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    Le chef de l’Etat français et la chancelière allemande avaient affirmé qu’ils voulaient un accord sur la taxe sur les transactions financières avant les élections européennes. Cette taxe devait permettre d'abord de mettre à contribution des acteurs financiers qui ont bénéficié de la déréglementation financière dans l'espace européen. Elle introduira, nous disait-on, un « grain de sable » dans les transactions les moins utiles à l'économie réelle. Elle devait bénéficier à des projets solidaires. Son produit devait contribuer à financer des investissements publics créateurs d'emploi, mais aussi à tenir les engagements français et européens concernant la lutte mondiale contre la pauvreté et le réchauffement climatique.

    La Commission européenne a proposé d'instituer sa conception de la taxe sur les transactions financières dans le but d’en harmoniser les éléments essentiels  et minimiser ainsi les risques de provoquer une fragmentation du marché intérieur des services financiers ainsi que des phénomènes de double imposition ou de double non-imposition.

    En osmose avec les banques, Hollande, Jean-Marc Ayrault et Pierre Moscovici  ont déjà torpillé la réforme bancaire qui aurait du séparer les activités de spéculation et les activités de crédit. C'est ensuite la taxe européenne sur les transactions financières (TTF) que Pierre Moscovici et Bercy étaient en train de saboter avant le remaniement ministériel.

    Cette taxe, quèsaco ? Relancée en janvier, promise en février, évoquée en avril… Véritable serpent de mer des relations européennes, la taxe sur les transactions financières (TTF)  ne sera qu’une taxe Tobin européenne réduite à minima. Le ministre des finances, Michel Sapin a assuré assurant : « Le serpent est en train de sortir de la mer. » Il n’a pas précisé qu’il s’agit d’une couleuvre de plus à avaler.

    L’industrie financière dépense plus de 120 millions d’euros par an dans ses activités de lobbying à Bruxelles. Elle emploie 1 700 lobbyistes, soit quatre fois plus que les fonctionnaires européens travaillant sur les questions financières. En tout, 700 entreprises et associations travaillent ensemble pour mener à bien ce lobbying. C’est sept fois plus que toutes les ONG et syndicats présents à Bruxelles

    Les banques françaises – leaders sur le marché européen des dérivés –, le Medef, mais aussi leurs homologues allemands et jusqu'aux représentants des banques centrales, multiplient les pressions. Ils brandissent un tarissement du financement de l'économie, la baisse de la liquidité sur les marchés et les risques de délocalisation des activités financières vers des cieux plus cléments.

    Les discussions bruxelloises ont porté uniquement sur les actions. Les dérivés (produits les plus spéculatifs) ont été laissé de côté. « C'est une première étape », indique-t-on au cabinet de M. Sapin. Désormais, les produits dérivés sont évoqués comme une deuxième étape à explorer « d'ici la fin de l'année », a indiqué M. Sapin lui-même. Traduisez : après les élections européennes, contrairement à la promesse faite d’instituer cette taxe avant le 25 mai. Déjà, après avoir jugé publiquement « excessif »  le projet de taxation de tous les produits dérivés, Pierre Moscovici avait œuvré pour convaincre l'Allemagne de ne taxer que les produits dérivés « les plus spéculatifs ».

    Le risque est grand que la taxe soit vidée de son contenu voire abandonnée. Cette taxe devait  réduire le volume de la spéculation financière. Les spéculateurs peuvent être rassurés : ils ont encore de beaux jours devant eux.

    La taxe sur les transactions financières est encore une promesse du discours de campagne présidentiel fait au Bourget. C’est donc typique du double discours de Hollande en campagne et à l’Elysée. Il fait croire qu’il a su affronter la commission et faire évoluer son projet sur cette taxe et dans un sens favorable. Mais, favorable à qui? A la Finance ! Et oui, protection de nos deux fleurons financiers que sont la BNP et la Société Générale ! Du coup, ce sont les placements des particuliers qui seront davantage dans le collimateur.

    De son côté, Pascal Canfin, l'ancien ministre délégué au développement, a déclaré dans le Journal du dimanche du 4 mai craindre un « enterrement de première classe» de la taxe si le projet reste cantonné aux actions. Mi-février, Pierre Moscovici, alors ministre de l'économie, avait prôné « une taxe dont le rendement soit réel et l'assiette, large ». Ainsi, une taxe portant sur les seules actions rapporterait annuellement 4,6 milliards d'euros, sur les 34 milliards espérés par la Commission européenne là où d’autres parlaient de 57 milliards.

    Pendant qu’on nous amuse avec la taxe sur les transactions financière en nous faisant passer des vessies fiscales pour des lanternes budgétaires,  le grand marché transatlantique se profile à l’horizon. Il sera  à la démocratie ce que McDonald est à la gastronomie.

    Le 26 janvier dernier, invité à l’émission « C.Politique, Jean-Claude Mailly a bien analysé le comportement de François Hollande  en disant du Président : "Je crois que cela s'appelle le syndrome de Stockholm, d'une certaine manière. Vous savez, quand vous êtes soumis à ceux qui ont une emprise sur vous … Il était l'ennemi de la finance. Il est devenu président des entreprises." On l’a vu avec le pacte de responsabilité qui présage ce qui nous attend avec la poursuite de la construction libérale de l’Union européenne ouverte au grand marché transatlantique.

