• Nous sommes Syriza

     

    Athènes. 22 janvier 2015. Place Omonia.

    europe_ensemble1Une foule immense s’est rassemblée à l’appel de Syriza, pour clore la campagne électorale. Une foule immense colorée, joyeuse, aspirant à un vrai changement, évaluée à plusieurs dizaines de milliers de personnes. Peut-être cent mille ? Cette foule est venue dire basta à la politique d’austérité et de régression sociale imposée par la Troïka et les marchés financiers et appliquée servilement par tous les gouvernements qui se sont succédé depuis lors. Cette politique a fait des ravages considérables dans tout le pays, mettant à genou presque tout un peuple, à l’exception d’une petite frange de privilégiés. Ajoutons que cette politique a, par ailleurs, profité aux banques étrangères, en particulier allemandes et françaises et aux gros épargnants allemands.

    Cette foule est venue aussi partager les propositions de Syriza pour sortir le pays du désastre social et économique actuel, rompre avec l’austérité, les diktats de la Troïka et ouvrir une nouvelle voie pour le peuple grec et sans doute bien au-delà.

    Alexis Tsipras s’est montré confiant dans la victoire finale, malgré les attaques en règle qui se développent de toutes parts. Par exemple, monsieur Junker, président de la commission européenne monte au créneau, rappelle aux Grecs leur engagement et presse le futur gouvernement de s’y conformer. Samaras, premier ministre grec, joue sur la stratégie de la peur et promet le déluge en cas de victoire de Syriza. Selon lui, la Grèce deviendrait une sorte de Corée du Nord ! Et puis, on confisquerait tous les comptes bancaires des citoyens ! Pitoyable arguments. On pourrait en rire si la situation n’était pas aussi dramatique.

    Les peuples de l’Europe regardent avec beaucoup d’intérêts les événements en Grèce. La victoire de Syriza, serait une formidable bouffée d’air qui pourrait se répandre sur de nombreux pays européens.

    Pablo Iglesias est venu apporter le soutien de Podemos. Il a pris la parole. Il s’est écrié en guise de conclusion : «  Syriza e Podemos, vinceremos ».

    Le rassemblement s’est achevé sur l’air de Bella ciao. L’émotion et l’espoir étaient à leur comble, sur la place Omonia.

    Nous sommes Syriza
     

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  • « Un discours violent est une parole ou un écrit au service de la violence politique, morale, pédagogique, religieuse. Le discours est alors serviteur d'une violence qui n'est pas directement de son fait, mais dont le principe est à chercher dans l'irrespect des personnes, dans le mépris de leur liberté, de leur égalité, de leur bienveillance réciproque peut-être. Il se pourrait que tout discours qui accompagne une conduite ou une politique violentes fût lui-même porté à être violent, soit par cynisme -la force s'énonçant comme force dans son exaction même-, soit par hypocrisie -la force se masquant pour exercer ses exactions et ses débordements sous couvert d'un respect scrupuleux des valeurs. Les mots ne seraient pas violents par eux-mêmes : ils le seraient par complicité avec une violence qu'ils contribueraient à promouvoir, par ruse, sous les voiles de son contraire ». (Jean-Pierre Clero)

    Nous n’allons pas nous lancer dans un article philosophique sur la théorie berkeleyenne du voile des mots et sur le langage. Il s’agit d’évoquer la violence verbale qui est la plus fréquente de toutes les violences et, pourtant, celle dont nous avons le moins peur. Elle ne blesse pas physiquement et, à force de confrontations, on pense pouvoir s’en défendre et se protéger contre ses effets affectifs et psychologiques. C’est sans doute ce que pensaient les dessinateurs de Charlie Hebdo lorsqu’ils faisaient face à cette violence verbale accompagnée de menaces jusqu’au jour où le siège de l’hebdomadaire a sauté. Là encore il n’y a pas eu de victimes mais un pas avait été franchi avant l’irrémédiable, l’intolérable. La violence verbale a tué. La violence verbale a servi la barbarie. Les mots ont été complices avec la violence qu’ils ont contribué à promouvoir. Auparavant, il y avait eu l’attentat contre Libération (un mort). Aujourd’hui des menaces ont été proférées contre « Le Canard enchaîné ».

    Que pourrait-on espérer contre les attaques à mots armés ? Que les esprits se libèrent, que les consciences se décadenassent, que les majorités silencieuses sortent de leur autisme, que, demain, les Musulmans puissent dire « Allah Akbar ! » sans que ce soit perçu comme un cri de guerre contre l’humanité. Que des dessins, des caricatures ne soient pas des motifs d’assassinats après des anathèmes et autres fatwas liberticides et haineuses ?

    Si nous avons des statistiques sur les violences physiques, il n’y en a pas  qui traitent toute l'ampleur du phénomène de la violence verbale parce qu'il n'y a pas encore de recherche globale sur ce sujet, si ce n’est sur certaines formes de violence qui englobent aussi la violence verbale, par exemple la violence psychologique ou le harcèlement moral sur le lieu de travail. Si deux personnes essaient de se mettre d'accord sur une définition de la violence verbale, elles ne seront pas d’accord sur les limites transgressées ou pas en fonction de leur milieux culturel, éducatif, familial et religieux. L'histoire personnelle de chacun influe sur sa perception de la violence.

    Pour prendre la mesure du problème, il faut écouter tous les professionnels qui ont en charge l’éducation, la santé et la sécurité de chacun. Il y a longtemps que des enseignants tirent le signal d’alarme sur la violence verbale dans les établissements scolaires, sur la proximité entre des élèves motivés et des délinquants en conflit permanent avec l’école. Il y a longtemps que des enseignants dénoncent le recul de la laïcité sous la poussée des intégristes. Il y a longtemps que les policiers et des éducateurs constatent que, dans nos cités populaires, les jeunes ont le choix entre le chômage, la délinquance et le fondamentalisme religieux, premier pas vers l’intégrisme et le jihadisme. Comment ne pas pendre en compte le lien entre délinquance et intégrisme lorsque l’endoctrinement se pratique dans nos prisons ?

    L’actualité tragique est le fait du jihadisme. « Je suis Charlie » pour défendre la laïcité contre l’islamisme et toutes ses dérives, sans tomber dans l’islamophobie et le racisme. « L’islamisme est la maladie de l’Islam, mais les germes sont dans le texte ». C’est L'écrivain et universitaire tunisien Abdelwahab Meddeb qui le disait dans un article de Libération avant sa mort en 2006. Cet intellectuel n’était pas tendre avec les religions au regard de leurs histoires, y compris la sienne. Il dénonçait l’ambivalence du Coran. Bien sûr le verset 256 de la deuxième sourate dit «  Point de contrainte en religion », mais dans les versets 5 et surtout 29 de la sourate 9, il est commandé de combattre tous ceux qui ne croient pas en la « vraie religion ». Abdelwahab Meddeb relevait que l’impératif « qâtalû » qui l’on traduit par « combattez ! » utilise une forme verbale dont la racine « qatala » veut dire « tuer ». D’autres mots ambivalents frappent les esprits : jihad, fatwa, charia. Le verset 5 est explicitement contre les païens et les idolâtres, aménageant, en revanche, une reconnaissance aux scripturaires, aux gens de l’écriture. Le verset 29 englobe dans le combat les scripturaires, désignant nommément les Juifs et les Chrétiens. « C’est le verset fétiche  de ceux qui ont établi la théorie de la guerre contre les judéo-croisés.

