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Par Manca alternativa le 12 Mars 2016 à 20:54
En début de semaine, à sa sortie de Matignon et de son entrevue avec Manuel Valls (ancien adhérent de la CFDT), Laurent Berger (secrétaire général de la CFDT) avait expliqué «avoir senti une volonté de dialoguer et de la gravité face à la situation du pays», ajoutant : «Il y a eu un dialogue mais pas de réponse car d'autres organisations syndicales vont être reçues. Nous n'avons pas entendu de détails sur la manière dont la loi allait évoluer». Le leitmotiv de la deuxième organisation syndicale (29,74%) juste derrière la CGT (30,62%) et devant FO (18,23%) est simple: discuter avec le gouvernement pour «être utile aux salariés». Le secrétaire général de la CFDT aurait dû entendre les déclarations de François Hollande et de Myriam El Khomri, porte-parole de Manuel Valls et d’Emmanuel Macron. Le chef de gouvernement ne lâchera rien de significatif et compte amuser la galerie avec des idées comme la sur-taxation du CDD et ne pas allonger la durée de travail des apprentis. Quelles formidables avancées dans un compromis ! Les syndicats dits réformistes demandent un rééquilibrage du projet de loi trop inspiré par le Medef. Pas de quoi déséquilibrer Manuel Valls dont l’avenir politique dépend de ce projet. C’est devenu pour lui une affaire personnelle.
Malgré cela, les organisations CFTC, CFE‐CGC, CFDT, UNSA et FAGE (Organisation Etudiante) ont appelé les salariés et les jeunes à se mobiliser non pas « contre » mais « sur » la loi El Khomri. Il ne s’agit toujours pas de demander le retrait mais d’expliquer les points de cette loi que ces syndicats voudraient voir modifiés. Quels sont ces points à discuter ? Les dispositions sur les motifs de licenciement économique, les mesures renforçant le pouvoir unilatéral de l’employeur dans l’aménagement du temps de travail, ainsi que le barème sur les indemnités prud’homales. Ces syndicats ont-ils vraiment l’espoir que Manuel Valls et François Hollande reviennent sur l’esprit même de ce texte scélérat ? Nous avons du mal à croire que ces derniers ne retiendraient que le compte d’activité et la surtaxe du CDD ? Nous ne sommes qu’en mars, Noël est encore loin et, ces dernières années, c’est surtout au patronat que vont les cadeaux.
Alors que Manuel Valls, soutenu par François Hollande, a engagé une concertation qui ressemble davantage à un bras de fer qu’à une écoute des arguments contre le projet de loi, le dirigeant de la CFDT se dit toujours ouvert au dialogue. Il devrait savoir ce que signifie le proverbe corse : « A lavà u capu a l’asinu, si perde fatiga e sapone ». (A vouloir laver la tête de l’âne, on perd fatigue et savon). C’est un dialogue de sourds que Manuel Valls propose. Il ne fera aucune concession sérieuse et, de toute façon, aucun nouveau recul social n’est supportable. Un syndicat doit-il défendre les acquis sociaux obtenus de longue lutte ou écouter les mauvais arguments d'un patronat tourné vers une économie de rente dont le gouvernement n'est plus que l'équipe de maintenance ?
En revenant sur les déclarations de François Hollande lorsqu’il s’opposait au CPE de Dominique de Villepin, le magazine Marianne a imaginé un dialogue entre le député socialiste François Hollande et la ministre du travail Myriam El Khomri. Ce dialogue anachronique démontre, s’il le faut encore, les côtés Docteur Jekyll de droite et Mr Wide de gauche chez notre président jusqu’à mars 2017.
Voici ce que l’opposant Hollande aurait pu répondre à El Khomri
Nous savons maintenant que la journée d’inaction syndicale organisée ce samedi par les syndicats dits réformistes a fait un flop et n’aura servi qu’à la division sans empêcher une grande mobilisation jeudi dernier.
Le 17 mars prochain , le projet de loi sera présenté devant les conseils des ministres après une concertation tardive et rapide qui est une mascarade destinée à diviser les syndicats. L’Unef a déjà appelé à une deuxième journée de mobilisation des jeunes. Il faudrait répondre encore présent. Le 31 mars sera la journée déterminante si les syndicats dits réformistes ne pactisent pas avec le gouvernement et le Chef de l’Etat.
Du côté du patronat et des cadres, la CGC cédera-t-elle à la mise en garde de Pierre Gattaz. Le président du Medef aurait envoyé à Carole Couvert , présidente de la CFE-CGC,[1] deux SMS menaçant de lâcher son organisation si elle continuait à s'opposer comme elle le fait à la loi El Khomri. "L’attitude de la CGC est incompréhensible et nuisible. Vous avez déjà planté la loi MDS [Modernisation du dialogue social, ndlr]. Vous n’allez pas nous planter la loi MEK [Myriam El Khomri, ndlr]", a écrit le dirigeant patronal, selon Les Echos qui rapportent l'affaire ce vendredi. Il aurait ajouté: " Si vous persistez dans cette attitude 'cgtiste' sur cette loi, le Medef en tirera toutes les conséquences sur nos discussions en cours". Le patron des patrons aurait ensuite envoyé un second texto: "Ce que je veux dire c’est que nous [ne] vous soutiendrons plus dans votre combat pour les cadres si vous plantez la loi MEK".
Il apparaît clair que Manuel Valls est à la manœuvre dans ce projet scélérat avec l’assistance d’Emmanuel Macron et du Medef. Myriam El Khomri serait celle qui a accepté un portefeuille ministériel en endossant la responsabilité première d’un projet impopulaire pour ensuite laisser le Premier ministre se livrer à des manipulations politiciennes. En quelque sorte elle aurait joué la mère porteuse. Nous savons que, en dernier lieu, il aura recours à l’article 49-3. Aura-t-il l’accord de la CFDT et de quelques autres syndicats pour justifier le passage en force ?
