur les revenus et de la CSG fait partie des promesses électorales comme l’imposition à 75% des très hauts revenus. On a déjà assisté à la difficulté d’application des fameux 75% retoqués par le Conseil constitutionnel et ensuite mis à la charge des employeurs et non des bénéficiaires, ce qui a mis le monde des grands clubs de foot en émoi. La fusion des impôts sur les revenus et de la CSG avec retenue à la source, ce n’est pas pour demain. C'était "l'engagement 14" du candidat Hollande. Elle sort deux ans après les élections. On parle déjà de trois années nécessaires pour mettre à plat les difficultés rencontrées. L'impôt sur le revenu, dont le gouvernement attend 75 milliards d'euros de recettes fiscales en 2014, est progressif. Il est calculé sur les revenus annuels des foyers de l’année précédant le recouvrement. Il est parsemé d’abattements et de niches fiscales (L'ensemble des niches fiscales représente 80 milliards d'euros. Auxquelles s'ajoutent les niches sociales (près de 40 milliards). Soit au total près de 120 milliards.  La CSG, pour un rendement supérieur à 93 milliards d'euros, est proportionnelle et s'applique à presque tous les revenus. La CSG est individualisée et prélevée à la source. L'Impôt sur les revenus finance le budget de l'Etat ; la CSG, la protection sociale.

    Si les deux prélèvements étaient fusionnés, ils entreraient directement dans les recettes de l’Etat. Les syndicats ont été consultés et sont unanimes à critiquer la fusion de la CSG et le prélèvement à la source des Impôts sur les revenus. Pour les acteurs sociaux, le financement de la protection sociale reste une priorité.

    La justice fiscale demande une véritable révolution fiscale et à une plus juste répartition de l’effort et une plus juste redistribution. Elle doit passer par une réforme des tranches fiscales. La loi de 1959 promulguée par Michel Debré visait à instituer un impôt unique sur tous les revenus en fonction de 8 tranches de barème allant de 5 % à 65 %. En 1974, le nombre de tranches est porté de 8 à 13 par Valéry Giscard d'Estaing. Aujourd’hui, il n’y a plus que 6 tranches. Pourquoi ne pas en créer de nouvelles et des taux supplémentaires pour les revenus des plus riches ? Il s’agit de réduire les écarts de niveaux de vie entre les plus riches et les plus pauvres et non pas de paupériser les classes dites moyennes. Il faut aussi que les revenus du capital soient davantage imposés que ceux du travail.

    Pour les représentants patronaux, il faudrait toujours baisser davantage la fiscalité des entreprises. Pour arriver à leurs fins, ils pratiquent le chantage permanent au chômage et à la délocalisation. Pourtant il faut savoir que, malgré un taux nominal de 33,3 % de l'impôt sur les sociétés, auquel s'ajoute la contribution sociale sur les bénéfices pour les grandes entreprises et d'autres prélèvements, le taux effectif d'imposition varie du simple au double entre les petites et les grandes entreprises en faveur de ces dernières dont les dirigeants et les actionnaires se sont enrichis pendant la crise financière. Là encore c’est le petit qui est défavorisé.

    Jean-Marc Ayrault semble avoir déclenché une opération de communication dans une période où il est contesté jusque dans les rangs du parti socialiste. Aucun commentateur ne semble croire à l’aboutissement de cette « reforme fiscale » sortie du programme du candidat Hollande comme un miroir aux alouettes sans que l’on sache qui sera plumé. De toute façon, il faudra trois ans pour élaborer cette réforme et dans trois ans, c’est la fin du quinquennat avec de nouvelles élections présidentielles et de nouvelles promesses qui n’engagent que ceux qui les écoutent.

    Une mise à plat de la fiscalité ne peut être un bidouillage ou un tour de passe-passe d’énarque. Le système fiscal français est complexe et une simplification n’est pas si simple. Il faudrait revoir toute la fiscalité, y compris la fiscalité des entreprises mais aussi la fiscalité locale qui crée des inégalités et conduit à des quartiers de riches et des ghettos de pauvres. Un vaste chantier qu’il fallait attaquer dès juillet 2012. Jean-Marc Ayrault vient d’entrouvrir la boîte de Pandore, gageons qu’elle sera vite refermée. Il faut donc commencer par s’opposer à l’augmentation injuste et contreproductive de la TVA, à partir du 1er janvier prochain. Elle est destinée à financer le crédit d’impôt compétitivité. C’est un cadeau de vingt milliards fait aux actionnaires des entreprises sans obligation de résultat sur  l’emploi. Dénonçons ! 70M€ de crédit d'impôt pour PSA qui supprime 8 000 emplois ! 60M€ de crédit d'impôt pour Sanofi qui supprime 900 emplois !

    La politique fiscale est mise en lumière par Jean-Marc Ayrault, mais il faut surtout qu’elle soit plus éclairée et plus inspirée par la justice sociale.  Pour cette révolution fiscale, une marche est organisée par le Front de gauche le Premier décembre. C’est le moment de pousser fort pour que François Hollande change de cap « avec ou sans Jean-Marc Ayrault ».

    Demandons une révolution fiscale pour :

    - Instaurer un impôt sur le revenu réellement progressif qui partage autrement les richesses en faisant payer plus fortement les riches.

    -  Instaurer un revenu maximum (30 000 € par mois).

    - En finir avec une fiscalité locale injuste. Elle doit être proportionnelle aux revenus.

    - Taxer autant le capital que le travail. Les salariés ne doivent pas porter l’essentiel de l’effort fiscal !

    - Mettre fin à la fraude fiscale des riches et des grandes entreprises (+ de 60 Milliards d’euros par an)

    - Mettre fin à l’inégalité qui conduit les PME à être plus taxées que les grandes entreprises

    Le budget 2014, c’est plus d’impôts injustes, moins de services publics et de protection sociale. Marchons pour exiger des parlementaires qu'ils votent contre ce budget d'austérité imposé par Bruxelles.

     

    révolutiofiscale
     
    Pidone
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