    Comment peut-on parler d’un islam de paix sans dénoncer, combattre le meurtre et la flagellation pour blasphème ?  Au lendemain de la tragédie que nous venons de vivre, la violence verbale s’est amplifiée jusque dans nos établissements scolaires. A Châteauroux, un lycéen a été tabassé parce qu’il avait défendu la laïcité et la tolérance sur facebook, par d’autres lycéens se disant outragés dans leur religion. A Marseille un autre lycéen d’origine arménienne a été tué parce qu’il avait dit à une lycéenne dans l’établissement « Bouge ton cul ! ». La copine de la lycéenne soit disant outragée a appelé des cousins qui ont attendu le jeune lycéen, l’auraient frappé avec des matraques et tué à l’arme blanche, selon des témoins. On nous a expliqué que ce meurtre n’a aucun lien avec le djihadisme, le terrorisme et Charlie Hebdo.

    Un hommage a été rendu au jeune Michaël devant l’église arménienne du Prado à Marseille hier soir  à 19h30. Plusieurs centaines de personnes, parmi lesquelles des enseignants, sont venu rendre hommage à Mickael. L’église n’a pas pu contenir tout le monde. Une cérémonie a eu lieu dans la dignité en présence de la famille. D’aucuns vont-ils dénoncer un rassemblement communautaire devant un édifice religieux au lieu de s’associer à la douleur de la famille et des proches de Mickael? Quelle hypocrisie ! Il ne faut pas faire d’amalgame. D’accord mais pour tous ! L’église arménienne du Prado est le lieu habituel de rassemblement des Arméniens pour commémorer le génocide de 1915. S’y rassemblent athées et croyants de toutes confessions qui y viennent chaque 24 avril. Les Arméniens ont réussi leur intégration, tout en restant attachés à leur culture comme tout un chacun. Ils sont chrétiens et respectent la laïcité. Les croyants ne font aucun prosélytisme et leurs représentants ne lancent pas de fatwa, ne veulent pas imposer la charia et ne font pas l’apologie d’un quelconque Jihad.. Au lycée Camille Julian, une minute de silence a été observé et la CGT éducation a diffusé un communiqué… Une marche blanche est organisée samedi 17 janvier à 14h30 aux Mobiles réformés, Canebière.

    Il est nécessaire de dénoncer les récupérations, les actes islamophobes et antisémites, plus généralement les actes racistes et xénophobes mais c’est une erreur de tronquer les informations sur des actes violents en éludant qu’ils puisent leurs racines dans les cités, la délinquance ou l’intégrisme. Il ne s’agit pas d’hurler avec les loups du FN mais de ne pas leur laisser à d’autres le décryptage de ces actes barbares en voilant les mots.  Si nous devons dénoncer et nous attaquer à leurs causes sociales, historiques et internationales, il ne faut aucune indulgence envers les dérives de minorités qui portent préjudice à tous, toutes confessions confondues.  Il faut que les « majorités » se mobilisent et s’unissent contre ces minorités. On ne peut pas faire du communautarisme un jour et de la citoyenneté un autre. On ne peut pas se dire tolérant et approuver des barbaries, des meurtres pour blasphèmes. On ne peut plus accepter la violence parce qu’elle est le résultat de politiques antisociales. Il faut lutter sur tous les fronts.

    Les polices judiciaires et de sécurité publique travaillent. Au total, plus d'une cinquantaine de procédures judiciaires ont été ouvertes pour apologie du terrorisme. Quatre hommes qui avaient crié plusieurs fois «mort aux flics, mort à Charlie Hebdo» devant le supermarché casher porte de Vincennes, lieu prise d'otages qui avait fait cinq morts vendredi 9 janvier, ont été arrêtés mardi après-midi par les forces de l'ordre. L’armée française protège les synagogues et les mosquées, c’est nécessaire paraît-il, ça rassure mais ne résout rien. La France doit-elle devenir la patrie des armes et des lois? Qui va protéger la laïcité dans les écoles de la république ? Qui va y enrayer la délinquance et la violence de quelques uns et quelques unes ? La répression et la politique sécuritaire ne peuvent être la seule réponse à la violence. Il faut en extirper les racines par des actions pédagogiques mais aussi par une politique sociale à la hauteur de la situation dans laquelle le libéralisme économique nous a mis. Il ne faut pas laisser le champ libre à l’amalgame mais il faudrait regarder les réalités en face. Des minorités de voyous ne peuvent impunément imposer leur loi dans leurs communautés et dans les cités, en se drapant de vertus religieuses.

    Donnons la parole aux enseignants, aux éducateurs et autres professionnels de terrain pour que les générations vivantes ne portent pas sur leurs cerveaux le poids des générations mortes.  Ecoutons leurs difficultés.  Associons-les à une nouvelle pédagogie pour apprendre à « vivre ensemble ». Aidons-les ! Revenons à une forme radicale de laïcité pour éviter les guerres de religion. Défendons pied à pied les principes démocratiques partout où ils sont menacés. Rétablissons dans les actes et les faits la liberté d’expression en abordant tous les problèmes sociaux. La violence en est un, y compris lorsqu’elle est verbale. Ceux qui font l’apologie du jihadisme et de l’intégrisme religieux, ceux qui placent leur religion au dessus du « vivre ensemble », des libertés individuelle et des lois républicaines doivent répondre de leurs violences verbales qui poussent à la barbarie. Des condamnations sont tombées et elles sont justifiées. La tolérance n’est pas la justification de l’intolérable et le droit à l’intolérance.   

    Les jihadistes et intégristes de tous poils ne sont pas dans une logique révolutionnaire mais dans celle de l’oppression, de la soumission à leur barbarie. Ils ne combattent pas la violence économique et s’attaquent à la paix civile pour établir un ordre religieux qui serait le moyen d’asservir des peuples comme cela se passe au Moyen-Orient où ils veulent remplacer des dictatures familiales par des dictatures religieuses encore plus sanguinaires, plus obscurantistes. Ils ont appris du colonialisme et du néo-colonialisme économique le pouvoir des armes. Ils ont appris des techniques de communication le pouvoir des mots complices de la violence. Ils manipulent des pions. Ils leur montrent un « miroir aux alouettes » religieux qui les hypnotise. Ils conduisent des esprits faibles à la folie meurtrière.  Ils font des attentats-suicides les portes d’un paradis qui n’est qu’un enfer pavé de bonnes intentions, bonnes pour l’asile psychiatrique. 

