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Par Manca alternativa le 27 Avril 2014 à 11:42
Contre les peuples et la démocratie
Le projet traité portant sur la création d'un grand marché transatlantique pour le commerce et l'investissement se négocie actuellement dans l’opacité et la discrétion la plus totale, entre les Usa et l'Europe. Notre président François Hollande y apporte allègrement son appui sans en dévoiler, ne serait-ce que les grandes lignes et sans demander l’avis des partis politiques, des syndicats, des institutions démocratiquement élues de notre pays. Pourtant ce projet de traité risque de bouleverser les rapports sociaux, politiques et économiques de ce bas monde. Selon quelques indiscrétions qui sont parvenues à filtrer, le projet de traité présente beaucoup de dangers pour notre souveraineté. Appliqué, il va contribuer à accélérer et à aggraver les politiques d’austérité et de régression sociale menées sur notre continent. Il consacrera la primauté des multinationales, surtout nord-américaines, sur le droit national. Demain, par exemple, ces mêmes multinationales pourront traîner devant un tribunal international privé un Etat, des entreprises nationales ou encore des collectivités territoriales. Ou encore s’emparer des secteurs publics au nom de la libre concurrence, casser ce qui reste du principe de solidarité et de protection sociale. Il y a danger dans la demeure. Le mot n’est pas fort.
Pour en savoir plus sur ce fameux traité, nous présentons un argumentaire élaboré par un membre du Front de gauche, Bernard Calabuig. Edifiant.
Note rédigée à partir des matériaux suivant : articles du Monde diplomatique novembre 2013 et février 2014, notes de la fondation Copernic et d’ATTAC, livre de Patrick Le Hyaric député européen et directeur du journal l’Humanité Dracula contre les peuples, dossier de Cerises décembre 2013, documents du collectif citoyen Stop TAFTA.
De quoi s’agit-il ?
Il s’agit d’un processus engagé depuis des décennies, visant à construire un nouvel empire euro-américain, sous domination des États-Unis, Madame Clinton qualifie ce projet « d'un OTAN économique ». Le traité élaboré dans l’opacité la plus totale, vise à constituer d’ici à 2015 un grand espace de libre échange représentant la moitié du PIB mondial et le tiers des échanges commerciaux. Le droit des investisseurs prendrait le pas sur celui des gouvernements. Pour ce faire, une part importante du droit international serait privatisée par un mécanisme dit de « règlement des différends entre investisseurs privés et États », ceux-ci seront réglés par des tribunaux arbitraux privés. Tribunaux spécialement créés pour arbitrer les litiges entre investisseurs et États, et doter du pouvoir de prononcer des sanctions commerciales contre ces derniers.
Un tournant géopolitique
Sous couvert de libre échange c’est le dumping social, monétaire et environnemental généralisé qui organisera une loi de la jungle avec la mise en concurrence des salariés, des paysans, des assurés sociaux, des retraités, des petites et moyennes entreprises, des consommateurs, des deux côtés de l’atlantique. Ce projet est combiné à un autre traité de « Partenariat transpacifique que les États-Unis négocie en parallèle, en Asie. L’ensemble constitue un tournant géopolitique, arrimant définitivement l’Union européenne aux politiques Étasuniennes contre les pays émergents et en particulier la Chine. Le but est de renforcer les capacités exportatrices de l’Europe et des USA, au détriment des pays émergents. Pour leurs multinationales, les dirigeants étasuniens et européens cherchent avec ce projet une réponse à la crise débouchés qu’ils ont eux-mêmes créée avec les politiques d’austérités. Le monde occidental cherche à juguler sa perte d’hégémonie dans un mode en plein bouleversement, avec la montée de pays en développement :Inde, Chine, Brésil et aussi Nigeria, Colombie.
Un processus qui vient de loin
Les discussions entre dirigeants nord-américains et européens sur le projet transatlantique datent de très longtemps. Elles ont été chaque fois ajournées, tant les oppositions populaires étaient importantes. Au point qu’entre 1995 et 1997, un autre projet a été discuté dans l’ombre des cabinets gouvernementaux, prévoyant de nouveaux droits pour les sociétés multinationales au détriment des États. Il était baptisé « Accord Multilatéral pour l’Investissement » (AMI). Chacun se souvient qu’il a été mis en échec sous la pression populaire après que le Monde diplomatique en eût révélé le contenu.
Guerre des idées et opacité
Aujourd’hui un groupe de travail appelé : « dialogue transatlantique du mondes des affaires » regroupant 60 représentants des multinationales, se conduit comme un bureau politique de l’internationale du capital, ces gens se concertent, donnent leurs avis aux membres des gouvernements. Toutes les dispositions contenues dans ce traité ne pourront être amendées qu’avec le consentement unanime des pays signataires. De fait imperméable aux alternances politiques et aux mobilisations populaires, le traité s’appliquerait de gré ou de force.
Tout cela se déroule sur un fond de guerre des idées. La propagande ultra libérale développée depuis le milieu des années 1980, vise à faire accepter le concept de « libre-échange » dans son sens capitaliste comme facteur de progrès et de prospérité. Car les mots de libre échange ne portent pas d’emblée, la mise en concurrence et la guerre économique. Il y a de grandes chances, que comme d’habitude les experts qui savent tout, traiteront les opposants à ce projet « d’antiaméricain », « d’euro sceptiques », « de protectionnistes… » Tout cela se fait aussi dans l’opacité, rien ne doit filtrer. Instruction a été donné de laisser journalistes et citoyens à l’écart des discussions. Un article du Monde Diplomatique du début de l’année indique que l’ancien ministre du commerce américain Ronald Kirk a fait valoir, l’intérêt « pratique » de préserver un certain « degré de discrétion et de confidentialité ». Patrick Le Hyaric, parlementaire européen s’est procuré le document en
discussion intitulé « Mandat de discussion entre les États-Unis et l’union européenne », traduit seulement en anglais il est classé « diffusion restreinte » il a été publié intégralement dans un ouvrage intitulé : Dracula contre les peuples (Édition l’Humanité). La fondation Copernic, ATTAC, le collectif Stop TAFTA, regroupant des dizaines d’organisations dénoncent ce projet. Il est un des enjeux de l’élection européenne du mois de mai.
Encore plus de libéralisme
Je ne serai pas exhaustif, je pointerai seulement des articles qui me semblent les plus marquants, les articles 2 et 3 inscrivent l’accord dans le cadre de la libéralisation des échanges prévue par l’organisation Mondiale du Commerce (OMC). A noter que dans son examen de la politique commerciale de l’UE, publié le 16 juillet 2013, l’OMC s’inquiète de la hausse du nombre d’entreprises détenus par les État depuis la crise. Avec le traité, les investisseurs pourraient contourner les lois et les décisions qui les gêneraient, permettant par exemple aux pétroliers d’imposer en France l’exploitation du gaz de schistes et autres hydrocarbures dits non conventionnel. La suppression de ce qui reste des droits de douanes renforcerait la concurrence de tous contre tous. Tout ce qui protège la santé, l’alimentation, les droits sociaux, l’environnement, l’éducation et la culture, les services publics est susceptible d’exploser avec l’application de ce traité.
