-
Par Manca alternativa le 1 Septembre 2014 à 12:24
A l’université du PS, Manuel Valls a été accueilli par la bronca d’une partie de l’auditoire qui a repris le slogan des frondeurs : « Vive la gauche ». Pour obtenir le silence, Il a d’abord rendu hommage aux victimes de l'effondrement d'un immeuble à Rosny-sous-Bois dimanche matin ainsi qu'à Christian Bourquin, président PS du conseil régional de Languedoc-Roussillon décédé le 26 août. D’emblée, c’est tactiquement bien joué.
Il a ensuite fait un faux discours de rassemblement dans lequel est apparue sa conception personnelle du débat démocratique qui se résume à dire : « Cause toujours, j’ai le pouvoir ». Il n’a laissé aucun espace à ceux qui contestent son action, même s’il a rendu hommage à Montebourg et Hamon avec un cynisme qui sentait la récupération. Il a réaffirmé son engagement à gauche en égrenant des thématiques consensuelles au PS: intégration des banlieues, laïcité, soutien à la jeunesse et à l'éducation, justice sociale, égalité et patati et patata… etc. Il s’est évertué à relire les reformes engagées et à venir sous le prisme des valeurs de gauche. Il a enfilé un gant de gauche en velours dans sa main libérale de fer. Comme la veille devant le patronat, il s’est fait le chantre du libéralisme, tout en déclarant son amour des socialistes comme il l’avait fait envers les entreprises devant les patrons du Medef. Il aime les socialistes qui ne sont plus socialistes. Alors qu’il s’est évertué à marginaliser ceux qui s’opposent à lui, il a exhorté les socialistes à un respect mutuel. « Respectons-nous ! » a-t-il martelé avant de demander dans une anaphore, pour Hollande, soutien et affection. « Le chef de l'Etat mérite le respect de tous, il mérite notre affection, il mérite notre loyauté, il mérite notre soutien parce que c'est grâce à lui, c'est grâce à son engagement, c'est grâce à son élection, que nous pouvons aujourd'hui gouverner, que nous pouvons assumer nos responsabilités et si les socialistes ne sont pas au premier rang pour le soutenir, qui pourrait alors le faire ? Alors je vous demande, au-delà des questions naturelles, au-delà des débats, de dire et de proclamer, oui, notre soutien et notre affection au chef de l'Etat. C'est notre devoir d'être à ses côtés… » a-t-il déclaré.
Drôle de soutien qui n’a fait que mettre l’accent sur l’impopularité du président. Quel respect de sa part pour les militants? Il a limogé trois ministres socialistes qualifiés de « frondeurs » et il s’efforce d’effacer le mot « socialisme » au sein d’un parti dont c’est le fondement. Gouverner, c’est être sur sa ligne libérale. Ailleurs, point de salut ! Voilà le message délivré avec, sournoisement, le spectre d’une dissolution de l’assemblée nationale et d’un échec électoral qui renverrait pour longtemps la « gauche » dans l’opposition. Lorsque Valls parle de la gauche parlementaire, il ne parle que du PS et de ses élus qui pourraient perdre leurs mandats électifs. Il leur a demandé de se lever pour approuver sa politique économique et tous les premiers rangs ont amorcé le mouvement autour de Bartolone, président de l’assemblée nationale.
Manuel Valls persiste et signe. Pour le faire devant les socialistes, il a usé et abusé de l’art oratoire en lisant le texte ambigüe d’un François Hollande en campagne électorale : professions de foi, références historiques récupérées comme celle du conseil national de la résistance, anaphores… mêmes intonations, même art oratoire. Pour exemple : « La gauche, celle qui gouverne, c'est celle qui tient quand toutes les digues s'apprêtent à rompre. La gauche, celle qui gouverne, c'est faire, surtout quand c'est difficile. La gauche, celle qui gouverne, ce n'est pas revenir, ajourner, rétrograder. La gauche, celle qui gouverne, c'est avancer, réformer, progresser! La gauche, celle qui gouverne, c'est aller chercher l'espoir surtout quand il n'y en a plus. La meilleure façon de ne pas renoncer à l'idéal, c'est de ne jamais renoncer au réel!" » On croirait entendre Hollande.
Manuel Valls a évité d'aborder le fond des sujets qui fâchent comme le logement ou encore l'abaissement des seuils sociaux. Il vient pourtant de revenir sur ce qui, dans la loi Duflot, était la réalisation d’une promesse électorale de François Hollande : le contrôle des prix des loyers. Ce recul a d’ailleurs déjà provoqué des réactions au sien du PS et pas des moindres puisque Martine Aubry est monté au créneau pour que la promesse soit tenue en ce qui concerne Lille. Parmi les ministres, seule Christiane Taubira a refusé une soumission totale en répondant à l’invitation des frondeurs par sa présence à une réunion. Magnanime, Valls a minimisé ce geste et embrassé cette dernière à son arrivée à l’université d’été.
Non, ce n’était pas un discours d’union mais celui de la soumission demandée d’abord aux élus socialistes. Manuel Valls fait preuve d’autoritarisme politique comme il fait preuve d’autoritarisme social. Il va jusqu’à nier l’austérité de la politique menée sous prétexte qu’un niveau de budget nécessaire est maintenu pour les fonctions régaliennes de l’Etat que sont la police, la justice et l’éducation nationale. « Nous ne faisons pas de l'austérité » a-t-il répété huit fois, évoquant la réforme pénale, les emplois d'avenir, l'allocation de rentrée scolaire, la hausse du RSA ou encore des bourses pour les étudiants. Pourtant, c’est bien 50 milliards d’euros qui vont être économisés dans le budget national alors que 40 milliards ne seront pas collectés auprès des entreprises. On le sait : selon lui il est absurde de parler de « cadeaux au patronat ». Pourtant, aucune contrepartie ne sera demandée aux patrons qui seront donc les bénéficiaires de l’austérité budgétaire de l’Etat, c’est-à-dire de la mise au pain sec du secteur public dans son ensemble.
Manuel Valls est venu à l’université d’été du PS pour convaincre et non pour écouter. Il débat tout seul en jouant le tribun qui manipule les foules. Le gouvernement Valls, c’est encore plus de soumission à la Finance et aux grands patrons….
IL FAUT CONSTRUIRE UNE ALTERNATIVE A GAUCHE ! C’EST SOUHAITABLE ! C’EST POSSIBLE !
Pidone
votre commentaire -
Par Manca alternativa le 27 Août 2014 à 10:04
Ultime provocation : la finance à l’industrie !
François Hollande est bien le nouveau shroëder français. Aujourd'hui Manuel Valls va aller recevoir les félicitations du Medef qui tient son université.