    La proximité des élections européennes est une période dans laquelle les annonces sont faites pour le meilleur effet. Se montrer « méchant » avec les banques c’est toujours populaire ! Il y a un petit jeu de mise sous pression des banques afin que ces dernières continuent de jouer le jeu d’un système bancaire fait pour les enrichir tout en finançant les Etats. La taxe sur les transactions financières devait  donc les inciter aussi au financent de l’économie. Il n’en sera rien et la croissance se fait toujours attendre alors que l’austérité est là. Nos banques ne craignent pas grand-chose, elles sont bien trop grosses pour faire faillite et tiennent fermement les rênes des différents pouvoirs. Un millier de milliards d’euros, c’est l’argent donné aux banquiers pour relancer l’économie. Il faudrait être naïf pour penser que c’est l’objectif des banques. Lorsqu’elles empruntent à la BCE à 1%, elles prêtent à des taux de 3 à 6% aux Etats, ce qui a pour effet de gonfler les dettes dans de véritables tonneaux des danaïdes remplis par les contribuables européens que nous sommes. Le système bancaire enrichit les banques et rééquilibre leurs comptes après des déboires dus à la spéculation sur les fameux « produits dérivés ». Si la taxe sur les transactions financières est une couleuvre de mer, le système bancaire est un serpent qui se mord la queue. Les libéraux ne veulent pas supprimer la toxicité.

    Le quatrième jour, Dieu créa l’oiseau et Satan créa le serpent. Cette Europe austéritaire et financière, d’aucuns utilisent leurs pouvoirs pour réchauffer le serpent. Cette Europe-là est comme le visage d'une belle femme avec des pieds et une queue de serpent. La commission européenne actuelle est comme un sac dans lequel il y a plus de serpents que d’anguilles. Les élections arrivent. Il ne s’agit pas de détruire l’Europe au lance-flamme FN mais de la refonder sur des bases sociales.

    Le 25 mai prochain, il est temps d’augmenter le nombre d’oiseaux serpentaires dans les instances européennes à commencer par l’Assemblée européenne et la présidence de la commission européenne.

    Pour une autre Europe, celle des peuples et non plus de la Finance, il existe une alternative : Le Front de gauche en France et la possibilité d’élire AlexisTsipras ; chef de file de la gauche européenne à la présidence de la commission européenne.

    U incantatore di serpi

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  • C’est la dette, jamais payée, de l’Allemagne envers la Grèce 

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    Manolis Glezos est député du parti Syriza en Grèce. Il a 90 ans. Dans son pays il est considéré comme un héros national. Pendant l’occupation allemande en 1943, il a accompli un acte glorieux, au mépris de sa vie, celui d’enlever le drapeau nazi qui flottait sur l’Acropole et de le remplacer par le drapeau grec. Depuis lors, il a toujours combattu pour la liberté et la démocratie, en particulier sous la dictature des colonels. Aujourd’hui, dans une Grèce en pleine crise, à cause des politiques d’austérité et de régression sociale menées par les différents gouvernements qui se sont succédé, y compris des gouvernements à dominante socialiste, il souligne avec force la responsabilité de l’Allemagne dans cette crise sans précédent. Il réclame au pays de madame Merkel les 152 milliards d’euros correspondant aux dégâts occasionnés à la Grèce par les nazis, pendant la deuxième guerre mondiale.

    Nous publions une interview que Manolis Glezos a accordée au journal italien Il Fatto quotidiano. Cette interview mérite toute notre attention. Elle montre comment l’Allemagne conservatrice, ultralibérale, arrogante et méprisante traite les  pays du Sud de l’Europe.

    On a envie de dire, à l’instar de Manolis Glezos, madame Merkel, assez de leçons, bas les pattes sur nos pays, payez vos dettes.

    Lire l'interview

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  • Manca alternativa se préoccupe de tous les problèmes environnementaux et tout particulièrement ceux touchant la mer.

    FR3 Corse Via stella a publié le 11/05/2014 un article, signé Jean Crozier avec agences et presse étrangère,  sur « La destruction en mer des armes chimiques syriennes suscite des protestations dans le Mare Nostrum » La destruction par hydrolyse de 700 tonnes d'armes chimiques à bord du roulier américain MV Cape Ray, dans les eaux internationales en plein cœur de la Méditerranée, a de quoi soulever de très vives inquiétudes dans le Mare Nostrum et des protestations en Grèce, en Italie et en France. C’est 92%, déjà sortis du territoire syrien, de l’arsenal syrien d’armes chimiques qui va ainsi être traités car 8% ne sont pas encore sortis. Les navires danois et norvégiens qui doivent les évacuer ainsi que le navire américain sur lequel ces produits doivent être détruits attendent et selon Mme Kaag coordonatrice de l’opération, cela risque d’aller vite. Au 30 juin 2014, Tout doit être terminé en Syrie et, conformément à un accord conclu en septembre entre les Etats-Unis et la Russie, tout doit avoir éliminé. Les navires danois et norvégiens doivent transporter les armes chimiques du port de Lattaquié en Syrie vers le port italien de Gioia Tauro en Calabre. Là, ils devront être chargés sur un navire de la marine américaine spécialement équipé pour les détruire, le MV Cape Ray, une véritable usine flottante affrété par l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) et l’ONU : il doit traiter par « hydrolyse » et loin des regards, en quelques semaines, les produits chimiques les plus terrifiants quelque part en Méditerranée, dans une zone des eaux internationales, pour le moment gardée secrète.

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    Des protestations émergent contre une menace potentielle sérieuse. Greenpeace  réclamait davantage de transparence sur le processus de destruction des armes chimiques syriennes. Ce manque de communication fait craindre un rejet de résidus en mer.  L'ONU porte une responsabilité dans cette situation. Les Crétois craignent que les opérations de destruction s'effectuent aux limites internationales de la mer de Lybie. En France, des voix s'inquiètent de cette nouvelle pollution en Méditerranée.  Un collectif, baptisé « Objectif Transition[1] », a interpelé le 7 mars dernier le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius,  pour solliciter la présence d’observateurs indépendants à bord du MV Cape Ray chargé de la destruction. Ce même collectif avec l'association Robin des Bois  a également  lancé le 10 avril dernier  un appel à la mobilisation. Aujourd’hui plusieurs personnalités écologistes, collectifs associatifs se mobilisent en France et lancent un appel pour stopper ce projet dangereux.

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    Une pétition pour  interdire la destruction des armes chimiques syriennes en Méditerranée  circule  depuis peu sur les réseaux sociaux francophones. Adressée à Janez Potočnik, commissaire européen à l’Environnement, à la date du 8 mai elle n'avait recueilli que 647 signatures.