L’article 4 du document concerne les collectivités territoriales.
Il est précisé que le traité s’applique à « tous les niveaux de gouvernement ». Si l’Union européenne est signataire de cet accord avec les États-Unis, elle engage les autres niveaux de décisions que sont les collectivités territoriales. L’accord a pour but d’ouvrir à la concurrence des secteurs qui sont de la responsabilité des politiques publiques locales : la santé, l’eau, les transports…Les multinationales veulent avoir la main mise sur tout ce que nous avons préservé du marché. De façon plus explicite encore dans le chapitre « protection des investissements » article, 21, 22, 23, 24 : « Toutes les autorités infranationales et entités (comme les États et Municipalités) devront se conformer aux dispositions du présent accord de protection des investissements ».
Le tribunal privé
Les articles 21, 22 et 23 dans le chapitre Protection des investissements traitent de ce tribunal arbitraire. L’article 45 lui est entièrement consacré. Toute société multinationale pourrait faire appel à un tribunal privé pour poursuivre un État dès lors qu’elle contesterait certaines politiques nationales, que ce soit en matière de droit social, ou environnemental, ou encore de politique de la santé. Au bout du compte la loi ne serait plus décidée par les élus nationaux et européens, mais par les jurisprudences édictées par les tribunaux arbitraux privés. Cette procédure existe déjà dans certains accords bilatéraux. Ainsi on a pu voir récemment des sociétés européennes engager des poursuites contre l’augmentation du salaire minimum en Égypte ou contre la limitation des émissions toxiques au Pérou. Les juges qui plaident la cause de leurs puissants clients représentent un tout petit monde : 15 juristes de l’investissement international se partagent 55% des affaires traitées à ce jour. (Source Monde diplomatique).
Les marchés contre la souveraineté
Les multinationales ont besoins d’un marché grand ouvert, stable et sécurisé. C’est la raison pour laquelle elles agissent pour des législations mondiales qui soient favorables au marché capitaliste libre. Elles ont aussi besoin de partis politiques à leur service, d’institutions stables, sans risque de développement de mouvements de contestation syndicaux, sociaux, écologiques ou politiques Cela les conduits à réclamer l’unification du travail des polices, des douanes, de l’armée, des tribunaux à une échelle transnationale. Notons aussi dans l’article 23 la formule : « La protection contre l’expropriation directe et indirecte », ce qui revient à limiter, voire interdire les nationalisations.
Il est possible d’agir !
La date de 2015 est fixée pour conclure ce traité. Mais tout dépendra de l’ampleur des réactions populaires. Chaque État membre aura le droit d’utiliser son droit de veto, synonyme de fin du processus de discussion et de rejet du projet. Le parlement européen pourra le faire aussi. Ce sont les députés européens, issus du scrutin de mai 2014 qui auront à se prononcer. Le rapport de force politique au sein de ce parlement sera donc important pour la suite. Des collectivités territoriales de gauche ce sont prononcées dans des motions contre ce projet. Récemment, dans une réunion publique à Tournus, Arnaud Montebourg a dit que « ce traité ne verrait pas le jour ». Peu importe le degré de sincérité de ces
déclarations, elles montrent que lorsque le débat est public, il devient difficile de défendre l'indéfendable. L’échec des négociations préparatoire au traité serait une victoire pour les peuples, il suppose un grand rassemblement populaire.
Perspectives
A la fin de son livre Patrick Le Hyaric résume fort bien les enjeux et les nouveaux contours de la lutte des classes à l’échelle internationale. Ci-dessous en quelques extraits :
« La part des pays occidentaux dans l’économie mondiale va passer de 56% à 25% d’ici à 2030, selon un rapport de la CIA intitulé « Le monde en 2030 vu par la CIA ». La crise de l’hégémonie des États-Unis ouvre la voie à la fin de cinq siècles de domination occidentale. Ce rapport reconnaît que le modèle capitaliste occidental est terrassé par la crise et « non par les terroristes ». « La menace vient de l’intérieur même du système ». Voilà qui donne une idée des puissantes contradictions qui provoquent le craquèlement du système. On peut même penser que les peuples refuseront toute hégémonie nouvelle… »
« Mais dans les vingt prochaines années, la planète comptera 8, 5 milliards d’habitants, qui grâce aux réseaux sociaux disposeront de plus d’informations, plus éduqués, plus cultivés. Gageons qu’ils aspireront à maîtriser leur destin. Mais dans les vingt prochaines années la demande croissante de ressource en eau de 40%, en nourriture 35% en énergie 50%, pourrait conduire à des pénuries, à des tensions, voire à des guerres ».
Tels sont les enjeux à venir : guerre économique ou coopération.
Bernard Calabuig
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Par Manca alternativa le 26 Avril 2014 à 18:53
Jeudi 24 avril 2014, au lendemain de la visite chahutée de François Hollande à Carmaux, Jean-Luc Mélenchon a visité le musée Jaurès à Castres, dans le même département. Chaleureusement accueilli, il y a prononcé un discours pour célébrer Jaurès et dénoncer l'imposture de l'hommage de François Hollande. Lorsque Jean-Luc Mélenchon dit "célébrer Jean Jaurès", il ajoute que son intention n'est pas de se l'approprier comme d'autres l'ont fait...
"Nous célébrons Jaurès !" - J.-L. Mélenchon par lepartidegauche
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Par Manca alternativa le 25 Avril 2014 à 14:07
Quelle Europe pour demain ? En France, la campagne de presse sur le Smic jeune au rabais et le travail le dimanche s’inscrit dans le dumping social qui prend de l’ampleur… «Contrat zéro heure» au Royaume-Uni, «mini-job» en Allemagne, «contrat intermittent» en Italie, travail temporaire très développé en Espagne ou au Portugal.
En matière d’inventivité pour aller vers un nouvel esclavage, l’Angleterre mérite pleinement son titre de « Perfide Albion ». Outre Manche, selon un sondage réalisé par le Chartered Institute of Personnel and Development (CIPD), ils seraient plus d'un million à être employés dans le cadre de ce «contrat zéro heure» qui ne garantit ni temps de travail ni salaire minimum, et le salarié peut être prévenu la veille de sa journée de travail du lendemain. Il doit être disponible et n’est payé que lorsqu’on lui donne du travail. Selon le journal The Guardian, McDonald’s, Subway, la Tate Gallery, la chaîne de magasins Sports Direct, Ryanair et même Buckingham Palace ont recours à ce contrat esclavagiste. L’Europe est-elle comme le zéro, qui, sans avoir de valeurs en soi, en ajoute à toutes choses ?