La liste de ministres a été dévoilée et nous ne retiendrons que quelques noms correspondant aux nouveautés :
- Ministre de l'Industrie, de l'Économie et du Numérique : Emmanuel Macron remplace Arnaud Montebourg. Le signal est fort car le nouveau ministre vient du monde de la Finance. Emmanuel Macron, né le 21 décembre 1977 à Amiens, est un banquier, haut fonctionnaire et homme politique français. Banquier d'affaires chez Rothschild depuis 2008, il a occupé de mai 2012 à juin 2014 les fonctions de secrétaire général adjoint de la présidence de la République. Le nouveau ministre est un proche du candidat Hollande. « Mon ennemi, c’est la Finance ! » On s’en souvient encore… « Moi président je… » Il s’est bien foutu de nous le candidat Hollande. La nomination d’un financier à Bercy est une provocation de plus pour affirmer la soumission à l’idéologie libérale de tout le gouvernement.
- Ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche : Najat Vallaud-Belkacem qui est récompensée pour sa loyauté. C’est la bonne élève du gouvernement qui s’occupera de l’éducation nationale. Elle représente la diversité puisqu’elle a des origines marocaine et algérienne. Bien sûr, nous sommes pour la diversité si elle s’accompagne des compétences nécessaires dans un ministère dont l’importance n’est plus à démontrer et qui a déjà souffert de l’incompétence de plusieurs ministres de gauche et de droite. Pour l’heure, la seule vraie satisfaction est que sa nomination est une provocation légitime au conservatisme de la Droite et au racisme de l’extrême-droite. Toutefois, elle entraîne aussi le risque de favoriser un peu plus la montée du Front national, si on considère la carrière rapide de la nouvelle ministre de l’éducation nationale dans un secteur où l’expérience est nécessaire. Il ne faudrait pas que sa nomination entre dans ce que Sarkozy appelait la « discrimination positive » ou bien ne soit qu’un alibi de diversité, comme les ministres sortants étaient des alibis de gauche.
- Ministre de la Culture et de la Communication : Fleur Pellerin. Voilà une libérale qui pratique la langue de bois et sait être discrète. Elle ne défendra pas les intermittents du spectacle et ne fera que son job. Cette haute fonctionnaire et femme politique française a été conseillère référendaire à la Cour des comptes et présidente du Club XXIe siècle de 2010 à 2012, ministre déléguée chargée des PME, de l'Innovation et de l'Économie numérique dans le gouvernement Jean-Marc Ayrault I puis II du 16 mai 2012 au 2 avril 2014. Elle a été nommée secrétaire d'État chargée du Commerce extérieur, du Développement du tourisme et des Français de l'étranger dans le premier gouvernement Valls, le 9 avril 2014. C’est une gestionnaire souriante. Elle est toujours là, obéissante et partisane de l’austérité. Pas très enthousiasmante cette nomination, lorsque l’on connaît le peu d’intérêt que porte François Hollande à la culture. La Culture ne se réduit pas au numérique et à la télévision.
Les trois nouveaux ministres sont jeunes. C’est le seul point positif. Quant à en faire de « beaux symboles », comme l’a dit Valls hier au journal de David Pujadas, nous n’irons certainement pas jusque là.
Un départ discret n’a pas fait l’objet de commentaires : celui du Ministre délégué au transport, Frédéric Cuvellier. « Courage, fuyons ! », semble être sa devise. Souvenons-nous qu’il a géré le dossier SNCM jusqu’à faire croire à un plan de relance avec acquisition de nouveaux navires. Il n’assumera pas le sort final réservé aux employés de la compagnie maritime. Son successeur pourra ainsi annuler toutes les promesses faites et accepter la mise en redressement judiciaire avec un plan de licenciement drastique.
Le sénateur Placé n’a pas convaincu les Verts à sa participation au gouvernement. Comme aucun ministère régalien n’a été offert au président du PRG, ce parti qui porte mal la « radicalité de gauche » a maintenu son effectif au gouvernement.
Dans ce deuxième gouvernement Valls, tous les promus ont dû faire allégeance à la politique économique du gouvernement. Pourtant François Hollande n’a pas été choisi par le PS et élu pour cette politique. Manuel Valls est arrivé loin derrière Aubry et Montebourg aux Primaires socialistes. C’est donc un courant socialiste minoritaire qui s’impose, grâce à un état-major peu soucieux des aspirations de leurs militants. Ils ont pour habitude de dire qu’ils favorisent les débats mais, dès que des voix s’élèvent, ils les renvoient à un devoir de réserve comme dans l’armée.
En ce qui concerne la majorité présidentielle, elle sera mise au pied du mur par un vote de confiance. C’est un peu « Marche ou crève ! » De nombreux députés socialistes, y compris les « frondeurs » savent qu’une dissolution de l’assemblée ne serait pas suivie de leur réélection et ferait entrer de nouveaux députés FN dans l’hémicycle. Hollande et Valls manipulent ainsi les socialistes en restant sourds à tout changement de cap.
Cette marche forcée du libéralisme économique aura des conséquences désastreuses pour toute la gauche et favorisera encore la montée du Front national. Hollande et Valls sont en train de porter des coups à la démocratie en usant des jeux politiques que permet la Constitution de la Cinquième république. La démocratie est en danger et seule une réforme constitutionnelle pourrait la sauver en faisant que…
- les électeurs votent pour des idées et des programmes, non pas pour élire un menteur professionnel.
- les élus ne s’installent pas dans des rentes de situation en formant des majorités soumises à l’Exécutif.
- les électeurs soient équitablement représentés à l’Assemblée nationale au lieu de maintenir des scrutins majoritaires sous prétexte de ne pas y faire entrer des extrémistes.
- le Sénat ne soit plus, comme le Conseil économique et social, un cimetière des éléphants ou une sinécure pour des recalés des autres élections.
- le Président ne soit plus un ludi magister, un maître des jeux électoraux…
La liste n’est pas exhaustive des idées pour une nouvelle constitution et une nouvelle république mise à l’abri des dérives bananières et des lobbies, une république dans laquelle le peuple ne remet pas tous les pouvoirs dans les mains d’un seul homme. Les expériences successives vécues depuis plusieurs présidences devraient servir de leçons. Contrairement à ce que pense Manuel Valls, ce n’est pas la mort de la gauche qui se profile mais celle de la Cinquième république.