    La Une de « Charlie hebdo » d’aujourd’hui est une réponse pleine de sens à la barbarie dont l’hebdomadaire a été le théâtre. C’est une réponse humoristique et sensible. Le dessin peut lever le voile des mots en faisant appel à l’intelligence. L’intelligence est du côté de la tolérance et des valeurs humanistes. Elle peut être aussi du côté des croyants pour l’humour de dieu. L’arme du moraliste est souvent la moquerie. C’est peut-être par là qu’il faudrait entamer une réflexion sur les dessins de Charlie Hebdo et les dérives barbares. Ne faudrait-il pas ajouter « Laïcité » au fronton de la république pour compléter sa devise ? Liberté, égalité, fraternité, Laïcité. L’idée s’impose.

    La liberté d’expression est faite pour que l’on discute de tout. La morale n’est pas une boutique de friperies où l’on étale les pensées d’autrui et où on les retourne. La morale n’est pas religieuse. Elle est liée à la conception que l’on a de l’homme, à des moyens d’améliorer sa nature pour vivre ensemble. Rendons donc au peuple ce qui est au peuple et à Dieu ce qui est à Dieu. Rendons à la société ce qui est à la société, à l’homme ce qui est à l’homme. Rendons la morale commune à la laïcité qui garantit nos libertés d’expression et de pensée, toutes nos libertés.  

    Le philosophe Kant, auteur de « La Religion dans les limites de la simple raison » publié en 1793, écrivait : « On ne peut mûrir pour la liberté si l’on n’a pas été préalablement mis en liberté ». On peut aussi mourir pour la liberté lorsqu’elle est menacée par ceux qui décrivent la liberté comme le plus dangereux des états afin d’asseoir leur pouvoir en maintenant les peuples dans des camisoles idéologiques, religieuses et économiques. Les individus ainsi aliénés doivent retrouver l’usage propre de leur raison  et donc leur liberté, au lieu de rester confinés dans leur servitude par la mauvaise foi de tuteurs cyniques et sinistres.

    Bien sûr, les propos ci-dessus n’engagent que leur auteur qui a pour intention de provoquer des débats. Il faut qu’on en parle… ça se discute… sans propos racistes, xénophobes, antisémites, islamophobes ou même intégristes religieux, fondamentalistes, sectaires, intolérants, intolérables… ça se discute entre personnes de bonne volonté, croyants ou non,  qui placent l’humain d’abord.  

    Fucone

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  • manif_Paris2014

     

    La manifestation de Paris aurait réuni jusqu’à plus d’un million de participants. Sur tout le territoire, la participation est évaluée à 3,7 millions. Nous avons dénoncé les récupérations politiques et l’indécence de la présence de certains responsables politiques qui n’ont montré aucun respect pour la liberté de la presse dans leur pays. Il fallait le faire et il faut encore le faire.

    Bien sûr, il fallait respecter la mémoire des victimes de Charlie Hebdo lorsque que l’on affiche le slogan « Je suis Charlie ». Comment concevoir que Marine Le Pen et d’autres responsables d’extrême-droite puissent défiler sous ce slogan ? Ce n’est pas concevable pour d’autres responsables politiques aussi. Toutefois on ne peut refuser le droit de manifester à quiconque sauf aux barbares et à ceux qui les applaudissent. En outre la tragédie a fait d’autres victimes en dehors de celles appartenant à l’hebdomadaire. Nous pensons aux policiers et aux otages juifs. Nous sommes de gauche mais la gauche n’est pas la seule force politique qui a le droit de manifester contre la barbarie, pour la liberté d’expression, contre l’islamophobie, le racisme et la xénophobie. Nous avons regardé en direct la manifestation de Paris et nous n’avons vu aucun slogan islamophobe. Cette manifestation n’était pas seulement celle de la récupération politique mais aussi celle de gens du peuple. Nous avons lu quelque part que des « Je suis Charlie » étaient en fait des nostalgiques du Club Dorothée dont Cabu faisait partie. Cela leur enlève-t-il le droit de manifester leur soutien à Cabu et, au-delà, à tous ses amis assassinés ? Faut-il avoir une culture Charlie Hebdo pour manifester contre la barbarie et honorer tous les morts ?

    Les manifestations étaient aussi organisées contre l’intolérance, une lutte qui fait partie des valeurs de gauche. Au-delà de la ligne éditoriale de Charlie Hebdo, la tragédie pose des problèmes de société qui concernent tout le monde. La mort n’appartient pas qu’aux victimes et à leurs amis lorsque la vie leur a été arrachée par la barbarie et contre l’humanité. Elle concerne tout le monde. Jusqu’à aujourd’hui, nous étions dans le deuil et d’aucuns sont entrés directement dans les polémiques et les récupérations. Certes il n’est pas question de passer sous silence les récupérations politiques et de ne pas analyser les faits et leurs causes profondes, mais les donneurs de leçons plus « Charlie que Charlie lui-même »  oublient que ses dessinateurs avaient horreur des donneurs de leçons.

    Demain il faudra faire face à l’après… Ce ne sont pas les ratiocineurs qui aideront à clarifier les choses et à trouver des solutions. On est bien conscient que, si la tragédie a eu lieu cette semaine en France, elle est permanente dans d’autres pays, malheureusement dans l’indifférence générale. On ne peut ignorer que la montée de l’intégrisme en France a des causes nationales et internationales. On ne doit pas éluder les responsabilités de tous. Toutefois, c’est froidement qu’il faut analyser et reprendre la lutte quotidienne. Il ne suffit pas de dire « j’y étais » et d’attendre la prochaine tragédie et la prochaine manif.

    La manifestation d’aujourd’hui a fait l’objet d’une récupération politique. C’est dit. Les familles et les proches de toutes les victimes y étaient et ont accepté de recevoir les condoléances du Chef de l’Etat. Ils avaient sans aucun doute besoin de cette reconnaissance, de ce réconfort. Qui a le droit de les blâmer ? Cela ne veut pas dire qu’ils sont dupes lorsqu’il s’agit des proches et des survivants  de Charlie. Ils connaissent leurs ennemis et les ont toujours affrontés. Cela leur a coûté des vies. Ils connaissent aussi le dicton : « Protège-moi de mes amis, je m’occupe de mes ennemis ».

    Hier 700.000 manifestants, aujourd’hui 3,7 millions. L’émotion est grande et il faut la respecter. La plus grande crainte serait qu’elle soit récupérée par l’extrême-droite. La déception serait qu’elle serve aux politiques pour que rien ne change en ce bas-monde. C’est contre cela qu’il faut lutter en même temps que pour la justice sociale et la paix dans le monde.

    L’histoire nous a appris que les mêmes causes produisent les mêmes effets. La lutte contre le terrorisme ne pourra être efficace sans un changement de société. Elle n’est pas qu’une question de répression. Elle ne sera gagnée que par les progrès que fera l’humanité.