    En Corse, comme pour toutes les îles et tout le pourtour de la Méditerranée, nous sommes directement concernés. Le 26 avril dernier, l'appel « Le MV Cape Ray ne doit pas prendre la mer », lancé par le collectif Objectif Transition, a reçu le soutien du sénateur  Roland Courteau, membre de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, auteur du rapport incontournable depuis 2011   "La pollution de la Méditerranée : état et perspectives à l’horizon 2030". Plusieurs associations et organismes prennent désormais part à l’opposition au projet de destruction de l’arsenal chimique en Méditerranée : Archipelagos, Institute of Marine Conservation (Grèce), l’Assemblée des citoyens et Citoyennes de Méditerranée et la CRPM (Conférence des Régions Périphériques Maritimes) dont la Corse fait partie et qui rassemble 150 régions européennes issues de 28 pays et représentent presque 200 millions d'habitants. Le caractère expérimental de l’opération effectuée avec des machines prototypes, en pleine mer, n'encourage guère les défenseurs de l'environnement à soutenir une telle première.

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    Restons vigilants ! La Méditerranée n’est pas un dépotoir ou un terrain expérimental pour détruire des armes chimiques hautement toxiques. Les peuples méditerranéens ne doivent pas être les victimes des dégâts écologiques collatéraux d’armes diaboliques utilisées dans des guerres sales. Les autres pollutions font déjà beaucoup de dégâts. Les Américains et les Russes ne peuvent décider seuls d’une pollution majeure en un lieu loin de leurs territoires. L’ONU ne devrait pas s’en rendre complice.

    Pour lire l’article complet, cliquer ICI.

    Communiqué de presse du collectif « Objectif transition »

    Objectif Transition se félicite du soutien de Roland Courteau, sénateur, membre de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, auteur du rapport incontournable « La pollution de la Méditerranée : état et perspectives à l’horizon 2030 « , à l’appel « Le MV Cape Ray ne doit pas prendre la mer »

    Alors que tous les pays méditerranéens se mobilisent pour obtenir des informations fiables sur le processus de destruction des composants chimiques à bord du MV Cape Ray, que l’ONG grecque Archipelagos a alerté l’OIAC ( Organisation Internationale pour la destruction des Armes Chimiques), que doutes et rumeurs circulent autour du port italien de Gioia Tauro qui serait sous contrôle de la mafia, et à la veille d’une manifestation en Crète, la France s’enferme dans un silence coupable.

    La diplomatie internationale indispensable n’autorise pas tout, et surtout pas l’omerta sur une opération particulièrement risquée. Pour mémoire c’est la première fois que l’on envisage de détruire plusieurs centaines de tonnes de produits chimiques très dangereux à bord d’un navire, dans les eaux internationales en plein coeur de la Méditerranée.

    Objectif Transition renouvelle sa demande, restée sans réponse (cf Lettre à Laurent Fabius du 7 mars) d’observateurs indépendants à bord du MV Cape Ray.

    crédit photo: Le MV Cape Ray dans le port de Rota – US Navy

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    Battone


    [1] Objectif Transition, il faut entendre « Transition écologique ». Ce collectif s’est constitué en avril 2012 dans le but de diffuser les idées de l’écologie politique dans la société entière, car le monde devra faire face à des crises majeures : - écologiques (climat, biodiversité, catastrophes « naturelles ») - sociales (précarité, inégalités se creusant) – et  économiques (raréfaction des ressources, financiarisation)

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  • Arrticle d'Armand Creus publié sur le site ENSEMBLE

    La réforme territoriale est le pendant de la refondation sociale du Medef

    Beaucoup de commentateurs sont surpris du «coup d’accélérateur » à la réforme institutionnelle territoriale  annoncé par le Président qui reçoit dans la foulée les « chefs de partis » : suppression des Départements et fusion des Régions qui passeraient de 22 à une douzaine d’ici 2017 avec report des élections régionales à 2016.

    Au-delà de la dénonciation de la manœuvre politicienne réelle, la droite s’étrangle de voir que sur l’essentiel, F Hollande sur ce terrain là aussi, reprend et même va plus loin et plus vite - sur la forme comme sur le fond - que la Loi de réforme Territoriale de Sarkozy de 2010. Dans la Loi « Modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles » du 27/01/2014 - 1er volet de sa réforme Territoriale  intitulé improprement  « 3° étape de la Décentralisation » -, le  gouvernement Hollande a consacré les « Métropoles » comme clés de voûte de sa réforme : 3 de niveau européen ( Lyon Lille et Marseille) et le Grand Paris de niveau mondial).

    Avec cette nouvelle Loi (2eme volet de la réforme destiné à la place des Régions), il veut faire en même temps faire disparaître les Départements en redéployant leurs importantes compétences sociales et faire des « économies » de dépense publiques utiles au nom de la théorie de réduction du « mille feuilles territorial » (alors que l’on vient de rajouter la couche « Métropoles »).

    Qui va servir les prestations du  RSA, d’aide aux handicapés ; l’allocation d’autonomie ; s’occuper des collèges ; des transports scolaires et des routes départementales ; des Centres d’incendie et de secours ? Des biens immobiliers et quel avenir des dizaines de milliers d’agents publics impactés ?

    La réponse est à chercher du côté des Métropoles comme le réalise par la Loi la création au 01/01/2015 d’une nouvelle institution la « Métropole-Lyon » par fusion de la Communauté Urbaine de Lyon et la moitié du Département du Rhône et qui gèrera ses  compétences.

    Elle est à chercher aussi du côté des autres grandes intercommunalités (Communauté de Communes ou d’agglomérations et des Régions) car depuis l’adoption sans débat citoyen à la hauteur des enjeux du 1er volet de la réforme, toutes sont sommées de devenir des territoires « attractifs et compétitifs » tout en réalisant des économies en effectifs et moyens avec l’impact négatif que l’on sait sur les services publics locaux et le dynamisme économique local.