Battone
votre commentaire -
Par Manca alternativa le 26 Août 2014 à 14:55
Un proverbe breton dit « Qui voit l’île de sein, voit sa fin ». François Hollande a choisi d’aller dans ce lieu de naufrages le jour de la fin du premier gouvernement Valls. Trempé et les lunettes embuées, il a fait un discours sous une pluie battante, comme sous une tempête. Il commémore encore et encore, pendant que des ministres vont être passés par-dessus bord pour mutinerie ! Ils ont osé demander tout haut un changement de cap. Hollande et Valls veulent un nouvel équipage soumis à la politique de l’offre, au libre échange et à l’austérité. Au-delà de cette péripétie, on sait que le changement n’interviendra plus. Cette tempête dans un verre d’eau, au-delà du cap maintenu, est une première péripétie de la future campagne des présidentielles. Hollande garde sa stratégie en pensant qu’une amélioration de la situation économique le sauvera. Il s’est mis dans les rails économiques de Sarkozy et de Merkel. Parmi ceux que l’on appelle les frondeurs du PS, certains préparent leurs candidatures et misent sur un échec de la politique économique menée en réclamant une autre politique que le Front de gauche a réclamée dès le début du quinquennat. Ces frondeurs ont jusque là suivi le cap du capitaine de pédalo et ont même participé au gouvernement Valls. Ils ont pour la plupart voté toutes les propositions de lois des gouvernements socialistes successifs, tout en se plaignant aujourd’hui de n’avoir pu infléchir la politique d’austérité qu’il dénonce plus fortement aujourd’hui. Montebourg, Hamon et Filippetti libèrent trois postes de ministres.
Que va-t-il se passer sur le plan politique ? Hollande et Valls vont choisir aujourd’hui les contours d’un nouveau gouvernement. La première hypothèse est celle d’un effectif réduit et soumis à une stricte réserve. Le seconde est plus tactique et se résume à vouloir diviser les frondeurs pour régner. Pour cela, il suffit de faire entrer au gouvernement des frondeurs socialistes modérés et un écologiste qui n’attend que cela, Jean-Vincent Placé. C’est le sénateur qui ne paie pas ses contraventions et a omis des actions dans une société dans sa déclaration de patrimoine. Il se pourrait que l’on aille aussi chercher parmi les amis de François Hollande, comme le grand patron Louis Gallois, auteur du rapport sur la compétitivité, placé chez PSA Peugeot pour contribuer à la relance de l’entreprise.
Nous verrons si le nouveau gouvernement voit son prochain budget rejeté, ce qui signifierait qu’il n’a plus de majorité. Il est fort probable que les frondeurs n’iront pas jusque là car la question de la dissolution des l’assemblée nationale se poserait avec une crise institutionnelle.
A l'Assemblée nationale, le groupe PS et apparentés compte 290 députés, celui du PRG et apparentés, 15. La majorité absolue est de 289. Cette crise politique semble entretenir les doutes sur la pérennité d'une majorité acquise à Hollande et Valls, qui a déjà déploré jusqu'à 41 défections parmi les parlementaires socialistes sur le programme d'économies présenté en avril dernier. Toutefois, on peut s’interroger sur cette nouvelle tempête et qui a intérêt à jouer le Méphisto : Montebourg, Valls ou Hollande ? Hollande a confié la barre à Valls pour maintenir le cap libéral de l’austérité en pensant peut-être garder à l’œil sur un rival tout en profitant de sa popularité à droite. Toutefois il n’a fait qu’accentuer la confusion parmi les socialistes. De son côté, Valls compte sur le poste de Premier ministre pour être présidentiable mais il lui faut partager l’impopularité de Hollande et sa propre impopularité à gauche. Comme prévu, Montebourg s’est positionné comme un candidat aux primaires, persuadé que François Hollande ne se représentera pas. Il compte sur l’appui des frondeurs.
Quel constat faire ? Après le virage de Mitterrand en 1983, la gauche s’est divisée et la division n’a fait que s’accentuer. Il y a maintenant un parti socialiste aux mains de libéraux et une gauche radicale qui refuse la soumission à la politique de l’offre et du libre échange qui conduit à faire supporter les crises aux salariés du secteur public et aux fonctionnaires soumis à l’austérité. Cette fracture a été immédiatement assumée par ceux qui ont rejoint le Front de gauche et l’actualité politique leur donne raison là où d’autres ont préféré accompagner une politique contraire aux idéaux de la Gauche et du socialisme. La nomination de Manuel Valls au poste de Premier ministre a confirmé que le changement proposé par Hollande lors de sa campagne électorale n’était qu’une promesse électorale qu’il ne tiendra plus. Seule une forte opposition de gauche au sein du PS aurait pu le forcer à changer de cap et elle ne pouvait être efficace qu’à l’Assemblée nationale. Tous ceux qui lui ont apporté leurs soutiens sont responsables de la politique antisociale qui ne fait qu’aggraver la situation économique et plomber la croissance, sans résorber le chômage.
La majorité présidentielle a fonctionné jusqu’à présent, malgré les rodomontades de quelques uns. Les dernières élections n’ont eu aucun effet si ce n’est celui (contraire aux aspirations du peuple de gauche) de propulser Manuel Valls Premier ministre. François Hollande n’entend plus les voix de ses électeurs. Il est entré dans un autisme politique irréversible. Il répète comme un leitmotiv « Je ne changerai pas de cap ». Il pense toujours que la situation économique va s’améliorer et que des courbes et des indices vont sauver son quinquennat. L’humanisme, il ne le montre que pour les commémorations. Il n’a de compassion que pour les morts qui lui donnent l’occasion de faire de beaux discours.
Hier Montebourg a fait une déclaration en fustigeant la politique économique et sociale du gouvernement. Filipetti avait adressé une lettre de démission. Hamon s’explique sans vouloir de rupture avec les Solfériniens. Tous trois ne font que reprendre ce que le Front de gauche répète depuis deux ans et qui est qualifié d’extrémisme de gauche alors que cela répond simplement aux idéaux d’une politique sincèrement à gauche. On découvre aujourd’hui que l’austérité plombe la croissance. On trouve injuste que ce sont les salariés qui aient payé la crise et à qui on fait payer la sortie de crise. Autant de vérités que le Front de gauche ne cesse de dénoncer, comme il ne cesse de demander une sixième république.
Après Sarkozy, la présidence de François Hollande repose le problème de la constitution de la 5ème république qui a donné trop d’importance aux élections présidentielles. La démocratie est entrée en déliquescence et une grande partie des électeurs ne se déplacent plus pour les autres élections. En 2017, ils en feront de même et la France pourrait avoir un nouveau président élu avec moins d’un quart des inscrits. Déjà nous avons des présidents élus par défaut : on vote en France davantage contre un candidat que pour un programme. Et les programmes électoraux deviennent des publicités mensongères ! Il est temps de réclamer une Sixième république qui redonne le pouvoir au peuple et ne le remet pas entre les mains d’une seule personne dont l’élection repose aussi sur les financements des campagnes, les lobbies et les scandales.
Un nouveau gouvernement va être connu dans la journée. Quoi de neuf ? Rien ! Taubira, après de fausses rumeurs de départ, s’accroche à son ministère. Benoît Hamon aurait bien voulu conserver le sien. Des noms circulent. Sapin, Fabius et Cazeneuve restent à leur poste. Finalement, il n’y a que trois portefeuilles à redistribuer. Le numéro un de FO, Jean-Claude Mailly, souhaite que figure un "ministre chargé de l'Industrie" dans le nouveau gouvernement Valls pour "poursuivre les travaux" entamés par Arnaud Montebourg. Demain, au conseil des Ministres, tout le monde fera bonne figure et la langue de bois sera la règle.