L’unité syndicale pourra seule faire céder François Hollande et devrait se traduire par une démission du Premier ministre qui pourra se présenter à des primaires soit disant de gauche. Toutefois, Jean-Christophe Cambadélis a déjà fait la promotion de François Hollande et mis à l’index ceux qui ne se déclareraient pas comme lui un partisan de sa réélection en les sommant de se présenter aux primaires. Il a ainsi appelé « les dirigeants du PS » à se prononcer « pour ou contre ». Tous les dirigeants du Parti socialiste, les ministres, les dirigeants des collectivités locales, vous dites si vous êtes pour ou si vous êtes contre. Si vous êtes pour, vous faites un mouvement pour. Si vous êtes contre, vous vous présentez, a-t-il déclaré. Les primaires dites « de gauche » seront des primaires socialistes pour François Hollande et ceux qui ne l’ont pas compris, sont appelés à disparaître. Le point positif est que François Hollande peut maintenant se passer de Manuel Valls et ne plus craindre sa candidature pour 2017.
U Barbutu
[1] La Confédération française de l'encadrement - Confédération générale des cadres
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Par Manca alternativa le 11 Mars 2016 à 18:05
La CFTC, FO, CGT, CFDT, et le syndicat patronal CGPME, ont été reçus à Matignon ce lundi pour se concerter avec Manuel Valls, entouré des ministres Myriam El Khomri (Travail) et Emmanuel Macron (Economie). Les concertations se poursuivaient le mardi avec la CFE-CGC (cadres) et le Medef, et mercredi avec l’UPA (artisans) et l’Unsa. C’était avant la manifestation du 10 mars pour la désamorcer et diviser les syndicats. La CGT et FO sont sur des positions irréconciliables avec les visées de M. Valls et de ses ministres Emmanuel Macron et Myriam El Khomri.
Après les syndicats et le patronat en début de semaine et la journée de mobilisation, Manuel Valls reçoit ce vendredi à Matignon les organisations étudiantes et lycéennes pour poursuivre son opération d’enfumage.
La presse relate que François Hollande ne voudrait pas se couper de la jeunesse. Aujourd’hui Manuel Valls, qui voulait avoir recours à l’article 49-3, consulte les organisations syndicales étudiantes dont l’Unef, la Fidl et SGN. Il déclarait : « Il y a un débat autour de l'inquiétude de la jeunesse. La jeunesse c'est la priorité de ce gouvernement. Beaucoup a été fait ", a rappelé Manuel Valls. "Il serait absurde de nier l'angoisse qui étreint une partie de la jeunesse de notre pays. Ce sentiment d'angoisse et de précarité, c'est le message qui nous a été transmis ; nous devons y répondre par la liberté et la sécurité. » Il les a écoutés mais ne les a pas entendus. Le désaccord reste entier.
Le premier ministre joue sa partition et campe sur des déclarations pour ne rien dire. Il se montre soucieux que ce moment de fausse concertation se passe, pour continuer la procédure qu’il a enclenchée et qui doit déboucher sur un projet de casse du code du travail en promettant « un compromis dynamique et ambitieux » mais en donnant un concerto pour violons. Il promet de changer ce qui doit l’être. Autant de formule allusive dont le sens est le maintien de toutes les mesures chères au patronat et notamment celles relatives aux licenciements. A sa sortie de Matignon ce matin, William Martinet, président de l’Unef déclarait : « Ce que nous explique le premier ministre, c’est qu’on peut discuter de tout, mais pas de la loi travail (…). On nous a renvoyés à des discussions annexes. » Un simulacre de rencontre qui n’a servi à rien et le président de l’Unef a, dès à présent, appelé à amplifier la mobilisation le 17 mars, jour de la présentation du projet de loi en conseil des ministres. Le désaccord est total. C’est le retrait du projet de loi qu’il faut demander et la démission du premier ministre. Il n’y aura pas d’autre choix pour que les revendications soient prises en compte. Le simulacre de consultation pousse au rapport de force social. C’est pourquoi l’Unef a confirmé la journée de mobilisation des jeunes qui aura lieu le 17 mars, et celle du 31 mars, qui rassemblera aussi les salariés. Même sentence pour la Fidl : le gouvernement reste sourd aux revendications des lycéens ! La @FIDL_News appelle à la mobilisation le 15 et 17 mars.
La Fage est dans le sillage des syndicats dits « réformistes » – Confédération française démocratique du travail (CFDT), Confédération française de l’encadrement-Confédération générale des cadres (CFE-CGC), Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC), Union nationale des syndicats autonomes (UNSA). Ce syndicat demande cependant le retrait de trois volets : les dispositions sur les motifs de licenciement économique, les mesures renforçant le pouvoir unilatéral de l’employeur dans l’aménagement du temps de travail, ainsi que le retrait du barème sur les indemnités prud’hommales. Nous verrons si le réformisme pousse à la compromission. La Fage, qui ne réclamait pas le retrait du texte mais seulement de certains points, a affirmé que "la porte n'était pas fermée" concernant les discussions autour de la loi Travail, tout en menaçant de mobiliser les 17 et 31 mars s'il elle n'était pas entendue. Manuel Valls n’a pas l’intention de céder sur ces trois volets.
Les dernières déclarations de François Hollande n’ont pas fait illusion car il refuse de retirer le projet de loi dont il veut garder l’esprit. Il avait déclaré que la concertation à propos du texte vise à « apporter tous les éclaircissements, toutes les précisions, lever des inquiétudes, améliorer encore le dispositif pour permettre de convaincre tout en en gardant l’esprit ». Force est de constater que son premier ministre Valls rencontre les syndicats pour la forme mais n’a aucunement l’intention de revenir sur les mesures chères au Medef et à la Droite.
Après les premières entrevues, nous avons donc la confirmation qu’il n’y a rien à attendre d’une concertation qui tourne à la mascarade. François Hollande et Manuel Valls adoptent le faux discours avec des formules qui ne correspondent nullement au mauvais esprit d’un projet de loi qui veut instaurer la précarité à long terme et pour tous les travailleurs.
Ce projet de soi-disant réforme a déjà mobilisé beaucoup de monde dans la rue le 10 mars derniers soit plus de 500.000 manifestants. Les organisations d’étudiants et de lycéens font le rapprochement avec le contrat de première embauche (CPE), qu’elles avaient réussi à faire abandonner en 2006 grâce à une forte mobilisation.