    Cette « Réforme Territoriale » a été  annoncée comme la 2eme réforme phare du quinquennat avec  des « Pactes de compétitivité »  qui sont des pactes d’austérité ( dits de « stabilité », de « responsabilité »). Comme le 1er volet entérine la mort annoncée des Communes qui ont été sommées d’entrer de gré ou de force dans des schémas départementaux de l’intercommunalité sous domination financière et politique des « villes centre » ; ce 2ème volet de la Réforme territoriale annonce la fin programmée des Départements … sans l’indispensable débat citoyen. C’est un nouveau coup de force antidémocratique !

    Quant aux fusions/dépeçage de régions petites ou moyennes au profit des 12 « grandes », si elle fait rêver les « grands Barons » qui se voient déjà en chefs de « mini états », elle rouvre deux débats :

    - Un  débat sur la nature de la construction européenne  en réinterrogeant le « concept valise »  d’Europe des Régions cher à EELV à l’heure des négociations en cours pour les Contrats de plans Etat Régions 2014-2020 et des négociations pour l’attribution – et la gestion directe par les Régions -  de l’argent (Fonds européens) qui leur sont attribués… sous réserve de « spécialisation » de chaque « territoire ».

    Dans le plus grand silence, se dessine une nouvelle carte des « territoires à enjeux » tel que les conçoit l’UE autour de son modèle néolibéral, c’est-à-dire au bénéfice des multinationales dont l’espace européen doit être formaté pour la compétition et la « guerre économique » de la mondialisation libérale (cf le TFATA, pour lequel F. Hollande met aussi les bouchées doubles).

    - Un débat sur la place des Régions dans le « bigbang » institutionnel à l’œuvre, vu le poids qu’elles ont pris après 20 ans de décentralisation et alors que l’on assiste depuis la  Loi Sarkozy de 2010 dont Hollande reprend les fondamentaux (faire de la France un territoire et des territoires de « compétitivité » dans le cadre de l’UE libérale) à une « métamorphose » de l’Etat national français et  de son modèle unitaire « républicain social » issu du programme du CNR (*).

    Politique de l’offre au service du patronat, réduction de la dépense publique et  réforme institutionnelle dessinent une nouvelle architecture de la puissance publique - Inter communes/Régions/ Europe - construisant un état néolibéral défendant les intérêts des multinationales et de l’oligarchie financière. C’est un véritable changement de pays que nous vivons et un véritable changement de société qui se joue.  

    Mais, il ya loin de la coupe aux lèvres : les résistances sont fortes au niveau des élus locaux (pas seulement pour des raisons de « clientélisme ») et au niveau social : la grève de toutes les fédérations de fonctionnaires territoriaux du 15 mai, dont les principales fédérations étaient dans la rue le 12 avril en atteste. Le Front de Gauche  doit montrer qu’il s’inscrit dans le refus de ce passage en force et qu’il a des propositions alternatives pour une république unitaire, décentralisée, démocratique, sociale, et écologique (une VI° République) et aussi pour rompre et refonder l’Europe.

    Armand Creus

    (*)Programme du CNR dont le dirigeant du Medef Kessler avait dit à l’arrivée de Sarkozy aux affaires qu’il fallait en finir en lui substituant  le programme patronal intitulé « refondation sociale » que le gvt Sarkozy avait mis en chantier et que le gvt Hollande continue et accélère en véritable « bigbang » de régression sociale et démocratique.

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    Lundi, 12 Mai, 2014 - 21:56

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  • Ensemble - Mouvement pour une alternative de gauche écologiste et solidaire https://www.ensemble-fdg.org/frontpage fr Italie : une campagne inventive https://www.ensemble-fdg.org/content/italie-une-campagne-inventive

    En Italie, comme dans le reste de l’Europe, la campagne pour les élections du 25 mai mêle enjeux européens et nationaux. Il est, par exemple, de première importance pour le gouvernement Renzi d’assurer sa légitimité tant au plan des institutions européennes qu’ en Italie même, étant donné la faiblesse de la coalition qui l’a porté au pouvoir. C’est pourquoi le Parti Démocrate est engagé dans une lutte déterminée, appelant au bien connu « vote utile »  pour sortir vainqueur de ces élections et ne pas voir le Mouvement populiste 5 Etoiles de Beppe Grillo lui ravir la première place.

    Dans ce contexte, la liste l’Altra Europa con Tsipras doit mener la bataille sur plusieurs fronts : pour obtenir des élus, il lui faut surmonter le seuil légal de 4%, barre qu’elle dépasse ou non aujourd’hui,  selon les sondages. Il faut dire que la liste fait l’objet d’un boycott quasi total de la part des chaînes d’informations : entre le 18 mars et le 20 avril, par exemple, les journaux télévisés des trois chaînes  publiques lui ont accordés 0,07% ( oui, vous avez bien lu) du temps d’antenne, et les émission d’approfondissement de la RAI, consacrées aux élections européennes 2, 24% du temps. Et on pourrait multiplier les exemples de difficultés à obtenir les autorisations de tenir des meetings en plein air, alors que la municipalité de Florence (dont Renzi était le maire) autorise le Parti démocratique à s’installer, pour son dernier meeting de campagne, sur la place historique de la Signoria, interdite de tout temps aux manifestations politiques !

    L’Altra Europa, dans sa campagne à travers toute l’Italie, illustre la nécessité de rompre avec les traités et de refonder l’Europe en s’appuyant sur les mouvements revendicatifs et les luttes en cours. Elle participe activement à l’organisation de la manifestation de Rome, le 17 mai, contre l’austérité, les décrets Renzi sur la précarité (jobs act)  et pour les défense des biens communs et des droits fondamentaux. Elle s’oppose à la politique de l’Europe forteresse, en dénonçant les actions de Frontex qui ont pour conséquences les drames à répétition au large de Lampedusa.