Hollande est revenu de l’île de Sein où il a beaucoup plu… Non ! Ce n’est pas Hollande qui a beaucoup plu au public présent mais simplement une constatation météorologique qui l’a fait se mouiller. Ce président semble avoir la phobie du parapluie pourtant prisé dans l’administration. Il faut dire qu’au poste de président, il n’en a métaphoriquement plus besoin, sauf sous la pluie mais il croit toujours au beau temps même dans la tempête. Alors la pluie, il l’ignore comme s’il ne s’agissait que des pleurs de ses électeurs. Cet homme n’a aucune sensibilité et surtout pas celle de gauche.
Ce soir, nous aurons la liste des promus mais le changement n’est ni pour maintenant ni pour demain.
Fucone
votre commentaire -
Par Manca alternativa le 20 Août 2014 à 09:29
En direct de Gaza
Mardi 19 août 2014
Il est 24 h.
L’armée de l’occupation israélienne viole la trêve de 24 heures respectée par les factions de Gaza.
L’aviation israélienne a mené plus de 70 raids partout dans la bande de Gaza ce mardi 19 août 2014.
Trois palestiniens ont été tués suite à ces raids dont une fille de 3 ans et une femme de 67 ans.
60 Palestiniens ont été blessés.
Une mosquée a été détruite.
Trois maisons ont été détruites.
Un cimetière a été visé dans la ville de Gaza.
Une ambulance a été visée au centre de la bande de Gaza.
Trois ambulanciers ont été blessés.
Et ça continue !
L’armée israélienne ne respecte aucune trêve et continue d’agresser les civils dans la bande de Gaza.
Devant le silence complice d’une communauté internationale officielle.
Et devant l’absence des médias qui occultent cette réalité.
Gaza résiste malgré les attaques israéliennes.
Gaza existe malgré les violations israéliennes.
Gaza persiste malgré l’offensive militaire israélienne.
Gaza vit malgré les bombardements israéliens.
Gaza espère malgré l’occupation israélienne.
Amitiés de Gaza sous les bombes.
Ziad Medoukh
votre commentaire -
Par Manca alternativa le 5 Août 2014 à 09:53
Qu’attend la communauté internationale ? Un génocide ?
De nombreuses voix s'élèvent contre l'agression israélienne à Gaza, dont celle de Rony Brauman, ancien président de Médecins sans frontière France. On aimerait que notre "moi président" dénonce lui aussi et sans détour cette agression intolérable qui se solde - il est bon de le rappeler - par près de 2000 morts, des milliers de blessés, une région ravagée par les bombes. Même les écoles de l'Onu ne sont pas épargnées. Au nom de qui? Au nom de quoi? Aurait-il un pays au-dessus des lois internationales?
Comment ne pas éprouver un sentiment de malaise et de colère devant le manque de courage politique et d’humanité pour dénoncer les crimes dans la Bande de Gaza après des jours et des jours, des morts et des morts. Dans certains journaux et de la part de certaines organisations politiques, pas une seule ligne de dénonciation radicale de ces crimes commis par l’armée israélienne sur les populations civiles de Gaza. Cette remarque vaut pour la Corse où d’aucuns brillent par leur silence. Par ailleurs d’autres déplorent les morts mais font une totale abstraction du contexte géopolitique qui suscite un sentiment d’injustice face à l’impunité dont jouit l’Etat d’Israël, ou du contexte intérieur - interdiction administrative des manifestations - qui a suscité des réactions de révolte. Les débordements et dérives dans Paris ou Sarcelles font l’objet d’enquêtes dont nous attendons les conclusions, au lieu de stigmatiser des associations pro-palestiniennes là où il y a eu provocation ou ingérence de casseurs qui profitent de toutes les manifestations pour se défouler.
La piètre et lâche posture de François Hollande, dès sa prise de position au début du conflit, est en rupture avec la politique étrangère plus équilibrée de tous ses prédécesseurs dans ce conflit, d’une part, et le parti pris sans nuances de Manuel Valls, d’autre part, n’ont fait que renforcer les sentiments de révolte populaire.
Hier, lors des commémorations de la guerre 14-18, François Hollande a mêlé l’avion civil abattu en Ukraine et les massacres de Gaza, pour dire que la neutralité n’était plus de mise. Il aura fallu près de 2000 morts palestiniens et des manifestations en France pour obtenir cette prise de position qui n’aura sans doute aucune portée face à l’attitude des Américains et de leurs alliés européens. Hollande n’a d’ailleurs demandé expressément aucune sanction contre Israël. Nous en sommes à des mots, là où il faut urgemment des actes, alors que les sanctions contre la Russie mettent en danger la paix en Europe, sans que l’on sache avec certitude de quel côté l’on nous ment.
A droite de l’échiquier politique, en dehors de Villepin en quête d’audience, nous n’avons entendu aucun leader politique s’élever franchement face aux injustices dont sont victimes les Palestiniens. Même BHL évite le sujet et préfère réserver son indignation à la Syrie. Un silence qui en dit long sur les engagements humanistes à géométrie variable de ce pseudo-philosophe bling bling.
L’islamophobie ambiante et croissante brouille les esprits. Alors que des intégristes haineux s’en prennent aux chrétiens dans une pseudo-république islamique et face au massacre d’un peuple fut-il à majorité musulmane, faut-il pour autant s’inscrire dans cette lâcheté collective et complice ou adopter un discours sans nuance et extrême?
Un Etat, Israël, défie de manière arrogante le droit international. Les pays arabes sont autant, sinon plus, à blâmer dans cette situation de souffrance et d’injustice dans laquelle est plongée la population palestinienne depuis trop longtemps car ils n’ont jamais fait front commun pour défendre les droits légitimes du peuple palestinien, maintes fois reconnu par les Nations Unies. Le nouveau pouvoir égyptien - la dictature Al Sissi - délaisse la population palestinienne et se réjouit de la tentative de destruction du Hamas ; les monarchies pétrolières ou gazières, avec la bienveillance occidentale, sont plus investies dans la lutte fratricide sunnite-chiite qui ne débouche que sur plus de radicalisation. Cela n’efface pourtant en rien la responsabilité de l’Etat d’Israël dans la commission de crimes internationaux. Cela ne justifie pas l’inaction de la communauté internationale dont la passivité a été déjà coupable dans le passé lors de la commission de génocides.