Jusqu’où ira le patronat européen pour mettre en harmonie les législations nationales du travail ? Selon l’évolution de cette Europe de la Finance et des lobbies, on sait que, au nom de la compétitivité, la variable choisie est le coût du travail. Alors en France, les gouvernements libéraux agissent par des campagnes de propagande économique et par petites touches. Aujourd’hui c’est le Smic Jeune. Des entreprises licencient et remplacent des CDI par de l’intérim. A quand le « contrat zéro heure » ? A quand le remboursement « Zéro » de la plupart des médicaments avant d’en arriver à des assurances maladie privées ? A quand le gel définitif des retraites prises à 70 ans ? L’Europe va-t-elle devenir ce que sont aujourd’hui les Etats-Unis, une société divisée en deux : les très riches et les précaires ?
Nous entrons dans la campagne des Européennes. Le choix à faire n’est pas réduit entre un libéralisme durablement installé ou le repli ultra-national proposé par l’extrême-droite fascisante. Il existe une alternative possible à gauche, si les ouvriers et les classes moyennes ne veulent pas se voir imposer la précarité et au bout la misère pour que quelques uns prospèrent chaque jour davantage.
Dans un poème de Lanza del Vasto, chantre de la non-violence active qui a rejoint Gandhi, un passage donne à penser : « Qui se calfeutre et n’aime pas le vent, N’aura pas l’aventure et n’aura pas l’espace, Ni les pleurs du départ, ni son destin devant, Celui-là passe et ne sait pas qu’il passe… »
Faire l’autruche face à ce qui suscita la révolte des Anciens, c’est se livrer pieds et poings liés à ceux qui exploitent l’humanité jusqu’à provoquer des guerres pour vendre des armes. Déserter les urnes alors que le sort du plus grand nombre se joue dans la construction d’une Europe faite pour les puissances de l’Argent, c’est déserter sans avoir combattu. La révolte des urnes est une révolte non-violente et elle peut encore changer le cours des événements orchestrés à Bruxelles, avant de faire du Monde un champ de batailles avec ses guerres civiles.
Une alternative est encore possible avec le Front de gauche et tous les partisans d’une Europe des peuples non soumis au diktat de la Troïka avec ses professionnels de la politique, ses technocrates et ses lobbies. La lutte sociale est comme un ressort et un jour il se détend pour revenir à sa longueur initiale. Il faut alors repartir de zéro. Tout est une question de tension et la pression se fait de plus en plus forte sur tous les acquis sociaux. Zéro, ce n’est pas au contrat de travail qu’il faut le mettre mais c’est la note de cette Europe qui se construit sans nous. Il est grandement temps de réagir sans attendre que le ressort social ne casse et que tous les salariés soient catégorie zéro, réduits au néant social… zéro revenu assuré, zéro congé payé, zéro arrêt maladie, zéro retraite… etc.
U Barbutu
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Par Manca alternativa le 23 Avril 2014 à 09:37Les clameurs des élections municipales se sont tues. La vie reprend un rythme normal. L’actualité politique se concentre sur des problèmes divers et variés : Ukraine, libération des journalistes français détenus par des djhadistes en Syrie, pacte d’irresponsabilité et anti solidarité, concocté par l’Elysée et promu par le nouveau gouvernent Valls. Par rapport à ce pacte, on aurait pu croire qu’au lendemain des Municipales le pouvoir dit socialiste tirât les enseignements de son cuisant échec. Pas du tout. Le voilà qui persiste et signe. Son virage libéral ne fait plus aucun doute. Et ce n’est pas l’opération enfumage de quelques députés socialistes pour « assouplir » les mesures gouvernementales qui changera la mise. Ce virage peut se résumer en une phrase : « Tout pour les nantis et un serrage de ceinture supplémentaire pour les plus fauchés. » D’ailleurs, il suffit de voir dans quel ravissement le patronat est tombé, pour s’en convaincre. Pierre Gattaz, président du Medef, jubile et ose tranquillement en réclamer davantage.
On aurait pu croire également que le Front de gauche profitât des élections municipales. Il n’en fut rien. Il régresse ou stagne dans le meilleur des cas. Les résultats ne sont pas bons. Beaucoup d’électeurs de gauche se sont réfugiés dans l’abstention. Ce qui mécaniquement a entraîné une poussée du Front national et une victoire – relative – de la droite. Exemples d’Ajaccio et de Bastia.
Analyser les causes de la défaite de la gauche
Il convient d’en analyser les causes, sans faux-fuyants, ni excuses. Par exemple, il n’est pas très convenable de dire que nous avons bien travaillé pendant une mandature et de laisser supposer que les électeurs sont des ingrats ou encore de jeter l’opprobre sur des empêcheurs de tourner en rond, responsables de la défaite !
Les causes sont plus profondes. Le Front de gauche a manqué de lisibilité et de crédibilité. Il paie aussi l’usage d’une stratégie à géométrie variable que d’aucuns ont cru devoir développer. Stratégie du genre, un coup on s’allie avec les responsables locaux du social libéralisme, dès le premier tour des Municipales, un autre coup avec les héritiers d’un clan ancestral, ou encore avec des forces politiques naguère vilipendées.
Construire un nouveau Front de gauche
Il nous appartient désormais de dépasser cette situation caractérisée par un flou artistique, comme il nous appartient de surmonter les querelles d’appareils politiques et d’intérêts étroits. Les petites gens, les jeunes, les retraités, les salariés attendent d’autres choix, d’autres comportements.
Il nous faut impérativement construire un nouveau Front de Gauche, ayant pour devise : « l’unité dans la diversité », capable de rassembler le plus largement possible, ouvert à la société civile, aux syndicats et aux associations. Pas sur n’importe quelle base. Sur la base de propositions concrètes, débattues démocratiquement par l’ensemble des forces concernées, propositions ouvrant la voie à une véritable alternative de gauche.
Une autre Europe est possible
Les élections européennes se profilent et seront une occasion pour démarrer cette nouvelle construction. Elles se placent sous le signe d’une autre Europe.
Manca alternativa/Ensemble et le Parti de gauche en Corse, composantes à part entière du Front de Gauche, s’engagent dès maintenant dans cette campagne électorale. Elles proposent de nouveau au Parti communiste d’unir nos forces.
Conférence débat sur Changer l’Europe
D’ores et déjà, il est prévu un grand débat à Ajaccio, le 13 mai, sur le thème : « Changer l’Europe ». Ce débat sera introduit et animé par Henri Sterdyniak, économiste à l’Ofce-Sciences politiques à Paris, membre de l’association les Economistes atterrés.
Une Europe délivrée de la tutelle des forces politiques de droite et social libérales, des marchés financiers est possible. Une Europe au service des peuples, antilibérale. Il n’y a pas de fatalité, ni de voie unique. L’ultralibéralisme et le capitalisme ne sont pas inscrits à jamais dans le marbre. Tout est question de rapport de force et de la volonté des peuples à le construire. Pour notre part, nous apporterons notre modeste contribution.