    Un accent tout particulier est mis sur la lutte contre la criminalisation de toute forme d’opposition ou d’expression contestataire. L’exemple du procès fait aux militants de No Tav est significatif : depuis plus de dix ans, les opposants au projet de ligne à grande vitesse Lyon-Turin, dans le Val de Suse, organisent des manifestations, des rassemblements et des occupations de chantier. Quatre d’entre eux ont été arrêtés et emprisonnés à l’automne 2013 et accusés de « terrorisme » après avoir endommagé des engins de travaux. L’écrivain Erri De Luca, auteur d’un texte de solidarité et dénonçant la répression qui  a frappé d’une manière ou d’une autre plus de mille opposants à ce projet, a été à son tour inculpé d’  « incitation à commettre des délits » et son procès s’ouvrira le 5 juin. L’Altra Europa a été partie prenante de la manifestation de solidarité qui a réuni 20 000  personnes à Turin le 10 mai dernier.

    Disposant de peu de moyens financiers, l’Altra Europa compte avant tout sur les militants de ses comités locaux pour réaliser une campagne multiforme : flash mobs des associations de travailleurs précaires devant les magasins ouverts le 1er mai, banquets de soutien jusque dans les plus petites villes, défilés de voitures aux couleurs de la liste dans le centre de Rome, tout est bon pour faire connaître le programme et les candidats de la liste.

    Après une série de réunions thématiques dans les grandes villes italiennes, le point fort de la campagne, le 19 mai, sera la journée d’A. Tsipras pour une rencontre avec les étudiants et une conférence de presse à Milan, puis une initiative publique à Turin et qui se terminera par un grand meeting avec l’ensemble des candidats de la liste à Bologne.

    Mathieu Dargel

    Article

    Fri, 16 May 2014 17:44:21 GMT 2014-05-16T17:44:21Z 2014-05-16T17:44:21Z lolo lolo 1083 at https://www.ensemble-fdg.org 225 289454960 true https://www.ensemble-fdg.org/rss.xml 2014-05-16T17:55:04.224Z

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  • FR3 Corse Via Stella a consacré un court reportage à la campagne européenne du Front de gauche sur l'Île...

    Ajaccio, 14 mai 2014 © FTViastella

    A dix jours des élections européennes, Marie Christine Vergiat, député européenne sortante et tête de liste Front de Gauche pour le Sud-Est a tenu le 14 mai dernier une réunion publique à Ajaccio, avec  Michel Stefani, 26eme sur la liste et  Dominique Bucchini.

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  • mai15_FP

    Le 15 mai sera marqué par une journée nationale d'action largement unitaire dans la Fonction Publique. CFDT , CFTC, CGT , FA -FP, FSU, SOLIDAIRES et UNSA dénoncent ainsi ensemble les conséquences de la politique d'austérité salariale et la dégradation de la qualité de l’emploi public.

    Après les années Sarkozy où les personnels de la Fonction Publique ont été particulièrement malmenés: baisse drastique du nombre de postes et précarisation, gel salarial (depuis 2010!) et perte continue de pouvoir d'achat, restructurations autoritaires et gestion managériale, rien n'a vraiment changé sous l'ère Hollande.

    L'annonce de la poursuite du gel du point d'indice jusqu'à 2017 est vècue comme une véritable provocation. Les coupes prévues dans les dépenses publiques, que ce soit au niveau des ministères ou des Collectivités territoriales ont de quoi attiser la colère des personnels inquiets sur leurs missions et leur avenir, y compris statutaire.

    Les organisations syndicales appellent donc à une journée national. Elles demandent au gouvernement d'ouvrir sans délai de réelles négociations sur les rémunérations et garantir des emplois publics de qualité correspondant aux besoins. Elles exigent une revalorisation immédiate du point d’indice, la refonte de la grille indiciaire permettant la revalorisation de tous les métiers et des mesures de rattrapage.

    Bien que le projet du pacte de responsabilité ait été voté à l'Assemblée, le gouvernement Hollande-Valls en sort politiquement affaibli dans son propre camp. Après les manifestations et grèves récentes (28 mars, 12 avril, Premier mai), associant forces politiques et syndicalistes, le 15 mai devrait marquer dans le secteur public une autre étape de mobilisation... 

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  • Hollamlet

    Hollande est entré en campagne et s’est livré, dans son journal de propagande qu’est devenu Le Monde, à une plaidoirie pour l’Europe qui est devenue selon lui « le plus vaste ensemble d'Etats démocratiques et la plus grande économie du monde ». Et il ajoute : «  A quoi devons-nous cette résurrection inouïe, cette renaissance exceptionnelle ? A l'union ! A l'union des citoyens, à l'union des économies, à l'union des nations ». A l’écouter, on se demande si les crises financières et économiques ne sont que des mirages et on en oublie le référendum qui avait dit « non » à la constitution européenne. Pour lui « cette œuvre a été voulue par la grande majorité des Français et de nos forces politiques. Elle a été encouragée, développée, consolidée par plusieurs générations d'hommes d'Etat qui ont su réconcilier la France et l'Allemagne autour d'un projet capable de les dépasser. Cette amitié fonde encore notre avenir. Et tous les présidents de la Ve République s'y sont pleinement consacrés ».

    Bien que issu de la promotion « Voltaire » à l’ENA, Hollande a sans aucun doute fait sienne la devise de Descartes : « Je m’avance masqué ». Dans son discours écrit, il a, comme à son habitude, laissé croire qu’il est encore de gauche, en stigmatisant notamment le nationalisme et les « forces qui cherchent à défaire en spéculant sur la déception, en misant sur le découragement, en exhumant les peurs ». Il ne les nomme pas mais nous espérons qu’il ne vise que le Front national car il ajoute à leur égard : « … en désignant l'étranger comme un bouc émissaire. En misant sur la discorde religieuse. En opposant les identités nationales à l'engagement européen. Ces manœuvres pernicieuses prospèrent sur un terreau fertile ». Quel terreau, si ce n’est celui sans cesse enrichi par le fumier d’une presse manipulatrice de l’opinion publique, le journal « Le Monde » en tête. Quel terreau, si ce n’est celui du chômage et de la précarité.