La nouvelle commission d’enquête internationale décidée par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU établira-t-elle la nature des crimes, qui sont passibles de poursuites devant la Cour pénale internationale ? Les Etats Unis, qui sont le véritable point de blocage à une solution équilibrée et durable de ce conflit, envoient un médiateur sans réel pouvoir de convaincre l’Etat d’Israël, tout en le fournissant en armes et munitions. Quelle démonstration de cynisme politique ! Les Européens tergiversent, comme d’habitude, en ordre dispersé : ceux qui continuent à culpabiliser pour les crimes de la seconde guerre mondiale à l’encontre des Juifs s’abstiennent. Ils se mettent tous rapidement d’accord, en osmose avec les USA, sur les mesures prises contre la Russie à propos des combats en Ukraine, alors que la Russie n’est pas officiellement en guerre contre l’Ukraine. A contrario, ils traînent les pieds avec Israël soutenu par les Américains, malgré la position du représentant de l’ONU contre les agissements criminels de l’Etat hébreu.
L’absence de sanctions prises contre Israël, alors que cet Etat continue ses opérations militaires malgré toutes les répétitions des crimes, n’en est que plus révoltant et alimente le sentiment d’incompréhension face à la politique étrangère discriminatoire de cette Europe atlantiste.
Le rapport Goldstone sur les crimes commis pendant la guerre contre Gaza fin 2008-début 2009 avait été approuvé par l’Assemblée générale des Nations Unies le 5 novembre 2009. Ce rapport pourtant équilibré, qui estimait que des crimes de guerre avaient été commis à la fois par Israël et les Palestiniens lors dudit conflit, n’a pas été suivi d’effets. La résolution des Nations Unies avait indiqué : « Ce vote est une déclaration importante contre l’impunité. C’est un appel en faveur de la justice [...] Sans justice, il ne peut y avoir de progrès vers la paix. Un être humain devrait être traité comme un être humain sans tenir compte de sa religion, de sa race ou de sa nationalité. Toutes les parties concernées devraient maintenant consacrer leurs efforts pour mettre en œuvre cette résolution ».
L’histoire du conflit israélo-palestinien est déformé par des média français, qui sur ce thème comme sur d’autres, sont pour la plupart, incompétents ou volontairement partiaux. Pourtant, s’élèvent les voix courageuses des intellectuels, militants des droits de l’homme, juifs de France ou d’Israël, alors que les idées extrêmes, de quelque bord, mènent au chaos humanitaire et à l’impasse politique. Ceux qui les relaient de manière aveugle tombent aussi dans cet extrémisme.
Au dernier bilan, près de 2000 morts, près de 10.000 blessés, des milliers de maisons détruites du côté palestinien, alors que, du côté israélien, on dénombre 66 soldats et 3 victimes civiles. En 25 jours, le nombre journalier des morts palestiniens dépasse le total de ceux israéliens sur toute la période. Chez les Palestiniens, les victimes sont en très grande majorité des civils parmi lesquels des femmes et des enfants. Les chiffres sont accablants. Doit-on penser que les Israéliens considèrent le peuple palestinien comme un réservoir d’otages qui paie le prix du sang ? La vie d’un soldat israélien dans une action armée vaut-elle celles de 91 Palestiniens, femmes et enfants compris, comme cela s’est passé, vendredi dernier, après la mort du soldat Hadar Goldin.
La folie meurtrière d’Israël alimente la haine entre les deux peuples et l’impossibilité de créer les conditions à l’établissement d’une paix durable. Israël ne fait que renforcer la popularité du Hamas et recréer les conditions de nouveaux massacres. La dénonciation des violations graves des droits de l’homme, et notamment celle des crimes internationaux est un impératif moral et politique. Les droits de l’homme sont uns et indivisibles ; ses normes et principes s’appliquent à tous et en toutes circonstances. Les Israéliens ne peuvent transiger sur ces principes au nom de la Shoah. Au-delà des positions pro-palestiniennes ou anti-Hamas, pro ou anti-israéliennes, il est question d’exprimer son refus des crimes internationaux, du règne de l’impunité et enfin être solidaire avec les populations civiles palestiniennes.
Nous l’avons dit : des voix s’élèvent dont celle de Rony Bauman. Le politologue américain Norman Finkelstein, fils de juifs survivants du ghetto de Varsovie, s’est fait connaître par ses écrits sur le conflit israélo-palestinien et par les polémiques suscitées par sa critique de ce qu'il a appelé « l'Industrie de l'Holocauste », terme par lequel il désigne les organisations et les personnalités juives (notamment le Congrès juif mondial ou Elie Wiesel) qui selon lui instrumentaliseraient la Shoah dans un but politique (soutenir la politique israélienne) ou mercantile (obtenir des réparations financières de la part de l'Allemagne et de la Suisse). On ne peut l’accuser d’antisémitisme car c’est au nom de la Shoah qu’il condamne la torture et les massacres au lieu de les justifier. Norman Finkelstein mène des actions symboliques aux USA et s’est encore fait interpeller récemment lors d’une manifestation pour l’arrêt des massacres à Gaza.
Il y a des hommes de paix plus courageux que des Etats. Ils sont juifs, arabes, chrétiens… peu importe leur religion. Ils incarnent l’espérance face au cynisme d’une communauté internationale qui n’a jamais stoppé à temps des massacres et des génocides, car elle est toujours empêtrée dans des intérêts économiques nationaux ou des calculs géopolitiques.
En dehors des Etats, il existe un moyen citoyen de peser sur la politique israélienne : le boycott, à commencer par celui des produits fabriqués par des sociétés installées dans les colonies israéliennes de la Cisjordanie. C’est le cas pour la marque israélienne Sodastream et cela peut s’étendre à d’autres produits. Là où il n’y a pas de sanctions des Etats, le boycottage peut les remplacer si les massacres continuent et qu’aucune solution équitable et durable n’est apportée au conflit.
Battone
votre commentaire -
Par Manca alternativa le 31 Juillet 2014 à 22:38
Près de 300 personnes se sont rassemblées ce jeudi soir, 31 juillet, devant la Préfecture d'Ajaccio, à l'appel du collectif "Pour une Paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens" qui regroupe en Corse une vingtaine d'organisations, mouvements et associations. Au même moment à Bastia, des centaines de citoyens apportaient leur soutien à la cause de la Paix et protestaient contre l'intolérable agression du gouvernement Natanyaou.