Ajaccio, le 23 avril 2014
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Par Manca alternativa le 18 Avril 2014 à 14:44
Aquilino Morelle le conseiller politique spécial de François Mitterand, quitte ses fonctions en grandes pompes mais par la petite porte. A grands coups de pompes dans le derge ! Lorsque nous parlons de pompes, il s’agit de ses souliers de petit marquis qu’il faisait cirer dans un salon de l’Elysée. Sa démission intervient après sa mise en cause par le site Mediapart pour un conflit d'intérêt présumé. Il est soupçonné d'avoir travaillé secrètement pour un laboratoire pharmaceutique alors qu'il était en même temps rattaché à l'Inspection générale des affaires sociales (Igas). Bien sûr ce sera à un tribunal de le juger, si une enquête est ouverte.
Aquiliuno Morelle est docteur en médecine devenu énarque. Son premier poste le mène à l'inspection générale des affaires sociales(IGAS). De 1997 à 2002, il est la « plume » de Lionel Jospin, Premier ministre. En 2001, il est candidat pour le PS dans la ville de Nontron en Dordogne. où il est battu par le maire sortant, Pierre Giry.Depuis 1998, il est membre de la French-American Foundation. Investi par le PS pour les législatives de 2002 dans la deuxième circonscription des Vosges, il renonce finalement à se présenter. Après 2002, il part travailler chez Euro RSCG, mais revient à la politique dès 2004 et soutient avec Laurent Fabius le « Non » lors du référendum du le traité de constitution européenne. Il se présente aux législatives de 2007 comme représentant du Parti socialiste. Il est battu au premier tour. En 2011, après avoir corédigé le rapport de l'IGAS sur l'affaire Médiator, il est le directeur de campagne d'Arnaud Montebourg lors de la Primaire présidentielle socialiste. Lors de la campagne pour l'élection présidentielle de 2012, il rédige des discours de François Hollande qui, le 15 mai 2012, le nomme conseiller politique auprès de lui.
Cet ancien haut fonctionnaire de l’Igas aurait travaillé secrètement pour le laboratoire pharmaceutique danois Lundbeck en 2007, alors qu'il était fonctionnaire de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas). Cette double activité est pour le moins déontologiquement incompatible et qui pourrait avoir donné lieu à des petits arrangements rémunérés. Aquilino Morelle aurait notamment organisé des rendez-vous entre des représentants du laboratoire Lundbeck et des membres du Ceps, organisme interministériel chargé de fixer le prix des médicaments et les taux de remboursement. Cela pourrait expliquer qu’il n’est pas signalé ses liens avec ce laboratoire alors qu’il aurait dû le faire lors de sa nomination à l’Igas. De toute façon, «oOn n’autorise jamais un inspecteur à travailler pour une entreprise privée. Alors un laboratoire pharmaceutique…", commente un ancien directeur de l'Igas, interrogé par Mediapart
Aquilino Morelle, qui aime les chaussures de luxe fabriqués sur mesure aux prix exorbitants et qu’il entretient comme des oeuvres d’art, disposaient à l’Elysée, pour ses besoins familiaux et personnels, de deux chauffeurs officiels, de secrétaires et de passages au sauna toujours selon Médiapart. On nous explique qu’il est né d’une famille modeste, qu’il a vécu à Belleville avant d’habiter le Seizième arrondissement de Paris et d’en prendre les habitudes. C’est un arriviste. Son comportement apparaît décalé et politiquement immoral lorsque François Hollande et son premier ministre mettent en actes une politique d’austérité qui pénalise les petits revenus.
La Haute autorité pour la transparence a annoncé, dans la foulée, étudier le dossier d'Aquilino Morelle. La haute instance dit avoir entamé "une étude plus approfondie de ses déclarations d'intérêts et de patrimoine", remises en janvier dernier par l'ex-conseiller élyséen, comme par tous les collaborateurs du président.
Au-delà de la personne d’Aquilino Morelle, descendant d’immigrés espagnols comme Manuel Valls et Anne Hidalgo, ce nouveau scandale, comme celui de Patrick Buisson, pose la question de la crédibilité de la parole politique. Ce sont des conseillers et à ce titre, ils rédigent les discours de leurs mentors. Nos présidents de la république débitent ces discours écrits par des communicants chargés de faire du storytelling. Pendant sa campagne électorale François Hollande a récité de l’Aquilino Morelle. Ni le rédacteur du discours ni celui qui le récite n’y mettent la moindre parcelle de sincérité. Tous profitent d’une république bananière pendant qu’ils imposent au peuple tous les sacrifices. Tous s’indignent ensuite des accusations de « tous pourris » dont profite l’extrême-droite ou qui détourne les électeurs des urnes.
U scaparu
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Par Manca alternativa le 16 Avril 2014 à 10:53
L’Union bancaire désigne dans l'Union européenne un processus européen de surveillance et de gestion des faillites éventuelles des 130 plus grands établissements bancaires. Sa création, liée aux enseignements de la crise de la zone euro, est regardée parfois comme la plus grande étape vers un fédéralisme européen depuis la création de l'euro. Seuls les pays de la zone euro sont directement concernés, les autres États membres de l'Union européenne sont libres d'y prendre part s'ils le souhaitent.
Il aura fallu quatre années de travaux pour que l’union bancaire soit définitivement adoptée par l’Union européenne hier, mardi 15 avril. Il s’agit de mettre en place un mécanisme de contrôle qui, dès 2014, supervisera les 130 plus grandes banques de la zone euro afin d’éviter qu’elles ne mettent en péril sa stabilité financière.
Cela nécessite d’abord la création d’un fonds bancaire de 55 milliards d’euros d’ici 2025. Donc les banques ont dix ans devant elle alors qu’un pays comme la France a été mis en demeure de réduire sa dette de 50 milliards d’euros d’ici 2015. D’ici 2025, les Etats demanderont l’aide du Mécanisme européen de stabilité en cas de problèmes bancaires comme l’a fait l’Espagne en 2012.
Un mécanisme de surveillance unique (MSU)est donc prévu. La supervision unique des banques de la zone euro sera ainsi assurée à partir de la fin de cette année par la Banque centrale européenne. En cas de difficultés financières graves d’une banque, une procédure sera engagée. Un Conseil de résolution composé de fonctionnaires et de représentants des Etats devra préparer des mesures pour résoudre le problème bancaire. Les actionnaires, les créanciers et les gros dépositaires devraient participer au sauvetagede leur banque. Si leur action ne suffit pas, le fonds de résolution entrera en jeu. Pour que certains pays ne soient pas trop sollicités, si l'effort demandé dépasse les 5 milliards d'euros, les autorités nationales de tous les pays de l'Europe devront participer au vote de l’aide apportée. Si le fonds de résolution ne suffit pas à régler le problème, c'est aux pays européens et en premier lieu au pays de la banque en difficulté d’y remédier.