    Ensuite, il essaie de faire oublier que, avec Manuel Valls, il a mis en œuvre le  « plus violent plan de coupes budgétaires et de démantèlement de l’Etat et des institutions démocratiques que notre pays ait jamais subi en temps de paix. 50 milliards de coupes, plus la suppression des départements et de la moitié des régions, sans oublier la destruction de fait de milliers de communes absorbées par les métropoles! » (Jean-Luc Mélenchon sur son blog).

    Notre président se gargarise de mots et de formules en parlant de l’Europe : « Elle est à la peine avec ses institutions et ses règles compliquées. Elle est décalée quand ses injonctions exigent des sacrifices au lieu de renforcer les protections. Les citoyens s'éloignent d'elle quand ils ne s'en séparent pas. Le doute nourrit l'indifférence. L'incompréhension alimente le rejet ».

    Il en remet une couche sur le Marine Le pen et le FN sans nommer personne : « Certains veulent abandonner l'euro. La dérive de la monnaie, pensent-ils, nous rendra compétitifs sans effort. Mais la dévaluation, c'est d'abord la hausse du prix de tous les produits importés, c'est le retour de l'inflation, c'est la baisse du pouvoir d'achat des plus modestes. La fin de l'euro, c'est une austérité implacable. La fin de l'euro, c'est la disparition de la solidarité financière, c'est une monnaie livrée à la merci des spéculateurs. Croit-on que la force se construit dans l'isolement ? C'est plus qu'une illusion, c'est un piège. Celui du déclin national ».

    La fin de l’euro serait la fin de la solidarité financière. Quelle solidarité ? Celle de maintenir un euro fort pour défendre le système de retraite libéral de l’Allemagne. Celle d’un euro voulu fort par les banquiers et les spéculateurs ?

    Il revient encore sur le FN non cité : « D'autres veulent tout simplement déconstruire l'Europe. Rompre tout ou partie des engagements, déchirer les traités, rétablir les droits de douane et les guérites de la police des frontières. Se couper non pas de l'Europe, mais du monde. Ceux-là, qui se prétendent patriotes, ne croient plus en la France. Sortir de l'Europe, c'est sortir de l'Histoire. »

    Des commentateurs mal intentionnés ont dit qu’il avait mis en garde contre les populismes, sous-entendu le FN, le Front de gauche et les gauchistes. Nous n’avons trouvé que des stigmatisations à attribuer au Front national. Comment aurait-il pu stigmatiser son opposition à gauche, en disant : « Oui, il faut réguler le commerce mondial. Oui, il faut défendre nos industries. Oui, il faut lutter contre le dumping social » ou encore : « Il y a en effet une vision minimale, commerciale, « apolitique » de l'Europe, qui ne voit en elle qu'un marché, qu'un espace monétaire sans gouvernance, qu'une somme de règles et fait de l'Union une entité sans âme et sans autre projet que celui d'accueillir les candidats qui frappent à sa porte. Ses promoteurs veulent bien de l'Europe à condition qu'elle rase les murs, réduise son budget, abaisse ses ambitions politiques. Compliquant ses institutions à force de les brider, ils rendent l'Union illisible et lointaine. Pour eux, l'abstention des citoyens n'est pas un problème, ce sera même une solution pour ne rien changer ! »

    Il ne faut cependant pas se leurrer.  Parole, parole ! Encore des mots, rien que des mots…  Pour lui, L'Europe est « le premier ensemble économique du monde ». Il est favorable au Grand marché transatlantique. Lorsqu’il dénonce ceux qui « exhument les peurs », il s’exonère du fait qu’il en fait de même en promettant la récession et une austérité plus dure hors le salut libéral qu’il préconise. Il s’inscrit dans la lignée des présidents de la Vème république. Comme si, par exemple le général de Gaulle avait vu, dans une boule de cristal, cet avenir européen qui s’installe sans véritable légitimité et sous l’influence des lobbies. Le premier à ouvrir cette voie libérale suivie depuis lors fut Valery Giscard d’Estaing. Les média l’ont sollicité aujourd’hui pour qu’il vienne dire que le 8 mai ne devait plus être chômé et qu’il faut que les Français travaillent plus au nom de la croissance et de son P.I.B. C’est ce même Giscard qui estimait qu’il était inutile de consulter les Français sur la procédure de constitution de l’Europe. C’est lui qui a accepté le système bancaire entre la BCI et les banquiers.

    La campagne des élections européennes est là. François Hollande et ses candidats socialistes adoubés vont tenir un faux discours de gauche  diamétralement  opposé à l’action droitière menée avec Manuel Valls au sein d’une Europe libérale dont on mesure l’absence de perspectives pour les peuples. Hollande déplore le doute qui nourrit l'indifférence et l'incompréhension alimente le rejet. Belles formules creuses dans la mesure où il refuse d’analyser les raisons qui vont jeter des électeurs dans le camp du Front national et d’autres dans l’abstention.

    En utilisant en partie le langage de la gauche et les griefs trouvés chez les électeurs contre « une vision minimale, commerciale, apolitique de l'Europe, qui ne voit en elle qu'un marché, qu'un espace monétaire sans gouvernance, qu'une somme de règles et fait de l'Union une entité sans âme et sans autre projet que celui d'accueillir les candidats qui frappent à sa porte », il trompe tout le monde et nuit à son opposition de gauche qui dénonce cela depuis toujours. Comme le Front de gauche il fustige ceux qui « veulent bien de l'Europe à condition qu'elle rase les murs, réduise son budget, abaisse ses ambitions politiques » et  « compliquent ses institutions à force de les brider en rendant l'Union illisible et lointaine ». Si pour eux, « l'abstention des citoyens n'est pas un problème, ce sera même une solution pour ne rien changer ! », comme le dit François Hollande, on se demande quel changement peuvent encore attendre ces mêmes citoyens. Ils n’ont pas encore digéré « mon ennemi, c’est la Finance ».