Il faudra que la mobilisation soit forte pour faire céder François Hollande, soucieux de sa réélection qu’il prépare en coulisse par des rencontres avec des élus socialistes organisées par Martine Pinville, secrétaire d'État chargée du Commerce, qui organise des dîners à Bercy. On se souvient que le candidat Hollande avait déclaré « Moi, président de la République, je ne serai pas le chef de la majorité, je ne recevrai pas les parlementaires de la majorité à l'Élysée». Pour respecter sa diatribe, il les reçoit à Bercy. De son côté Manuel Valls a prévu de rencontrer les jeunes socialistes et de ce fait il est sollicité par les jeunes Républicains. Les primaires à droite et à gauche s’invitent dans le débat.
U Babbone
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Par Manca alternativa le 11 Mars 2016 à 09:14
« Si une concertation a été engagée à ma demande, c'est bien pour apporter tous les éclaircissements, toutes les précisions, lever les inquiétudes, améliorer encore le dispositif pour permettre de convaincre tout en gardant l'esprit », a dit François Hollande hier dans un discours lors de sa visite de la société Forsee-Power en Seine et Marne, en compagnie de Myriam El Khomri.
Après les premières manifestations, malgré la pétition et les prochaines manifestations, il a affirmé que le projet de loi ne serait pas retiré. Il l’a notifié par une envolée existentialiste : «La vie, ce n'est pas de se retirer, ni de retirer, la vie c'est d'avancer, avancer toujours, mais avancer en faisant en sorte que nous puissions donner des garanties et aux uns et aux autres ». Il veut que le projet de loi soit amélioré « tout en gardant l’esprit ». Tout est dit dans cette formule qui n’annonce donc aucun recul significatif et fait échos aux déclarations de la ministre du travail lorsqu’elle a avancé la nouvelle idée de surtaxer les CDD en ajoutant : « Il y a une cohérence, une philosophie qui est portée dans ce projet de loi ».
Quel esprit ? « L'esprit, c'est qu'il y ait plus d'embauches dans notre pays, plus d'emploi, et plus de jeunes, notamment, qui rentrent en contrat à durée indéterminée » nous dit-il. Quelle cohérence ? Il s’agit de faciliter les licenciements pour augmenter les embauches et d’allonger la durée du travail pour créer des postes, de diviser les syndicats et de vouloir les marginaliser par des référendums d’entreprise à l’initiative du seul patronat.
L’esprit es-tu là ! Oui, répond le Medef. Il s’agit de fragiliser les CDI, c’est-à-dire 90% des contrats de travail en cours. Si les CDD et l’intérim accusent une augmentation, le pourcentage des CDI n’a guère varié depuis 20 ans, nous dit un article dans le Monde des Idées et il est précisé ceci : Penser qu’affaiblir les protections dont jouissent ces 90 % permettrait de résoudre le problème d’un peu plus de 10 % des salariés n’apparaît guère raisonnable. Cela l’est d’autant moins car, non seulement le nombre de CDD n’a pas explosé, mais l’emploi en CDD touche en général des secteurs bien précis, en particulier ceux concernés par l’emploi du « CDD d’usage», contrat assouplissant considérablement au bénéfice de l’employeur les conditions d’exercice du CDD. Cette constatation met à mal ce que la presse libérale, le gouvernement et le Chef de l’Etat veulent faire croire. Il n’y a pas plus de CDD que de CDI en France, même si le recours au CDD et à l’Intérim augmente, souvent d’ailleurs au mépris de la réglementation. Ce ne sont pas les salariés les plus fragiles qui sont pris en compte mais ceux qui ont un emploi stable qui sont visés.
La surtaxe des CDD devient donc une aberration inutile, injustifiée et contre-productive alors que ce contrat permettait déjà au patronat de disposer d’une période d'essai avant de proposer un CDI. On sait que des entreprises ont renouvelé des CDD ad vitam aeternam sans tenir compte de la législation, y compris, pour mauvais exemple, Les Postes et l’Etat dans de grandes administrations comme l’Education nationale. Le CDD sert aussi à un turnover notamment dans les grandes surfaces. Notre ministre du travail a fait couler beaucoup d’encre en ne sachant pas combien de fois un CDD pouvait être renouvelé, alors qu’elle concoctait, nous dit-on, une reforme du code du travail Elle aurait été inspirée de vouloir ramener la durée maximale du CDD à une durée maximale 18 mois et la stricte application de ses conditions d'utilisation, plutôt que de surtaxer.
Un CDI fragilisé par des licenciements abusifs peu coûteux rendra inutile le recours au CDD mais installera durablement les travailleurs dans la précarité. Si un employeur sait à l’avance ce que va lui coûter un licenciement abusif, rien ne l’empêchera d’y avoir recours systématiquement. C’est l’incertitude du coût d’un licenciement abusif qui freinait les dits licenciements, pas une tarification forfaitaire. En outre les nouvelle conditions des licenciements économiques faciliteraient de tels licenciements.
Sur la taxation des CDD, le chef de l’Etat a déclaré : « Ce n'est pas dans le texte aujourd'hui. Ça peut être dans la discussion que les partenaires sociaux peuvent avoir dans le cadre de la négociation sur l'Unedic. Aujourd'hui, ce qu'il faut, c'est favoriser l'embauche sous la forme de CDI ».
La seule cohérence est la détermination dans la fuite en avant d’un libéralisme qui entretient le chômage de masse et une économie de la rente. La propagande faite à ce projet de loi ne fait que répéter de faux arguments, consulter un article ICI.
Alors Hollande fait preuve du cynisme qu’on lui connaît en ajoutant : « le CDI doit être la voie normale pour entrer dans l’entreprise». La primauté du CDI a été déjà réaffirmée par la Loi du 25 juin 2008 portant modernisation du marché du travail : « Le contrat de travail à durée indéterminée est la forme normale et générale de la relation de travail». Le problème n’est pas de surtaxer les CDD mais de faire appliquer la législation existante de façon plus contraignante.