Parmi l’argumentaire mis à disposition sur le site europa.eu, nous avons relevé : « Le nouveau cadre financier robuste qui sera mis en place pour les 28 États membres préserve et renforce tout à la fois le marché unique. Il correspond également à la mise en œuvre par l'Union des engagements en matière de réglementation financière qu'elle a pris dans le cadre du G20 ».
Voilà, ce qui avait été annoncé. Le Parlement européen a définitivement adopté, mardi 15 avril à une très large majorité, un ensemble de textes complétant l'union bancaire. Le Mécanisme de résolution unique (MRU) complète ainsi le Mécanisme de supervision unique (MSU), adopté l'an dernier. Pour éviter un report sine die, l’union bancaire a été sauvée sans enthousiasme malgré les déclarations optimistes. Le Parlement européen et les Etats membres se sont entendus, après seize heures de délibérations et au chant du coq, sur un accord final prévoyant la création d’un mécanisme unique de gestion des faillites bancaires. Il s’agit là du saut fédéral le plus important depuis la création de l’euro et il est franchi in extrémis avant la fin de la législature actuelle et les élections européennes prévues fin mai. Toutes les avancées de l’Union bancaire ont été réalisées avec la méthode du marathon parlementaire, dont on peut questionner l’intention et le bien fondé.
Des eurodéputés ont toutefois critiqué d’abord la place trop importante laissée aux Etats et aux gouvernants nationaux dans la prise de décision de l’autorité de résolution. Le compromis trouvé a réduit le champ d’influence des Etats, mais ces derniers auront toujours le dernier mot pour les cas les plus importants. Une bataille a été menée pour amender nettement le compromis provisoire qu’avaient trouvé les ministres des finances des Vingt-huit. L’Allemagne est restée très raide sur ce dossier et sa stratégie ne s’est révélée qu’en partie payante, puisqu’elle a fait beaucoup plus de concessions que prévu notamment sur la création du fonds de résolution. Les Etats voulaient que ce fonds prenne 10 ans pour être totalement financé à hauteur de 55 milliards d’euros, et que la mutualisation des efforts entre pays soit complète. Le Parlement réclamait que la durée soit ramenée à 3 ans. L’Allemagne a accepté que tout soit ramené à 8 ans au lieu de 10. Toutefois la mutualisation sera malgré tout accélérée plus encore dans les premières années, car le partage des efforts s’élèvera à 60 % dès la deuxième année, avant que ça n’atteigne les 100 % à la huitième année. Ce fonds pourra bien emprunter les marchés si ses réserves sont insuffisantes pour gérer le renflouement d’un établissement au bord de la faillite.
Au bout des palabres, les Eurodéputés étaient satisfaits de l’aboutissement de leur travail parlementaire. Du côté français, Sylvie Goulard (Modem) se réjouissait : « Il faut se souvenir d’où l’on vient et de l’évolution des mentalités en quatre à cinq ans. Nous allons avoir une supervision unique des banques, un système de gestion des faillites et un fonds de résolution mutualisé. Même si tout n’est pas parfait, ce sont des progrès immenses ». Michel Barnier, le commissaire européen chargé des services financiers, avait réagi sur Twitter : Avec ce vote,"nous disposons d'un système véritablement européen pour superviser toutes les banques de la zone euro et traiter leurs faillites éventuelles". Il ajoutait« «un grand pas en avant pour séparer crise bancaire et crise souveraine. Une vue de l’esprit d’un ultralibéral qui ssure le service après vente. Ce n’est pas cette supervision libérale et un fonds de 50 milliards qui va changer le système bancaire et donc les conséquences d’une crise financière toujours possible puisqu’anticipée. Il se félicitait aussi d’un accord historique en un temps record. Accord rime richement avec record mais la crise a éclatée en 2009, faut-il le rappeler. Depuis lors, il y a eu plutôt tergiversations suivies d’une précipitation de dernière heure en fonction d’une échéance électorale et du prochain sommet européen. La rime aurait été moins riche avec « report » et surtout plus hasardeuse.
L’accord politique est arrivé à quelques heures d’un sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des 28 à Bruxelles. Il s’agissait de la dernière séance plénière de la législature. Cette échéance passée, l’ensemble du texte aurait dû être renégocié avec le prochain Parlement. Nous l’avons évoqué : un compromis entre les Etats avait déjà été difficilement établi, à cause de l’attitude intransigeante de l’Allemagne, notamment sur le mécanisme de prise de décision et le rythme de montée en puissance du fonds qui sera mis en place et abondé par les banques. Pour Angela Merkel, il fallait éviter d'être pris en otage par des établissement « too big to fail » (« trop grand pour faire faillite »). Est-ce que le but sera atteint ? Il reste à savoir si la gestion des faillites bancaires empêchera les crises financières surtout avec la menace que représente le « trading à haute fréquence ».
Une nouvelle forme de criminalité financière est apparue avec le trading à haute fréquence qui consiste à utiliser des algorithmes informatiques complexes pour acheter et vendre d'importants volumes d'actions à haute vitesse pour tirer parti des infimes différences de prix des différents marchés dans le monde. Il a pris de plus en plus d'importance. Sur une place boursière comme le London Stock Exchange, il représente par exemple un tiers des échanges. Mais il est sujet à controverse et avait en particulier attiré l'attention lors du crash flash de 2010 quand l'indice Dow Jones Industrial Average avait brièvement chuté de près de 1 000 points à la suite d'un échange automatisé. Des mesures ont été promises pour contrôler cette spéculation qui crée l’instabilité plus grande et plus soudaine des marchés avec la mise en place de l'une des législations les plus sévères au monde. Les contrôles comprendraient des tests obligatoires des algorithmes utilisés pour minimiser le risque systémique, ainsi que l'introduction de systèmes de coupe-circuits pour suspendre les échanges si la volatilité des prix devient incontrôlable. Les modifications proposées font partie d'une réforme plus large du secteur financier désignée sous le nom de MiFID (Markets in financial instruments directive). Un vote est prévu au Parlement européen, au cours de cette dernière session plénière (14-17 avril) de l'Assemblée. Ce vote est une étape vers une adoption formelle par le Parlement, les gouvernements de l'UE devant aussi signer ces projets. Donc rien n’est opérationnel à ce jour. C’est un système de fraude de grande ampleur pour Michael Lewis, qui avait révélé le scandale des subprimes. Plusieurs enquêtes judiciaires sont ouvertes. Jean-François Gayraud, auteur du Nouveau Capitalisme criminel, explique pourquoi les États sont aveugles et s'interroge :« Où est l’intérêt général et l’utilité sociale de tout cela ? D’autres défendent ce système de transaction. « Si le trading haute fréquence peut apporter certains bénéfices, il faut s'assurer qu'il ne cause pas d'instabilité et qu'il ne soit pas une source d'abus de marché », a rappelé dans un mail Michel Barnier, cité par Computerworld UK. C’est ce même Michel Barnier qui vante l’union bancaire.