    Est-ce que demain, il y aura encore 3,7 millions de manifestants contre les politiques d’austérité, le chômage, la précarité, la paupérisation et la régression sociale ? Est-ce que demain, 3,7 millions de manifestants descendront dans la rue contre l’exploitation capitaliste mondialisée ? Est-ce que demain, tous les démocrates descendront dans la rue contre tous les autocrates, dictateurs, oligarques et autres despotes ?

    Sur son blog Médiapart, Dominique G. Boulier donne sa liste des causes qui feront qu’il y aura d’autres Charlie. Vous pouvez en prendre connaissance en cliquant ICI. Après l’émotion et le deuil, à chacun de réfléchir et de dresser un constat de tout ce qui nous a amenés là.

    Demain, direz-vous « J’étais là ! Et je n’ai rien… » comme dans la chanson de Zazie sur l’attentat de Copernic ?

    Pidone 

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  • charliehebdo

    Nous condamnons, sans ambiguïté, la barbarie. Nous avons une pensée pour les victimes et compatissons au chagrin de leurs proches. Il aurait été digne que la mémoire des victimes soit respectée et que nous n’assistions pas à une récupération de cette tragédie par des politiques, autre que celle islamophobe à laquelle on pouvait s’attendre. C’est pourtant ce qui se passe avec l’appel présidentiel à la manifestation de demain où a été convié non seulement  le gratin européen du libéralisme économique  de Tafta et de l’Otan, mais aussi le président turc Erdogan négationniste du génocide arménien et persécuteur des Kurdes, un autocrate qui met les journalistes et les opposants en prison tout en islamisant son pays. Il sera aux côtés de Hollande, Sarkozy, Merkel, Cameron, Renzy et Rajoy.  Quel gratin néolibéral et atlantiste que les dessinateurs assassinés de Charlie Hebdo n’auraient pas voulu à leur enterrement !

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    Nous nous serions tus pour respecter le deuil et les hommages mérités aux victimes, si des survivants de Charlie Hebdo n’avaient pas immédiatement dénoncé la récupération. Vous pouvez prendre connaissance de leurs déclarations en cliquant ICI.

     

     

     

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    Pour ces raisons, nous sommes satisfaits d’avoir assisté à une manif aujourd’hui à Marseille, à laquelle n’était pas convié le Front national.  45.000 personnes (chiffrage de la préfecture) ont répondu présents et plusieurs centaines de milliers sur toute la France (700.000 selon la presse). Dans le cortège marseillais, nous avons remarqué des réfugiés Kurdes dont la présence est à saluer lorsque l’on connaît le prix du sang que ce peuple paie au djihadisme. Nous n’avons pas chanté La Marseillaise et la seule manifestation sonore a été des salves d’applaudissements posthumes.

    Demain, comment pourrions-nous défiler dans une « unité nationale » de façade aux côtés de gens qui ne voient dans la tragédie que l’occasion de promouvoir la xénophobie et le racisme ? Comment pourrions-nous défiler avec des politiciens qui, depuis le premier conflit en Afghanistan et l’apparition d’Al Qaïda, nous ont conduits à la situation actuelle ?  

    Demain des gens vont aller en toute bonne foi à une manifestation que les victimes de Charlie Hebdo auraient dénoncée. Nous espérons que, l’émotion passée, ils réaliseront la scandaleuse récupération et l’inconvenance de la présence de l’extrême-droite lorsque l’on est lecteur du journal meurtri. Ils réaliseront l’incongruité et l’indécence de la présence annoncée d’Erdogan, mais aussi d’autres responsables politiques.

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    Marine Le Pen défilera demain à Beaucaire, mairie Front national et d’autres cadres du FN arpenteront les rues dans d’autres villes de province. Ils le feront non pas en hommage aux victimes et pour la liberté d’expression, mais pour exploiter l’islamophobie à chaud et instrumentaliser la peur. Ils profitent de l’occasion de médiatiser la bêtise.

    Des manifestants vont entonner encore la Marseillaise : « Aux armes citoyens… Qu’un sang impur abreuve nos sillons ». Combien connaissent le sens initial donné à ces deux vers ? Combien en font une interprétation raciste et ultranationaliste ? « Charlie » n’aimait pas les accents guerriers de la Marseillaise et la mauvaise interprétation de certains passages peut, il est vrai, transformer ce chant révolutionnaire en hymne ultranationaliste et raciste, d’autant plus que peu de Français en connaissent le sens donné par son auteur « Rouget de Lisle. Nous vous le livrons…

    « Il est triste de devoir faire un rappel historique basique. Avant la Révolution, la société est divisée selon l'origine familiale. Vous êtes nobles, car vous avez du sang noble, votre supériorité vis-à-vis du reste du peuple ne vient que de là. Un noble est supérieur à un paysan par son sang. Quand les soldats français s'époumonaient "qu'un sang impur abreuve nos sillons", ils ne parlaient pas des étrangers. Le sang impur ce n'était que le leur, les sillons n'étaient par ailleurs que des sillons, n'oublions pas que la France d'alors est agricole. Il s'agit d'une phrase symbolisant le sacrifice, les républicains d'alors étaient fiers de verser leur sale sang sur le champ d'honneur. Ils ne considéraient qu'une chose, mieux vaut tapisser tout le territoire national de sang plutôt que de se rendre. »

    Malheureusement, chanter la Marseillaise provoque parfois un malaise. Selon qui le chante, l’explication de texte historique est inutile. Ce n’est plus le sens initial qui compte mais celui qu’on veut lui donner et celui que l’on perçoit.

    Comment pourrait-on admettre que des gens affichent « Je suis Charlie » et chantent la Marseillaise, tout en réclamant le retour de la peine de mort et en stigmatisant les Français musulmans ? Des « Je suis Charlie » d’un jour n’ont jamais lu l’hebdomadaire satirique, ne s’informent éventuellement que devant BFM TV ou TF1 et sont prêts à rejoindre l’électorat lepéniste. Charlie Hebdo ne mérite pas une récupération raciste et xénophobe de la tragédie qui les a frappés. Ce ne serait pas rendre hommage aux victimes. Ce serait tomber dans le piège des terroristes fondamentalistes. La satire politique sert aussi à rester vigilant, à réfléchir par soi-même et donc à refuser les amalgames entre terroristes fondamentalistes et Français musulmans. Ce sont des observateurs de la société qui ont été assassinés. Pensons aux dessins qu’ils sortiraient demain après les défilés prévus. Quelle sera la prochaine Une de Charlie Hebdo le 14 janvier prochain?