    François Hollande est à nouveau en campagne. On l’a déjà entendu en 2012. Il est venu en candidat. On l’a vu. Il a vaincu et nous a tourné le dos. Il sort son langage de gauche qui ne sert qu’à rassembler les électeurs de gauche pour les diviser ensuite en poursuivant sa politique antisociale et mercantile en osmose avec Angela Merkel  et Barak Obama. Cela ne marche pas à tous les coups. Il ne l’a pas compris aux élections municipales. Nous verrons si les Européennes lui montreront ce qui l’attend en 2017. Il dit qu’il veut être jugé sur ses résultats. Ce ne seront pas quelques allègements tardifs d’impôts aux ménages, des courbes ou des chiffrages d’énarque qui empêcheront qu’il soit jugé sur sa politique. Il l’est déjà si on en croit sa côte de popularité historiquement basse par rapport aux présidents précédents qui ont mis sur les rails la politique libérale qu’il suit à son tour. La droite ne lui donnera jamais la légitimité de faire une politique de droite et la gauche ne lui donnera plus de légitimité pour lui avoir tourné le dos.

    Paroles, paroles, des mots encore des mots… Hollande veut nous faire croire pour citer Voltaire que : « Un jour, tout sera bien, voilà notre espérance », en gardant pour lui seul la suite : « Tout est bien aujourd’hui, voilà l’illusion». Ce n’est pas avec des belles formules et des anaphores qu’il fera oublier sa politique et ses échecs. Des sondeurs annoncent le FN en tête à l’occasion des  élections européennes. Une fois encore, on agite l’épouvantail. Et puis, si  cela arrive, à qui la faute ? L’extrême-droite européenne profite de la politique libérale et de ses conséquences sociales en même temps que de la stigmatisation des oppositions de gauche. Ce n’est certainement pas la faute de ceux qui veulent une Europe sociale et pour qui les mots « liberté, égalité, fraternité » gardent tout leur sens. Ce n’est certainement pas la faute de ceux qui défendent la démocratie contre les autocrates et les oligarques. Une Europe certes économique mais, avant tout, libre et sociale. Voilà ce à quoi aspirent bon nombre des Français trompés par des jeux politiques et des intérêts financiers.

    Le Front de gauche est souvent écarté du débat médiatique qui n’est plus démocratique. Son programme est l’ultime recours pour refonder une Europe soucieuse du rôle qu’elle doit jouer dans le Monde. Réduire ce rôle à l’économie et à la géopolitique ne laisse entrevoir aucun avenir heureux pour les peuples. L’Europe doit mettre l’humain d’abord pour rétablir et maintenir la paix mondiale.

    Battone 

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  • Le 8 mai 1945, voici l’annonce faite dans la presse ajaccienne (Le journal de la Corse)  de l’armistice signé qui met fin à la guerre et au nazisme en France.

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    HITLER EST MORT OFFICIELLEMENT

    Le grand amiral Doenitz lui succède

    Von Runsted est fait prisonnier

    LA GUERRE EST FINIE !

    Cela a été annoncé officiellement hier soir, lundi 7 mai à 17 heures. Aussitôt la sirène d’alarme ainsi que des salves ont retenti.

    La ville s’est instantanément pavoisée. Une foule énorme circule et chante dans les rues.

    Aujourd’hui, à dix heures, Te Deum à la cathédrale et journée de repos général.

    LA FIN DU GRAND DRAME 

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    Le 2 mai, Le journal « Le Patriote » avait déjà annoncé «  Hitler mort, Goering suicidé, Ribbentrop en fuite, Himler et Goëbbels restent seuls. 

    En fait, le premier armistice fut signé le 7 mai, mais il est vrai que les hostilités prirent fin, en France, le 8 mai (ce fut le Général de Gaulle qui annonça la fin des combats ce jour-là à 15 heures.). Donc il y eu deux armistices.

    L’armistice du 7 mai prévoyait la fin des hostilités sur les deux fronts pour le 8 mai à 23h01 (a noter que quelques mois après, Jodl fut condamné à mort par le tribunal de Nuremberg, et fut pendu le 16 octobre 1946.).

    Staline, quant à lui, considérait que l’armistice du 7 mai n’était valable que pour la zone occupée par les anglo-saxons. Il décida donc d’en faire signer une seconde à Berlin, au cœur de la zone d’occupation soviétique. Un second armistice fut alors signé le 9 mai à 0h28, dans le quartier général des forces soviétiques. Le général allemand Keitel signa donc l’acte de reddition. Étaient aussi présents le maréchal Joukov, le maréchal Tedder (envoyé par le général Eisenhower.), le général Saatz et le général de Latre de Tassigny.

    A noter que la date retenue par la Russie pour commémorer cet évènement n’est ni le 7, ni le 8, mais le 9 mai.

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    Le Lundi 7 mai 1945, à Reims,  l’Allemagne capitulait et signait l’armistice. L’armistice est célébré le 8 mai chaque année. En Corse, cette guerre aura fait, comme la Première, de nombreuses veuves et orphelins de pères morts au combat ou dans la résistance. Elle a eu ses héros insulaires comme, pour ne citer que les plus connus, Fred Scamaroni, Jean Nicoli, Daniele Casanova, le Commandant Colonna d’Istria, Jules Mondoloni, le cheminot Frediani, Crocce, Marchi, Bighelli, Giacomoni, Benielli, Guidicelli, Cantoni, Bost et tant d’autres. La Corse a été le premier département libéré. La Libération de la Corse (nom de code Opération Vésuve) pendant la Seconde Guerre mondiale se déroule du 8 septembre au 4 octobre 1943 par les résistants, une partie de l'Armée française de la Libération (dont les tirailleurs marocains) et une partie des Forces armées italiennes d'occupation. 