"Les financiers ne font bien leurs affaires que lorsque l'Etat les fait mal". Ce precepte de Talleyrand reste à méditer. Les banques européennes vivent de l’argent de la BCE et de celui de leurs clients. On peut penser que si ce n’est pas la BCE et les Etats qui paient, ce seront les clients. Quels clients et par quelles ponctions supplémentaires ? On a du mal à penser que ce seront les gros clients et les actionnaires. On peut imaginer que les frais bancaires vont encore augmenter. Concernant le fonds de résolution, il pourra emprunter les marchés si ses réserves sont insuffisantes pour gérer le renflouement d’un établissement bancaire en difficulté grave, mais les détails restent encore flous. Cet accord n’améliorera sans doute pas la complexité et la lourdeur du système européen de gestion des faillites. Le plus inquiétant est qu’il anticipe sur des crises à venir et que la politique libérale s’installe comme une politique de crise permanente avec ses avatars que sont le chômage massif et la précarité.
Lorsque le compromis provisoire a été arrêté, Jean Manuel Barroso avait déclaré : « Cela permettra de renforcer la confiance et la stabilité sur les marchés financiers et d'aider à rétablir les conditions de prêt normales pour l'économie réelle ». A l’Union bancaire, qui est une union trompe-l’œil, nous préférons l’union des peuples européens qui ne doivent pas être dépossédés de leur avenir. Il n’y a aucun volontarisme politique derrière cette usine à gaz mais un nouvel abandon du Politique face à la Finance. L’union bancaire est l’illustration de cette Europe de la Finance qui nous conduit vers un fédéralisme propice au dumping social, à la délocalisation et à des politiques d’austérité. C’est le système monétaire au service des banquiers qui en est la principale cause des crises économiques et sociales. L’union bancaire ne change pas le système.
De nombreuses banques ont été directement soutenues par des aides publiques, ont été nationalisées, ont bénéficié de soutiens financiers européens. La banque centrale européenne a également joué un rôle non négligeable de résolution de crise puisqu’elle s’est substituée au marché interbancaire afin d’éviter l’effondrement de ce dernier. Il faut rappeler que « En trois ans, d'octobre 2008 à décembre 2011, l'UE a consacré 1 600 milliards d'euros - soit 13 % de son produit intérieur brut (PIB) annuel (...) - au sauvetage de son système bancaire, selon la Commission européenne", ce que relevait Le Monde.fr en janvier 2013.
La BCE ne prête qu’aux banques qui ne prêtent qu’aux riches. Les Etats sont pris en otages par des gouvernants libéraux dont la politique se réduit à gérer la dette et faire payer les crises financières aux peuples. La crise financière fait partie de cette politique et elle en est même devenue le fondement. Les Etats ne sont plus que les débiteurs surendettés des grandes banques qui vont se servir dans les coffres de la BCE. Le vrai prix, ce sont les peuples qui le paient par la précarité, le chômage, la misère et le recul de tous les droits sociaux. Le travail n’est plus que la variable d’ajustement d’un coût de production. La croissance est un vase de Soissons dont le coupable tout désigné est le coût du travail. Pour des jours meilleurs, le salarié devra attendre le retour de la croissance comme on attend Godot dans la pièce de Samuel Beckett. On nous fait ramer, sans espérance et dans une galère, vers une rive inconnue. Comme si les Amériques étaient encore à découvrir. Ce n’est pas un nouveau monde qui nous est promis mais le meilleur des mondes d’Aldous Huxley avec le big brother des banquiers.
L’Union bancaire est une nouvelle étape pour préparer les conditions d’une Europe fédérale dans le grand marché transatlantique. On veut nous faire croire que ce sont les banques qui devront se sauver elles-mêmes sans faire appel aux contribuables. Il faudrait être naïf pour penser que l’essentiel de cette union bancaire soit là. C’est une nouvelle prise de contrôle d’une union européenne libérale et financière sur l’avenir des peuples européens. Et dire que l’ouverture d’un compte bancaire devient un droit universel alors que des droits sociaux ne le sont pas. Il fallait d’abord construire une Europe des peuples, une Europe sociale avant d’être marchande et on s’en éloigne chaque jour tout en apportant de l’eau aux moulins de la xénophobie et de l’ultranationalisme. Le fondement de l’Europe, c’est l’Humain avec un grand H et non pas la finance. On veut encore nous faire croire que, au lieu de s’enrichir sur la spéculation, les bénéficiaires du capitalisme vont investir et créer des emplois, alors qu’on organise simplement la stabilité des marchés financiers pour limiter les faillites bancaires. Que la spéculation dispose d’une caisse de garantie n’est certainement pas le gage d’une sortie de crise économique et sociale.
En marge de l’union bancaire, le parlement européen vient d’autorisé officiellement la présence de lobbies en leur proposant de s’inscrire dans un registre pour mener des actions au grand jour. Il n’est donc pas question de les interdire, seuls sont illicites les cadeaux faits aux députés. Non seulement ce registre n’est pas obligatoire mais la seule sanction prévue est d’en être radié. Les églises ou les sectes sont exemptées de déclaration conformément à l’article 17 du traité de Lisbonne. Nous serions curieux de savoir si les lobbies financiers et bancaires se sont inscrits pour des actions transparentes. Jean-Luc Mélenchon a qualifié ce vote de mascarade.
Comment juger un parlement européen qui, au même moment, autorise officiellement les lobbies et ratifie un accord sur l’union bancaire ? Comment ne pas penser à toutes ces décisions qui sont prises sans consulter les peuples alors que des lobbies agissent dans l’ombre ? Ce n’est certainement pas la bonne méthode pour gagner la confiance des peuples. L'union bancaire est-elle le résultat du lobbying ou la transcription législative d'une volonté politique d'assurer l'intérêt général? On peut s'interroger alors que la régression sociale s'accentue. Par exemple, il n'existe pas de Smic européen mais, en France, il est déjà question de créer un Smic jeune sous-payé alors que les autorités allemandes n'ont pas encore instauré le Smic et qu'il est chiffré en dessous du celui pratiqué dans notre Héxagone. L'union bancaire a été plus facile à construire que l'union sociale dont on peut penser qu'elle sera tirée vers le bas.
Pidone
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Par Manca alternativa le 15 Avril 2014 à 10:26
Nous publions très volontiers une tribune parue dans l'Humanité et signée par Frédéric Genevée et Patrick Parny, membres du Conseil exécutif du Pcf. Cette tribune pose toute une série de questions qui traversent également notre mouvement Ensemble. Entre autres, les questions de la dérive droitière du Parti sociliaste, du déni de la réalité poltique, de la défaite électorale de la gauche dans son ensemble, y compris du Front de gauche. Pourquoi, par exemple, ce dernier n'a-t-il pas été capable de capter une partie des déçus du "socialisme hollandais" ? La tribune pose également la question de la nécessité de la construction d'un nouveau Front de gauche élargi, débarrassé de querelles instestines et partisanes. Les élections européennes devraient être le départ de la reconquête de l'électorat populaire, non pas sur de l'incantation, ni de l'imprécation, mais sur la base de propositions concrètes pour Un' Altra Europa.