Un contrat de travail ne peut être conclu pour une durée déterminée que pour l'un des cas de recours limitativement énuméré par la loi : Art. L1242-2 du Code du travail et loi de 2008
- remplacement d'un salarié,
- accroissement temporaire d'activité,
- emploi à caractère saisonnier ou pour lequel, dans certains secteurs, il est d'usage constant de ne pas recourir au contrat de travail à durée indéterminée en raison de la nature de l'activité exercée et du caractère par nature temporaire de ce type d'emploi.
- réalisation d’un objet défini (mission particulière)
Dans tous les cas, les contrats ne peuvent avoir ni pour objet, ni pour effet, de pourvoir durablement un emploi lié à l'activité normale de l'entreprise.
Le contrat de travail peut également être conclu pour une durée déterminée dans le « cadre de la politique de l'emploi ».(contrat d’avenir, CDD sénior…)
La durée maximale pour un CDD est limitée à 18 mois et peut aller jusqu'à 36 mois dans le cas général, en tenant compte d'un éventuel renouvellement29 (9 mois lorsque c'est en attente d'une embauche définitive, l'exécution immédiate de travaux urgents ; 24 mois lorsque ce sont des contrats à l'étranger, le remplacement d'un poste devant disparaître, la commande exceptionnelle à l'exportation, un contrat d'apprentissage).
Mais, dans le cadre de contrats dont la date de fin n'est pas prédéterminée, la durée peut être plus longue. Il en est ainsi lorsque la personne embauchée en CDD remplace un salarié en congé parental. Dans ce cas (lorsqu'il ne comporte pas de terme précis), le contrat comporte une durée minimale.
La période d'essai, qui peut ne pas exister, est, en l'absence d'usage ou de disposition conventionnelle plus favorable, d'un jour par semaine dans la limite de deux semaines lorsque le contrat est inférieur ou égal à six mois et un mois lorsque le contrat est supérieur à six mois30.
Renouvellement : Deux fois et sous certaines conditions (contrats à terme précis, durée totale ne doit pas dépasser la durée légale, les conditions du renouvellement peuvent avoir été précisées dans le premier contrat et sont, en toutes hypothèses, nécessairement matérialisées par un avenant)31.
Lorsqu'un CDD prend fin, il n'est pas possible d'avoir recours à un nouveau CDD sur le même poste de travail avant l'expiration d'un certain délai, appelé délai de carence. Cependant, dans certains cas, le délai de carence ne s'applique pas.
Le chef de l’Etat a profité d’une visite d’entreprise pour venir au secours de Valls et de sa ministre du travail, en participant à l’enfumage d’une régression sociale qui ne résoudra rien.
Seule une forte mobilisation pourra venir à bout de cette détermination à poursuivre une politique antisociale inspirée par le Medef et la Droite. Si Hollande, Valls et consorts ne veulent rien lâcher sur ce projet de loi scélérate (si ce n’est des peccadilles pour amuser la galerie), il ne faudra rien lâcher pour obtenir le retrait de tout le projet qui porte atteinte à une législation à la fois protectrice pour les salariés et qui n’entrave en rien les embauches. Ce qui faciliterait les embauches, c’est de les rendre obligatoires pour les entreprises qui ont bénéficié et bénéficient des crédits d’impôts qui ne servent qu’à distribuer des dividendes et des retraites chapeaux.
Fucone
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Par Manca alternativa le 10 Mars 2016 à 11:07
Au lendemain de la mobilisation contre le projet de loi sur le travail, Jean-Marie Le Guen, aboyeur de service au gouvernement, estime qu’il n’y a pas eu la démonstration d’un rejet du projet. Les autorités parlent de 200.000 manifestants alors que les organisations syndicales en dénombrent plus de 500.000. Le gouvernement ne tient pas compte de la pétition qui a recueilli plus d’un million de signatures.
Toutefois le gouvernement est-il prêt à lâcher du lest ? Nous voilà dans la deuxième phase du plan élaboré pour imposer un recul des droits des travailleurs.
Interrogée aujourd’hui sur France Info , Myriam El Khomri, annonce que l’exécutif réfléchit à une surtaxe des contrats à durée déterminée (CDD), surtaxe qui pourrait, selon elle, être « en lien avec le projet de loi parce qu’elle vise à réduire la précarité ». En augmentant les cotisations patronales sur le CDD, l’exécutif espère faciliter la signature de CDI fragilisés par les mauvais coups portés au licenciement qui sera largement facilité pour le plus grand bonheur du patronat. On met le projecteur sur le CDD pour faire passer un CDI vidé de ses droits.
La ministre a reconnu que l’allongement du temps de travail des apprentis a « provoqué des questionnements légitimes ». Le gouvernement serait prêt à rester aux quarante heures par semaine, avec un dépassement limité à deux heures par semaine. Par contre, l’inspection et la médecine du travail devaient auparavant donner leur accord, alors qu’elles ne seraient plus qu’« informées ». C’est donc sur ce seul aspect que le gouvernement pourrait revenir.
Bien évidemment, ce petit recul non significatif était prévu et augure de la suite envisagé par un gouvernement qui ne reculera pas de façon significative et choisira, s’il le faut, le passage en force. Nous verrons jusqu’où iront la mascarade gouvernementale et le mépris de la contestation. Jusqu’où iront certains dans la compromission, en sachant que la droite réclame ce projet de loi, jusqu’à Sarkozy qui a méprisé les manifestations en disant que les manifestants manipulaient des lycéens qui ne savent rien du monde du travail et de son code ? Les deux soutiens de ce projet de loi sont le Medef et la Droite.
C’est le retrait total du projet de loi qu’il faut obtenir et non pas se laisser berner par de fausses reculades non significatives. Le procédé est connu et les responsables syndicaux qui se prêteraient à cette mascarade seraient indignes de la mission syndicale qui leur a été confiée.
U babbone
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Par Manca alternativa le 9 Mars 2016 à 19:34
Aujourd’hui, les opposants à la loi étaient des centaines de milliers et ont confirmé le plus d'un million de signatures de la pétition contre le projet de loi El Khomri.