    Sur le continent, les Allemands se regroupèrent dans une zone qu'ils jugaient stratégiques sur la façade Atlantique : Saint-Nazaire. Ils enferment 125.000 civils sur un territoire de 1500m2. Ce sera la Poche de Saint-Nazaire. Les allemands interdiront l'utilisation de l'estuaire de la Loire et des ports de Nantes par les alliés. Ceux-ci, préférant avancer vers l'Est pour libérer les territoires les uns après les autres, laisseront cette poche sous le joug allemand une année supplémentaire. La vie y sera très dure, car les Nazairiens devront supporter un occupant bafoué et aculé à la résistance.Il faudra attendre dans la région le 11 mai 1945 pour que la libération totale de la France

    Cependant, n'oublions pas que des milliers de soldats se battirent encore pendant des mois contre les Japonais dans le Pacifique, après la signature de l’acte de reddition du 7 mai. Dans un article du journal « Terre corse » en date du 6 mai 1945, il est relaté que, violant les lois de la guerre, les soldats japonais exterminaient les prisonniers français capturés. En ce qui concerne la lutte contre le Japon, il faudra attendre que les États-unis aient lancé leurs deux bombes atomiques à Hiroshima et Nagasaki (les 6 et 9 août 1945.) pour que l’on commence à parler de reddition… au final, les Japonais capitulèrent seulement le 2 septembre 1945, soit près de 4 mois après l’Allemagne nazie.

    Précisons aussi que la France est le seul pays où le 8 mai est férié et chômé (depuis 1981.). En effet, si ce jour est férié aux États-unis, en Russie et en Angleterre, il n’est pas chômé…

    Pidone

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  •    Avant qu'il ne soit trop tard      

     

     

    Les images de conflits, de violences, de guerres remplissent le quotidien de notre monde dit "moderne". Les grand media s'en font presque instantanément l'écho. Mais sont-ils toujours objectifs ? Souvenons-nous de Timisoara en Roumanie, de la Bosnie ou encore de l'Irak, pour ne prendre que quelques exemples.

    Depuis l'effondrement du mur de Berlin en 1989 et du bloc de l'Est dans la décennie qui a suivi, (mort de ne pas avoir su respecter la démocratie,)  l'histoire est confrontée à une accélération vertigineuse. Cette histoire est faite de multiples conflits, violences, terrorismes opérés par des groupes armés, terrorismes d'Etats, guerres civiles, génocides et autres conflits militaires opérés sur le dos des peuples qu'on oppose les uns aux autres. Aucun des  continents n'en est  épargné.  

    Les peuples qui pourtant aspirent à vivre en paix et en démocratie sont confrontés à cette dure réalité. 

    Le monde est devenu un lieu de conflit, de confrontation économique, politique et militaire et le citoyen où qu'il se trouve, a de plus en plus le sentiment d'avoir peu de prise sur cette situation qu'il vit comme une fatalité. 

    Depuis l'effondrement du mur de Berlin nous vivons  et évoluons dans un monde qu'il convient de qualifier "d'unipolaire", dans le sens ou le capitalisme donne le sentiment d'avoir triomphé, d'être le seul modèle économique viable et c'est ainsi que pour le moment, la loi du plus fort, le libéralisme est imposé comme une règle universelle présentée comme démocratique et immuable.  Une société achevée en quelque sorte... Qu'il nous faudrait accepter sans discuter, sans réagir.

    Depuis l'effondrement du mur de Berlin, les instruments du capitalisme, Banque Mondiale, FMI (Fond Monétaire International),  l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce) et autres communautés politiques comme l'Union Européenne peuvent enfin insuffler plus vigoureusement une politique de privatisation de l'économie et des services publics. Ils  donnent ainsi le tempo et organisent  au nom de la "rigueur" de la "dette", du "réalisme économique", l'accumulation des richesses pour les uns, et l'austérité, pour le plus grand nombre. 

    De nombreux pays, et pas seulement en Afrique sont  au bord du l'asphyxie, à l'image de la Grèce où les politiques économiques produisent chômage, recul des droits, exclusions et par la même déferlement de violence, montée de l'extrême droite.

    Dans ce monde ou la confrontation devient la règle, tout se passe comme si le capitalisme au plan international cherchait à résoudre sa crise par la violence et la guerre civile. Rejouer un scénario, celui des années 30 en promouvant les groupes d'extrême droite partout en Europe. C'est ce qui ce passe  en Ukraine, où après les conflits Yougoslaves des années 90, ce pays devient un nouveau terrain d'entraînement, d'expérimentation pour ces groupes extrémistes soutenus inconditionnellement par le nouveau gouvernement Ukrainien, lui-même soutenu  par l'Union Européenne et les États Unis. À partir de là, l'objectivité médiatique n'est plus de mise pour ceux qui sont chargés de "contrôler" l'information.

    Les derniers et graves événements qui ont endeuillé Odessa en Ukraine vendredi 2 mai dans l'incendie de la maison des syndicats (plus de 40 morts et des dizaines de blessés) ne peuvent et ne doivent pas nous laisser indifférents. Ils ne doivent pas rester impunis, il y va de l'avenir du monde civilisé. 

    La communauté internationale, la France, l'Europe  se doivent de réagir vigoureusement en tirant les enseignements et en condamnant fermement ce massacre perpétré par les partisans de l'extrême droite et les milices fascistes, contre ceux, qu'il est convenu d'appeler les pro-Russes et qui avaient pensé trouver refuge dans cet immeuble. 

    L'information sur cette guerre civile est relayée par les réseaux sociaux, et internet joue un rôle positif, car une fois de plus sur les principaux médias, les principales chaînes de télévisions françaises, cette grave réalité en est absente... Politique et impartialité ne font pas forcement toujours bon ménage. 

    Face à la montée de tous ces dangers, il y a urgence à construire un futur, une alternative progressiste face au capitalisme, une autre Europe sociale et écologique, respectueuse des droits humains. 

    La communauté internationale, l'Europe et les Etats Unis sous l'égide de l'ONU,  et face à cette force des armes et de la violence qui s'étend, doivent tout faire pour stopper le fascisme et imposer la force du dialogue, du respect, de la diplomatie, pour trouver une issue dans la paix, respectueuse des identités et peuples qui composent cette région.

    Jacques Casamarta

    Le 7 mai 2014

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