"Les élections municipales sont marquées par un échec cinglant du Pari socialiste et aussi du Parti Communiste même si nous résistons mieux.Cette défaite n’est pas seulement le fait du rejet du gouvernement et de sa politique. Elle constitue une étape supplémentaire de la crise politique, économique, sociale et culturelle que nous traversons. A force de succession de politiques libérales et néolibérales, les principes mêmes de ces politiques finissent par s'imposer à tous jusqu'à pénétrer les couches populaires. La baisse des « charges » des entreprises est acceptée comme un moyen de créer de l'emploi. Les comportements individuels changent. Le désir de réussite individuelle dans une concurrence acceptée remplace la recherche d'une émancipation personnelle dans un cadre solidaire. Les campagnes électorales ont été le théâtre sans précédent des querelles de personnes et de la recherche de la place éligible à tout prix. Ce glissement idéologique rend plus difficile toute évolution de société. Nous assistons à une véritable hystérésis sociale collective. Confrontés à un avenir économique incertain, nos concitoyens sont peu enclins à accepter la remise en cause de normes traditionnelles. Il faut se rassurer. La désignation de bouc-émissaires qui justifie les discriminations et la xénophobie est plus facile que la recherche de justice et d’égalité. La famille et son patriarche rassurent beaucoup plus que la reconnaissance des différences et de l’égalité de droits pour toutes et tous. La défaite électorale est d'abord une défaite idéologique. L'hégémonie culturelle du libéralisme est le plus sur garant des intérêts de l'oligarchie financière qui nous gouverne, nous devons la combattre.
Le fonctionnement des institutions de la 5ème République continue de réduire la citoyenneté au choix d'un homme ou d'une femme tous les cinq ans suivi de votes pour ou contre le parti du président qui renforcent toujours le bipartisme. On vote PS ou UMP en pensant voter gauche ou droite et en gommant toute différence à l’intérieur de ces deux camps.
Notre bataille pour une sixième république n'est donc pas une action à la marge de nos propositions sociales et économiques. Elle est essentielle.
Mais revenons à la question politique centrale que nous avons à résoudre. Comment se fait-il que nous soyons sanctionné et « mis dans le même sac » que ce gouvernement auquel nous ne participons pas ?
Le clivage simplifié gauche/droite fonctionne contre nous, sauf dans les villes que nous dirigeons où nous sommes considérés comme les représentants de la gauche. Dans toutes les autres villes dirigées par la droite, à deux exceptions près, le socle politique que nous avons ne permet pas de gagner.
Comment élargir ce socle ? Comment faire en sorte que les déçus du Parti socialiste ne se tournent pas vers la droite et l'extrême droite ou vers l'abstention et rejoignent le Front de gauche et le Parti communiste ? C’est là que se joue notre avenir. Formulée autrement, la question politique reste celle de mettre fin à l’hégémonie du Parti Socialiste sur la gauche sans quoi il n’y aura pas de changement.
Personne ne peut plus croire qu'il est possible de « peser à gauche » pour changer de cap. La sortie de la crise ne peut se faire qu'en rupture avec les politiques libérales. En outre cette attitude ne permet pas de sauver nos élus, comme en témoignent les résultats des municipales et ce concept risque de devenir de plus en plus illusoire. Nos élus risquent d'être entraînés dans les collectivités où ils siègent de façon minoritaire, dans une gestion de plus en plus contrainte du fait de la réduction massive des dépenses publiques. Celle-ci réduit les budgets de fonctionnement et rend impossible la satisfaction des besoins sociaux exprimés au plan local.
Regagner passe par notre autonomie à gauche et le rassemblement le plus large autour de propositions en rupture avec les logiques libérales. C’est ce que nous avons initié avec notre politique des fronts puis avec le Front de Gauche. L'heure est au développement et au renouvellement de cette stratégie.
Les choix différents des organisations du Front de Gauche pour les élections municipales dans les grandes villes ont brouillé le message national. Aucun de ces choix n'a démontré son efficacité plus grande en terme de résultat, mais là n'est pas la question. La pérennité du Front de gauche est une question essentielle pour l’avenir et tout ce qui rend moins lisible ce rassemblement génère du désespoir dans notre population.
Ce rassemblement est-il assez large ? Mais nous n’avons jamais opposé le Front de Gauche à notre effort pour rassembler toutes celles et ceux qui à gauche pensent qu’une autre politique est nécessaire. Et la situation nouvelle née de la nomination de Manuel Vals ouvre de nouvelles opportunités sans doute. «La gauche du parti socialiste» produit des textes que nous pourrions signer. Mais si nous pouvons mener des actions commune très large avec elle contre tel ou tel aspect de la politique gouvernementale ou pour une alternative, dans quelle entité pouvons nous nous rejoindre ? Nous avons besoin de manifester l'existence d'un pôle de rassemblement anti-libéral, ouvert largement, mais présent dans le paysage politique en tant que force politique. Une force qui soit à l’initiative d’une politique et d’une majorité alternatives. Une telle entreprise ne plaît pas à tout le monde à gauche et certains s'ingénient à démontrer qu'il est impossible de substituer une autre gauche à la gauche actuelle. Et la montée du Front national va être utilisée n'en doutons pas pour justifier l'union de toute la gauche pour éviter le pire.
C’est bien sûr une question politique que nous avons à traiter. Mais un tel choix conduirait encore à la disparition de notre autonomie et à l’impossibilité d’incarner une alternative au Parti socialiste. Par ailleurs EELV reste une organisation marquée d'une grande diversité idéologique. L’écologie politique y côtoie d'autres attitudes politiques très diverses, parfois libérales et ils tiennent bien sûr à leur autonomie.
Tout cela nécessite que le Front de gauche reste l'organisation qui incarne le troisième pôle de la gauche dans notre pays. C’est cela que nous avons réussi avec les présidentielles sans affaiblir l'originalité du Pcf et en lui redonnant tout son sens au service du rassemblement.
Quel choix alternatif aurions-nous ?
C'est la stratégie du Front de gauche qui nous a redonné de la lisibilité politique. Elle a confirmé notre utilité au service de la transformation sociale. La forme de ce rassemblement ouvert, au delà des organisations politiques, à des citoyen-ne-s engagés autrement dans la politique a répondu au souhait populaire de voir changer les pratiques politiques.
Et la stratégie «gauche plurielle» conduit, on le sait, à une satellisation mortifère au côté du Parti socialiste.