Comme d'habitude : le chiffrage officiel est délirant. A Paris, ils étaient plusieurs centaines de milliers. Plusieurs centaines de milliers ont défilé sur l’ensemble des manifestations en province. C’est plus que la première manifestation contre le CPE en 2006. Donc, la mobilisation va aller crescendo jusqu’au 31 mars prochain.
A Marseille, 5000 personnes selon la police, 60000 selon les organisateurs, ont manifesté ce mercredi 9 mars. Nous y étions et nous pouvons vous dire que nous étions plus près des 60.000 que des 5.000. Plusieurs milliers de manifestants se sont réunis autour de l'intersyndicale CGT13, FO13, FSU13, Solidaires13, UNEF 13, UNL 13, et parmi eux de nombreux lycéens, ont défilé dans les rues de Marseille pour scander leur refus de la Loi Travail portée par Myriam El Khomri.
En Corse plusieurs centaines de manifestants se sont réunis à Ajaccio (chiffrage non connu) et plusieurs centaines à Bastia (plus de 500 selon Corse Info Net). L'intersyndicale (CGT,FO et FSU) et le STC étaient présents. Les syndicats appellent la population et les jeunes Corses à se mobiliser encore davantage pour exiger le retrait de ce projet de loi. D’autres rassemblements sont prévus et une grève le 31 mars
François Hollande s'était présenté comme le candidat de la jeunesse, porte-parole d'une génération "sacrifiée, abandonnée, reléguée", comme il l'avait martelé lors de son discours au Bourget, en janvier 2012. Mercredi, c'est bien cette même jeunesse qui a battu le pavé dans la France entière, pour dénoncer la teneur la déréglementation des droits des salariés.
Pidone
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Par Manca alternativa le 9 Mars 2016 à 19:22
Un début prometteur !
Plus de 200 rassemblements en France à l'appel des syndicats lycéens et étudiants (Unef, Unl et Fidl), avec le soutien d'organisations politiques (Jeunes communistes, Parti de gauche, Ensemble, Europe Ecologie-Les Verts, Parti communiste, Npa, etc.) et syndicales (CGT, FO, FSU, Solidaires...).
Myriam El Khomri continue à justifier la loi qu’elle porte au nom du Medef, de Valls et de Macron avec la complicité de tout le gouvernement et la sympathie silencieuse de François Hollande. « Il y a une cohérence, une philosophie qui est portée dans ce projet de loi » a déclaré la ministre du Travail lors des questions au gouvernement, aujourd’hui, alors que les manifestations débutaient. Ajoutant comme une boutade : « Bien sûr qu'on écoute le peuple, bien sûr qu'on écoute les organisations syndicales. »
Elle n’a pas fini d’écouter le peuple et les syndicats car l'Unef prévoit déjà le prochain rassemblement. Le syndicat étudiant a appelé à une nouvelle journée de mobilisation dans les universités, jeudi 17 mars, pour protester contre le projet de loi sur la réforme du Code du travail. Une autre journée de manifestation est déjà prévue le 31 mars, à l'appel de sept syndicats.
Ecouter d’une oreille pour que ça sorte par l’autre ne suffira pas. Il faudra qu’elle entende que les principaux intéressés ne veulent pas de sa loi scélérate. Aujourd’hui ce n’étaient que les premières vagues mais elles étaient déjà nombreuses. Le mouvement de contestation s’amplifiera jusqu’au 31 mars prochain malgré les manigances politico-syndicales qui se font jour. Les contestataires ?Il ne s’agit pas d’une poignée d'imbéciles ou d'égarés qui ne comprennent pas tout le bien que ce gouvernement et le chef de l’Etat leur veulent. Si Valls le pense, il se trompe. Les gens qui ont signé la pétition contre la loi, toutes celles et ceux qui descendent dans la rue ne sont pas dupes et ce ne sont pas des frondeurs occasionnels et des dirigeants de syndicats collaborationnistes qui les tromperont par une pseudo-contestation sur quelques points pour signer ensuite une nouvelle régression sociale de grande ampleur.
Dans un article datant d'un an (mars 2015 sur son blog), Jean-Luc Mélenchon écrivait :
La crise politique va connaître un pic dont nul ne peut prédire ce qu’il sera. François Hollande et le PS s’activent pour recomposer une ligne de coalition qui puisse faire illusion au moins jusqu’au désastre suivant. Je ne sais pas si ceux qui sont pressentis pour devenir ministres poussent la curiosité jusqu’à demander quel genre de politique sera appliqué au pays dans les mois qui viennent. Mais s’ils l’ignorent, je les invite à me lire. Ce post vous dira ce qu’est le plan secret de Valls et de Hollande. Secret parce que si les électeurs socialistes le connaissaient, ils pourraient faire passer leur colère dans les urnes bien davantage que ne le prévoient déjà les enquêtes d’opinion…
Hollande a prévenu. « Je ne changerai ni de Premier ministre ni de politique », a-t-il dit dans Challenges le 12 mars. Quelle violence ! Avec Hollande c’est « vote toujours, tu m’intéresses ». Les électeurs socialistes sont prévenus. Le gouvernement n’a pas besoin de leur soutien pour continuer. Mais nous, ne nous laissons pas leurrer. Hollande va changer de politique. C’est-à-dire qu’il va durcir sa pratique et son programme de réformes structurelles. La Commission européenne le lui a ordonné. Demain sera donc pire qu’aujourd’hui ! Il ne peut en être autrement…
Manuel Valls prépare une nouvelle loi pour réduire les droits des salariés. Sous couvert de « moderniser le dialogue social », il prépare une remise en cause des protections collectives des salariés. Emmanuel Macron a vendu la mèche plusieurs fois. Leur volonté est de permettre aux entreprises de déroger à la durée légale du travail de 35h. La réforme de 2013 à partir de l’accord Made in Medef permet déjà de le faire pour les entreprises en difficultés. Mais Emmanuel Macron et Manuel Valls veulent généraliser ce chantage à l’emploi à toutes les entreprises, même celles qui se portent le mieux.
JLM annonçait que la première loi Macron n’était qu’un apéritif. Nous passons directement au plat du jour préparé dans la cuisine du Medef. Qu’offrent-ils ces fabricants d’usines à gaz ? La précarité, l'individualisation et l'uberisation du monde, la start up comme modèle, un faux positivisme pour que les gens se détournent de la solidarité et de la politique, l'état de délabrement de notre planète, l'absence de perspectives.