    U barbutu

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  • cabu-lepen_houellebecq

    Les actes barbares de cette semaine, l’argumentation fallacieuse d’un Eric Zemmour, la politique-fiction alarmiste d’un Houellebecq, la théorie du "grand remplacement" et l’idéologie de l’extrême-droite poussent à faire l’amalgame entre les actes des djihadistes haineux manipulés et l’ensemble des Français musulmans. Les réactions de quelques petits voyous sont reprises alors que celles outrés, désespérés, attristées et solidaires de la part d’Imans et de Musulmans français ou étrangers sont éludées par les racistes et les xénophobes parmi lesquels d’aucuns appellent à la guerre civile dans un courriel odieux diffusés pour manipuler la peur en reprenant la théorie du « grand remplacement » inventée par un idéologue de l’extrême-droite et fondée justement sur l’amalgame. <o:p></o:p>

     

    L’entame du courriel donne le ton identitaire de l’extrême-droite sans qu’elle se nomme :  « REFUSONS L’INVASION MUSULMANE ! » avec une première phrase en forme de proclamation : « Nous sommes les premiers occupants de l’Europe, nous sommes les indigènes de cette terre et nous refusons la colonisation musulmane ! » avant u premier chapitre intitulé « Le constat d’une guerre civile est inéluctable ».  Le ou les rédacteurs de cet appel à la guerre civile annonce que, conséquence démographique entre 2040 à 2050, les Musulmans seront les plus nombreux en France car, « sans même tenir compte de l’immigration, qui accentuera encore le phénomène, c’est la population qui dispose du meilleur taux de reproduction et qui parvient à transmettre ses valeurs qui triomphera inévitablement et prendra le pouvoir. Celui qui dispose de la démographie, celui qui contrôle les enfants contrôle le futur : point final … ils prendront donc le pouvoir par les urnes. Une fois arrivés par la démocratie à prendre le contrôle du pays, ils imposeront leur religion aux Français de souche par la soumission et au besoin par la force »<o:p></o:p>

    S’en suit l’affirmation que « un bon quart des sourates du Coran sont plus haineuses les unes que les autres. Ceux qui ont lu le coran savent donc que la parole d’Allah n’est pas Amour, Paix et Tolérance, mais Haine, Meurtre, Guerre, Vol, Viol et Violence »<o:p></o:p>

    Les pays musulmans sont ensuite évoqués : « Et d’abord si l’Islam était aussi tolérant, les 57 pays musulmans que notre monde compte seraient des pays où il fait bon vivre. Dans tous les pays qui pratiquent la charia, ce n’est que dictature, soumission et avilissement des femmes, conversions forcées à l’Islam, mort pour les apostats, humiliations pour les dhimmis (les non-musulmans), mariages d’enfants, crimes d’honneur, lapidations, flagellations, crucifixions, amputations, décapitations, attentats au quotidien. Dans tous ces pays, la vie est un cauchemar… Vous voyez des traces d’Islam modéré dans tout ça ? »<o:p></o:p>

    ET LE PIRE CLOT LA DEMONSTRATION INSPIREE PAR UNE ISLAMOPHOBIE PRIMAIRE : <o:p></o:p>

    « Une guerre civile entre les musulmans et les Français de souche est maintenant inéluctable, quand se déclenchera t’elle vraiment ? Nous n’en sommes qu’aux prémices. N’écoutez pas les médias ni nos politiques, ils refusent de voir la réalité et dénoncent depuis toujours les « Cassandres » qui prévoient une guerre civile inéluctable entre les immigrés musulmans et les populations autochtones d’Europe occidentale. Un tel aveuglement n’a rien d’historiquement inédit : on retrouve le même chez les intellectuels, politiciens et journalistes des années 1930, unanimement persuadés qu’Hitler « finirait par revenir à la raison ». Il est probablement impossible pour des gens ayant vécu et prospéré dans le système social français (avec ses valeurs humanistes) d’imaginer le point de vue des musulmans qui n’ont rien à faire de notre histoire et de nos valeurs et qui envisagent la destruction de l’occident en jubilant par avance. »<o:p></o:p>

     

    MAIS CE N’EST PAS ! ON EN ARRIVE AUX PRESCRIPTIONS A SUIVRE A LA RUBRIQUE  « Que devons-nous faire pour nous préparer à la guerre civile ? »<o:p></o:p>

     <o:p></o:p>

    — Il faut tout d’abord ouvrir les yeux. Voilà trente ans que nos responsables politiques et nos médias ont fait du renoncement permanent et de la repentance quotidienne notre mode principal de pensée, il faut s’en affranchir maintenant, il serait temps d’en finir avec un angélisme suicidaire qui mène le pays dans le mur.<o:p></o:p>

    — Il est plus qu’important d’inciter énergiquement les jeunes français de souche à s’engager dans l’armée, dans la police et la gendarmerie. L’armée française reste l’une des premières armées mondiales malgré les restrictions budgétaires récentes, cette armée reste sûre et encore puissante. L’armée française, la police, la gendarmerie, sont nos derniers remparts, aucun mouvement insurrectionnel ne peut espérer faire le poids si le gouvernement se décide vraiment à faire intervenir l’armée. Si les jeunes français de souche pétris des valeurs de la démocratie française s’engagent massivement dans les forces armées, ils seront capables de faire face à l’insurrection générale qui va se déclencher prochainement en France et en Europe. L’armée pourra t’elle empêcher la guerre civile : c’est possible.<o:p></o:p>

    — Chacun d’entre nous doit se préparer moralement à des temps plus difficiles, chacun d’entre nous doit abandonner une partie de soi-même pour devenir un soldat de la défense de notre civilisation. <o:p></o:p>

     

    L’AVENIR DE LA FRANCE EST DONC DANS UNE ARMEE ET UNE POLICE DE FRANÇAIS DE SOUCHE ! LA FIN SE VEUT MOQUEUSE DES ELANS DE SOLIDARITES ET DE LA SOCIETE FRANCAISE D’AUJOURD’HUI QAULIFIEE DE « GROTESQUE »…

     

    Avec nos petites manifs, avec nos petites bougies, nos petites phrases, nos petits drapeaux en berne, notre petite justice, nos petites prisons, nous en arrivons à devenir grotesques.

     

    <o:p></o:p>

    CE PASSAGE EST REVELATEUR, S’IL FALLLAIT ENCORE EN DOUTER, DE L’IDEOLOGIE XENOPHOBE ET RACISTE CHEZ DES GENS QUI PENSENT DETENIR LA VERITE FACE AU VULGUS PECUM ET PLUS PARTICULIEREMENT A CELUI DE GAUCHE… « NOTRE PETITE JUSTICE  (rétablissons la peine de mort)… NOS PETITES PRISONS (des prisons plus grandes pour y mettre plus de détenus).<o:p></o:p>

     

    ENFIN L’APPEL A LA HAINE ET A L’AFFRONTEMENT (EN TOMBANT DANS LA VULGARITE)  EN MEME TEMPS QU’A L’HYMNE NATIONAL COMME LE FONT DES CLUBS DE SUPPORTERS DANS LES MATCHES DE FOOT …<o:p></o:p>

     

    Croyons-nous terroriser les islamistes avec ces signes de faiblesses ?<o:p></o:p>