Il est grand temps de relancer le Front de gauche. Il faut d'abord clarifier avec nos partenaires son orientation. Le Front de gauche doit être indissociablement un lieu de résistance à toute politique libérale et porteur d'une alternative pour un rassemblement plus large que lui. Il doit aussi dépasser sa forme de cartel d'organisation fonctionnant sur la base de rapport de force interne. Il ne doit pas reproduire le fonctionnement des partis politiques mais vivre comme un rassemblement. Il faut donc donner plus de place à la société civile, à celles et ceux qui sont sans partis et qui cherchent une issue. Nous les avons rencontrés comme élus et comme candidats dans toutes ces élections municipales. Ils ont mené campagne avec nous. Ils attendent de nous que nous leur proposions une issue politique pour notre pays et un cadre commun de combat.
La condition de cette relance, enfin, c'est le développement d'une démocratie de terrain, décentralisée, autour du Front de Gauche. Ce qui suppose notamment de trancher la question de l’adhésion directe au Front de Gauche. Nous devons partager le pouvoir avec tous ceux et toutes celles qui n’adhèrent à aucun parti, c’est la condition pour une mise en mouvement citoyenne condition de l’élargissement du Front de gauche.
Sur cette base, pourquoi ne pas lancer un appel national à rejoindre la seule force porteuse d'une alternative à gauche ?.
Les élections européennes sont l'opportunité de la relance du Front de gauche, saisissons les pour exprimer le besoin de refondation de cette Europe en rupture avec les dogmes libéraux et permettre ainsi le rassemblement le plus large sur une base claire de transformation sociale."
Frédérick Genevée, Francis Parny,
Membres du CEN du PCF
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Par Manca alternativa le 14 Avril 2014 à 11:18
COMMUNIQUE D'ENSEMBLE !
Les prochaines élections européennes sont porteuses d'enjeux majeurs, à la fois nationaux et européens.
Il faut que se fasse entendre fortement, à gauche, une voix qui défende la perspective d'une rupture avec l'actuelle Union européenne, anti-sociale et anti-démocratique, et pour une refondation de l’Europe. La voix de la solidarité des peuples contre l'austérité, contre « l'Europe forteresse », et pour une radicale transformation sociale, écologique, féministe et antiraciste.
Cette volonté est celle du Front de gauche. Elle est partagée bien au-delà de lui. Par le NPA, par des militant(e)s et responsables du Parti socialiste, d'Europe Écologie Les Verts, par des militant(e)s du mouvement social, écologiste et féministe...
Si cette réalité peut se concrétiser en une bataille menée en commun, la situation inquiétante qui se dessine (abstention massive, montée du Front national, débat biaisé sur les véritables enjeux européens...) pourrait en être modifiée. Ce serait l'arc de forces qui a mené la campagne contre le TCE qui pourrait retrouver vie. Sur cette voie, la manifestation du 12 avril représente un jalon.
Le NPA a proposé au Front de gauche d'ouvrir une discussion. Ensemble ! propose que celle-ci soit menée avec esprit de sérieux et avec la volonté de la faire aboutir positivement. Avec le NPA, et aussi avec des personnalités socialistes et du mouvement social.
Outre les conséquences que cela devrait impliquer quant à la composition des listes, Ensemble ! soumet la proposition d'envisager la mise sur pied d'un large collectif national, représentatif de toutes les sensibilités et personnalités se reconnaissant dans l'orientation à défendre. Un tel collectif pourrait renforcer et donner lisibilité à la campagne qu'il faut mener.
Paris, le 13 avril 2014
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Par Manca alternativa le 13 Avril 2014 à 12:06
La marche du 12 avril
50.000, 100.000 manifestants ? Certainement pas 25.000 comme l’a annoncé le Ministère de l’Intérieur. Il y avait beaucoup de monde dans les rues de Paris, samedi 12 avril 2014. Bien au-delà des espérances compte tenu du contexte actuel. La crainte était de voir une participation faible en raison de la cuisante défaite du Parti socialiste aux élections municipales. Défaite qui n’a pas bénéficié, loin s’en faut, au Front de gauche et ses conséquences sur le moral de l’électorat populaire. D’ailleurs, la presse écrite et télévisée a été obligée de reconnaître mezza voce l’ampleur et l’importance de la manifestation. Certes, l’événement a été relégué au deuxième rang, voire au troisième, après les affaires du viol dans un lycée privé de la Rochelle et d’Agnelet ou encore la situation dans l’Est de l’Ukraine. Mais aucun commentateur ou autre analyste bien-pensant n’a osé parler d’un échec.
La marche du 12 avril a été organisée par le Front de gauche, le Npa, diverses fédérations de la Cgt, de la Fsu, de Solidaires et des dizaines d’associations. Elle a démarré aux environ de 14 heures, place de la République, pour rejoindre la place de la Nation. A la tête du cortège était déployée une banderole où on pouvait lire : « Contre l’austérité, pour l’égalité et le partage des richesses ». Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont battu le pavé parisien pendant plus de trois heures. Dans l’immense cortège, coloré, paisible et joyeux, dans lequel se mêlaient jeunes, non jeunes et immigrés, de nombreuses banderoles et pancartes affichaient les raisons de la manifestation. Y étaient écrits, entre autres, « A bas l’austérité, Envoyons Vall’ser le gouvernement, Hollande= trahison, l’austérité n’est pas fatale, Hollande le caniche de la Merkel, Hollande, ça suffit, etc. »
Cette manifestation ne restera pas sans lendemain. D’autres initiatives vont suivre pour s’opposer avec la plus grande détermination à la politique d’austérité imposée par un pseudo pouvoir socialiste qui a préféré passer sous les fourches caudines de la Troïka et de la Merkel. Une autre alternative est possible. Celle d’un vrai changement à gauche avec des propositions concrètes. L’austérité n’est pas fatale, n’en déplaise à tous les laudateurs de la pensée unique et autres fayots de service.
Cette manifestation a été également, pour le Front de gauche, l’occasion de lancer officiellement sa campagne pour Una altra Europa. Une Europe des peuples, démocratique et progressiste. A noter dans le cortège la présence d’Alexis Tsipras, dirigeant de Syriza, coalition de gauche en Grèce et candidat à la Présidence de la commission européenne, soutenu par le Front de gauche.
Angelo Leonetti.
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Par Manca alternativa le 11 Avril 2014 à 14:58
La Gauche se met en marche demain 12 avril à Paris. C'est une marche unitaire de tous ceux qui disent "ça suffit!" et refusent la politique d'austérité dont la prochaine étape est le pacte de responsabilité et les 50 milliards de dettes imputés aux administrations, aux collectivités locales et à l'assurance maladie. Mélenchon et Besancenot ont donné l'exemple, au Grand Journbal de Canal+, d'une action unitaire à suivre et entretenir. Dans l'unité, l'alternative est possible à gauche.
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