Devant l’offensive du gouvernement soutenu par la presse libérale et une partie de la Droite, Sarkozy attend au coin du bois et envisage déjà de supprimer 300.000 à 350.000 postes de fonctionnaires, sans doute pour réduire le déficit budgétaire comme l’exige l’Allemagne et pour lutter contre le chômage. La surenchère antisociale est déjà dans les discours de la droite. Sarkozy a déjà d’autres idées dans son sac de candidat. Sa cible privilégiée : les fonctionnaires. Pour le reste, si la loi El Khomri passe, il n’aura plus qu’à l’aggraver et, si ce n’est pas lui qui le fait, ce sera un de ses concurrents aux primaires de la Droite.
Aujourd’hui, les opposants à la loi étaient des milliers dans les grandes villes, des centaines de milliers sur toute la France.
Battone
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Par Manca alternativa le 8 Mars 2016 à 11:00
La Suède n’a pas renouvelé son accord de coopération militaire signé avec l'Arabie saoudite en 2005, accord qui était controversé au sein de la majorité de gauche en raison de la question des droits de l'homme. Cette décision a été rendue publique peu après un incident diplomatique entre les deux pays, l'Arabie saoudite ayant empêché la ministre des affaires étrangères suédoise, Margot Wallström, de prononcer un discours prévu lors d'une réunion de la Ligue arabe au Caire. La ministre, qui revendique une « politique étrangère féministe », avait irrité Riyad en dénonçant les « méthodes moyenâgeuses » de la justice saoudienne contre le blogueur Raef Badaoui, flagellé pour « insulte à l'islam ». L'opposition de centre droit en Suède appelait le gouvernement à prolonger l'accord, soulignant le risque de miner la crédibilité de la Suède en tant que partenaire commercial. On constate là encore l’attitude d’une droite qui fait passer les intérêts économiques devant les droits de l’homme.
En France, Hollande adopte l’attitude de la droite. Il s’est fait le VIP de Dassault pour vendre des rafales à l’Arabie Saoudite et vient de remettre la légion d’honneur au prince héritier Mohammed bin Nayef bin Abdelaziz Al Saoud. Voici l’annonce officielle : « Le président français a remis à son altesse l'ordre national de la Légion d'honneur — la plus haute distinction française — pour sa grande contribution dans la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme dans la région et dans le monde ».
Heureusement qu'il ne lui a pas remis officiellement cette décoration pour l'achat des rafales en le félicitant pour son grand sens de la démocratie dans un pays où l'on tue légalement pour étouffer le moindre souffle de liberté. Peut-être, après la remise de la décoration, ont-ils sabré le champagne avec le même sabre qui coupe des têtes chez le prince héritier Mohammed bin Nayef bin Abdelaziz Al Saoud ? Cette remise de décoration aurait été encore plus significative si elle avait été effectuée aujourd’hui 8 mars, journée internationale des droits des femmes lorsque l’on connaît l’état de leurs droits en Arabie Saoudite.
François Hollande avait remis la Légion d'Honneur à titre posthume à plusieurs victimes des attentats de Paris. Ils doivent aujourd'hui se retourner dans leur tombe en voyant qu'on décore aussi un des principaux leaders du régime qui inspire, arme et finance les plus grandes organisations terroristes de la planète.
L'écrivain algérien Kamel Daoud, publiée (en anglais et en français), lauréat du Goncourt du premier roman pour « Meursault, contre-enquête » et chroniqueur au Quotidien d'Oran, affirme que l'Arabie saoudite n'est qu'un "Daech [acronyme arabe de l'Etat islamique] qui a réussi". Voici ce qu’il en dit…
« Daech noir, Daech blanc. Le premier égorge, tue, lapide, coupe les mains, détruit le patrimoine de l’humanité, et déteste l’archéologie, la femme et l’étranger non musulman. Le second est mieux habillé et plus propre, mais il fait la même chose. L’Etat islamique et l’Arabie saoudite. Dans sa lutte contre le terrorisme, l’Occident mène la guerre contre l’un tout en serrant la main de l’autre. (...) On veut sauver la fameuse alliance stratégique avec l’Arabie saoudite tout en oubliant que ce royaume repose sur une autre alliance, avec un clergé religieux qui produit, rend légitime, répand, prêche et défend le wahhabisme, islamisme ultra puritain dont se nourrit Daech. »
Le tout neuf Ministre des affaires étrangères, ancien premier ministre recyclé, est venu devant la presse tenter de justifier sur France Inter cette remise de décoration avec quelques balbutiements parlant de tradition démocr… diplomatique. Quel lapsus ! Sa conscience l’a empêché de parler de tradition démocratique car nous aurions pu alors comprendre la démocratie des pétrodollars. Nous vous proposons la vidéo ici.
Jean-Marc Ayrault parle de tradition alors que celle de la remise de cette décoration n’a pas été respectée. La décoration a été remise en toute discrétion par François Hollande alors qu’elle aurait dû se faire au grand jour. Elle est censée être publique. Elle perd sa valeur d’exemplarité pour devenir un cadeau diplomatique.
Rappelant que le président de la République avait promis dans son discours du Bourget de «ne pas inviter les dictateurs en grand appareil à Paris». Il le fait en catimini. C’est un comportement irresponsable et inadmissible de décorer de la plus haute distinction française un représentant de l’Arabie saoudite, pays tristement célèbre pour son manque de respect à l’égard des droits humains et ses liens étroits avec certains groupes radicaux du djihadisme armé. Si le président de la République l’a fait discrètement, c’est peut-être qu’il a honte de son geste, ou peut-être qu’il considère que cette décoration n’a plus qu’une valeur marchande. Une légion d’honneur contre l’achat de rafales ! L’honneur de la France perdu au nom du cynisme politique contre un contrat de 10 milliards d’euros.
Aujourd’hui, c’’est la journée internationale des doits des femmes, donc ceux aussi des Saoudiennes.