    On va nous beurrer la raie avec l’unité nationale, la grandeur de la France, la liberté de la presse, le don de soi à la nation, le pardon chrétien et les bons musulmans gentils et modérés<o:p></o:p>

    Tout cela est ridicule !<o:p></o:p>

    Il n’y a qu’une phrase à dire, une phrase du chant patriotique de la Révolution française, une phrase de notre hymne national : AUX ARMES CITOYENS !  <o:p></o:p>

     

    VOILA ! Aux larmes, citoyens ! Nous avons hésité avant de rapporter les termes de ce courriel destiné à manipuler la peur au moment où des événements tragiques ont attisé les haines. Nous pensons que ceux qui liront cet article sont aptes à en  déceler toute la nocivité. L’extrême-droite n’hésite pas à ce servir de la mort des dessinateurs-journalistes de Charlie Hebdo qui combattaient certes les religions mais aussi le racisme et la xénophobie. Ce courriel ne respecte même pas leur mort et veut instrumentaliser les actes de trois barbares manipulé par des djihadistes étrangers. Il n’est pas étonnant que Jean-Marie Le Pen ait lancé un appel électoral sur son blog en guise de condoléances et que sa fille ait rompu l’unité nationale sous prétexte que son parti n’a pas été officiellement invité à défiler dimanche.  Nous apprenons que Michel Houellebecq a suspendu la promotion de son livre « soumission »… trop tard, le mal est fait ! Cela nous fait penser à un dessin de Cabu que représente l’écrivain assis sur les genoux de la présidente du FN qui lui dit « tu seras mon Malraux ! ». <o:p></o:p>

     

    Nous avons décidé de parler des appels à la haine  pour inciter les Français de toutes les confessions à montrer qu’ils peuvent faire de grandes manifs contre la barbarie mais aussi le racisme et la xénophobie. Contre cet appel à la guerre civile, allons tous crier dans nos rues : « Tous ensemble ! » par devoir de mémoire envers les victimes de la tragédie.. <o:p></o:p>

     

    Cet appel à la haine et à la guerre civile lancé par l’extrême-droite est exactement ce qu’attendent les commanditaires de la barbarie. Le vrai courage est de ne pas céder à la peur.  Ceux qui le lancent foncent tête baissée dans le piège politique tendu, aveuglés par leur xénophobie et leur racisme. Par contre, ceux qui n’ont pas compris que l’unité nationale des démocrates est la seule réponse forte à de tels actes commettent une apathie coupable s’ils ne prennent pas le temps d’y participer. Nous sommes encore dans le deuil qui appelle la solidarité pour que demain la défense s’organise contre la barbarie et ce qu’elle engendre : le racisme et la xénophobie.

     

    U Barbutu

    jesuischarlie68x68

     

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  • 10385464_420098624804244_4818902968625466329_n

    La tragédie de Charlie Hebdo entraîne une grande solidarité internationale et un hommage mérité à toutes les victimes. Toutefois, cela n’a pas empêché des voix discordantes qui vont de la justification de cet acte odieux à la récupération raciste de la peur. Demain, il faudra faire face à cette réalité barbare en évitant les écueils. Cette barbarie est venu frapper au cœur de la France en s’en prenant à la liberté d’expression au nom d’une radicalité islamiste. Toutefois cette radicalité existe dans des républiques islamiques et dans des émirats. Elle veut s’installer dans d’autres Etats par la force et la terreur, mais aussi en abusant des démocraties et de cette liberté d’expression que les fondamentalistes, salafistes, islamistes radicaux, djihadistes avec ou sans le « d » (on en sait plus par quelle appellation les désigner) ont tué dans les pays où ils ont installé la charia et veulent tuer jusqu’au cœur des démocraties.

    Alors à cette radicalité dite religieuse, ne faut-il pas opposer une autre radicalité ? Une radicalité démocratique qui punit toute atteinte à la démocratie ? Une radicalité humaniste qui punit toute atteinte à l’humanité ? Une laïcité radicale qui refuse toute atteinte au principe laïque de la république ? Une radicalité de la liberté d’expression qui exclue toutes les idéologies fascisantes et intégristes ?

    A cette radicalité religieuse qui fait d’une religion une idéologie dominante, ne faut-il pas opposer une radicalité religieuse qui exclue l’intégrisme religieux, la charia, le Djihad, la soumission de la femme, le blasphème… etc ? D’aucuns ont dit que le vingt-et-unième siècle serait religieux. Donnons à ce prophétisme un autre sens que celui voulu par les intégristes de tous poils ! Il devrait être le siècle qui fait de la liberté laïque des cultes la possibilité d’une pacification de leur coexistence et non pas la condition de nouvelles guerres de religions.   

    La religion catholique a eu sa période barbare avec l’inquisition et la conversion forcée lors de la colonisation par l’Occident de contrées lointaines. Les empires créés se sont disloqués et le catholicisme a évolué alors que l’Occident s’est laïcisé. Peut-on accepter aujourd’hui que de nouveaux barbares commettent les mêmes méfaits au nom d’une religion quelle qu’elle soit ? Doit-on admettre  la charia dans des pays qui servent de bases d’entraînement à ces barbares ? Doit-on continuer à avoir des relations économiques avec des Etats islamiques qui exécutent des femmes et des hommes pour blasphème ou adultère et qui financent des égorgeurs ? Après tous les tragédies engendrées par l’intégrisme religieux et l’ultranationalisme, d’aucuns vont encore se servir dans les poubelles de l’histoire pour appliquer des masques à leurs actes odieux. Les génocides arménien, juif, cambodgien, rwandais… n’ont pas suffi pour tirer les leçons de l’Histoire. Nous voulons rester libres d’avoir une religion mais aussi libre de ne pas en avoir. Pour cela nous devons nous donner les moyens de lutter contre tous les fascismes religieux ou non.

    Qu’on le veuille ou non, il faudra aborder ces questions religieuses de façon frontale pour éviter que d’autres fronts ne profitent des angoisses et des peurs légitimes pour installer une autre radicalité en France : celle du fascisme. A cette autre radicalité, il faut opposer un antiracisme radical et dénoncer tout amalgame entre un djihadiste et un français musulman de quelle qu’origine qu’il soit, sous prétexte que quelques débiles applaudissent les Mohamed Mourad, en reprenant « Allah Akbar » pour le faire rimer avec barbares et connards. Il faut opposer une radicalité de gauche qui s’en tient aux valeurs de gauche sans angélisme ou démagogie, en ne perdant pas de vue que la lutte essentielle est celle sociale, et que, en ce bas-monde, la justice sociale et celle des hommes  passent avant la justice divine qui, pout de vrais croyants, ne peut absoudre la haine, la barbarie, le meurtre… Même pour un vrai Musulman, il n’y a pas, aux cieux, de paradis pour les assassins et les martyrs sont celles et ceux que les assassins djihadistes massacrent. Ces derniers sont des « infidèles », car l'infidélité ne consiste pas à croire ou à ne pas croire, mais à affirmer croire ce que l'on ne croit pas. Ils ne croient en rien si ce n’est à la force destructrice de la barbarie qu’il veule faire passer pour de la piété.