Depuis plus de 3 semaines, début des bombardements sur la bande de Gaza par l'armée israélienne, il s'agissait du 3ème rassemblement à Ajaccio et le 2eme à Bastia.Les citoyens et les associations réunis, à chaque fois plus nombreux, réclament l'arrêt des bombardements meurtriers sur Gaza et la reconnaissance d'un état Palestinien (voir texte du collectif).L'occasion également de demander aux autorités Françaises et à la communauté internationale de faire respecter le droit, prendre ses responsabilités, en mettant fin à l'impunité dont bénéficie le gouvernement israélien. La situation catastrophique du peuple de Gaza est le résultat de cette impunité et l'absence de volonté politique dans le règlement de ce conflit.Ce jeudi, lors des prises de paroles, chacun a insisté sur l'importance des mobilisations citoyennes pour la Paix.A la force des armes, il y a urgence à opposer la force du dialogue et de la raison, il y a urgence à faire respecter les résolutions de l'ONU. Il y a urgence à trouver une issue politique juste et durable, dans l'intérêt des peuples palestiniens et israéliens.
votre commentaire -
Par Manca alternativa le 30 Juillet 2014 à 16:03
Rassemblons-nous jeudi 31 juillet devant les préfectures d’Ajaccio à 18h, de Bastia à 17h30
Le gouvernement israélien a déclenché une violente opération militaire contre la population civile enfermée dans l’enclave palestinienne de Gaza.
1100 morts, 6000 blessés, près de 200 000 réfugiés. Des centres médicaux, des écoles, des lieux de culte, la centrale électrique, des habitations détruites par des bombardements incessants.
La faim, le manque d’eau, une population terrorisée et épuisée.
Le gouvernement israélien parle de démilitarisation.
Non ! Il s’agit de crimes contre l’humanité.
Cette opération, comme d’autres, est la conséquence de l’impunité dont bénéficie le gouvernement israélien depuis toujours.
Les positions du gouvernement français, de l’Union Européenne et de la communauté internationale contribuent au maintien de l’inacceptable.
Nos mobilisations ici en Corse, partout en France et dans le monde ont mis à l’ordre du jour la nécessité impérieuse d’arrêter cette opération militaire.
Mais l’essentiel, le respect du droit humanitaire, celui du droit international demeure.
Une fois de plus, nous lançons un appel à se rassembler :
- Pour l’arrêt immédiat de l’intervention militaire israélienne à Gaza
- Pour l’arrêt de l’agression israélienne en Cisjordanie et à Jérusalem
- Pour la levée du blocus, illégal et criminel de Gaza
- Pour des sanctions immédiates contre Israël jusqu’au respect du droit international
- Pour le soutien au gouvernement palestinien d’entente nationale
- Pour la création d’un état palestinien viable.
Dans l’immédiat, notre pays s’honorerait en demandant sans délai la mise sous protection du peuple palestinien et la levée du blocus de Gaza. Il devrait urgemment proposer et organiser une aide humanitaire, médicale et sanitaire pour les victimes de l’opération militaire israélienne, en commençant par les enfants.
Les premières organisations signataires : Association Populaire des Tunisiens de Corse, Ava Basta, Corsica Doc, Corsica Palestina, Diritti paisanu Utopia, EELV Corse, FSU, I Verdi Corsi, Ligue des droits de l’Homme, Manca alternativa/Ensemble, Mouvement Jeunesse Communiste, Parti de Gauche, PCF 2A et 2B, Per a Pace, UDCGT 2A et 2B
votre commentaire -
Par Manca alternativa le 25 Juillet 2014 à 11:00
Notes de voyage
Pascale Larenaudie, membre de Manca alternativa, a participé récemment à une mission humanitaire en Bosnie et en Serbie, pour le compte de l'association Per a pace. Elle a rédigé des notes de voyage que nous publions ci après.
"En mai dernier, la Serbie et la Bosnie dans les Balkans avec d’autres régions étaient touchées par des précipitations torrentielles entrainant la crue des principaux fleuves et provoquant des inondations jamais vues depuis 120 ans.
Les Balkans se retrouvaient touchés par la pire catastrophe naturelle de leur histoire
Devant l’ampleur de la catastrophe et en partenariat, les associations Per a Pace et Secours Populaire Français d’Ajaccio se sont organisées pour venir en aide aux populations.
Trois camions, deux vers la Serbie et un vers la Bosnie Herzégovine remplis de matériel d’hygiène et de protection se sont rendus sur place, du 30 mai au 10 juin 2014. Le corridor humanitaire mis en place permettant un dédouanement et une distribution rapide.
En Serbie, c’est la toute jeune association Zamir (Pour la Paix) qui avec l’association Vozi Ulice (roule dans les rues) a pris le relais. Avec Per a Pace, l’aide s’est portée vers la ville de Krupanj (60 km de Sabac) et ses alentours. Les habitants nous racontent leur veille jour et nuit pendant les quatre jours de précipitations continues dont trois d’une extrême violence.
Ils nous expliquent que les petits ruisseaux à flanc de collines n’ont cessé de gonfler précipitant dans le lit de la rivière en contrebas branchages, arbres, débris divers qui ont fini par faire barrage au cours normal et occasionnés les débordements. Au-delà de l’inondation, ce sont les glissements de terrain et les coulées de boues qui ont causé de gros dégâts. 38 maisons détruites, des routes impraticables, plus d’eau potable, des cultures ravagées…
Les premiers constats faits, des inquiétudes persistent quant aux lieux encore inaccessibles. Là où l’association dépose son matériel (couvertures, pelles, bottes, masques de protection, pâtes, eau…), les cultivateurs de framboises s’inquiètent, cela fait plusieurs jours qu’ils n’ont pu accéder à leur terrain, qu’en sera-t-il de leur récolte ? Leur unique source de revenu … Mais là encore la solidarité passe avant tout, ils nous parlent d’un couple avec leurs deux enfants qui en à peine 3 minutes ont vu leur maison s’en aller et disparaître. Le jeune couple a tout perdu, leur regard exprime le chaos, c’est avec des sanglots dans la voix qu’ils demandent qu’on ne les oublie pas. L’après leur fait peur. Leur fournira-t-on les moyens nécessaires pour reconstruire rapidement ?
A Sabac et Drenovac, Zoran, Sinisa et le pope nous emmènent sur les berges de la Sava. En cet endroit et sur 7 km des sacs ont été entassés pendant 1semaine 24h/24h, sur deux niveaux pour éviter l’écroulement du barrage improvisé. 200l/m2 de précipitations et de la boue jusqu’à mi mollet n’ont pas démobilisé les centaines de personnes venues des villes et villages environnants. La solidarité a permis de sauver Drenovac qui avait été par mesure de précaution évacuée ainsi que Sabac. La Sava avait entre temps débordé en Bosnie et en Croatie.
(La Sava ou Save est une rivière longue d’environ 1000 km qui coule en Slovénie, en Croatie, en Bosnie Herzégovine et en Serbie. C'est un affluent de la rive droite du Danube qui conflue à Belgrade.)
Un avion, petit bi moteur passe dans le ciel dans un ballet incessant de va et vient. Chaque année il est procédé ainsi à une opération de démoustiquation. Mais cette année sur les berges de la Sava, ils sont des millions à proliférer.
C’est entre Belgrade et Sabac, qu’avec ses camions, Per a Pace a déposé dans la ville d’Obrenovac, une des villes serbes les plus touchées, une grande partie du matériel transporté auprès de la cellule de crise de la ville.