Alors espérons que des flagellations, des lapidations et des décapitations ne seront pas commises aujourd’hui. Les assassins sadiques pourraient faire relâche une journée. Il n’y a sans doute pas de journée des droits de la femme dans ce pays qui les tient en esclavage.
Rappelons que Mohammed Nayef Prince héritier d'Arabie Saoudite est l’un des dignitaires d’un régime, on ne peut plus démocratique, qui a fait exécuter 70 personnes depuis le début de l'année, plus de 150 en 2015. Les femmes ne sont pas épargnées. Les flagellations sont largement pratiquées avec des peines de mille coups de fouet, assurant une mort lente ou à des séquelles irréversibles. L'Arabie Saoudite lapide les femmes adultères, décapite les opposants, coupe les mains aux voleurs. Mais l'Arabie Saoudite vend du pétrole à la France et surtout lui achète des armes, beaucoup d'armes.
Alors qu’il décorait un dirigeant despotique et misogyne à l’extrême, François Hollande accordait un entretien à l’hebdomadaire « ELLE » en se disant « féministe ». Sans doute un féminisme refoulé lorsqu'il s'agit de l'Arabie Saoudite ! Il faut croire que tous ses efforts de communication ont pour but de faire avaler ce qu’il n’est pas, à commencer par un homme de gauche défenseur des droits de l’homme (femmes incluses) et du progrès social.
U barbutu
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Par Manca alternativa le 7 Mars 2016 à 11:47
Jean-Luc Mélenchon a annoncé sa candidature aux prochaines élections présidentielles en refusant le piège des primaires voulues par la direction du parti socialiste pour sauver le soldat Hollande et à défaut la politique libérale qu'il a servie. Ce matin, celui qui a représenté le Front de gauche en 2012 était reçu par Jean-Jacques Bourdin pour un nouveau face à face... Malgré le bourdonnement de Bourdin favorable au projet de loi, Mélenchon est resté clair dans son argumentation et a tenu tête comme d'habitude.
Si vous avez un problème avec la lecture de la vidéo CLIQUER ICI
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Par Manca alternativa le 5 Mars 2016 à 22:57
« Quand on a un marteau dans la tête, on voit tous les problèmes sous la forme d'un clou. » Ce proverbe africain va bien à la ministre du travail, de l’emploi et du dialogue social. Remise d’un malaise ou d’un accident domestique, entêtée, elle enfonce le clou en ayant déclaré : « C'est absurde que les jeunes aient peur de cette loi parce que ce sont eux les victimes de cette hyper-précarité », ajoutant « Cette loi est faite justement pour que les jeunes (...) puissent rentrer plus facilement sur le marché du travail en étant en contrat à durée indéterminée ». Il faut croire qu’elle ne s’intéresse pas au hashtag « #OnVautMieuxQueÇa » qui est devenu le recueil de toute une jeunesse. Elle aurait pris la mesure du désarroi des jeunes qui est loin d’être absurde. Leurs récits témoignent d’un monde du travail en miettes, d’une jungle sans loi, où règne une violence inouïe. Des caissières et des cadres en burn-out s'y expriment et démontrent que les conditions de travail actuelles sont déjà écornées. Et c’est cette violence qu’elle voudrait légaliser par une loi qui permettrait de licencier ces jeunes sans réel motif et sans indemnités, tout en leur promettant des contrats à durée indéterminée devenus précaires. Il faut dire que cette dame n’a jamais eu à chercher un travail. Elle ne sait pas ce que représente la précarité pour un jeune, cette absence de perspective, cette impossibilité de construire sa vie. Elle n’a jamais bossé dans ce monde que décrivent les jeunes internautes.
Dans cette loi, les pouvoirs du patronat sont largement augmentés notamment en matière de licenciement : - une baisse des commandes ou du chiffre d’affaires pendant plusieurs trimestres consécutifs, - pertes d’exploitation pendant plusieurs mois,- importante dégradation de la trésorerie mais pas seulement puisque s’ajoutent d’autres raisons : - mutations technologiques, - réorganisation de l’entreprise nécessaire à la sauvegarde de sa compétitivité. La baisse de commandes ou du chiffre d’affaires, qui ne peut cependant être inférieure à deux trimestres consécutifs, ou la durée des pertes d’exploitation feraient l’objet d’accords par branche sans aller en dessous d’un trimestre et à défaut d’accord, ces durées seraient respectivement fixées à quatre trimestres consécutifs et un semestre. Les accords par branche permettraient de créer des précédents et de constituer une sorte de jurisprudence qui ramènerait le délai à un trimestre pour tous. Tout est fait pour faciliter les licenciements et cela va encore plus loin en ce qui concerne les indemnités demandées devant les prud'hommes. Leur plafonnement selon un barème en fonction de l’ancienneté permettra des licenciements abusifs à peu de frais : aucune indemnité pour une période de 2 ans, six mois de salaires de 2 à 5 ans, neuf mois de salaires de 5 à 10 ans, douze mois de salaires de 10 à 20 ans, quinze mois de salaires au-delà de 20 ans d’ancienneté. Pour qu’un juge s’affranchisse de cette grille, il faudrait que le patron commette une faute d’une particulière gravité comme le harcèlement moral ou sexuel, la discrimination.
Est-ce absurde que les jeunes dénoncent être les premières victimes de cette loi qui autorisera de les licencier sans motif réel au bout de deux ans et pire, sans indemnité ?
Nous n’allons pas revenir sur les autres reculs d’une loi inspirée par le Medef comme la durée du temps de travail, le travail du dimanche, les référendums d’entreprise destinés à casser les syndicats. Cette offensive "soit disant en faveur de l’emploi" est une offensive contre-productive pour lutter contre le chômage et qui veut précariser le contrat à durée indéterminé faute d’oser le supprimer au profit des contrats à durée déterminée. Alors, que Mme Myriam El Khomri ne prenne pas les jeunes pour des imbéciles. L’absurdité, c’est elle qu’il la commet en disant que leur crainte est absurde.
Vous pourrez, avec le Premier Ministre et ses lieutenants ultralibéraux, continuer à vouloir faire passer des vessies pour des lanternes. Malgré l’appui qui vous est apporté par une partie de la droite et de la presse libérale, les jeunes n’avaleront pas les couleuvres de cette loi scélérate, indigne de gens osant encore se dire de gauche.