    Les deux fascistes islamistes Said et Chérif Kouachi seront arrêtés ou tués. Ils seraient encerclés à l’heure actuelle. Nous ne pouvons pas utiliser le mot « frères » car ils ignorent ce qu’est la vraie fraternité.  Des théories du complot fleurissent sur l’Internet, comme cela a été le cas après l’attentat du 11 septembre. Celle des loups solitaires apparaît de moins en moins crédible. Le massacre perpétré dans la salle de rédaction de Charlie Hebdo est symbolique de la guerre menée contre la liberté d’expression. Faut-il pour autant s’arrêter aux symboles et aux théories ? Ce sont des êtres humains qui ont été tués et des familles qui ont été atteintes dans leur chair. Ce sont des vies qui ont été brisées. Il ne faudrait pas désincarner une tragédie pour ne retenir qu’une affaire politique. Il ne faut pas oublier la personnalité de chaque victime. Nous avons maintenant un devoir de mémoire envers chacun d’entre eux et c’est ce devoir de mémoire qui doit induire nos réflexions sur les raisons de leurs morts. C’est pour cela aussi que Charlie Hebdo doit survivre et l’occasion nous est donnée de participer à sa survie en achetant le prochain numéro qui sera publié par les survivants de la rédaction de Charlie Hebdo. Vous pouvez faire davantage en vous abonnant et mettre en pratique la célèbre phrase de Voltaire : « je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire ! ». Ce serait la preuve irréfutable d’une union nationale qui ne doit pas être laissée aux grands partis politiques… soyons des millions de Charlies ! Le crayon doit l’emporter sur la kalachnikov.

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    Vous pouvez revoir des déssinateurs tués de Charlie Hebdo avec une citation de chacun d’eux en cliquant ICI.

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  • Nous sommes tous des Charlie

     

    C’est avec effroi et tristesse que MANCA ALTERNATIVA apprenait hier les assassinats odieux perpétrés dans les locaux de Charlie Hebdo et s’associe à la douleur des familles touchées par cet acte barbare. Tous les défenseurs de la liberté d’expression sont en deuil. Très vite des rassemblements spontanés réunissant des milliers de personnes dans toutes les villes de France et au-delà les frontières ont été organisés.

    Nous sommes tous des Charlie et avons tous un jour réagi à un dessin, à un commentaire.Ils étaient courageux ces hommes qui ont été jusqu’au bout de leurs convictions, défenseurs et garants d’une liberté d’expression et de parole, d’une liberté d’informer sans tabou et sans diktat, toujours percutante et honnête, on aimait ou on aimait pas, mais l’info était là.

    Aujourd’hui MANCA ALTERNATIVA s’associe à tous les défenseurs des libertés qui garantissent l’intégrité du citoyen. Il est plus que nécessaire et urgent de s’unir pour s’employer à préserver la paix entre les peuples et les communautés sans amalgame aucun et dans le respect de chacun. Il est indispensable de se rassembler pour combattre toutes formes de violences qui conduiraient les uns et les autres à s’opposer.

    MANCA ALTERNATIVA soutient l’équipe de Charlie Hebdo dans la poursuite de son combat pour la défense d’une presse d’expression libérée de tous les carcans politiques où économiques. Elle appelle à la vigilance et au sursaut citoyen de chacun pour que ne s’installe pas un climat de terreur et de défiance. Il faut résister à tout amalgame et refuser toute récupération politique.

    MANCA ALTERNATIVA s’associe à l’appel aux rassemblements en nombre devant les Préfectures d’Ajaccio et de Bastia, ce soir jeudi 8 janvier 2015 à 18 heures.

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  • 01-1177-Houellebecq

    L’attentat contre Charly l’Hebdo se produit en pleine polémique sur le nouveau best-seller fabriqué par les médias et son cortège de papotages entre angélisme et propagande pour le Front national.  Si cela continue la France sera coupée en deux  entre fascistes et islamistes radicaux, les uns ne valant pas mieux que les autres. Il serait temps que la majorité silencieuse pour ne pas dire apathique fasse entendre ses voix sans tomber dans le discours frontiste ou l’angélisme de quelques idéalistes qui préfèrent fermer les yeux sur la réalité d’un islam qui n’a jamais clarifié nettement l’interprétation du Coran en y enlevant quelques mots barbares comme Charia et Djihad.

    2015 est l’année du centenaire du génocide arménien, le premier génocide du 20ème siècle que la communauté internationale n’a pas empêché, comme elle accepte encore son négationnisme par l’Etat turc. C’était un génocide contre les Arméniens mais aussi contre les « infidèles » d’une république prétendument laïque et qui, peu à peu, dérive vers une république islamique sous l’influence de son président Erdogan et de son parti islamo-conservateur le PKA. La Turquie est l’illustration d’une géopolitique dans laquelle les Islamistes ont leur place.  

    Si les Musulmans méritent le même respect que tous les êtres humains sur cette terre, on ne peut pas continuer à « tendre la joue » à ses extrémistes qui se font plus voir et entendre que ceux qui respectent la laïcité républicaine. Il ne s’agit pas, chez les djihadistes, de préserver une culture mais d’imposer une religion qui montre des aspects barbares moyenâgeux que d’autres ont abandonnés depuis plusieurs siècles. C’est pour cela que la majorité des Français musulmans devraient, contrairement à ce que pensent certains d’entre eux, s’impliquer davantage contre la dérive djihadiste, car elle les concerne au premier chef. Nombres de Musulmans en sont les premières victimes. Les Djihadistes sont en train de ruiner tous les progrès réalisés pour le « vivre ensemble » par l’usage de méthodes fascistes et barbares. Ils sont recrutés dans les banlieues populaires où ils choisissent entre le banditisme et l’Islamisme radical, confondant parfois les deux. Des prédicateurs en font des barbares. C’est le danger d’une religion où chacun peut s’autoproclamer Imam et manipuler des esprits faibles.

    Il est temps de choisir son camp : celui d’une république religieuse avec ses guerres intestines ou celui de la laïcité ? Il est temps de sortir de l’angélisme et d’interdire tout prosélytisme religieux contraire aux droits de l’homme et du citoyen. Nous sommes dans une guerre civile contre un fascisme politique et religieux. Dans cette guerre, les médias ne jouent pas leur rôle et attisent plus souvent les haines. Des intellectuels utilisent le contexte social comme un fonds de commerce. On ne mesure pas encore le mal que fait et fera le livre de Houellebecq « Soumission », ou celui d’Eric Zemmour. Le fait est que les Français de toutes les confessions devraient sortir des idées reçues et combattre tout ce qui les divise. Aujourd’hui, la charia, le Djihad, la burka… divisent les Français de toutes confessions. A ce titre et par l'usage qu'en font les djihadistes, ils sont clairement condamnables par tous. La laïcité reste la condition indissociable de la démocratie et des valeurs républicaines dont la liberté, l’égalité et la fraternité. Les vrais combats ne sont pas religieux mais sociaux. A chacun de prendre sa part pour ne pas laisser la fracture se creuser à chaque attentat. A Charlie Hebdo, ils ont tué des journalistes et des dessinateurs de presse connus : Charb, Cabu, Wolinski et Tignous. C’est la démocratie et l’humour qui étaient visés par le fascisme djihadiste au cri de « Allah Akbar ! » sous le prétexte de « venger le prophète », une vengeance inculquée par quelque Imam autoproclamée en lien avec un réseau terroriste, sans doute ! 

    Ces propos n’engagent que celui qui les écrits mais qui les partage volontiers avec tous ceux qui ne veulent pas que la France soit un terrain d’affrontement entre Islamophobes et Islamistes, acteurs d’un même danger : le fascisme. En ce qui concerne l’actualité internationale, la barbarie est insoutenable en Syrie et en Irak notamment mais il faut aussi une analyse politique et historique poussée pour en connaître les dessous. La communauté internationale n’est pas exempte de tout reproche.  

    Fucone

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  • Austérité en Grèce, ça suffit !

     

     

     Les marchés financiers et les dirigeants de l’Union Européenne (UE) tremblent. Le 25 janvier, le peuple grec pourrait donner une majorité parlementaire à Syriza, la coalition de gauche opposée à l’austérité imposée depuis 6 ans.

    La dictature de l’Europe de la finance

    En 2008, les grandes banques privées (allemandes et françaises en particulier) ont été sauvées de la crise par des dizaines de milliards d’euros offerts par l’UE. A partir de 2010, ces banques et les marchés financiers ont exigé des taux d’intérêt de plus en plus élevés pour les prêts accordés à laGrèce. Ce pays a dû emprunter de plus en plus– la dette publique est passée de 120% à 175% de la richesse du pays – pour rembourser… des intérêts aux banquiers!

    Le Fonds Monétaire International (FMI), la Commission Européenne (CE) et la Banque Centrale Européenne (BCE) ont alors mis sous tutelle la Grèce. Cette « Troïka » a imposé des« mémorandums ».

    Les prêts consentis à la Grèce (pour rembourser et enrichir les marchés financiers !) ont été conditionnés par des plans d’austérité drastiques:

    - Coupes claires dans les budgets sociaux (jusqu’à 50% de moins pour la santé, l’éducation, la protection sociale).Réduction drastique des allocations (chômage, famille, retraite…). Réduction des salaires de 25 à 30% (public et privé). Suppression de 150 000 postes dans le secteur public.

    - Augmentation des impôts indirects sur les biens consommation quotidienne, l’électricité, l’eau, etc.. Augmentation de 30% des billets de tous les transports publics. En revanche, réduction des impôts sur les sociétés. Privatisationsdans les ports, les transports, les télécommunications, la distribution d’eau, de gaz, d’électricité, fermeture de la télévision publique.

    Un pays détruit, un peuple étranglé

    Avec cette politique inhumaine, la récession est devenue dépression, crise sociale, sanitaire, humanitaire !

    La récession dure depuis 6 ans avec un effondrement d’ ¼ de la richesse nationale produite. Près de 800 000 personnes ont perdu leur travail en 3 ans. Le taux de chômage est passé de 8% à 30% en 6 ans (60% pour les moins de 25 ans). Des centaines de milliers de jeunes ont dû quitter le pays. Les suicides et l’usage de l’héroïne ont explosé. Avec le démantèlement du système de santé,les médicaments manquent, les délais sontdevenus trop longs pour avoir accès à un médecin, les cas de séropositivité ont augmenté, le paludisme a fait son retour. Des enfants sont victimes de malnutrition, et la mortalité infantile a augmenté de 40%.

    La surexploitation des ressources naturelles a entraîné des dégâts environnementaux irréversibles.

    Si la résistance du peuple grec été massive (grèves générales, manifestations, occupations, expériences autogestionnaires…) l’Union européenne et les marchés ont tout fait pour imposer leur dictat. Les droits constitutionnels, démocratiques et sociaux du peuple grec ont été foulés aux pieds.

    Pour éviter un référendum ou empêcher la gauche anti-austérité de gagner la majorité au parlement, ils ont menacé le pays d’exclusion de la zone euro et de suspension de toute « aide ». Ils ont fait pression pour que soient nommés des ministres directement issus des banques et des institutions européennes. Des dirigeants de pays de l’UE comme Hollande ont « mis en garde » le peuple grec sur les conséquences de ses votes.

    En Grèce, droite conservatrice et social-démocratie libérale se sont alliées (ponctuellement avec l’extrême-droite) pour appliquer le dictat austéritaire. La répression des mouvements sociaux a été violente. Un parti nazi a profité du délabrement social et politique,devenant une force représentée au parlement.

    Avec les grecs, pour la fin de l’austérité et une autre Europe !

    Syrisa porte l’espoir des peuples d’Europe. Sa victoire viendrait ébranler l’édifice austéritaire. Elle constituerait une formidable occasion d’engager une rupture avec cette construction libérale de l’Europe.

    La Troïka mène une guerre sociale pour imposer la poursuite de la cure ultra-libérale et le bradage des richesses du pays, tout en endettant encore plus l’État afin de museler définitivement les pouvoirs publics.

    D’ores et déjà, les puissants de ce monde cherchent à terroriser le peuple grec. Le FMI suspend son « aide » en attendant le résultat des élections. En cas de victoire de Syriza, ils chercheront à asphyxier le pays, pour décourager tout élan de mobilisation des populations pour rompre avec l’austérité.

    Organisons le soutien à Syriza et au peuple grec ! Exigeons du gouvernement français et de tous ceux de l’UE :

    - La non-ingérence dans les choix démocratiques du peuple grec.

    - L’annulation de la dette illégitime de la Grèce à l’égard des banques et des institutions qui sont les véritables responsables de la crise.

    - La fin du mémorandum et l’abrogation de toutes les mesures anti sociales et des privatisations de biens publics imposées depuis 2010.

    - La poursuite en justice la Troïka et des réparations pour les dégâts humains et écologiques.

    En Europe, la socialisation des banques et un contrôle citoyen social et démocratique sur le système bancaire.

    Le contrôle strict des mouvements de capitaux, la taxation des transactions financières, l’arrêt du recours des États aux marchés financiers.

    En France et dans toute l’Europe, organisations de gauche, syndicats, mouvements sociaux et citoyen-ne-s, construisons un large mouvement de solidarité pour le respect des choix du peuple grec, la rupture avec l’austérité en Grèce comme ailleurs, la désobéissance à cette Union européenne et ses traités, pour une Europe sociale, écologique et démocratique.

     

    contact@ensemble-fdg.org 20 rue du Chaudron 75010 Paris www.ensemble-fdg.org

     

     

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