A proximité, la centrale thermique Nikola Tesla produisant 50% de l’électricité du pays a été cernée par les eaux.
Le niveau de l’eau a atteint par endroit plus de 9 mètres. Sur les 72000 personnes habitants Obrenovac et les alentours, 35000 ont été évacuées.
En parcourant les rues, on peut aisément s’imaginer les scènes d’apocalypse qui s’y sont déroulées. Plus de 1000 maisons détruites, 20000 maisons inondées et des logements demeurant pour la plupart inhabitables. Ils doivent être nettoyés et désinfectés. Les murs qui sont encore imbibés doivent sécher. Sur les trottoirs s’amoncellent les meubles, matelas, vêtement, vestiges des intérieurs détruits…
Par endroit, la population attend la distribution d’eau potable.
A l’entrée de la ville, un hôtel fait office de QG, nous y rencontrons Shezana qui va nous aider dans nos démarches et nous guider. Nous sommes la première association française à apporter physiquement de l’aide sur la ville. L’Etat assure pour l’instant, par l’intermédiaire de la Croix Rouge, la distribution d’eau potable.
La France a dépêché, suite au mécanisme de réponse aux crises d’urgence lancé par l’Union Européenne, en Serbie 89 militaires de la sécurité civile du 1er régiment de Nogent-le-Rotrou et du 7e régiment de Brignoles pour une mission de trois semaines.
Ces militaires que nous croiseront, lors d’une halte sur autoroute, sur notre trajet de retour.
De retour à Sabac, le point est fait avec Sinisa et les associations Zamir et Vozi Ulice. Ils ont maintenant en charge la distribution des pâtes alimentaires qu’ils destinent aux trois centres de « Soupe populaire » de la ville qui a vu son nombre de bénéficiaires malheureusement augmenter.
Ils seront le relais également pour régulièrement nous informer de l’évolution de la situation quant à la reconstruction des infrastructures et des maisons. Déjà depuis notre départ de Serbie, ils ont continué à distribuer sur les endroits les plus touchés le matériel restant (couvertures, matelas, pelles, seaux, produits désinfectants…).
Dans le pays et en Bosnie, les maisons sont peu ou pas assurées (on estime à moins de 10 % la couverture assurance). Si la priorité est donnée à la réparation des infrastructures, une baisse des salaires est envisagée pour participer à la reconstruction. Dans un pays qui a un taux de chômage parmi le plus élevé d’Europe, un salaire moyen entre 300 et 350 euros avec des prix à la consommation (notamment prix de l’essence) qui ne cessent d’augmenter, on peut aisément imaginer les difficultés à venir des populations.
Le point inquiétant et d’importance est la question sanitaire. Les risques d’épidémie sont grands du fait de l’eau stagnante, des débris et animaux divers qui ont péri et qui sont abandonnés, des infiltrations potentielles (fuites déchets chimiques par exemple…) au niveau des sources d’eau environnante…
C’est en Bosnie, que s’est rendue ensuite une partie de l’équipe de Per a Pace rejoignant le troisième véhicule faisant partie du convoi.
Ce pays dont un tiers du territoire s’est retrouvé sous les eaux a connu de graves glissements de terrain qui ont entrainé un danger supplémentaire avec les possibles déplacements de mines antipersonnel datant de la guerre (1992-1995), dont le nombre est estimé à 120 000.
A Kladanj, c’est avec Alma et l’association Sunce na Dlanu (le soleil dans la main), qu’il a été procédé au déchargement du matériel.
La municipalité rencontrée (le maire et le commandant de la cellule de crise) a, dans les circonstances, donné pouvoir à la Croix Rouge pour réceptionner et stocker l’aide humanitaire avant d’être distribuée aux familles dans le besoin recensées.
Kladanj fait partie des communes de Bosnie les plus importantes en superficie mais avec peu d’habitants. Les villages dispersés entraînent des difficultés d’organisation.
Le maire qui nous a reçus explique qu’il doit faire face aux priorités avec d’abord l’accès aux sinistrés, la distribution d’eau potable…Il souligne les énormes dégâts au niveau des infrastructures et l’urgence des routes à reconstruire avec des besoins à venir qui seront à définir plus tard.
30 maisons ont été détruites sur cette seule commune, 200 maisons inondées, 160 glissements de terrain…50 municipalités touchées par les inondations en Bosnie avec des dégâts différents.
En Serbie et en Bosnie, le matériel amené par les association Per a Pace et Secours Populaire 2A a été d’une grande aide. Ce convoi d’urgence n’aurait pu se faire sans soutien. Le matériel a été largement collecté auprès des particuliers qui par le biais d’une souscription ont participé à la mise en place rapide de l’action ; auprès des entreprises insulaires qui ont donné du matériel de qualité et répondant aux besoins d’urgence tels l’eau potable, le matériel d’hygiène (trousses de toilette), désinfectants, des tentes, des duvets, des couvertures, des gants de travail, des balais, des seaux, des tuyaux, des masques anti poussière, des bottes de sécurité, des sacs poubelle et autre matériel d’hygiène et de protection… ; auprès d’organismes et de sociétés qui ont été d’une grande aide au niveau logistique (transport, prêt véhicule…)
L’association Per a Pace s’est rendue à Sarajevo, du 6 juin au 9 juin 2014, à l’occasion de la tenue du Forum Social Mondial (Peace Event Sarajevo 2014) sur les questions relatives à la Paix et à la sécurité humaine. Sarajevo, lieu symbolique avec il y a cent ans, le 28 juin 2014, l’attentat de Sarajevo qui mettait en marche la Première Guerre Mondiale (1914-1918) et entre 1992-1995 la guerre de Bosnie et le siège de la ville, le plus long de l’histoire de la guerre moderne.
Per a Pace s’y était inscrit, lors du lancement de la manifestation il y a plusieurs mois, en proposant la tenue de deux ateliers, l’un intitulé « Justice pour Thomas Sankara, Homme de Paix, Justice pour l’Afrique », l’occasion de faire connaître les valeurs humanistes et de paix à portée universelles des discours de Thomas Sankara et de rappeler l’engagement de plusieurs associations réunies pour connaître la vérité sur l’assassinat du Président du Burkina Faso de 1983 à 1987.
L’autre atelier, « Corse Balkans, un siècle de relations amicales pour la Paix » a eu lieu en présence de Zoran Radovanovic, historien serbe, originaire de la ville de Drenovac qui à l’invitation de Per a Pace et avec Sinisa Stanisic a participé à ce second débat, qui verra sa prolongation en Corse, le 10 novembre prochain à l’Aghja dans le cadre d’une manifestation plus large autour du centenaire de la Première Guerre Mondiale.