Mme EL Khomri,
Vous êtes, à votre âge, déjà une vieille politicienne que l’ENA a placé sur une trajectoire carriériste. Vous ne représentez pas une jeunesse qui ne partage rien avec vous et que vous méconnaissez en la sous-estimant. Ils le disent : ils valent mieux que ça. Vous valez bien moins qu’eux pour vous être soumise à une mascarade législative par ambition. L’avenir, ce n’est pas vous, c’est eux ! Ils vous le feront savoir , à vous, au Medef, à Hollande, à Valls et consorts, le 9 mars prochain !
Ajaccio à 12 heures devant la Préfecture
Bastia à 16 heures devant la Préfecture
Babbone
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Par Manca alternativa le 4 Mars 2016 à 18:17
L’Ifrap a encore frappé les syndicats dans le Figaro. L’offensive contre les syndicats s’amplifie à l’occasion du débat sur la loi dite de « réforme de la législation du travail ». Entendez par « réforme » un recul sans précédent des acquis sociaux et un démantèlement du code du travail. A l’instar d’Agnès VERDIER-MOLINIÉ, directrice de l’Ifrap, ce think tank ultralibéral, on accuse bien entendu FO et la CGT de blocage systématique et on accorde à la CFDT, la CFE-CGC et à la CFDT d’être les tenants du blocage moins systématique. Le but est d’abord de diviser les syndicats tout en poussant la CFDT et la CFTC à se montrer plus souples en acceptant notamment le barème des indemnités prud'homales, les nouvelles modalités du licenciement économique, plus de liberté pour l'employeur sur l'organisation du travail et la flexibilité des horaires. Même les syndicats dits réformistes sont accusés de ne rien vouloir de ce qui pourrait rendre plus flexible le marché du travail, seule remède à de nouvelles embauches. Il leur est concédé qu’ils accepteraient le référendum d'entreprise et de la consultation des salariés mais on leur reproche la condition qu’ils mettent, comme l'a expliqué Laurent Berger : le référendum «ne puisse intervenir qu'à l'issue de la négociation et à la seule initiative des syndicats signataires».
Voilà comment on fustige les syndicats qui refusent de façon frontale la régression sociale alors qu’on manipule ceux qui laissent la porte ouverte à un ajustement qui apparaît comme une brèche dans laquelle les ultralibéraux comptent s’enfoncer.
Dans un article du Figaro, la directrice du laboratoire d’idées ultralibérales, largement médiatisée notamment lors qu’il s’agit de taper sur la fonction publique, se livre au bashing des syndicats et prédit un syndicalisme français « ubérisé », car il ne serait plus en phase avec l’évolution contemporaine, entendez l’ultralibéralisme. Elle souhaite la suppression de l’article L1 pondu par Gérard Larcher en son temps : « Tout projet de réforme envisagé par le Gouvernement qui porte sur les relations individuelles et collectives du travail, l'emploi et la formation professionnelle et qui relève du champ de la négociation nationale et interprofessionnelle fait l'objet d'une concertation préalable avec les organisations syndicales de salariés et d'employeurs représentatives au niveau national et interprofessionnel en vue de l'ouverture éventuelle d'une telle négociation.» Plus de consultation préalable des organisations syndicales ! Elle ponctue l’entretien qu’elle a donné par : « Cela passe aussi par la construction d'un nouveau syndicalisme, vraiment réformiste et représentatif, avec la mise en place d'un chèque syndical qui aboutirait à ce que plus de Français soient syndiqués mais mieux syndiqués. Enfin apparaîtraient des syndicats au service de l'intérêt général qui nous manquent tant aujourd'hui ».
Les syndicats ne défendraient donc pas l’intérêt général en s’opposant à la casse sociale et à la précarité. De quel intérêt nous parle cette femme sortie de je ne sais où, propulsée sur le devant de la scène médiatique et qui se pose en défenderesse de l’intérêt général, alors qu’elle représente les lobbies ultralibéraux ? De celui des salariés et des fonctionnaires ou de celui des patrons ? De celui des salariés ou de celui des professions libérales ? Elle œuvre à diviser les salariés de public et du privé, à diviser les syndicats et à vouloir installer l’ordre des nantis.
Mais elle n’est pas la seule à se livrer au bashing des syndicats et de la fonction publique. Il suffit de regarder les entretiens sur les chaînes télévisées. Les commentateurs apparaissent aujourd’hui comme des propagandistes de la loi El Kohmri. Cela transparaît dans les interviewes. Les adversaires de la loi n’ont pas le même traitement que les défenseurs. Le représentant de l’Unef et d’autres syndicalistes sont plus durement traités que Ségolène Royal ou Jean-Marie Le Guen. On nous ressert toujours le modèle allemand et son syndicalisme dit réformiste dans le bon sens du terme, c’est-à-dire prêts à toutes les concessions, tous les compromis et toutes les compromissions. Après un parti socialiste qui a viré à la social-démocratie allemande, on voudrait que le syndicalisme français se germanise aussi. Il ne resterait plus qu’à demander la nationalité allemande.
Le 9 mars prochain, il faudra être nombreux aux côtés des jeunes et des organisations syndicales. Il faudra aussi être nombreux le 31 mars. Il est temps de se remettre debout et de ne plus plier l’échine sous le chantage au chômage de masse.
La journée du 9 mars annonce, comme en 2006, une convergence dans la rue entre la jeunesse, les travailleurs/euses avec ou sans emplois et le syndicalisme. Les cheminots sont en grève pour la défense de leur statut mis à mal par la loi de 2014. La journée unitaire du 8 mars exige une véritable égalité femmes/hommes dans le travail. Le 10 mars, les retraités seront dans la rue. Le 22 mars, les salariés-es de la fonction publique exigeront le relèvement des salaires bloqués depuis 5 ans. Et le 31 mars, très grande journée interprofessionnelle !
La pétition « Loi du travail, Non merci ! » est en train d’atteindre le million de signatures. ICI
Toutes et tous contre l’offensive antisociale et antisyndicale !
Fucone
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