L’occasion de parler des relations particulières entre la Serbie et la France lors du conflit et l’arrivée en Corse de 5000 réfugiés serbes dont 3000 installés de façon permanente entre 1914 et 1918, 900 dans le seul canton de Bocognano.
Une histoire riche d’échanges de correspondance et de moments de vie dans un contexte dramatique.
Ce forum a réuni différents participants de différents pays. Aux ateliers se sont trouvés réunis, le Canada, le Québec, la Tunisie, la Serbie, la Bosnie et la France autour d’une même valeur, la Paix.
En Bosnie, c’est autour d’une soirée très conviviale, que toutes les appréhensions sont tombées, la Serbie, la Bosnie, la Croatie, la Macédoine, le Monténégro et la Slovénie…étaient réunis. Au rythme de l’accordéon et des chants, les conflits, les tensions se sont envolés pour se rappeler qu’ils venaient tous d’un même pays, la Yougoslavie.
Les événements dramatiques des derniers jours ont connu une solidarité qui s’est organisée dès les premiers signes de crue avec les pays frontaliers, Macédoine, Monténégro, eux-mêmes touchés par les précipitations.
Merci à Alma, Emir, Sinisa, Zoran, à toutes les associations et personnes rencontrées sur place pour leur accueil exceptionnel dans ces moments difficiles. Ils nous auront permis une fois de plus de garder espoir et de croire dans les relations humaines.
Nous leur avons promis de rester attentifs à la situation sur place, de relayer auprès de nos partenaires, d’une façon objective et concrète, les réalités de terrain.
Un prochain convoi sera mis en place et organisé dans les prochains mois."
Pascale Larenaudie
Per a Pace
votre commentaire -
Par Manca alternativa le 24 Juillet 2014 à 10:41Petition en cliquant sur imageDans un pays laïc et démocratique, ne devrait-on pas lutter contre tous les intégrismes et toutes formes de fascismes ? Un gouvernement prétendument de gauche peut-il justifier la dissolution de groupuscules antisémites si, par ailleurs, il tolère la Ligue de Défense Juive (LDJ) et ses actions en France ? Des incidents se sont déroulés entre pro-palestiniens et membres de la Ligue de défense juive dans les rues de la Roquette et des Tournelles, lors d’une manifestation organisée la veille du 14 juillet. Il a été question tout d’abord d’attaques de synagogues défendues par la LDJ avant l’intervention des CRS. A l’appui de ces explications, des chaînes de télévision ont diffusé des images prises de l’intérieur d’un immeuble et qui ne montrent rien. Seuls les commentaires laissent supposer que les CRS tardent à intervenir. C’est sur la base de ces images et commentaires sans intérêt que s’est faite l’annonce de l’attaque d’une synagogue par des pro-palestiniens. D’autres images plus explicites sont apparues sur le Net où l’on voit un groupe de la LDJ monter à l’assaut en commettant des dégradations sur un restaurant « La Cappadoce » pour s’équiper de morceaux de chaises servant de matraques et de projectiles. On y voit des meneurs qui donnent des instructions. Ce groupe arrive à hauteur d’un croisement où il est mis en déroute pour aller se réfugier derrière un cordon des CRS qui, hors champ, s’est mis en place derrière eux. On doit savoir si les vidéos réalisées sont le reflet de la réalité sur le terrain. Voici, ces vidéos diffusées sur le Net et non reprises par l’ensemble de la presse.
Ces images sont suffisamment troublantes pour que Jean-Luc Mélenchon réclame une commission d'enquête parlementaire sur ces échauffourées qui ont opposé, rue de la Roquette et rue des Tournelles, des pro-Palestiniens à des membres de la Ligue de défense juive (LDJ).
Selon un communiqué du PG, signé par sa coprésidente, Martine Billard, «des incidents ont éclaté (...) entre manifestants et militants de la Ligue de défense juive, organisation d'extrême droite déjà mêlée à des agressions contre des militants pro-palestiniens et interdite en Israël».
Sans tenir compte des agissements de la LDJ, des accusations d'antisémitisme ont été faites et certaines voix se sont élevées pour demander l'interdiction des manifestations de soutien au peuple palestinien.
Les prises de position de François Hollande et de Manuel Valls sur le conflit israélo-palestinien ne doivent pas occulter le rôle joué par la Ligue de défense juive qui est un groupuscule d’extrême-droite qualifié de terroriste par les Américains. Alors qu’il est interdit aux USA et jusqu’en Israël, il est toléré en France et les images des échauffourées relatées ci-dessus laissent penser que ses membres seraient même protégés. Toute la lumière devrait être faite sur ces incidents pour en déterminer les responsabilités. Pourquoi les forces de l'ordre n'ont pas interpellé des membres de la LDJ?
En attendant, une pétition a été lancée pour dissoudre la Ligue de défense juive qui, interdite aux USA et en Israel, n’a pas sa place en France. Cette ligue, sous le prétexte de lutter contre l’antisémitisme, apparaît comme un groupuscule d’extrême-droite sioniste dont le principal objectif est la disparition de la Palestine et des palestiniens. Ses membres représentent un obstacle à la paix et un encouragement à toutes les exactions.
Pour signer la pétition cliquer ICI.
A ceux qui l’auraient oublié, nous rappelons les paroles de David Ben Gourion en ce qui concerne la cause palestinienne :
Cette réalité devrait dicter les prises de position de ceux qui dénoncent trop rapidement l’antisémitisme pour occulter le drame palestinien.U Barbutu
votre commentaire -
Par Manca alternativa le 22 Juillet 2014 à 09:13
Per a pace appelle à manifester
Per a Pace s'associe à l'appel à manifester mercredi 23 juillet à Ajaccio contre les bombardements de Gaza et en soutien au peuple Palestinien .
Trop, c'est trop.... les images qui nous parviennent de Gaza sont insoutenables d'horreur et interpellent notre conscience humaine. Par dizaines, centaines chaque jour, des femmes, des enfants, des civils sont massacrés par l'armée israélienne dans cette souricière, cette prison à ciel ouvert qu'est devenue la bande de Gaza.
Il y va de notre condition d'être humain que de dénoncer cette nouvelle barbarie, cette insoutenable agression contre des civils désarmés.
Il en va aujourd'hui de notre responsabilité à faire entendre une voix unie et forte pour la Paix.
IL en va aujourd'hui de notre responsabilité d'interpeller fermement et sans détour nos élus, le gouvernement, le Président de la République Française et la communauté internationale pour faire cesser immédiatement les bombardements sur Gaza et pour que ce règle enfin, conformément aux résolutions de l'ONU, ce conflit. La Palestine et les palestiniens doivent avoir leur état et leur terre.
Trop, c'est trop, comme partout en France et dans le monde, rassemblons nous pour soutenir les citoyens de Palestine. Nombreux exigeons que cesse cette situation injuste et insupportable. Exigeons la Paix.
Ajaccio le 21 juillet 2014
1 commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique